Le Blog de Aymard

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OTAN en emporte le fric : Côte d’ivoire, libye, Syrie…la moisson des rapetout

À en croire les dirigeants des puissances impérialistes qui se montrent naïfs et candides, la Syrie aurait été, dans ces derniers mois, l’arène où se confrontent, d’un côté, les « forces du mal », incarnées par le régime et ses adjuvants iraniens ; et de l’autre côté, les « forces du bien » manifestées par « l’âme immortelle » d’un « bon peuple » par nature, malheureusement réduit par le « Tyran de Damas » en une simple populace d’esclaves.

Le retour du colonialisme

Il est certain que cette approche superficielle aux violences en Syrie, qui divise le monde, plutôt l’existence avec ses dimensions multiples, en deux forces opposées, celle du Bien (la soi-disant « opposition ») et celle du Mal (le régime), joue un rôle argumentum ad captandum vulgus dans la justification des ambitions de l’impérialisme français et britannique en Afrique du Nord et au Levant, d’où elles y furent chassées le lendemain de la deuxième Guerre mondiale.

Notons à ce propos la dernière visite de Sarkozy et Cameron, maîtres d’œuvre de l’opération militaire par délégation du triumviratus (Sarkozy, Cameron et Obama) en Libye ; une visite qui prépara la table pour charcuter et dépecer la prise de « l’après-Kadhafi ». À Tripoli, ces deux conjurateurs allèrent célébrer leur victoire, encadrés de leurs gorilles locales du CNT et de leurs propagandistes charlatans, tels que les tambours, trompettes et cymbales des médias occidentaux « principaux » et arabes « subordonnés ». [1]

À plus forte raison, il était incontestable que les forces impérialistes préparaient à mobiliser leur artillerie lourde contre la Syrie et son régime, une fois le soi-disant « roi des rois d’Afrique », Kadhafi, serait détrôné. Pour en faire, un deuxième triumviratus (Sarkozy, Erdogan et Obama) naquit. Et les trois triumviri hurlèrent : « Carthago delenga est ! Nous devons nous débarrasser du tyran de Damas ! ».

Le causus belli

Dès lors, la Syrie se trouve cible d’une guerre systématique (médiatique, diplomatique et même armée) orchestrée selon le développement des événements sur le terrain. L’exemple le plus significatif de cette campagne féroce nous est fourni par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui dénonça des « crimes contre l’humanité » en Syrie : « On constate que le régime syrien s’est livré à des crimes contre l’humanité », déclara-t-il à Moscou, le 7 septembre. [2]

En plus, des milliers de chaînes télévisées, des radios, des journaux, des sites et des réseaux sociaux sur internet, partout dans le monde, bombardent intensivement le régime syrien d’adjectifs diaboliques, visant à réduire son image dans la rue arabe, et à le présenter comme simple phénomène sauvage, dépouillé, bien sûr, de toute qualité humaine, donc de tout droit d’exister. Ajoutons que les États-Unis et l’Union européenne ne cessent pas d’appeler le président syrien Bachar Al-Assad à la démission : « … il est nécessaire pour lui de quitter le pouvoir », déclara Mme Ashton ; « Dans l’intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer », expliqua M. Obama ; « Les graves violations des droits de l’Homme en Syrie contre les manifestants pourraient relever de crimes contre l’humanité », indiqua le 17 août un rapport du Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU. [3]

La propagande impérialiste

Il est à noter ici que dans tous les bouleversements politiques sérieux, les machines médiatiques de l’Hégémonie impérialiste y mettent leur grain de sel. Il en va de même, le cas du « Grand Mensonge » de George Bush sur les armes de destruction massive en Irak. La preuve en est que plus de dix ans après l’invasion américaine de l’Irak, les administrations américaines successives n’ont toujours pas présenté la moindre preuve que ce pays avait des armes de destruction massive. Ce qui vient à dire que les masses tombèrent victimes d’une machination de malinformation. Il va de soi que les récentes violences, qui ébranlent la rue syrienne, ne sont pas exemptes de la même machination de propagandes, de mensonges et d’autres manipulations médiatiques, loin s’en faut.

Pour en croire les médias de l’Hégémonie impérialiste, des militants pacifistes et des manifestants non violents auraient passé la journée, pour ainsi dire, à faire la méditation transcendantale ; et pendant la nuit, ils se seraient rassemblés dans des places publiques, pour allumer des bougies aux immortelles âmes des « martyrs de liberté » ; tandis que le « monstre de Damas » s’enorgueillirait dans son harem. Cependant, loin de cette naïveté caricaturale que les machines médiatiques de l’Hégémonie nous créent, une question se pose au préalable : Qui sont-ils ces « militants de liberté » agnus Dei auxquels on fait l’éloge trois fois par jour : au lever, au midi et au coucher ? Qu’est ce qui se passe donc alors ?

L’un des problèmes pour dévoiler le paradoxe syrien c’est qu’il y a effectivement une demande interne réelle de changement. Personne ne nie cette réalité, ni même le régime syrien ne la nie. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al-Moualem, a dénoncé le 26 septembre les ingérences étrangères qui manipulent les aspirations légitimes du peuple syrien à des réformes politiques, économiques et sociales, dans un discours prononcé à l’Assemblé générale de l’ONU à New York : « les revendications du peuple ont été utilisées comme tremplin par des groupes armés pour semer la discorde et saboter notre sécurité. La Syrie a exercé sa responsabilité de protéger ses citoyens. Le gouvernement a agi pour garantir leur sécurité et la stabilité du pays », a déclaré M. Moualem en référence à ce qu’il qualifie d’ingérences étrangères. [4]

Aussi, une vaste majorité de Syriens veulent des réformes. Le peuple syrien se trouve indigné, depuis des décennies, de la corruption envahissante et les tentacules des autorités sécuritaires.

La rébellion islamiste armée

Pourtant, cette demande largement répandue de réformes est-elle, comme l’affirme les machines médiatiques impérialistes, à l’origine des violences en Syrie ? S’il est vrai qu’il y a des manifestations dans certaines villes, qu’il y a des morts, que l’armée est intervenue, il n’est pas moins vrai que la Syrie est devenue un terrain de bataille entre les forces armées syriennes d’un côté, et des insurgés islamistes sunnites armés, de l’autre côté, tels que les Frères musulmans, Al-Qaïda, et d’autres groupes salafistes wahhabites.

Ce que les médias aux ordres ne disent pas, c’est qu’il y a une rébellion armée soutenue par l’extérieur, et que la Syrie se trouve face à un causus belli déclaré par l’OTAN et les émirats et sultanats arabes « subordonnés ». Ici, il convient de mentionner que Dimitri Rogozin, délégué de la Fédération de Russie auprès de l’OTAN, commentait, le 5 août dans le quotidien moscovite Izvestia, le rôle que joue l’OTAN dans l’augmentation de la violence en Syrie : « l’OTAN planifie en ce moment une campagne militaire contre la Syrie afin d’aider à renverser le régime du président Bachar Al-Assad avec comme objectif à longue échéance de préparer une tête de pont dans la région pour l’attaque contre l’Iran ». [5]

Aussi, dans un entretien de la chaîne Euronews TV avec Dimitry Medvedev, le président russe avertit des dangers réels que pourrait créer une approche « blanc / noir » à la situation en Syrie : « les manifestants anti-gouvernementaux en Syrie ne sont pas partisans de certains modèles raffinés de la démocratie européenne ». [6]

À plus d’un titre, les événements en Syrie ramène ici une citation de Lénine dans son célèbre Un pas en avant, deux pas en arrière, traitant les mouvements révolutionnaires en Russie : « … lorsqu’une lutte prolongée, opiniâtre et ardente se poursuit, il arrive d’ordinaire un moment où les points litigieux, centraux et essentiels, commencent à apparaître, dont la solution déterminera l’issue définitive de la campagne, et auprès desquels les menus et insignifiants épisodes de la lutte sont de plus en plus reculés à l’arrière-plan ». [7]

Sans nul doute possible, les conflits sociaux et politiques au Levant, passent rapidement en conflits religieux et confessionnels ; et les réclamations sociales se réduisent, malheureusement, en tueries tribales. Cette réalité amère nous offre, au moins, une meilleure lecture de la soi-disant « révolution » syrienne ; une lecture qui se met à distance des fanfaronnades des hâbleurs du « Printemps arabe », écourté, à bride abattue, en « Hiver américain » très funèbre !

Avant toute chose, il est impératif de noter ici, que le Levant constitue un espace hétérogène coupé par des frontières ethniques, linguistiques et religieuses autres que celles imposées par l’accord Sykes-Picot (1916), le lendemain du démembrement de l’Empire ottoman en 1918. En plus, ce qu’il faut aussi noter, c’est que ces frontières intérieures se transforment, rapidement, en des zones des conflits sanglants, une fois qu’un pouvoir central capable de maintenir la paix, serait bouleversé. Considérons l’exemple de l’Irak après l’invasion américaine.

Les évènements en Syrie cachent, en effet, des motivations d’une nature religieuse plutôt que sociale ; en tenant compte du conflit historique entre l’islam orthodoxe (le sunnisme) et l’islam hétérodoxe (le shiisme). Dans un témoignage sur la violence religieuse en Syrie, Hala Jaber pointe la présence d’extrémistes armés (et barbus), agents provocateurs s’employant avec d’assez gros moyens à faire dégénérer les manifestations au départ pacifiques. Elle donne notamment un récit détaillé des graves incidents survenus le 18 juin à Ma’rrat al-Nu’man, ville du nord-ouest : « on voit que les djihadistes y ont fait régner la terreur, et ont versé le sang – alors que l’armée a fait profil bas, pour éviter des incidents. Le récit de l’enlèvement d’un opposant modéré, Mohamed Salid Hamadah, et des tortures et menaces qu’il a subi de la part d’extrémistes sunnites fait froid dans le dos, et laisse supposer ce que serait le climat de la Syrie si elle tombait dans leurs mains ! » [8]

Il est vrai qu’au début des violences en Syrie, les protestations prirent, du point de vue des slogans utilisés (liberté, justice, démocratie, réclamations sociales, etc.), une forme pacifique ; et les demandes des manifestants demeuraient encore à la limite des revendications sociales. Cependant, ces protestations se sont transformées, précipitamment, en actes de violence confessionnelle ciblés contre les minorités religieuses du pays, telles que les musulmans hétérodoxes et les chrétiens.

La conjuration impérialiste

Aussi, les slogans politiques croulèrent en brousse de haine religieuse. Même si le régime politique en Syrie est « contaminé », depuis des décennies, d’une bureaucratie corrompue et contagieuse, il n’en découle nullement de justifier les actes de barbarisme commis par des fanatiques religieux contre les groupes minoritaires et les institutions de l’État.

Dans ce sens, il sera dangereux d’oublier que derrière les réclamations d’une partie du peuple syrien, légitimes au point de départ, se cachent, en effet, les intérêts, pour ainsi dire, des vrais conjurateurs : un bonapartisme caricatural français à la Sarkozy en premier lieu, un impérialisme de carcasses américain à l’Obama, un « humanisme » islamiste turc à l’Erdogan et un wahhabisme « éclairé » arabe à la Saoudienne.

De ce qui vient d’être dit et dans des circonstances pareilles, il est clair d’emblée que la prétendue « révolution » syrienne n’est qu’une machination dirigée alpha et oméga par les centres de pouvoir impérialistes, dont l’objectif fixé à court terme se présente dans le renversement du régime du président syrien Bachar Al-Assad, et à long terme dans la réoccupation du Proche-Orient et la reconstruction de sa carte géopolitique ; un objectif qui nous promet, désastreusement, un futur catastrophique dans la région.

En guise de conclusion, nous trouvons pertinent de raconter une petite anecdote : « Naguère un brave homme s’imaginait que, si les hommes se noyaient, c’est uniquement parce qu’ils étaient possédés par l’idée de la pesanteur. Qu’ils s’ôtent de la tête cette représentation, et les voilà désormais à l’abri de tout risque de noyade ». Ce brave homme, c’était le type même des hâbleurs et fanfaronnades des machines médiatiques impérialistes et leur subordonnées arabes, qui croient, tristement, que les problèmes du monde arabe, tels que le développement social et économique, l’analphabétisme, les droits de l’Homme, les libertés, la démocratie, l’occupation, le confessionnalisme, les droits des minorités, les droits des femmes, etc. seront résolus une fois le régime syrien serait bouleversé.

Fida DAKROUB ,Ph.D Études françaises

Face à la démocratie aéroportée : La Syrie dernier verrou avant l’Iran

Le Président Syrien Bachar al Assad

« La guerre est un fruit de la dépravation des hommes ; c’est une maladie convulsive et violente du corps politique ; il n’est en santé, c’est-à-dire dans son état naturel, que lorsqu’il jouit de la paix ». – Denis Diderot Extrait de L’Encyclopédie

Dernier partie du scénario diabolique concocté dans les officines occidentales, pensant maintenant que le régime va tomber comme un fruit mûr, Les Etats-Unis et l’UE appellent Bachar Al-Assad à la démission ’L’Union européenne note que Bachar Al-Assad a perdu toute légitimité aux yeux du peuple syrien et qu’il est nécessaire pour lui de quitter le pouvoir’, a déclaré Mme Ashton. Dans l’intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer’, explique M. Obama Les ’graves violations des droits de l’homme’ en Syrie contre les manifestants’ pourraient relever de crimes contre l’humanité’, a indiqué jeudi 17 août un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.

Nous allons rapporter quelques informations alternatives sur la réalité de ces manifestants pacifiques Auparavant, quelques flash sur la mosaïque des ethnies et confessions en Syrie. Les minorités non arabes les plus importantes sont les Kurdes, habitant essentiellement le long de la frontière turque (8 %) au nord, et les Arméniens, qui vivent dans le Nord, surtout dans les grandes villes (2,8 %) La Syrie compte une douzaine de langues. Le pays est musulman à 90 % (dont les Kurdes), avec des minorités chrétiennes. La plupart des Syriens sont des sunnites (env. 70 %), mais certains sont de rite chiite, ismaélien ou alaouite.

La Syrie compte aussi des druzes professant une religion musulmane hétérodoxe ; Comme tous les chiites, les druzes, ismaéliens et alaouites constituent des sous-groupes particuliers du monde musulman. Les autres Syriens non musulmans sont chrétiens, soit catholiques, grecs-orthodoxes ou arméniens-orthodoxes, mais on compte aussi un millier de juifs. C’est donc sans conteste toutes les langues et toutes les religions du Moyen Orient qui tiennent grâce à un équilibre subtil –qui risque de voler en éclat- qui a été précédé par des siècles d’instabilité notamment depuis l’ingérence occidentale dans la Syrie ottomane souvenons nous du concept de protection des minorités cher à la France et ceci en vertu d’une promesse de Saint Louis à l’évêque Maroun ( les Maronites ) il y a de cela près de huit siècles !

Pour l’histoire, en attisant les tensions religieuses l’Angleterre et la France ont mis en coupe réglée l’empire ottoman dont la Syrie était une province depuis 1516. Au cours de l’automne 1917, le général Sir Edmund Allenby a envahi la Palestine et, le 11 décembre, lui et ses officiers sont entrés dans la ville sainte de Jérusalem par la porte de Jaffa. Le Premier ministre, Lloyd George, considérait cela comme un cadeau de Noël et écrivit que la chrétienté avait repris « possession de ces lieux saints ». Le général français, Henry Gouraud, entra à Damas en juillet 1920. Après avoir frappé sur le tombeau de Saladin, Gouraud s’écria : « Réveille-toi Saladin, nous sommes de retour. Ma présence ici consacre la victoire de la croix sur le croissant. » Après la mise à mort de l’Empire Ottoman, par les accords de Sykes Picot la France s’adjudja la Syrie dont elle fit un protectorat de 1920 à 1941.

La réalité du terrain : Pacifistes ou rébellion armée ?

On parle de militants pacifistes. Qui sont ils ? Ces manifestants manifestent mais dans le même temps, on parle de subversion. Il est vrai qu’il y a des manifestations dans certaines villes, qu’il y a des morts, que l’armée est intervenue. Les médias aux ordres attribuent cela à l’armée. Ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’il y a une rébellion soutenue par l’extérieur C’est une vraie guerre entre les forces armées syriennes et c’est que le pouvoir appelle les « hors-la loi ».

Pour le représentant russe auprès de l’Otan « L’OTAN planifie en ce moment une campagne militaire contre la Syrie afin d’aider à renverser le régime du président Bachar al-Assad avec comme objectif à longue échéance de préparer une tête de pont dans la région pour l’attaque contre l’Iran« . Dimitri Rogozin, délégué de la Fédération de Russie auprès de l’OTAN. Rogozin commentait, vendredi 5 août dans le quotidien moscovite Izvestia, la condamnation par le conseil de sécurité de l’ONU, deux jours plus tôt, de la répression violente en Syrie « Le noeud coulant autour de l’Iran se resserre. Des préparations militaires contre l’Iran sont déjà en cours de réalisation » affirme Rogozin, pour qui l’OTAN n’a pour but que d’intervenir contre les régimes « dont les vues ne coïncident pas avec celles de l’Occident. » (1)

Pour Michel Chossudovsky Des développements récents en Syrie indiquent qu’il s’agit d’une insurrection armée à part entière, intégrée par des mujahideen, islamistes (« Freedom Fighters »), appuyés, entraînés et équipés par l’OTAN et le haut commandement de la Turquie. Selon des sources du renseignement israélien : Entre-temps, le quartier général de l’OTAN à Bruxelles et le haut commandement turc dressent des plans pour leur première étape militaire en Syrie, laquelle consiste à munir les rebelles d’armes pour combattre les chars d’assaut et les hélicoptères constituant le fer de lance du régime Assad pour réprimer la dissidence. Afin de repousser les forces armées gouvernementales, les stratèges de l’OTAN pensent davantage à répandre de grandes quantités d’antichars, de roquettes antiaériennes, de mortiers et de mitrailleuses lourdes dans les centres où ont lieu les contestations, au lieu de répéter le modèle libyen de frappes aériennes. (…) L’OTAN et le haut commandement turc envisagent également le développement d’un djihad impliquant le recrutement de milliers de mujahideen (« Freedom Fighters », ce qui évoque l’enrôlement de moudjahidines pour mener le djihad (guerre sainte) de la CIA à l’âge d’or de la guerre soviéto-afghane. (2)

Nous voilà avertis, on appréhende un peu mieux la nature du mouvement pacifiste syrien et les 2000 morts dénombrés dont 400 des forces de sécurité n’ont pas interpellés les médias aux ordre quant à la mort bizarre de 400 militaires de la main de pacifistes désarmés.

La boite de Pandore des conflits interconfessionnels et ethniques

Deux témoignages de personnalités religieuses nous permettent de situer avec clarté les enjeux d’abord la lettre ouverte du professeur Zehlaoui prêtre Arabe de Syrie à Monsieur Alain JUPPÉ Ministre des Affaires Étrangères de la France et ensuite celle d’une mère supérieure d’un Couvent. Le Prêtre arabe de Syrie, écrit : « je viens d’apprendre à l’instant votre déclaration aux États-Unis, touchant la légitimité de notre Président de la République. En tant que syrien, je ne puis rester silencieux face à une telle ingérence dans les affaires de mon pays. (…) Laissez-moi vous dire, au nom des millions de victimes que l’Occident a écrasés depuis des siècles, qu’il est grand temps de cesser de jouer les monstres à face humaine, et de piétiner tous les droits des autres peuples, au point de détruire leur existence même, comme vous vous êtes plu à le refaire en Irak, en Iran, en Afghanistan, Pakistan, dans toute l’Afrique, notamment en Lybie ».

« Démontant les raisons de cet acharnement il écrit : « Pour en revenir à la Syrie, oubliez-vous que le but dernier de toutes les manœuvres politiques, diplomatiques et séditieuses, menées contre la Syrie, depuis plus de deux mois, a été insolemment dévoilé par la conseillère au Pentagone, Mme Michèle Flournoy ? D’ailleurs, elle était tellement assurée de la réussite prochaine du complot mené contre la Syrie, qu’elle avait publiquement déclaré que la Syrie retrouverait tout son calme, le jour où elle romprait avec l’Iran et le Hezbollah, et signerait un traité de paix avec Israël ! Auriez-vous déjà oublié, en France et en Europe, le grand honneur que vous a valu la Résistance à l’occupation nazie ? (…) laissez-moi vous dire, en tant que simple citoyen syrien, que la Syrie n’acceptera jamais de tourner le dos au devoir vital de défendre son existence propre, d’abord contre l’occupation israélienne, ensuite contre le danger mortel que constitue le Sionisme, pour toute la nation arabe. Cependant, il semble que l’Occident tient à rester l’Occident, alors qu’il ne l’est plus. … C’est pourquoi, tout en piétinant tous les droits, comme vous cherchez à le faire en Syrie, vous n’avez jamais éprouvé la moindre honte à prétendre toujours être dans votre droit. Car le fort ne se trompe jamais !

Décryptant les relations Occident –Israël, le professeur Zahlaoui (…) Les représentants de l’Occident, surtout ceux des États-Unis, se pavanent comme des lions. Ils se permettent toutes sortes d’ingérences, allant jusqu’à détruire des pays entiers, de fond en comble. Mais dès qu’il s’agit d’Israël, tous les pays occidentaux sans exception, des plus ’grands’ aux plus ’petits’, les États-Unis en tête, deviennent rien moins que des néants. Des néants aveugles, sourds et muets ! Et pourtant, même les sondages faits en Europe reconnaissent qu’Israël est l’État terroriste par excellence. Et Israël est resté fidèle à lui-même : tueur, voleur, guerrier, féroce, arrogant, raciste, expansionniste et exterminateur. Pourtant les juifs ont toujours été bien traités en pays arabes et musulmans. Leurs historiens sont assez honnêtes pour le reconnaître. Mais ils ont trouvé moyen de faire payer la terrible facture de l’antisémitisme occidental et de l’holocauste nazie, à tous les peuples arabes et musulmans, dont ils avaient, depuis Ben Gourion, calculé la destruction, tout en imposant un Holocauste de 60 ans déjà, aux arabes, chrétiens et musulmans, de Palestine » (3).

Même témoignage poignant de Mère Agnès-Mariam de la Croix Supérieure du couvent de Saint Jacques l’Intercis, en Syrie. Elle pointe du doigt la manipulation de l’information : « La Syrie est notre patrie d’adoption. (…) Il est impératif d’être bien renseignés sur une situation donnée pour pouvoir se positionner en conséquence. (…) Car aujourd’hui en Syrie, pour être bien renseigné, il ne suffit plus de suivre les nouvelles servies par les chaînes satellitaires internationales. Nous l’avons constaté sans cesse : la réalité qui se vit ici est différente de ce que transmettent les médias. Ces chaînes n’accompagnent pas l’évènement, elles le précèdent pour le provoquer. Heureusement, de plus en plus de gens accusent cette information de parti pris et de falsification. Nous avons essayé de nous documenter en temps réel en téléphonant à des proches sur les lieux mêmes des incidents décrits : la situation ressemblait plus à ce qu’en disait la télévision syrienne qu’à celle propagée par Al Jazzirah, BBC ou France 24, Al Hurra ou Al Arabia à travers des montages et autres compilations audio-visuelles mensongères et de mauvaise qualité (…) Les slogans faussement humanitaires anesthésient la conscience des auditeurs et favorisent le glissement vers une logique vindicative aveugle qui, somme toute, ne sert que la cause de l’injustice. (…) (4)

Mère Agnes –Mariam met les choses au point concernant la nature réelle de la protestation « pacifique » Aujourd’hui, écrit elle il ne fait aucun doute qu’il y a ingérence étrangère, refusée fièrement par une partie de l’opposition. Aujourd’hui il ne fait aucun doute que l’opposition s’est muée en divers endroits en une insurrection armée qui commet des atrocités contre la population civile et contre les forces de l’ordre et l’armée. Enfin, aujourd’hui, l’exacerbation du clivage confessionnel est une triste réalité. Ces trois facteurs convergent pour réanimer le spectre de l’affrontement interconfessionnel, voire de la guerre civile. (…) Ahuris nous assistons à un stratagème destructeur : telles grandes puissances, à grand renfort d’endoctrinement médiatique, jouent sur la corde du fondamentalisme religieux pour mettre en relief les différences qui séparent alors que les points communs qui unissent sont bien plus nombreux. (…) La visite des ambassadeurs US et français à Hama a été vécue chez nous comme une démarche injustifiable. (…) » (4)

La Mère Supérieure s’interroge ensuite sur le pourquoi de la manipulation : « Pourquoi les Occidentaux encouragent-ils une insurrection armée, confessionnelle et fondamentaliste de surcroît, qui risque de s’étendre comme une tache d’huile ? De son côté le Patriarche maronite Mar Béchara Boutros Raï a une lecture plus globale de la situation. Il dénonce le « projet du Nouveau Moyen-Orient qui est à l’œuvre pour morceler le monde arabe dans le but qu’Israël vive en paix en en sécurité ». La tendance mondialiste qui prévaut c’est de promouvoir le choc des civilisations pour asseoir la légitimité des regroupements ethniques ou confessionnels qui, à leur tour, légitiment l’existence d’Israël. La Syrie vit depuis des mois des coups d’État larvés car ce remodelage ne peut être instauré sans la force des armes. L’insurrection armée en Syrie est une tumeur inoculée qu’on cherche à faire crever un peu partout dans le pays au gré des clivages confessionnels ou tribaux, avec son cortège de haine, de vengeances, de victimes et de désastres socio-économiques. (…) La majorité des musulmans et des chrétiens syriens se sont d’abord tenus à l’écart du mouvement de contestation pour diverses raisons, puis ils l’ont boycotté, et enfin certains s’y sont opposés.

Nous sommes cœur et âme avec les justes revendications de tout citoyen pour la liberté civique, la fin du totalitarisme d’État et de la corruption. Nous souhaitons la démocratie, l’impartialité de la justice et des réformes économiques et sociales conséquentes. Mais nous sommes conscients – et c’est là où nous nous heurtons à beaucoup d’incompréhension – que ces revendications peuvent devenir un cheval de Troie pour diverses entités nationales ou politiques afin de provoquer une déstabilisation dangereuse à partir de clivages confessionnels et claniques très subtils. (…) » (4)

Elle conclut enfin à la nécessité de l’autocritique tout en affirmant que le Baath a réussi à maintenir un subtil équilibre entre les confessions : « Mais la Syrie est loin de l’effondrement. Les foyers d’où l’on cherche à attiser les antagonismes confessionnels sont isolés et contrôlés, parfois au prix du sang lorsqu’il y a une résistance armée, au fur et à mesure que la population prise en otage fait appel à l’armée. Le peuple syrien est composite : sunnites, alaouites, chiites, chrétiens, druzes, arabes, kurdes, turkmènes, caucasiens, et j’en passe. Il n’est pas facile de maintenir une telle mosaïque dans la cohérence et la paix civile. Le parti Baath l’a obtenu en respectant les règles qui président aux structures tribales et claniques de l’Orient. Cependant ce régime était totalitaire et corrompu. Aujourd’hui une saine autocritique est à l’œuvre publiquement et des lois sont promulguées, obtenues par une saine opposition, pour les réformes souhaitées. Nous préférons cette voie tant qu’il y a de l’espoir. (4)

L’ouverture de cette boite de Pandore amènera le chaos, c’est un second Irak qui se profile à l’horizon avec son cortège de malheur de douleur et de détresse pour les Syriennes et les Syriens.. Tous les pays arabes attendent leur tour.. Si l’Occident était de bonne foi, il accompagnerait Bachar Al Assad dans son programme de réformes, les élections, le multipartisme… Les Occidentaux veulent changer la carte du Moyen-Orient pour la rendre favorable à Israël. Il faut savoir qu’Israël est en train de construire un mur dans le Golan, comme celui de la bande de Gaza. Cela veut dire que c’est une annexion définitive des territoires syriens. L’Occident ne veut plus de ce régime syrien qui, il faut le savoir est le dernier domino avant la « normalisation de l’Iran » On peut penser que plus rien ne peut arrêter la dynamique d’effritement des anciens pouvoirs arabes. Si la Syrie est démantelée elle ne sera plus comme avant, les suivants d’El Assad accepteront une partition des Kurdes qui rêvent avec leur frères Irakiens et Turcs d’avoir leur Etat. La Turquie est de ce fait, visée. L’Iran aussi. Sombres jours pour les pays vulnérables. (5)

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu. dz

1 http://www.infosyrie.fr/decryptage/le-representant-russe-aup…

2 Michel Chossudovsky L’OTAN et la Turquie appuient les rebelles armés en Syrie. Recrutement de mujahideen. Mondialisation.ca 16 aout 2011

3. Pr. Elias Zahlaoui Lettre à Mr Juppé ministre français des affaires érangères 9/6/2011

4. http://www.france-catholique.fr/SYRIE-ENTRE-CONFLITS-ARMES-E… 15 août 2011

5. Chems Eddine Chitour : La Syrie en marche pour la partition http://www.mleray.info/article-la-syrie-en-marche-pour-la-pa…

URL de cet article 14446
http://www.legrandsoir.info/face-a-la-democratie-aeroportee-la-syrie-dernier-verrou-avant-l-iran.html

Syrie : Attaque du site internet du gouvernement par des hackers

Le collectif de hackers « Anonymous » a annoncé, dimanche 5 août, le piratage par ses membres du site internet du gouvernement syrien. Le lundi 6 août, au matin, le site gouvernemental n’est toujours pas accessible. Une action de soutien aux opposants du régime de Bachar Al-Assad qui dénonce également la chute brutaledu trafic internet en Syrie depuis le début du mouvement, alors même que les opposants utilisent les réseaux sociaux pour se coordonner.

Une attaque virtuelle pour le pouvoir en place, de plus en plus isolé dans le monde arabe. L’Arabie Saoudite vient de rappeler son représentant à Damas. Et la Ligue Arabe a, pour la première fois depuis le début de la contestation, appelé Damas a cessé « immédiatement » les violences.