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Côte d’Ivoire : comment on manipule l’économie des peuples pour enrichir l’élite mondaine

Je vous propose cet article très intéressant de André Franc-Shi.

Je me plais souvent à souligner que nous étions, à ma connaissance, le premier blog québécois à avoir dénoncé, en décembre dernier, les agissements arbitraires et despotiques de la communauté internationale en Côte d’Ivoire. Dès le 28 décembre, dans notre texte « Dénoncer le double jeu de l’ONU et de la communauté internationale en Côte d’Ivoire« , nous affirmions le fait qu’Allasane Ouattara était plutôt un sbire au service du Front Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale et des intérêts étrangers, qu’un libérateur démocrate. Si au début notre position avait déclenchée les passions chez une frange de notre lectorat, aujourd’hui, notre position a fortement gagné en crédibilité. Depuis le déclenchement de la crise ivoirienne, dans l’opinion publique, Laurent Gbagbo est passé de criminel de guerre truand, à héros national et protecteur des africains contre l’ingérence extérieure.
En citant la Côte D’Ivoire comme exemple, nous avons été le premier blog québécois à soutenir que l’ONU et l’Union Africaine étaient des organisations corrompus, au service des forces capitalistes. Cela est plus vrai que jamais, car selon toute vraisemblance, d’ici quelques semaines, ce sera le dictateur de la Guinée équatoriale, au pouvoir depuis 1979 grâce à un coup d’Etat militaire, qui prendra la direction de l’Union Africaine. Pensez-y, c’est comme si les dictateurs Ben Ali ou Moubarak avaient comme mandat de diriger l’Union Européenne! La communauté internationale, l’Union Africaine et l’ONU ont étés démasqués, ils ont perdus toute crédibilité!

Dans la crise ivoirienne qui a secouée le pays en décembre dernier, et qui continu toujours de le faire, nous avions étés les premiers québécois à prendre une position neutre, ni en faveur de Gbagbo, ni en faveur de Ouattara. Si dès le départ les appuis solides (ONU, Union Africaine, France, États-Unis, Canada…) ont étés en faveur de Ouattara, aujourd’hui, la donne a changée. Gbagbo a gagné l’appui de la Russie et de la Chine, mais également de certains membres de l’Union Africaine comme l’Angola, la Libye, la Guinée équatoriale et l’Afrique du Sud et surtout, des membres de la CEDEAO (Ghana, Bénin, Cap Vert, Gambie), les mêmes organisations qui menaçaient Gbagbo d’une invasion militaire de la Côte D’Ivoire il y a de cela seulement quelques semaines…

Décidément, la communauté internationale et les pays occidentaux ont subis tout un revers dans leur prise de position en Côte D’Ivoire! Ils ont perdu toute crédibilité pour tous les pays du Sud, qui voient maintenant les organisations internationales comme des outils impérialistes pour maintenir l’hégémonie du Nord. Mais ce qui est le plus troublant et révélateur, c’est la proximité idéologique entre Ouattara (le candidat soutenu par l’ONU) et Antony Ward, un britannique et grand patron de l’entreprise Armajaro, dans leur tentative de coup d’État et de déstabilisation économique de la Côte D’Ivoire. Pour comprendre cette situation, il est important de rappeler que l’économie de la Côte D’Ivoire repose principalement sur la production et l’exportation de la fève de cacao, dont le pays est le plus grand exportateur mondial. Déjà en 2002, on avait découvert que la tentative de coup d’État en Côte D’Ivoire avait été largement financée par Antony Ward, en faveur de son entreprise, Armajaro, qui ‘œuvre’ dans les échanges internationaux de ressources premières, principalement dans le sucre, le café et le cacao. Parallèlement, cette crise de 2002 en Côte D’Ivoire avait été marquée par la flambée des cours du cacao et un enrichissement instantané de Ward et de son entreprise. Aujourd’hui, le même scénario se répète : Allasane Ouattara, candidat des forces capitalistes en Côte D’Ivoire, demande aux Ivoiriens de suspendre toute exportation de cacao pour une période d’un mois. Il tente ainsi de déstabiliser l’économie du pays, et de priver Gbagbo de sources de financement national. Cette position de Ouattara démontre son parti-prix en faveur des intérêts étrangers, au dépends des intérêts locaux et de la population ivoirienne. Alors qu’une majorité d’ivoiriens sont déjà accablés par la pauvreté, Ouattara leur offre de limiter leurs entrées fiscales pour une période de 30 jours! La seule annonce de cette requête de Ouattara a fait bondir le prix du cacao sur le marché mondial et a eu comme conséquence un enrichissement instantané de Antony Ward et à sa corporation Armajaro.

Cela fait plus de 3 siècles que l’économie de l’Afrique est dominé par des forces extérieures. Les africains doivent impérativement se défaire de l’emprise de la bourgeoisie mondiale et de l’économie capitaliste. Le système capitaliste actuel repose sur la domination de l’Afrique, pour l’appropriation de ressources premières et de main d’oeuvre à bon marché. Sans cette absurde appropriation des richesses africaines et des peuples du monde, c’est tout le système occidental qui s’effondre. Il est important que les africains réalisent qu’ils financent leur propre asservissement. En cela, dès décembre 2010, nous avions été porté à appuyer Laurent Gbagbo dans sa lutte contre l’impérialisme. Toutefois, notre position reste la même : ni Ouattara, ni Gbagbo, mais le peuple organisé en comités d’actions de délégués révocables. C’est le SEUL moyen d’assurer à long terme une indépendance économique des peuples africains, une représentativité démocratique de TOUS les ivoiriens dans l’appareil politique et à la fois un respect intégral des libertés individuelles.

http://unionrevolte.blogspot.com/2011/01/cote-divoire-comment-on-manipule.html

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