Les onze ans de règne des libéraux ont été ponctués par une série de scandales. Les uns plus spectaculaires que les autres.Le 7 août 2010, lors d’un dîner-débat organisé par l’association des jeunes avocats du Sénégal (Ajas) Abdou Latif Coulibaly affirmaient que si l’on totalise l’argent de l’ensemble des scandales financiers connus depuis l’avènement de l’alternance en 2000, on atteindra les mille milliards de francs Cfa.Ce qui équivaut à plus de 26 000 kilomètres de route bitumée, selon lui.
Les 13 milliards du Qatar
Le dernier scandale financier, pour l’instant, c’est Saïf Al Islam, le fils du guide libyen, qui nous l’apprend. Selon lui, Me Wade aurait reçu la bagatelle de treize (13) milliards de francs Cfa du Qatar pour son fils. Pourquoi ? Pour réclamer urbi et orbi, depuis Benghazi, le fief des rebelles libyens, le départ de Kadhafi.
Mais d’autres scandales financiers ont précédé celui-ci. Lors d’un meeting le 22 mai à Zinguinchor, le Premier Souleymane Ndéné Ndiaye affirmait : ‘Pendant presque 10 ans, Landing Savané a reçu de mes mains ou des autres collaborateurs du président de la République, 30 millions de francs Cfa tous les mois, et jamais il n’a partagé cet argent avec ses camarades.’
Fesman: Plus de 45 milliards de francs Cfa dépensés par la fille et un déficit de 26 milliards pour chanter et danser
Le 3e Fesman aura été un véritable gouffre financier. Cette manifestation, dont Wade a confié l’organisation à sa fille, aura coûté au trésor public plus de 45 milliards de francs Cfa et engendré un déficit de 26 milliards de francs. Le chef de l’Etat soutenait que le Sénégal n’aurait dépensé de son budget que 5 milliards. Le reste du budget étant supporté par les autres pays. On sait ce qu’il en a été.
L’autre scandale qui noircit le tableau du Fesman, le financement de la construction du monument de la Renaissance africaine. En effet, pour le construire, l’Etat du Sénégal a bradé les terres de la zone aéroportuaire. Des terres pourtant estimées à 75 milliards de francs par des spécialistes. Pourtant, dans une brochure remise aux journalistes lors de l’inauguration, l’on pouvait lire que le monument de la renaissance africaine a coûté zéro F Cfa à l’Etat du Sénégal. Qui pour y croire ?
Plus de 205 milliards dépensés par le fils pour l’Oci
Autre gouffre financier, l’Organisation de la conférence islamique (Oci), confiée à l’autre fils Wade, Karim.Dans son livre intitulé Contes et mécomptes de l’Anoci, le journaliste Abdoulatif Coulibaly affirme que contrairement aux affirmations de ses dirigeants, l’Agence nationale pour l’organisation de conférence islamique (Anoci), n’a pas dépensé 72 milliards de FCfa, pour réaliser les travaux nécessaires à l’accueil du sommet qui a eu lieu en mars 2008 dans la capitale sénégalaise. Elle en a dépensé plus du double. ‘Nous sommes à même de dire que l’Anoci a dépensé pour l’organisation de la conférence islamique une somme totale de 205 milliards 211 millions de FCfa’, renseigne-t-il. ‘Les 205 milliards 211 millions de FCfa de dépenses effectives et réelles de l’Anoci comportent un chapitre ou une composante nommée: ‘Aménagement des bureaux du siège de l’Anoci’. Ce poste a englouti la somme de 750 millions de FCfa. Celle-ci a servi à l’aménagement des bureaux du président du Conseil de surveillance, M. Karim Wade, et à l’équipement des bureaux de ses collaborateurs. Ils ont été logés aux 1er, 2e et 3e et 10e étages de l’immeuble Tamaro’, poursuit-il, affirmant que c’est aussi mentir que de tenter de faire croire au peuple que la réalisation des chantiers ouverts à la veille de la Conférence islamique a coûté 101 milliards de FCfa. Selon lui, l’Oci a saigné le Trésor public et a accéléré la crise financière dans laquelle se débat aujourd’hui le Sénégal.
Perturbations sur la ligne : 20 milliards de Sudatel distraits
Si ce n’est pas le fils ou la fille de Wade qui sont impliqués, ce sont les fils de ses amis. Ainsi, lors de la vente de la troisième licence de téléphonie à Sudatel, Abdou Latif Coulibaly affirme que Thierno Ousmane Sy, fils du ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, aurait été impliqué dans le scandale d’une commission qui aurait été versée dans le cadre de la vente de la licence de Sudatel. Se fondant sur une enquête du journaliste, l’entrepreneur Bara Tall avait alors initié une pétition pour réclamer la vérité sur les vingt milliards de francs Cfa. Mais le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, avait déclaré, dans un communiqué, que ‘Sudatel a réglé la totalité du prix de la licence par deux virements sur un compte du Trésorier général du Sénégal à l’Agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), pour un montant total de 200 millions de dollars’.
Réparation de l’avion présidentiel : 28 millions de dollars en l’air
En avril 2007, la Pointe de Sangomar, l’avion de commandement du président de la République est en panne. L’avion présidentiel a été obligé de faire un atterrissage à Palma de Majorque dans les Iles Canaries en Espagne. L’incident s’est passé un samedi dans les airs vers 5 heures du matin. C’est le cockpit de l’appareil qui a eu des problèmes techniques. Il se trouvait dans l’espace aérien espagnol alors que le Président Wade se rendait dans les pays du Golfe. Déjà au lendemain de l’alternance, les moteurs de Sangomar ont été à Perpignan, car disait-on à l’époque qu’ils n’étaient pas dans un meilleur état. D’ailleurs, le président avait affirmé qu’aucun sou du contribuable sénégalais n’a été dépensé pour la réfection de la Pointe de Sangomar.
Mais le journaliste Abdou Latif Coulibaly avait affirmé tout à fait le contraire. Dans son retentissant brûlot ‘Wade, un opposant au pouvoir, l’Alternance piégée? ’, il affirmait que le ‘montant global et final’ de l’ensemble des opérations de la révision de l’avion s’élève à 28 millions de dollars. Prenant le contre-pied de Wade, le journaliste écrivain a révélé que la ‘facture salée’ a été payée à partir du fonds routier sénégalais. Un montant de 10 milliards de Fcfa aurait été transféré par l’État, explique Latif. Selon lui, cette somme n’a pas fait l’objet d’enregistrement au Secrétariat général du gouvernement, ni publié au journal officiel. Ce qui est considéré comme une violation flagrante des règles de la bonne gouvernance et de la transparence.
Mais quelques années après cet incident voilà Wade qui paie un ancien avion, celui du président français Nicolas Sarkoky vieux de 8 ans à 20,9 milliards de francs Cfa. Il s’agit d’un moyen-courrier A319 CJ entré en service en 2002, d’une capacité d’une trentaine de places.
La planque chypriote de 7,5 milliards de francs Cfa du fonds taiwanais
En 2006, 15 millions de dollars, soit 7,5 milliards de francs Cfa alloués par la Chine Taiwan à l’Etat du Sénégal ont été détournés et planqués à Chypre. Selon le journal Le Témoin, ce sont 15 millions de dollars Us, soit 7,5 milliards de nos francs ‘destinés à la construction de projets à caractère social dans notre pays’ que Taïwan a décaissés. Une somme qui n’avait pas atterri dans les comptes de l’Etat, jusqu’à la rupture des relations diplomatiques entre le Sénégal et Chine Taïwan. Selon l’hebdomadiare Le Témoin, ‘cet argent s’est retrouvé dans le compte bancaire d’une société créée par Emmanuel Aïm, la Fitem Entreprises Limited’ précisément, ‘ouvert dans les livres de la Société générale de Nicosie, à Chypre’.Ce dernier étant le fils de Pierre Aïm, conseiller spécial du président de la République et propriétaire de la Nouvelle Brasserie devenue ‘Africa investissement Sénégal Brasserie’ gérée par le même Emmanuel Aïm.
La mallette de Segura : 90 millions en cash
En fin de mission au Sénégal, le représentant du Fmi au Sénégal, pour son départ du pays, s’est fait remettre une mallette contenant 100 000 euros et 50 000 dollars en cash et a voyagé avec jusqu’à Barcelone… Après découverte du contenu du ‘cadeau’, l’ancienne bête noire des autorités avertit sa hiérarchie à Washington. Ordre lui fut intimé de retourner le paquet à l’envoyeur. Ce qui fut fait, via l’ambassadeur du Sénégal à Barcelone.
Dans cette énumération des scandales et gouffres financiers qui est très loin d’être exhaustive, nous n’avons pas pris en compte les fameux fonds politiques. Des fonds, dont l’utilisation et la gestion, paraît-il, sont laissés à l’appréciation exclusive du président de la République et peut-être de ses proches, dont un a avoué s’être servi et avoir donné à qui il veut. Récemment, d’ailleurs, le porte-parole du président de la République a cru bon de déclarer que ces fonds ont pu servir à Me Wade pour l’acquisition d’un terrain acheté à plus d’un milliard aux Almadies.
Des milliards de francs en surfacturation et en marchés de gré à gré
Mais c’est sans conteste l’affaire dite des Chantiers de Thiès qui fut le premier scandale financier du régime de l’alternance. Dans un discours sur les chantiers de Thiés, le mardi 26 juillet 2005 au Méridien Président, suite à la déclassification du rapport de (Ige) sur les chantiers. Macky Sall, qui a succédé à Idrissa Seck à la primature, se demande comment a-t-on pu passer, sans en informer le président de la République, de l’enveloppe des 20 milliards F Cfa fixée par lui-même, au montant global de 46 217 166 908 francs Fca. Il en conclut alors à des surfacturations. Se fondant sur ce rapport, il débusque aussi des marchés contractés dans le cadre de cette enveloppe de 46 217 166 908 francs Cfa, par entente directe. ‘Dans leur rapport, les experts ont relevé des surfacturations sur la presque totalité des marchés, c’est-à-dire, des écarts significatifs entre les coûts réels des travaux et les montants facturés à l’Etat. Sur la première phase correspondant aux travaux devant intervenir avant le 4 avril 2004, pour des engagements d’un montant global de 40 618 568 848 FCFA, le coût réel des travaux a été évalué par les experts à 22 633 730 608 FCFA, soit une surfacturation de 17.984.838.241 F Cfa’, disait-il devant les diplomates accrédités au Sénégal.‘Selon les vérificateurs de l’Ige, ce marché, d’un montant de 14 847 280 358 FCFA, a été conclu de gré à gré et approuvé irrégulièrement, le 3 octobre 2003, par l’ancien Premier ministre, en violation des dispositions du Code des marchés publics et du Règlement général sur la comptabilité publique. (…)
Sur la première phase correspondant aux travaux devant intervenir avant le 4 avril 2004, pour des engagements d’un montant global de 40 618 568 848 F Cfa, le coût réel des travaux a été évalué par les experts à 22 633 730 608 FCFA, soit une surfacturation de 17 984 838 241 F Cfa’, poursuivait-il, expliquant que sur le marché spécifique de 14 847 280 358 FCFA, les experts ont évalué la surfacturation à 8 099 337 207 F Cfa.
La malette de Segura : 90 millions en cash
En fin de mission au Sénégal, le représentant du Fmi au Sénégal, pour son départ du pays, s’est fait remettre une mallette contenant 100 000 euros et 50 000 dollars en cash et a voyagé avec jusqu’à Barcelone… Après découverte du contenu du ‘cadeau’, l’ancienne bête noire des autorités avertit sa hiérarchie à Washington. Ordre lui fut intimé de retourner le paquet à l’envoyeur. Ce qui fut fait, via l’ambassadeur du Sénégal à Barcelone.
Dans cette énumération des scandales et gouffres financiers qui est très loin d’être exhaustive, nous n’avons pas pris en compte les fameux fonds politiques. Des fonds, dont l’utilisation et la gestion, paraît-il, sont laissés à l’appréciation exclusive du président de la République et peut-être de ses proches, dont un a avoué s’être servi et avoir donné à qui il veut. Récemment, d’ailleurs, le porte-parole du président de la République a cru bon de déclarer que ces fonds ont pu servir à Me Wade pour l’acquisition d’un terrain acheté à plus d’un milliard aux Almadies.
Wade achète un terrain comptant à 1,182 milliard
Wade achète un terrain à 14 milliards à New York
LERAL
Jean-Paul Pougala à propos du Président Diouf : « voilà le genre d’Africain qu’aime l’Occident »
En Réponse à Aly D. Diop non content de mon commentaire sur l’ancien Président Diouf du Sénégal. En parlant du Président Diouf, J’avais dit sur mon mur facebook ceci : « voilà le genre d’Africain qu’aime l’Occident«
Jean-Paul Pougala
Mon cher Diop, bonjour et bon dimanche. Pour moi, la fonction de Chef d’Etat est sacrée.
C’est pour cela que je prétends qu’on respecte nos chefs d’Etat (quoi qu’ils aient fait) exactement comme on le fait ailleurs en Europe, aux Etats-Unis, en Russie, en Chine etc… Mais en revanche, ce sont nos chefs d’Etats qui doivent arrêter de nous humilier en acceptant de présider des associations et institutions bidon.
De la même manière que je dis que la place d’un chef d’Etat Africain n’est pas à la Haye et me bats même contre les Africains qui acceptent d’y siéger comme procureurs ou juges, de la même manière je dis que la place d’un chef d’Etat africain n’est pas à défendre les intérêts de la France à travers une institution à saveur coloniale qu’est la Francophonie dont j’ai demandé l’abolition en 2010, à travers ma lettre ouverte au chef d’Etat Français et au peuple français (voir la copie sur mon blog : www.pougala.org).
A propos de la langue, c’est depuis 1975 que le Swahili a été reconnu à l’ONU est inscrit à l’UNICEF comme la langue officielle Africaine et c’est à ce titre qu’un autre ex-Président : Konaré alors président de la Commission de l’UA (présidant l’institution juste à mes yeux) s’est battu afin que ce Swahili soit très vite adopté comme la langue commune Africaine. Je me serais attendu que le Président Diouf lui donne un coup de main pour la continuité de sa bataille et non aller défendre une langue qui empêche l’émergence de la culture africaine.
S’il contestait le Swahili, il aurait pu défendre le Wolof, pas le français.
Par ailleurs, l’Afrique est un si grand chantier pour réécrire notre histoire, même en formant nos jeunes, en leur faisant partager son expérience, que je me demande si le Président Diouf n’a pas trouvé l’utilité de donner lui aussi ce précieux coup de main à nos jeunes.
C’est ce que beaucoup font déjà, car pour le faire, on n’a pas besoin d’être en poste ou d’être Ministre ou Président.
Il a déjà un salaire d’ancien Chef d’Etat qui le protège du besoin, et lui laisse suffisamment d’espace pour qu’il fasse plein de choses au Sénégal, en Afrique. Au lieu de cela, il a préféré comme son prédécesseur de s’exiler en France.
Au fond, à quoi sert cette francophonie ? Si les étudiants africains, les chanteurs africains ne peuvent pas voyager librement vers la France, la Suisse, le canada ou la Belgique alors que les pays de l’Amérique du Sud qui ne sont pas dans la francophonie peuvent le faire ?
Les Africains doivent copier l’exemple des pays Scandinaves où tous les jeunes doivent bien parler au moins 3 langues internationales et non s’engouffrer dans une seule langue qui limite leur vision du monde.
Le Président Diouf en présidant la Francophonie, n’a-t-il pas compris que S’exprimer uniquement dans la langue de l’autre est symbole de soumission ? Tous les dirigeants Nord-africains parlent français, mais aux Nations-Unies, ils ne prononcent jamais un discours en français, mais plutôt en Arabe. C’est aussi le cas des dirigeants Chinois qui même si c’est eux qui impriment tous les dictionnaires anglais, dès lors qu’ils sont aux Nations-Unies, font semblant de ne connaitre aucun mot d’anglais et se font traduire de leur chinois. Le Président Diouf peut-il nous aider à faire que très bientôt, aux Nations-Unies, un Président Africain se fasse traduire du Wollof, du Lingala ou du Malgache, en attendant que le Swahili remplace toutes ces langues ?
PS : S’opposer au PAS est juste la fumée aux yeux, à mon avis ; car ne pas mettre en cause le Franc CFA est la preuve d’un certain alignement récompensé justement par cette présidence de la Francophonie.
« L’Europe, en proie à la crise de la dette, n’est plus un modèle à suivre pour le reste du monde et refuse de l’admettre » l’a déclaré le 9/12/2011 le président tchèque Vaclav Klaus. Les Présidents Africains et les anciens ont-ils compris que la page de la gloire européenne est en train d’être tournée ? voudront-ils faire partie du nouveau monde qui se redessine ou de l’ancien déjà obsolète ?
Jean-Paul Pougala
www.pougala.org
pougala@gmail.com
Lire aussi du même auteur
Les mensonges de la guerre de l’Occident contre la Libye
Lettre ouverte de Jean-Paul Pougala à Obama
L’Octroi du Prix Nobel de la Paix 2011 à Ellen Johnson Sirleaf serait-il pour changer le résultat des élections présidentielles ?
“En Afrique, les Jeunes doivent prendre le pouvoir” par, Jean-Paul Pougala
Opération Exodus – L’Afrique fait rêver les Européens et, la diaspora ?
Jean-Paul Pougala : “L’assassinat de Kadhafi repousse la date de la sortie de la monnaie unique africaine”
Et si l’Afrique avait besoin d’une autre diaspora
L’Inutilité des guerres de l’Occident avec la Chine qui, soutire le magot
La chine, meilleure alliée stratégique de l’afrique
Comprendre l’inculpation du Président Laurent Gbagbo par la CPI
Comment la spoliation de l’Afrique a causé le déclin de l’occident