M. Hervé BESANCENOT, ambassadeur de la France près le Bénin

Mme Françoise COLLET, Chef de la délégation de la commission de l’union européenne

Mme Nardos BEKELE-THOMAS, Représentant Résident du PNUD
L’ Union Européenne et le PNUD veulent déstabiliser le Bénin, c’est la conclusion qu’on peut tirer de leurs agitations et agissements et surtout des derniers actes posés par ces institutions dans notre pays.
La liste électorale permanente informatisée (LEPI) est un instrument majeur de transparence qui crédibilise les consultations électorales ; raison pour laquelle, son projet de réalisation a été introduit au parlement par le gouvernement du général Mathieu KEREKOU en Octobre 2004.
Pour un si important outil de transparence et de rationalisation des dépenses électorales, toutes les parties de la société civile et de la classe politique doivent être présentes et s’entendre afin que le résultat final qui est la liste électorale permanente informatisée ne soit remis en question.
Depuis Août 2008 que le gouvernement de Boni YAYI a décidé de doter le pays de cet important outil, il fait cavalier seul ; ne voulant même pas s’arrêter un instant pour écouter les plaidoyers des uns et des autres.
Son langage est clair et radical : il faut continuer coûte que coûte.
Alors que de nombreux goulots d’étranglement se font voir dans cette marche forcée à la LEPI et que les acteurs politiques ne s’accordent pas sur le minimum, les partenaires au développement du Bénin avec à leur tête l’Union Européenne et le PNUD, soutiennent le gouvernement dans sa démarche unilatérale et lui donnent même les moyens pour vite atteindre son objectif. Cette attitude des partenaires au développement qui, ne favorise guère l’installation d’un climat d’apaisement et de paix doit être décriée, décriée et décriée pour qu’à l’heure du bilan, chacun puisse être situé sur ces responsabilités et mis devant ces actes.
Ces partenaires au développement comme à leur habitude attisent les foyers de tension sur le continent depuis les années 1960 pour revenir plus tard se présenter comme les sauveteurs.
Les deux premières phases de la réalisation de cette liste ont toutes été sujettes à problème et pourtant, les critiques n’ont pas fait arrêter la Commission politique de supervision (CPS), organe de réalisation de cette liste.
De graves dysfonctionnements ont été constatés et relayés et pourtant ; les agents qui devraient être recrutés par la MIRENA conformément aux textes ont plutôt été recrutés par la CPS et leur qualité de même que la qualité de leur travail laisse à désirer.
La troisième et dernière phase de ce processus de réalisation s’est déroulée dans l’Ouémé-Plateau dans des conditions qui rappellent celles dans lesquelles les deux premières ont été réalisées.
On retient de façon générale qu’en pleine crue, la CPS avec l’appui de l’Union européenne et du PNUD ont décidé de conclure l’élaboration de la liste dans l’Ouémé-Plateau, une zone sinistrée où les populations sont plus préoccupées par le problème de subsistance que celui d’aller passer des heures et des heures sur les sites d’enregistrement pour inscrire leur nom sur une liste dont elles ne savent pas la finalité.
Les équipes déployées par la CPS ne sont parvenues qu’à enregistrer pour, les équipes les plus tenaces qu’une cinquantaine de personnes par jour.
A cela, s’ajoute l’in opérationnalité des kits, des empruntes de huit (08) doigts sur dix (10) éliminés chez certains, l’incompétence de certains opérateurs kit et tout cela entraîne la lenteur dans le traitement des données.
La crédibilité de cette LEPI est contestable et elle doit être contestée.
Pourquoi le gouvernement s’efforce de réaliser sans consensus cette LEPI ?
Pourquoi l’Union européenne veut contribuer à la mise en place d’une LEPI dans le cafouillage et contre la volonté du peuple béninois ?
Qu’es-ce que cela couterait à BAKO de s’arrêter et d’écouter les plaintes des uns et des autres, les associer puis reprendre ensemble le processus ?
Si le Bénin a pu sortir haut de toutes les échéances depuis 1990 ce n’est pas à cause de la LEPI mais simplement à cause du consensus autour duquel les acteurs politiques se sont toujours rassemblés et sur lequel ils se sont toujours entendus.
Pourquoi Boni YAYI s’évertue t’il à détruire tout ce qui a fait du Bénin un pays de paix ?
Le peuple béninois doit rester éveillé et prêt à questionner l’histoire.
La France avec tous ces pays de l’Union européenne sont à la base de tous les conflits en Afrique.
Cette attitude jusqu’au boutisse et du « chien aboie, la caravane passe » de l’Union européenne entretemps épaulée par le PNUD est très suspecte et très révoltante pour qui connaît le mode de fonctionnement de ces institutions.
Une LEPI forcée pour 2011 sera incontestablement source de problèmes.
Peut-être, sont-ils fatigués de voir que le Bénin soit un pays de paix et de quiétude ?
Ils aimeraient qu’on soit en guerre, qu’il y règne le chaos et qu’ils viennent nous proposer la solution de Marcoussis.
Le peuple béninois ne peut accepter que des gens depuis l’extérieur viennent s’ingérer dans son processus électoral en lui imposant une liste entachée d’irrégularités, de fraude et donc une liste bâclée.
L’appel est lancé à tout le peuple pour qu’il garde un œil vigilant et très vigilant sur ces personnalités et ces institutions parce que quand les troubles commencent, ils sont les premiers à prendre l’avion et après, demandent à leurs ressortissants de quitter le pays, laissant les autochtones s’entretuer et s’entredéchirer.
Tous les hommes épris de paix doivent se lever pour dire :
STOP A CES INSTITUTIONS !
NON A L’INGERENCE DANS NOS AFFAIRES !
LAISSEZ LE PEUPLE BENINOIS SUIVRE SA VOIE
aymard
Comment la spoliation de l’Afrique a causé le déclin de l’occident
Il est incontestable que la déportation des Noirs d’Afrique pour aller travailler comme esclavages en Europe et en Amérique a beaucoup aidé pour l’édification de la structure économique de l’occident. Et c’est là le paradoxe. Parce que c’est aussi cette pratique qui a contribué à miner et fragiliser son envol industriel. Si l’occident s’était développé sans recourir à cette main d’œuvre gratuite elle serait plus forte aujourd’hui. C’est justement cette pratique qui l’a fragilisé, surtout lorsqu’on sait qu’elle n’en avait pas besoin.
Avec ou sans les esclaves venus d’Afrique, les Etats-Unis d’Amérique se seraient développés de la même manière. Avec ou sans esclaves africains, l’Europe se serait développée de la même manière et peut-être même plus. Elle se serait passée du Cacao, du café etc… mais le fait de se passer d’une tablette de chocolat ou d’une tasse de café ne change rien sur le devenir d’une civilisation.
Le père de la science économique moderne, l’Ecossais Adam Smith écrivait que « l’expérience de tous les temps et de tous les pays s’accorde, pour démontrer que l’ouvrage fait par des mains libres revient définitivement à meilleur compte que celui qui est fait par des esclaves. »
Il disait ainsi qu’au-delà de l’immoralité de l’esclavage, il y trouvait aussi une stupidité économique. En effet, à bien y regarder, on peut dire avec précision que l’esclavage et la colonisation ont fragilisé économiquement l’occident plutôt que le rendre fort ; le recours à une position de rente a faussé les règles de jeu du marché parce qu’il y avait un acteur (l’occident) qui est arrivé déjà avantagé puisqu’il pouvait recourir à une main d’œuvre gratuite.
L’esclavage et la colonisation des Africains a affaibli l’Occident
Imaginez d’avoir dans votre château, 20 employés de maison pour assurer le jardinage, la cuisine, le pressing, la vaisselle, la propreté des locaux, le repassage etc… et tout cela gratuitement, sans que vous payiez le moindre centime. Grâce à ces esclaves, vous aurez un très haut niveau de vie, mais qui au fond n’est qu’artificiel, parce qu’il vient du fait que ces esclaves ne sont pas en mesure de se rebeller et de revendiquer leurs droits, leur paie pour les services qu’ils vous rendent.
Le jour où, ils commenceront à fréquenter les voisins, à communiquer avec d’autres semblables, ils prendront conscience de leur état et lorsqu’ils auront la force et le courage de mettre fin à cet état de subordination, pour maintenir le même niveau de vie, vous serez obligé d’emprunter de l’argent pour payer les esclaves d’hier et le processus de surendettement et donc de faillite est enclenché. C’est la situation de l’Europe aujourd’hui et qui vient en partie aussi d’Afrique, au fur et à mesure que l’Afrique se libère grâce surtout aux immenses investissements des capitaux chinois, qui permettent aux Africains de prendre conscience de l’ampleur des conséquences même mentales de leur esclavage passé et présent qu’ils ont subi.
Il y a eu certes cette longue avance technologique de l’Occident sur toute la planète, avance purement virtuelle ne reposant sur aucun fondement concret solide. Et comme on pouvait s’y attendre, cette position de rente, c’est-à-dire d’avantage non mérité, a poussé leurs bénéficiaires à dormir sur leurs lauriers, convaincus que le monde était immuable, statique. Ils étaient convaincus que l’Asie serait toujours comme ils l’ont défini eux-mêmes, que ce soit la Chine ou l’Inde, un « géant endormi », que l’Afrique resterait pour toujours uniquement un réservoir de matières premières.
Grave erreur de calcul, puisque toutes les autres régions du monde qui ont été victimes de ce marché truqué d’avance par le premier arrivé, ont eu une double rage pour rivaliser en imagination afin de corriger cette distorsion. Et lorsqu’ils y parviennent, ils sont mis sur une rampe de lancement que rien ne semble arrêter.
Et c’est ce qui justifie qu’ils se développent plus vite, sur des bases plus solides que le premier arrivé qui, habitué à ne tenir debout que grâce aux artifices, est balayé très vite au premier vent contraire. C’est ce qui explique que c’est l’économie occidentale qui a été minée depuis l’origine et pour 400 ans d’une rente qui ayant trop duré lui a fait bâtir sa fortune sur une sorte de sable mouvant. Et au premier vrai vent venu d’Asie en attendant celui qui arrivera d’Amérique du Sud et d’Afrique, c’est tout l’édifice qui est en train de basculer.
Conclusion :
L’esclavage et la colonisation de l’Afrique ont été incontestablement des éléments perturbateurs dans la vision que les occidentaux se font du monde. Ces deux faits graves ont été comme une lentille déformante qui ont privé presque tout l’occident de la perception réelle d’un monde qui était en train de changer autour d’eux, à leur insu. Pour l’histoire, les pays Européens qui avaient bénéficié du Plan Marshall du président Américain Truman en 1948, consistant en un prêt de 100 milliards de dollars américains, n’ont jamais pu rembourser que 20 milliards, c’est-à-dire 20% seulement.
Jean-Paul Pougala
pougala@gmail.com
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(*) Jean-Paul Pougala est un Ecrivain Camerounais, Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégique et Professeur de Sociologie et Géopolitique à la Geneva School of Diplomacy de Genève en Suisse.