Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: mars 10, 2011

12 Bonnes Raisons de voter pour Adrien Houngbedji, le candidat de l’Union fait la Nation

Ensemble pour une vie meilleure !


1. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour le renforcement de la démocratie dans mon pays. Actuellement agonisante, notre démocratie mérite d’être débarrassée de toutes velléités dictatoriales et entorses aux libertés républicaines.  Homme d’Etat expérimenté et épris de paix, Adrien Houngbédji remettra de l’ordre et redonnera à notre démocratie ses lettres de noblesses, en œuvrant pour le strict respect de la Constitution et pour la non-caporalisation des institutions.

2. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour une meilleure gouvernance. Il est urgent d’assainir la scène politique béninoise en la débarrassant de la horde de complices trempés dans le honteux chapelet de scandales égrené pendant le régime dit du « changement »: CEN-SAD, ICC-Services, machines agricoles, etc. Intègre et d’une probité morale sans failles, Adrien Houngbédji, c’est l’homme qui va remettre le Bénin sur les sentiers de la bonne gouvernance et redonner confiance aux partenaires au développement.

3. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour une dotation minimale d’un milliard de francs par an, à chacune de nos 77 communes. C’est la stratégie retenue par Me Adrien Houngbédji pour rendre effective la décentralisation au cours des cinq prochaines années.

4. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour que chaque étudiant reçoive un ordinateur et un accès numérique. C’est possible et c’est urgent! Adrien Houngbédji souhaite mettre ainsi fin à la fracture numérique et propulser le Bénin et sa jeunesse dans la société du savoir. C’est une question de volonté politique! Si le Rwanda a offert 1.500.000 ordinateurs à ses écoliers, pourquoi pas le Bénin pour ses 100.000 étudiants?

5. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour la création d’une banque des femmes et pour l’augmentation du microcrédit. La mise en œuvre de la politique de microcrédit aux femmes doit être améliorée. Davantage de dotation, davantage de bénéficiaires ! Moins de politisation! C’est ce que fera Adrien Houngbédji. Une partie des fonds des microcrédits aux femmes sera désormais gérée directement par les communes et une banque des femmes sera créée en association avec les acteurs locaux.

6. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour l’apurement sans délai des 400 milliards de dette de l’Etat envers les entreprises. Le renforcement de la synergie entre l’Etat et le secteur privé est au cœur de la vision de Me Adrien Houngbédji. A ce titre, le remboursement de ces malheureux créanciers contribuera  à restaurer la confiance, à redonner du souffle au secteur privé et à relancer ainsi l’économie nationale, source de création de richesse et d’emplois.

7. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour la mise en place d’une couverture sanitaire gratuite à travers des mutuelles de santé. Cette couverture sanitaire sera ouverte aux couches sociales les plus vulnérables : les femmes, les enfants, les conducteurs de taxi-moto, les paysans, etc.

8. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote  pour la prise en charge de la femme dès la grossesse et le suivi jusqu’à l’accouchement : les consultations prénatales, les examens de laboratoire usuels, les accouchements simples et les accouchements difficiles dont la césarienne, le traitement des affections courantes de la femme enceinte et de l’enfant, seront pris en charge par l’Etat.

9. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote  pour une agriculture moderne qui permette de nourrir nos populations, ainsi que celles de la sous-région. L’objectif c’est de moderniser l’agriculture familiale par une mécanisation planifiée, organisée et pensée par les utilisateurs eux-mêmes. C’est aussi de produire davantage pour exporter davantage chez nos voisins. Cette vision passera par un consensus national autour d’une loi d’orientation, par la création d’une véritable banque agricole et la mise en place d’un système d’assurance contre les calamités naturelles et autres risques.

10. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote  pour une politique de grands travaux notamment l’accélération de la modernisation de notre réseau routier, en particulier la route des pêches, capital pour le développement du tourisme dans notre pays,  la construction d’un théâtre national, et la construction de nouveaux barrages sur les sites potentiels de Kétou, d’Olougbé de Bétérou et d’Adjarrala, pour palier aux insuffisances actuelles de notre politique énergétique.

11. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour l’Union fait la Nation. L’UN, c’est l’expression d’un peuple décidé à ouvrir une nouvelle page de son histoire dans la Paix et l’Unité nationale. C’est un grand ensemble national capable de gérer l’espace politique pour une alternance féconde et de faciliter le renforcement des acquis de la Conférence Nationale. L’UN, c’est surtout des femmes et des hommes d’expérience et de conviction, décidés à offrir à notre Peuple, de véritables raisons d’espérer une vie meilleure.

12. Avec Adrien HOUNGBEDJI, je vote pour l’homme de la situation. Adrien Houngbédji, c’est le contraire de la gestion clanique et népotiste, c’est aussi le contraire de l’improvisation, de la démagogie et de la navigation à vue.  C’est un homme d’Etat consensuel, épris de paix,  plein de générosité et à l’écoute du peuple. Adrien Houngbédji, c’est surtout un leader doté d’une vision forgée à l’épreuve des épreuves et de l’expérience. Avec Adrien HOUNGBEDJI, nous allons remettre ensemble le BENIN debout, uni, fort et fraternel.

Adrien Houngbédji, c’est l’homme de la situation !

Maintenant Avançons !

Présidentielle 2011 : Boni Yayi dépassé par les évenements tire à boulets sur l’opposition

Le chantre du Changement est en campagne pour se faire réélire. Un projet difficile pour l’homme de la Marina dont les chances s’amenuisent de jour en jour au profit de l’opposition de plus en plus en passe de gagner du fait de son organisation. Que faire devant une telle situation qui compromet dangereusement l’avenir politique des cauris visiblement inquiets ? Il faut chanter, saboter, invectiver l’opposition imperturbable.

L’heure est grave pour la mouvance présidentielle qui mise sur toutes les cartes pour rempiler. De hameaux en hameaux, on ne veut laisser aucune place où la main ne passe et repasse. Et dans cette foulée, priorité est laissée aux chantages. Déboussolée, la mouvance tire à boulets rouges sur toute l’opposition béninoise. Le comble du ridicule est encore une fois au rendez-vous avec la mouvance présidentielle avec son chantre qui ne manque aucune occasion pour vitupérer l’opposition. « Il y en a qui prenaient 80 millions par semaine avant mon arrivée au pouvoir. Aujourd’hui qu’ils n’ont plus de possibilités, je suis devenu la cible à abattre » déclare ouvertement devant la foule le président Boni Yayi visiblement inquiet de sa réélection. C’est à croire qu’il pense que c’est la seule voie pour rétablir un électorat qui s’étiole de façon exponentielle.

Marcel Noumon, 24 h au Bénin

Présidentielle 2011 : Adrien Houngbédji répond au camp Yayi

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Me Adrien Houngbédji, Candidat de l’UN

En campagne électorale dans le Septentrion, le candidat unique de l’Union fait la nation s’est prononcé sur la situation préélectorale. Adrien Houngbédji, au regard de la manière dont se déroulent les différentes élections sous le régime du changement est convaincu que Boni Yayi est un mauvais présage pour le Bénin. Ainsi, il conclut que ce soit au 1er ou au 2ème tour, il sera bouté au dehors pour un Bénin uni et apaisé que l’Union fait la nation appelle de tous ses vœux.

Comment se déroule la campagne ?

La campagne se déroule très bien. Ce que je ressens, c’est un enthousiasme pour l’Union fait la nation et son candidat que je suis. Partout où nous sommes passés, nous sommes accueillis avec ferveur. Nous sommes persuadés que cet accueil participe de ce que sera le soir des élections que nous allons gagner. Je voudrais souligner que cet enthousiasme ne se dément nulle part. Je suis actuellement à Parakou contrairement à ce que les gens disent, que je suis régionaliste. Laissez les gens dire ce qu’ils veulent. Je connais partout au Bénin.

Aux élections de 2006, j’ai fait treize jours de campagne dans le Nord du Bénin. Parce que j’aime le Nord du Bénin. Le Nord du Bénin, c’est aussi le Bénin. Le Bénin est un. Si cette fois-ci, je suis venu moins que les autres fois, c’est parce que tout le monde me connaît. Et je n’ai pas un message différent à porter que celui que j’ai déjà porté les autres fois. Cependant, j’ai déjà été à Natitingou, j’ai été déjà à Djougou, Kandi, Malanville et c’est la deuxième fois que je viens à Parakou. Parce que notre foi en l’unité du Bénin n’est pas une foi électorale mais une foi profonde.

Vous vous êtes retenu de citer la date du 13 mars

Je me suis retenu par rapport à la date des élections parce que nous sommes dans une période de conjecture. Les élections étaient censées se dérouler le 27 février, on est passé au 6 et là on nous dit que c’est le 13 mars. Mais je ne vois pas les signes qui me permettent de dire que nous allons tenir les élections le 13 mars. Les signes pour moi, c’est l’application de la loi que nous avons votée la fois dernière qui dit en complément de ce qui a été fait, il faut poursuivre le recensement, l’enregistrement et délivrer les cartes d’électeur. Je n’ai pas encore vu le moindre signe d’application de cette loi. Une loi qui a été votée à l’initiative de l’ancien chef de l’Etat Emile Derlin Zinsou et par un large consensus à l’Assemblée nationale. 60 députés sur 64 présents. Une loi qui a été promulguée donc conforme à la Constitution et qui s’impose à tous les organes de la République. Mais, je ne vois pas encore la moindre exécution de cette loi et c’est ce qui m’amène à dire est-ce que nous allons pouvoir dans le respect de la loi tenir les élections le 13.

Vous envisagez un éventuel report ?

Je ne suis pas chargé de convoquer le corps électoral, mais je pense que tous les acteurs de la vie politique béninois ont à cœur que nous fassions une élection transparente et équitable. Les acteurs politiques ont aussi à cœur qu’un maximum de Béninois participent à ce vote.

Lorsque nous avons voté la loi sur la Lépi en 2005, Boni Yayi n’était pas au pouvoir. C’est nous qui avons voulu la Lépi. Mais la Lépi que nous voulons est une Lépi consensuelle et non partisane. Tout ce que nous avons dénoncé depuis, aujourd’hui on le voit. Bako a dit, ce sera prêt est-ce à ce jour c’est déjà prêt. Jusqu’à ce jour, la liste électorale ne nous a pas été encore communiquée. Nous voulons une élection propre. De quoi a-t-on peur ? Pourquoi ne veut-on pas que tous les Béninois en âge de voter aillent voter. Ne sont-ils pas Béninois ? Nous nous battrons, en plus de ce qui a été fait dans le cadre de la Lépi que les dérapages, les lacunes, les dysfonctionnements soient corrigés et parce que le temps presse, que l’on recense soit par la forme biométrique ou manuelle ceux qui n’ont pas encore été recensés. C’est un droit souverain de chaque citoyen de voter. Et la loi a dit sur cinq jours.

Est-ce que le 6 avril, un président prêtera serment ?

Oui, le 6 avril le président doit prêter serment. On a encore le temps. Si on fixe les élections du 1er au 20 mars, on a le temps d’avoir les résultats et de faire le 2ème tour. Bien sûr, s’il y a un 2ème tour. J’espère que ce sera réglé au 1er tour et Boni Yayi sera bouté au dehors. Même s’il y a un 2ème tour, on peut réduire le délai de la campagne au 2ème tour. C’est déjà vu au Bénin. Vous vous souvenez de 2006, on a eu 3 heures de temps pour la campagne. On peut faire le 1er tour le 20 mars et aller au 2ème tour le 3 avril et le président va prêter serment le 6 avril.

Comment se fait-il qu’après 20 ans de démocratie, on ait pour la 1ère fois des élections avec autant de cafouillages ?

Posez la question à Boni Yayi. C’est la 5ème fois que nous faisons les élections présidentielles au Bénin. On n’a jamais vu une telle pagaille. Ce n’est pas la 1ère fois que nous avons fait les élections municipales. Vous vous souvenez de la pagaille et des violences qu’il y a eues pendant les élections municipales ? Vous vous souvenez des élections législatives ? Boni Yayi est un mauvais signal pour le Bénin et il est temps qu’il s’en aille. Nous voulons un Bénin apaisé. Voilà notre position. Nous voulons une démocratie où tout le monde est frère et non pas une démocratie de l’affrontement.

On ne vous vendait pas cher mais vous avez tenu dans le temps.

Nous savions que nous étions dans la bonne voie. Un pays dans lequel il y a plus de deux cents partis politiques, cela ne renforce pas la démocratie. Il fallait rassembler les forces. Nous sommes les partis les plus importants du pays et beaucoup d’autres partis se sont joints à nous et nous sommes convaincus que lorsque nous allons gagner, les partis qu’on considère qu’ils sont en marge de l’Union fait la nation viendront à nous et c’est ensemble que nous allons gouverner le Bénin avec les fils du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Voilà ce que nous voulons faire. Par conséquent, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. L’Union fait la nation est une bonne initiative pour faire l’unité du pays et vous serez surpris. Vous apprendrez au soir de la victoire que telle formation qu’on croyait opposée à l’Un est avec l’Un.

Un mot à vos électeurs

Je leur adresse un message d’espoir. Je suis en train de finir mon parcours, nous allons gagner et nous pouvons gagner dès le 1er tour.

Charles YANSUNNU, Rodrigue AZINONGBE

Fraternité Bénin

Vous et Moi sommes d’accord : Quand il passa sur RFI, face à Christophe Boisbouvier, le candidat Yayi, ne donna pas l’impression d’être un christ mais un « Bouvier aux abois… »

D’ACCORD VISITEURS, VOUS ET MOI SOMMES D’ACCORD…

D’ACCORD ! MAIS POURQUOI SOMMES-NOUS D’ACCORD ?…

JE VAIS TENTER DE VOUS LE DIRE :

Tenter de vous le dire, en sollicitant par avance votre indulgence pour les quelques noms d’oiseaux malsonnants que je vais être contraint de donner au Docteur-président développeur, candidat à sa propre succession. D’abord, qu’il soit candidat à sa propre succession est quelque chose que je ne m’expliquerai probablement jamais. Ma naïveté naturelle, sans doute. Car, en dehors de la glose aussi insipide qu’idiote de ses thuriféraires, ses vuvuzélateurs (disent les facétieux), rien ne saurait justifier qu’il ait le culot de solliciter à nouveau les suffrages de ses concitoyens. Et parlant de culot, celui-là est plutôt du genre costaud.

Car enfin, voilà un OVNI politique, un économiste-financier de petite extraction (que ses nombreuses années à la BOAD n’ont hélas !, pas réussi à anoblir), que des amis à lui (dont le docteur Kessilé Tchalla, qui fut son ministre de la Santé, mais qu’il humilia odieusement par la suite, soit dit en passant) que des amis à lui ont donc convaincu qu’il avait un destin national, qui y crut – qui y crut d’autant plus facilement que les Béninois étaient fatigués (dans tous les sens du terme) de leurs gouvernants tous bords politiques confondus – et qui réussit à faire rêver ses concitoyens sur l’air d’une ère nouvelle, une ère dite de Changement. La chose prit la forme d’un slogan aux allures de poème : « CA PEUT CHANGER ! CA DOIT CHANGER ! CA VA CHANGER !!! »

De fait, le Docteur – qui ne supportait pas, paraît-il, qu’on ne lui servît pas sans arrêt ce titre pompeux – se transforma en prometteur frénétique : Croissance à deux chiffres, Révolution agricole, Industrialisation tous azimuts, Lutte à mort (sanglante même !, au besoin) contre la corruption, Prospérité partagée, etc. etc.

A l’heure du bilan, il faut être véritablement fou (comme ses thuriféraires et autres vuvuzélateurs), pour envahir les plateaux de télévision 25 heures sur 24, et des jours durant, afin d’annoncer la « bonne nouvelle » de la Croissance à deux chiffres (2,1% !!!), de la révolution agricole avec des tracteurs inadaptés, acquits sans appels d’offres, surfacturés et inopérants après moins de deux mois d’utilisation, de l’industrialisation qui attend sûrement, pour devenir effective, le redémarrage des tracteurs inadaptés et inopérants, de la victoire de la corruption tous azimuts par K.O. technique dès la première année (Cen-Sad, ICC Services, pour ne citer que les scandales les plus retentissants), de la prospérité qui n’a pu être partagée puisque la valise la contenant serait (curieusement) restée dans les mains de Dieu, qui aurait dit au Docteur-président qu’il faudrait nécessairement que lui, son fils préféré fasse dix ans à la tête du pays, pour que lui (le Bon Dieu), accepte de l’ouvrir enfin, la fameuse valise !!!

On peut donc comprendre que l’exposé de toutes ces « excellentes nouvelles » ne soit pas bon pour les oreilles délicates des auditeurs de RFI. Et que le bon Docteur ait jugé bon de ne se concentrer que sur la dénonciation de la rage régionaliste de ses opposants, à vouloir lui piquer son job présidentiel ; un job pour lequel il a tant de passion, affirma-t-il. Donc, le Docteur-président voue et avoue vouer une passion dévorante au job de président. Ça, même le dernier des abrutis béninois l’avait déjà remarqué. Et déploré.

Et c’est ce fin connaisseur de la faune des dirigeants africains, Christophe Boisbouvier, qui a dû se régaler des dérapages en direct du « passionné du job présidentiel » béninois : il avait au téléphone, non pas un candidat pondéré, sûr de lui et fier de son bilan, mais une sorte de « bouvier aux abois », lancé à fond dans des diatribes régionalistes les plus primaires.

Et il n’y a personne sur cette terre pour le faire taire ?…

BENIN : Enquête parlementaire sur le programme micro crédit aux plus pauvres – Le rapport qui confirme la mauvaise gestion des micro-crédits aux plus pauvres

La commission Jude Lodjou en charge d’investiguer sur la régularité ou non des actes posés par rapport au programme de micro crédit aux plus pauvres suite à une proposition de résolution adoptée le 23 janvier 2009, vient de rendre son rapport dont le contenu épingle le gouvernement qui a violé les procédures en la matière et en a fait un outil de propagande au profit du président de la République.

La commission d’enquête parlementaire mise en place par l’Assemblée nationale pour la vérification de la régularité ou non des actions menées dans le cadre de la gestion du programme de micro crédit aux plus pauvres, a rendu son rapport cette semaine après environ dix- huit mois de travail. Ceci, suite à une série de question posée au gouvernement par l’institution parlementaire à travers certains députés en vue d’en savoir davantage sur la manière dont le programme est conduit dans un contexte où des rumeurs justifiées par des déclarations d’un des plus importants de ses responsables, font état de mauvaise gouvernance. Une donne qui a conduit le Parlement suite à une proposition de résolution déposée par 16 élus de la nation, à susciter la mise en place de ladite commission d’enquête. Au terme des travaux d’investigations, les commissaires parlementaires s’interrogent au sujet de la manière dont la BRS a-t-elle été informée de l’existence d’un compte à la BCEAO et cherchent à comprendre celui qui a autorisé cette dernière à effectuer des opérations sur ledit compte. Une confusion qui les rassure de l’immixtion flagrante et dangereuse du ministère de la Micro finance dans la gestion des ressources du fonds national destiné à la micro finance et qui selon le rapport, laisse croire à une substitution. A cela s’ajoute la violation de certaines normes qui organisent le fonctionnement et l’administration du fonds en question sans occulter le principe anormal de recours à des structures de micro crédit non autorisés par l’Etat et n’ayant aucune capacité de gestion des lignes de crédits.

Nicaise AZOMAHOUN

24 h au Bénin

Télécharger le Rapport en cliquant sur le lien ci-dessous

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE SUR LE PROGRAMME DES MICRO CRDEITS AUX PLUS PAUVRES

Au moment où la Cour pénale internationale se penche sur les exactions commises par les régimes africains: l’exemple du Gabon!

Alors que la CPI semble vouloir se saisir de situations de massacres commis sur les peuples en Libye, puis en Côte d’Ivoire, et dans le sens des déclarations de M. KOUCHNER les dénonçant, il est inacceptable qu’un responsable politique, même illégitime, puisse faire tirer sur ses ressortissants.

A ce titre, le putschiste gabonais Bongo s’était emparé du pouvoir en septembre 2009 au moment où sa milice a fait régner la terreur à Port Gentil.

Le professeur Kombila, médecin incontesté, a fait un rapport précis des exactions commis par le régime. Le peuple gabonais est en attente d’une justice internationale sur ces odieux crimes contre l’Humanité commis par le putschiste Bongo ainsi que Rogombe, en sa qualité de complice. Il appartiendra à la CPI de déterminer le niveau des responsabilités, dont celle du ministre de l’intérieur du régime illégitime.

Le rapport publié ci-dessous a été rédigé peu après les faits ce qui le rend particulièrement précis au vu de la situation des disparitions, des tortures et tués.

Le conseil exécutif du Mouvement Civique du Gabon apporte tout son soutien moral aux blessés et aux familles des victimes traumatisées.
Les crimes ne resteront pas éternellement impunis!

http://mouvementciviquedugabon2009.unblog.fr

RAPPORT DE LA MISSION D’INFORMATION

Port Gentil, les 18, 19, 20 et 21 septembre 2009)

« Le 17 septembre 2009, le Collectif des candidats à l’élection présidentielle du 30 Août 2009 a commis une mission d’information chargée de recueillir des témoignages dignes de foi sur les évènements survenus à Port-Gentil depuis le 3 septembre 2009.

La mission d’information conduite par Monsieur le professeur Pierre André KOMBILA KOUMBE, président du RNB, comprenait également les personnalités suivantes :

Monsieur le professeur Joseph JOHN-NAMBO de l’Université de Libreville;
L’honorable Daniel KOMBE LEKAMBO, député à l’Assemblée Nationale ;
Monsieur Jean Blaise MOUSSAVOU MAGANGA, ancien Maire.

Rendus sur place dès le 18 septembre, quatre (4) jours durant, les membres de la mission ont rencontré les familles des victimes décédées, des victimes d’exactions et quelques témoins qui ont accepté de parler, nonobstant un climat de peur et d’omerta constaté sur place à Port-Gentil, climat entretenu par les forces de Défense et de Sécurité.

Le présent rapport s’articule autour de trois centres d’intérêt principaux :

1- les tueries :

2- Les exactions ;

3- Les destructions de biens.

En guise de conclusion, nous tenterons de rapporter le sentiment général qui se dégage dans la population de Port-Gentil.

Nous présentons cas par cas les faits illustrant chaque centre d’intérêt.

1- Les tueries.

Cas 1 : Monsieur Aimé MBADINGA, la trentaine environ, fils de feu BOULINGUI Patrice, ancien fonctionnaire et notable de Tchibanga ; profession chauffeur, tué vendredi 4 septembre au quartier Balise par des militaires circulant en voiture dans le sens quartier chic-Balise, vers 18 heures 30.

Certains militaires portaient une cagoule et d’autres un béret noir. Le corps récupéré par la famille a été transféré à Tchibanga le vendredi Il septembre pour inhumation. Ce témoignage a été obtenu de la part de M.A., membre de la famille du défunt.

Cas 2 : Monsieur Thierry NDONGO MOMBO, âgé de 18 ans, fils de Monsieur Urbain NDONGO a reçu une balle qui lui a transpercé le thorax, (telle que l’indiquent les photos et le certificat de décès versés au rapport) dans la nuit du 4 au 5 septembre sur la route de Ntchèngué face à l’école de feu de Total Gabon au lieu-dit PG 1 alors que l’intéressé se trouvait au bord de la route en compagnie d’autres jeunes gens. Un de ses compagnons, à l’aide d’une brouette, a tenté de le conduire au Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué situé à quelques centaines de mètres où il rendra l’âme quelques heures plus tard. Les parents alertés, ont du mal à obtenir une place à la morgue de l’hôpital, l’employé préposé à cette tâche, leur déclare: «je n’ai plus assez de place ; en ville (morgue de l’ancien hôpital central) c’est plein, ici j’en ai déjà 16 et celui-ci, où dois-je le mettre ?». Néanmoins, après de longues tractations, cet employé accepte finalement de prendre ce dix-septième corps.
La famille de feu MOMBO NDONGO a fourni les photos montrant l’impacte de la balle, le certificat de décès ainsi que la copie de la plainte introduite par elle au tribunal de Port Gentil.

Cas 3 : Monsieur Jean Marie BILONGHA, la trentaine environ, sans emploi, habitant le quartier Bac Aviation, abattu par les tirs de militaires circulant à vive allure dans le quartier.

Cas 4 : Mademoiselle Ursule KOUMBA, seize (16) ans, tuée par balle au passage d’un véhicule rempli de militaires.

Cas 5 : Monsieur Christian ONANGA, sourd muet, tué le vendredi 4 septembre vers 19 heures, par une balle de militaire circulant à vive allure au quartier mini prix, alors qu’il traversait la chaussée. Il a été inhumé par sa famille, le samedi 18 septembre dernier.

Cas 6 : Monsieur Martial OWANE, 26 ans reçoit des balles tirées par deux hommes armés en civil, le 21 septembre vers 17 heures à l’entrée de la Laverie Moderne au quartier Sud. Son décès sera constaté à 19 heures au CHR de Ntchèngué. Le procureur de la République à Port Gentil fait courir le bruit de la légitime défense face à un évadé de prison qui aurait agressé le policier. Ce qui est faux.

Monsieur Martial OWANE avait purgé sa peine et avait été libéré au mois de juin 2009. Lorsque le 21 septembre 2009, il est interpellé, reconnaissant le policier qui l’avait fait incarcéré précédemment, il tente de fuir, c’est alors que le policier K. de la Police Judiciaire lui tire trois balles dans le dos (information : Y., parent du défunt). Il nous est revenu que le fameux K., avec ce dernier tué, totalise 8 victimes.

La famille de OWANE, conduite par sa mère s’est rendue le mardi 22 septembre vers 18 heures pour exiger qu’on lui permette d’inhumer elle-même le corps de son enfant que la P.J. voudrait enterrer clandestinement.

Outre ces cas clairement identifiés, des sources dignes de foi et le témoignage du responsable du cimetière de Ntchèngué évoquent le nombre probable de 57 décès. Il faut ajouter à ces morts ceux «largués» par hélicoptère et ceux embarqués dans les pirogues et ramenés dans les villages par peur des représailles brandies par les PDGistes. La difficulté de les recenser vient du fait qu’un climat de terreur règne à Port Gentil autour de ces morts. Des menaces de mort ont été proférées sur quiconque donnerait des informations au sujet des personnes mortes des suites des fusillades des journées d’émeutes.

Pourtant des endroits bien précis semblent propices pour cette expertise indispensable : les morgues du Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué et celle de l’ancien hôpital central, gérées respectivement par les sociétés des pompes funèbres CASEPGA et GABOSEP. Mais dans l’une et l’autre c’est motus et bouche cousue.

La morgue du CHR de Ntchèngué est l’établissement où semble être passé le plus grand nombre de corps. Mais il nous est revenu que le directeur régional de Santé, Madame SEFOU, a menacé de licenciement les médecins ou tout personnel qui livrerait des informations; notamment concernant le nombre de morts liés aux évènements. Elle a également retiré certificats médicaux, déclarations de décès ainsi que les dossiers médicaux de ces morts.

A CASEPGA, une source sûre a indiqué que 18 corps de personnes tuées par balles ont séjourné dans cet établissement entre le 4 et le 7 septembre 2009, date à laquelle interdiction leur a été notifiée de recevoir ces corps.

2- Les exactions

Les forces de Défense et de Sécurité venues à Port Gentil semblaient avoir comme mission d’humilier, de brutaliser pour casser le moral de ces populations. Plusieurs types d’exactions et d’actes d’humiliations sont commis sur les habitants de Port Gentil.

On moleste les passants inoffensifs sur la voie publique, on n ‘hésite pas à pénétrer dans les habitations pour perpétrer les mêmes actes, plusieurs personnes sont frappées à coup de poings, de crosses de fusil voire perforées par les baïonnettes fixées au bout des canons des armes des militaires .

On fait faire des pompes, on fait se déplacer à genoux, on fait danser, on fait chanter dans des langues parfois inconnues au Gabon ; on fait s’embrasser des frères et des sœurs quand on ne leur demande pas de s’accoupler, on viole en groupe (12 policiers violent 6 filles, le 16 septembre et 4 policiers violent une jeune femme qui avait un bébé, provoquant des délabrements génitaux). Une dame portant une grossesse à terme se rendant à l’hôpital pour accoucher a été contrainte de voir son bébé sortir devant les militaires malgré ses supplications. Outre ces témoignages donnés par des habitants de Port Gentil ayant requis l’anonymat, les cas suivants nous ont été relatés par les intéressés ou certains membres de leur entourage.

Cas 1 : Henri MBONGO, la cinquantaine environ, père de famille nombreuse, a été sauvagement battu, humilié, mis à genou par des militaires, le vendredi 4 septembre au carrefour Nguadi, vers 17 heures alors qu’il traversait la chaussée pour rejoindre son domicile situé à une quarantaine de mètres de là. Une dame qui tentait de traverser la route au même moment a subit les mêmes exactions. On leur a intimé l’ordre de chanter et de clamer haut et fort, «Ali 9 président!» Monsieur MBONGO s’en est sorti avec des hématomes aux jambes et au dos, tandis que la dame, traumatisée a tout fait sur elle. Tout cela devant une foule effarée.

Cas 2 : Christiane JOCKTANE, mère de famille, 55 ans environ, ancienne employée de banque a été sauvagement battue par les militaires, le 6 septembre, sous les yeux de ses enfants et de nombreuses personnes qui, comme elle, faisaient la queue en vue d’acheter du pain à la boulangerie SMAG, en face de la «Gendarmerie de l’Océan» ; sous le prétexte, selon les militaires, que le pain était réservé à l’armée et au motif que les enfants des Port-Gentillais ont été à l’origine des casses provoquant la pénurie. Elle a reçu de multiples coups de matraques et chaussures au visage, au bassin et sur le dos qui l’ont immobilisé pendant plus d’une semaine. Elle a fourni un certificat médical et des photos à l’appui de sa déclaration.

Cas 3 : Philippe ISSANI, agent municipal, la quarantaine, a été sorti manu militari, alors qu’il était hospitalisé, sous perfusion, à Paul IGAMBA et amené à la base de la Marine où il est jusqu’à ce jour détenu, sans que sa famille ne puisse le voir. Est-il encore en vie ?

Cas 4 : Locin MONDOUNGUA, jeune homme d’une vingtaine d’année a été embarqué de force au tournant de Salsa par un policier qui l’a conduit au Commissariat du château alors qu’il traversait la chaussée pour rentrer à son domicile situé à une vingtaine de mètres de là. On lui a demandé de faire des pompes avant d’être relâché.

Cas 5 : Les travailleurs de la Société Morel et Prom le samedi 19 septembre, alors que le couvre feu est désormais fixé à 23 heures; aux environs de dix neuf, vingt heures, les travailleurs de cette compagnie pétrolière qui rentraient de leur lieu de travail sont pris à partie par une patrouille de militaires; ils sont copieusement tabassés au point que certains ont des fractures et d’autres perdent leurs dents; ils sont conduits à l’hôpital de Ntchèngué. Le directeur de cette société qui a pris les photos du triste spectacle a promis de porter plainte. Les militaires ayant volontairement bloqué l’accès de l’hôpital, nous n’avons pas pu y accéder.

Cas 6 : Philippe VOUETTE ; dans la matinée du samedi 18 septembre, il a été violenté par des militaires alors qu’il entrait dans son bureau de la société Schlumberger non loin du siège de Total Gabon. Il a été abandonné sur les lieux. C’est le témoignage d’une de ses relations qui a requis l’anonymat.

Cas 7 : Monsieur MOUITY MAGANGA, pâtissier à l’hôtel le Méridien ; le dimanche 6 septembre à 9 heures du matin, les militaires lui ont fait traverser la chaussée à genoux sans raison au carrefour ASECNA.

Cas 8 : Monsieur Jean Bernard MOUANAMBATSI, retraité; le jeudi 3 septembre à seize heures trente est molesté (vêtements déchirés) par les militaires alors qu’il recherchait son petit fils.

Cas 9 : Monsieur Théodore NGOUNGOU est sauvagement frappé au visage au carrefour ASECNA, alors qu’il cherchait à s’enquérir de la situation de son fils arrêté pour défaut de pièce d’identité. Ce dernier a fourni photo et certificat médical.

Cas 10 : Messieurs Martial MBOUMBA MOUNANGA et NZE ANGARA sont sortis manu militari de chez eux le 10 septembre vers 20 heures, embarqués et molestés avec des matraques et bâtons sertis de pointes, baladés dans la ville dans un camion militaire qui finira par les déposer couverts de blessures au dos et à la tête (voir photos) à la base de la marine vers une heure du matin.

Cas 11 : Monsieur Alain OBAME, 34 ans a été transporté et hospitalisé dans le service de chirurgie du CHR de Ntchèngué pour blessure par balle tirée par le gendarme Robert AVOUNGOU, commandant de brigade d’Omboué dans le département d’Etimboué.

Cas 12 : Monsieur MEMIAGHE, le 5 septembre à 22 heures à son domicile, a reçu 5 balles de petit calibre. Hospitalisé d’abord à la clinique Bilie (Dr IKOUAKOUA) pour les premiers soins, il a été transféré ensuite à 1 ‘hôpital de Ntchèngué.

Cas 13 : Un jeune garçon de seize (16) ans a reçu deux balles au poumon (Dr IGAMBONTCHINA).

Cas 14 : Famille Diawara ; Monsieur DIAWARA, son épouse, ses trois (3) filles et son locataire sont violemment molestés à leur domicile (vers carrefour ASECNA) par des militaires basés à l’aéroport. Monsieur DIAWARA est gravement blessé à jambe droite, son épouse et ses filles portent plusieurs ecchymoses. Le locataire a un traumatisme de la jambe et du pied droit (voir photos).

Cas 15 : Monsieur Guy Hervé MAVOUNGOU, 30 ans, a reçu deux balles aux jambes suite aux coups de feu tirés au quartier Sud (Laverie Moderne), le 21 septembre à 17 heures, au moment où on abattait Monsieur Martial AWANE. Les riverains pensent que ce sont des éléments de la Police Judiciaire qui ont perpétré cette exaction.

Cas 16 : Monsieur Serge Landry DOUMA MOUENGI était dans son domicile lorsqu’il est atteint de plusieurs balles au niveau de la jambe et de la main gauche, l’intéressé est actuellement hospitalisé au CHR de Ntchèngué.

Outre ces cas de tueries et d’exactions constatées, il y a lieu de mentionner que plus de 300 personnes avaient été arrêtées; à ce jour, un peu plus d’une quarantaine ont été présentés au tribunal de Port Gentil. On peut légitimement s’interroger sur la situation des nombreux autres dont on n’a jusqu’aujourd’hui aucune nouvelle. A moins qu’elles ne soient à classer parmi les disparus. Une enquête s’impose.

3- Destruction des biens

La mission a constaté que de nombreux magasins situés dans la zone du marché du Grand Village ont été détruits et incendiés. Certains témoins rencontrés indiquent que les militaires sont presque restés inactifs pendant les pillages ;

Plusieurs d’entre eux se contentant de récupérer les biens pillés, de les embarquer dans les camions militaires pour les amener dans des directions inconnues.

En ce qui concerne l’immeuble Schlumberger de la concession Total qui a bel et bien été pillé par les manifestants, les riverains indiquent que bien après le pillage dans la journée, c’est dans la nuit, alors que le couvre feu était en vigueur, que l’incendie a pris dans le dernier étage de cet immeuble.

Quant au foyer Roger BUTTIN ; aucune manifestation n’avait été observée dans cette zone. C’est dans la nuit, alors que le couvre feu était en vigueur, que les riverains aperçoivent des flammes et de la fumée sur le toit de l’immeuble. D’aucuns sont même convaincus que c’est un projectile lancé à partir de la route qui a déclenché l’incendie de ce foyer.

Tous ces propos restent à éclaircir à partir d’une enquête approfondie qui permettra à terme de rétablir la vérité.

Il est à noter enfin que tous nos interlocuteurs restent choqués par les propos mensongers tenus par les plus hautes autorités de l’Etat et par quelques responsables politique de cette ville réunis à Port Gentil, à l’hôtel Mbandja, quelques jours après ces malheureux évènements. Propos qui, au lieu de prôner l’apaisement, se sont avérés constituer des appels à la haine et à la division tribale. Toutes choses qui constituent des véritables délits et qui tombent sous le coup de la loi. »

Fait à Libreville, le 22 septembre 2009

Pr Pierre André KOMBILA KOUMBA ; Pr Joseph JOHN-NAMBO ; Honorable KOMBE LEKAMBO ; Monsieur Jean Blaise MOUSSAVOU MAGANGA, Membres de la commission d’enquête

Côte d’Ivoire : L’Onuci en mission de guerre

La mission initiale de paix de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) s’est lentement, mais sûrement transformée en mission de guerre. Du moins, les actions de l’opération conduite par Young-Jin Choi l’attestent chaque jour qui passe. Le dernier acte en date est le survol de la région du Bas-Sassandra, le mardi 8 mars, par deux hélicoptères MI 24. De fait, ces hélicoptères de combat que l’Onuci a reçus le mardi 2 mars dernier sont ainsi entrés en scène. Tout le monde s’accorde à dire que les attaques que les rebelles perpètrent aussi bien à Abidjan (notamment à Abobo, Anyama et Pk 18) que dans l’ouest du pays, dans le cadre de la crise post-électorale, sont précédées de mouvements des troupes de l’Onuci.

La formation, l’équipement, le transport des rebelles par les soldats onusiens et même la présence des Casques bleus au sein des forces qui combattent les Forces de défense et de sécurité (Fds) de Côte d’Ivoire ne sont plus à démontrer. Les images de la marche du Rhdp sur la maison de la télévision le 16 décembre dernier en donnent des preuves. Le dernier massacre perpétré par les rebelles assistés des hommes de Choi ne remonte qu’à la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars, dans le village de Anonkoi-Kouté, dans la commune d’Abobo. Bilan de cette attaque sur les populations civiles surprises dans leur sommeil : une vingtaine de morts, de nombreux blessés et déplacés, des disparus, des maisons incendiées ou saccagées.

On comprend, dès lors, que les populations de la région de San Pedro qui a été survolée par les MI 24 de Ban Ki-moon s’inquiètent des jours qui viennent.

Diaboliser Gbagbo pour l’attaquer

Car c’est un secret de Polichinelle que les rebelles veulent prendre la ville portuaire de San Pedro. Une ville aux mains des Forces de défense et de sécurité (Fds) de Côte d’Ivoire. Pour l’occuper et contrôler le port qui y est, il faut donc se battre avec les hommes du général de corps d’armée, Philippe Mangou. Tout laisse donc à croire que c’est cette bataille que les MI 24 onusiens préparent quand ils survolent les positions des Fds. On comprend que les 30 conteneurs d’armes de l’Onuci (qui étaient censés contenir des vêtements et du coton) saisis au Cameroun le 4 mars dernier devraient être réceptionnés au port de San Pedro. On comprend aussi que Ban Ki-moon ait tenté de coller au Président Laurent Gbagbo, l’acquisition d’hélicoptères qu’il aurait reçus du Belarus. Un mensonge qui a heureusement été vite découvert par le Conseil de sécurité qui a confondu le Secrétaire général de l’Onu. Sur le terrain, on attribue tous les morts et fictifs au Président Laurent Gbagbo. L’objectif est de lui trouver un chef d’accusation fort pour justifier l’utilisation des MI 24 contre son camp. Déjà le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, envisage l’ouverture d’un corridor humanitaire  à Abobo (où les assaillants ont semé la terreur depuis que le panel des Chefs d’Etat mandatés par l’Union africaine pour trouver une solution à la crise s’est rendu à Abidjan).

Le samedi 5 mars, trois autres MI 24, toujours de l’Onuci, ont survolé les corridors tenus par les Fds à Yamoussoukro, les camps militaires, la garde républicaine mais aussi la résidence du Chef de l’Etat. Une situation qui a aussi causé la panique au sein de la population qui s’interroge encore sur son opportunité. Pour préparer l’opinion nationale et internationale à épouser sa cause quand va éclater la guerre qu’elle prépare en faveur des rebelles dans le Bas-Sassandra, l’Onu a pondu un communiqué vendredi à New York. Où elle annonce que ses hélicoptères de combat viennent protéger son personnel et ses infrastructures mais aussi les partisans de Alassane Ouattara (qui conteste sa défaite à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 constatée par le Conseil constitutionnel) contre les attaques menées par les partisans du Président Laurent Gbagbo. Ces appareils onusiens dont le rôle est de tuer, basés en principe à Bouaké, le fief des Forces nouvelles, ont été signalés hier dans l’ouest du pays. L’Onuci à qui le Chef de l’Etat a demandé de quitter la Côte d’Ivoire depuis décembre, continue ainsi de narguer et provoquer les Ivoiriens et leur Président.

PASCAL SORO, Fraternité matin d’Abidjan

Attaque contre la Côte d’Ivoire : Le Tchad dans le coup?

La guerre contre la Côte d’Ivoire n’a pas fini de livrer ses secrets !! Les masques continuent de tomber. Dans notre intervention dans le journal «le nouveau courrier» du 12 février 2011, nous avons affirmé que la composition du panel doit être une grande préoccupation du gouvernement légal de Côte d’Ivoire. Selon notre analyse, les présidents mauritanien, burkinabé et tchadien sont contre la Côte d’Ivoire et ses institutions. La France et les Etats unis sont présentent en Mauritanie contre Al-Qaïda. Le président Ould Abdel Aziz – qui est venu au pouvoir de manière anticonstitutionnelle – a sa main dans la bouche des puissances occidentales et ne saurait défendre la démocratie, avons-nous dit. Nous avons en outre souligné avec force que les déboires d’Idriss Deby du Tchad sont connus : il est menotté par Paris. C’est la France qui fait et défait les régimes Tchadiens. La présence militaire Française au Tchad depuis 1986 à travers l’Opération Epervier comprend une force aérienne et une force terrestre. Cette présence militaire dont la force de frappe est cent fois plus importante que celle de la Licorne et du 43ème Bima d’Abidjan fait de N’djamena est un prisonnier de Paris. Il est dès lors naïf et absurde de penser qu’Idriss Deby ne jouera pas la musique de Sarkozy pour décapiter la Côte d’Ivoire.

Affaire des 30 containers d’armes de l’ONUCI venant du Tchad saisis au Cameroun

Les notes de cette mélodie macabre se font maintenant entendre. Selon le Journal camerounais « Le messager », information reprise par la presse ivoirienne, trente containers d’armes destinés à l’Onuci et en provenance du Tchad ont été saisis au Cameroun !! Et Pouf, le masque porté par Idriss Deby vient de tomber. Notre analyse dans le journal «Le nouveau Courrier» vient d’être confirmée. Ce convoi de containers d’armes ne peut quitter le territoire tchadien sans l’accord de N’djamena. Il est donc urgent qu’Abidjan demande des explications au panel des chefs d’Etat et à Idriss Deby, président membre du Panel. Les militaires français basés à N’Djamena et à Abéché ne pourraient ignorer les mouvements de ce convoi destiné à l’Onuci. Cette implication flagrante d’Idriss Deby dans l‘activisme contre la Côte d’Ivoire est une révélation divine et un avertissement de Dieu aux autorités légales de Côte d’Ivoire. La main de Dieu se manifeste ainsi sur la Côte d’Ivoire.

La danse des sorciers du panel

Les chefs d’Etat du Panel se sont réunis le 04 mars à Nouatchock pour se pencher sur le dossier ivoirien. Il était au départ question pour le panel d’arrêter des propositions contraignantes et de venir les proposer aux parties ivoiriennes. Le panel ne fait non seulement aucune déclaration sur ses travaux à Nouatchock, mais renonce aussi à effectuer le voyage à Abidjan. Il charge Jean Ping à venir remettre une invitation au Président Gbagbo et à monsieur Ouattara : le groupe de haut niveau invite les parties ivoiriennes à participer à sa prochaine réunion. Quel flou artistique et diplomatique !!

La position de l’Afrique du Sud a-telle évolué ?

Les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts, dit l’adage. Lors du dernier sommet de l’Union Africaine, le président français est venu faire une proposition forte à Jacob Zuma : «Ouvrons le conseil de sécurité de l’Onu à l’Afrique». Qui dit Afrique dit Afrique du Sud. Les journaux français en ont d’ailleurs parlé lors de la visite officielle de Jacob Zuma en France les 02 et 03 mars 2011. Sous le titre : «les marchandages entre Zuma et Sarkozy qui pourront faire mal à Gbagbo», les journalistes français ont avancé que Jacob Zuma doit choisir entre l’entrée de l’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité de l’Onu, entrée appuyée par la France, et le maintien de son ami Gbagbo au pouvoir. Lors de la conférence de presse des deux présidents, Sarkozy a réitéré son soutien à Ouattara, Zuma a, lui, gardé le silence. Ce droit de réserve du président sud-africain pouvait se comprendre pour son statut de membre du panel. Certains diront : Gbagbo est au courant de la position sud-africaine. Mais ce n’est pas une affaire de Gbagbo, c’est une affaire de la Côte d’Ivoire, du peuple ivoirien. La transparence aurait voulu que le peuple de Côte d’Ivoire et l’Afrique soient informés des décisions prises par le panel avant la participation des parties ivoiriennes à la réunion du conseil de sécurité et de paix (CSP) de l’Union africaine. Cela éviterait toute situation confuse si les circonstances changent. Car un coup de force de l’Onuci après le départ de Gbagbo n’est pas à exclure?

La position à adopter par le gouvernement de Côte d’Ivoire

Il est légitime pour la Côte d’Ivoire de tirer les leçons de l’attitude ambigüe et curieuse de certains membres du panel des chefs d’Etat chargé de régler la crise ivoirienne. La collusion entre Idriss Deby, chef d’Etat membre du panel, et l’axe rébellion-ONUCI est inacceptable et mérite des explications dans les plus brefs délais. Le silence adopté par le panel après sa dernière réunion en Mauritanie et sa venue annulée au bord de la lagune Ebrié méritent réflexion. Abidjan n’a, pour ainsi dire, aucune visibilité pour sa participation à un sommet aussi important. D’ailleurs, la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire ne permet non plus au président Laurent Gbagbo d’abandonner ses compatriotes. Il ne faut pas non plus oublier le projet funeste d’enlèvement du chef de l’Etat ivoirien par la France et les Etats unis. Malgré l’invitation des chefs d’Etat du Panel aux parties ivoiriennes de surseoir aux marches et autres tueries, le camp Ouattara est dans sa logique de guerre et coup d’Etat. Les conditions de sécurité interne et externe ne sont donc pas réunies pour un déplacement du président ivoirien à la réunion du CSP de l’UA. Gbagbo doit user de toute la diplomatie pour faire comprendre cela à ses pairs. Pas de précipitation. Il s’agit de demander un délai supplémentaire pour cette réunion, d’analyser les propositions du panel de manière sereine, le temps que les sombres nuages qui planent sur la Côte d’Ivoire se dissipent, et que d’autres masques tombent. Le panel a d’ailleurs jusqu’à fin mars pour régler la crise ivoirienne.

Source : Le Nouveau Courrier N°223 du 09 Mars 2011 par Alibo Tiédrou

Côte d’Ivoire : la logique de l’absurde ?

Le scénario du pire, l’intervention armée de l’extérieur, ayant semble-t-il été écarté, voici que se déploie sans peur des contradictions la stratégie de l’absurde. On nous promet un « étouffement économique et financier » de la Côte d’Ivoire : interdiction d’exportation du cacao, interdiction faite aux banques de « coopérer » avec le régime de Laurent Gbagbo, interdiction de paiement des salaires des fonctionnaires et des soldats, gel des avoirs d’individus et de sociétés nationales et privées, restrictions de déplacements, autant d’actions à la légalité pour le moins douteuse. Avec le déroulé de cette stratégie aux intentions clairement néfastes pour l’ensemble du pays et de ses habitants, il est légitime de se demander si cet acharnement résulte du seul contentieux électoral du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010. Car si tel était le cas, on attendrait tout simplement la fin de la mission de l’Union africaine dont les recommandations sont supposées être contraignantes. Aux yeux du gouvernement français, « grand ordonnateur » de cette campagne acharnée de sanctions, quelle importance, au fond, que Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara soit le vainqueur du scrutin ? Mais pour Nicolas Sarkozy, qui en a fait une affaire personnelle… qui sait ? Résultat : la diplomatie française en Afrique continue à être piégée par la confusion entre intérêts personnels, réseaux et logique d’Etat.

Les sanctions prises par les pays européens, le Canada et les Etats-Unis visant des individus et des sociétés ivoiriennes (et même les accréditations d’ambassadeurs) s’écrouleront, c’est là mon intime conviction, dès les premiers recours juridiques. Car ces sanctions sont fondées sur le refus de reconnaître le président soit disant « élu » et de se mettre à son service ; or n’importe quel juge guidé par son « âme et conscience » demandera avant toute chose à examiner la Constitution ivoirienne avant de trancher. Et comme cette Constitution n’a jamais été suspendue par aucune des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, elle sera la seule source en droit pour le juge.

A part les mesures prises par la trentaine de pays évoqués ci-dessus, les seules autres actions à l’encontre de la Côte d’Ivoire et des habitants du pays viennent des sept autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et d’Alassane Ouattara lui-même.

Le retrait de la signature internationale au niveau de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a eu comme conséquence la suspension des mécanismes de compensation interbancaire et éventuellement la fermeture provisoire de plusieurs banques, empêchant l’accès des clients à leurs comptes bancaires. Nous risquons sous peu d’être confrontés à des violations sérieuses des droits de l’homme qui relèveront de la responsabilité de ces banques si leurs clients n’arrivent pas à soigner des parents malades, alimenter proprement leurs enfants, payer des salaires dans le respect du droit du travail. Il serait judicieux que organisations non gouvernementales et avocats se mobilisent activement et sans tarder pour documenter avec précision tous les cas individuels de violations de droits humains à des fins de poursuites ultérieures devant les juridictions nationales, régionales ou internationales.

L’interdiction temporaire annoncée par Alassane Ouattara de l’exportation de fèves de cacao va quant à elle faire surtout l’affaire des spéculateurs qui ont acheté à terme et qui vont profiter de la flambée des cours. Notamment la société Armajaro du trader Anthony Ward qui a acquis, en juillet 2010, 240 000 de tonnes de cacao soit 20 % de la production ivoirienne et 15 % des stocks mondiaux. Cette société a investi 1 milliard de dollars et en tirera un profit substantiel rien qu’à la suite de cette décision d’Alassane Ouattara dont le beau-fils, Loïc Folloroux, 35 ans, n’est autre que le directeur Afrique d’Anthony Ward (1). Pure coïncidence, il va sans dire. Quant aux producteurs et aux commerçants ivoiriens… qui s’en soucie ? L’objectif est plutôt de les « étouffer » !

Etouffer consiste à faire perdre la respiration par asphyxie, en d’autres termes à tuer. Mais qui va-t-on tuer ? Laurent Gbagbo ou la Côte d’Ivoire ? Qui sera le tueur ? Et pourquoi ? N’y a-t-il pas d’autres alternatives ? Ou s’agit-il d’imposer coûte que coûte Alassane Ouattara quel que soit par ailleurs le résultat sincère du scrutin ? Et cela sans attendre les conclusions de la mission de l’Union africaine.

Supposons une minute qu’après vérification Alassane Ouattara n’ait pas gagné les élections ? Cela relèverait-il du domaine de l’impossible ou carrément de la divagation? D’où vient cette certitude inébranlable concernant la victoire d’Alassane Ouattara ? De la proclamation des résultats par le Président de la Commission électorale indépendante (CEI) ? On sait qu’il n’y avait pas consensus au sein d’une CEI qui était par ailleurs forclose. De la certification par le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies ? Sa précipitation et le non-respect des procédures ont malheureusement entaché sa certification. D’où un doute légitime dans l’esprit de beaucoup. Tant qu’un doute nous habite, un seul doute, il serait ignominieux de laisser un pays frère se faire « étouffer ».

La certitude inébranlable en l’infaillibilité des arbitres, qui plus est arbitres auxiliaires, et donc en la victoire au sortir des urnes d’Alassane Ouattara (ou de Laurent Gbagbo d’ailleurs) est une proposition indubitablement absurde et, pis encore, dangereuse, voire suicidaire puisqu’elle maintient les deux protagonistes dans des positions maximalistes.

Est absurde ce qui n’est pas acceptable par la raison et par le bon sens : la stratégie de l’étouffement financier est absurde parce que si Alassane Ouattara arrive avec le soutien de la France à étouffer (tuer) la Côte d’Ivoire, il n’aura rien à gouverner si ce n’est un champ de ruines. En outre, à supposer que Laurent Gbagbo ait pris en otage la Côte d’Ivoire, tuer un otage qu’on veut libérer ne fait pas du prétendu preneur d’otage l’assassin. L’assassin est bien celui qui aura tué (étouffé) avec préméditation et impéritie. Ensuite, si Alassane Ouattara n’y parvient pas et que le pays réussit à survivre à la tentative d’asphyxie, aucun Ivoirien ne voudra alors le voir arriver au pouvoir. Jamais ! Car on a beau se dire que tout est permis à qui veut arriver au pouvoir, il est des actions que l’on ne doit pas entreprendre contre son pays et ses concitoyens. Je me souviens de ce que me confiait Me Abdoulaye Wade au Sénégal au lendemain des élections de 1993 qu’il était convaincu d’avoir remportées, après que le Conseil constitutionnel ait proclamé son adversaire vainqueur : « Je ne franchirai jamais les grilles du Palais en marchant sur les cadavres des Sénégalais ».

Est absurde ce qui n’est pas conforme aux lois de la cohérence et de la logique rationnelles : la stratégie de l’étouffement est absurde parce que les sanctions ne feront pas la différence entre les producteurs de cacao pro-Ouattara et ceux qui s’opposent à lui. Pareil pour les fonctionnaires privés de salaires. Ne préfèreront-ils pas tous un recomptage des votes ou une nouvelle élection à un étouffement ? Qui plus est, ces banques qui auront fermé vont perdre la confiance de leurs clients quelle que soit par ailleurs l’issue du contentieux électoral.

Absurde aussi parce que les millions de Sénégalais, Maliens, Nigérians, Burkinabè, etc. qui vivent en Côte d’Ivoire vont souffrir de ces sanctions. Peut-être même vont-ils être obligés de quitter leur terre d’adoption. Il est facile de prédire pour qui ils vont voter lors de prochaines échéances électorales dans leurs propres pays si les décisions prises par leurs chefs d’Etat respectifs venaient à asphyxier le poumon économique de l’Afrique de l’Ouest.

Absurde, quand tu nous tiens !

Laurent Gbagbo est accusé d’être un usurpateur et pour le faire partir on veut asphyxier le pays. Or il affirme détenir des preuves sur les irrégularités qui ont entaché le scrutin. Saddam Hussein affirmait ne pas détenir d’armes de destruction massive. On lui a dit « prouve-le », ce qui est absurde car la charge de la preuve incombe toujours aux accusateurs. Laurent Gbagbo dit qu’il a des preuves de fraudes qui ont dénaturé le verdict final ; on lui dit littéralement « on s’en fiche » et, comble d’absurdité, on s’apprête à étouffer son pays alors qu’il suffirait de vérifier si ces preuves sont tangibles ou pas.

Et le jaillissement de l’absurde ne s’arrête pas là.

La sanction, c’est ce qui normalement frappe le délinquant mais encore faut-il qu’on nous dise quelle loi a été enfreinte. Il y a un simple contentieux électoral et le Conseil constitutionnel du pays s’est prononcé et a investi Laurent Gbagbo. La communauté internationale n’ayant aucune compétence pour désigner un Président en Côte d’Ivoire pas plus qu’au Gabon , Alassane Ouattara est donc en fait un Président « autoproclamé », ayant lui-même sollicité vainement l’investiture du Conseil constitutionnel, et ce faisant, il continue de violer la loi ivoirienne depuis trois mois. Mais c’est Laurent Gbagbo qui se fait sanctionner ! Et qui plus est, c’est lui qui se ferait spolier en acceptant le recomptage des voix puisqu’il est déjà le Président investi par la plus haute instance juridictionnelle qui soit !
Mais que voulez-vous, c’est décidément à un véritable déferlement d’absurdités auquel nous assistons en Côte d’Ivoire.

Toute cette absurdité m’horripile et me laisse perplexe.

Ce qu’on oublie complaisamment c’est que la moitié de l’électorat a voté pour Laurent Gbagbo. Et qui sait ce que ferait l’électorat PDCI si les élections étaient à refaire aujourd’hui, échaudé qu’il est par la découverte de la réalité de l’axe RDR-rebelles. D’autant plus que chaque fois que le chef politique des rebelles ouvre la bouche, il fait perdre à Alassane Ouattara de sa crédibilité. Ne se rend-il donc pas compte que les chefs d’Etat africains sont « allergiques » aux rebelles ? Je mets d’ailleurs au défi la communauté internationale d’exiger de nouvelles élections entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour solder enfin le contentieux électoral et mettre fin à ce « festival de l’absurde » !

Sauf si l’objectif délibéré était de conduire le pays à la guerre, guerre civile cette fois, afin de justifier l’intervention extérieure ! A ce moment-là, ce qui paraît absurde aujourd’hui sera logique et rationnel demain.

Pathétique de cynisme et de myopie !

En attendant, il est évident que ce qui se joue en Côte d’Ivoire aujourd’hui est d’une importance capitale pour le devenir de nos enfants en Afrique et donc nous interpelle tous. A nous de savoir relever le défi à l’entame du deuxième cinquantenaire de nos indépendances.

Pierre Sané, ancien Secrétaire général d’Amnesty International et ancien Sous-directeur général de l’UNESCO, est président d’Imagine Africa