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Du printemps arabe au printemps russe ou comment on manipule la jeunesse

A la faveur des élections législatives du 04 décembre dernier en Russie, des mouvements de contestation ont vu le jour et en l’espace de quelques heures se sont radicalisés ; ce qui a fait les choux gras des médias à sensation. Les événements des 5 et 6 décembre sur Tchistye Prudy et sur la place Triumfalnaïa ont été relayés avec plaisir. Les médias s’empressaient de nous annoncer qu’il y a eu fraudes électorales organisées par « Russie Unie », le parti représenté par le tandem Poutine-Medevdev et que tout ce beau monde était descendu dans les rues pour affirmer leur mécontentement. Un groupe baptisé «Manifestation pour des élections honnêtes» appelait mercredi sur plusieurs réseaux sociaux à un nouveau rassemblement samedi après-midi en plein centre de Moscou. Un autre groupe, dénommé «Contre le parti des escrocs et des voleurs pour désigner le parti au pouvoir Russie unie, appelait de son côté à se rassembler tous les jours à 19H00 (15H00 GMT). «Puisque le pouvoir a volé les élections au peuple, nous ne pouvons défendre nos droits que dans la rue!», proclame le groupe sur Internet.

Et quand on entend quelques figures de l’opposition russe ; telle que Ekaterina Alexeïeva, représentante de l’Union démocratique de St Pétersbourg dire : « Les gens qui manifestent aujourd’hui à St Pétersbourg sont de nouveaux militants, des jeunes que l’on n’avait jamais vus avant. …Le reste se fera dans la rue. » et,  Iaroslav Nikitenko, activiste écologiste de compléter : « Dès le 4 décembre il y a eu des manifestations anarchistes. Pour eux, le seul choix est un vote « contre tous ». Ce n’est qu’en sortant dans la rue que nous pourrons changer le système : il ne faut plus émettre de demandes pour telle ou telle protestation. Désormais, il faut simplement envahir les rues », on se demande qui veut déstabiliser la Russie et qui a bien intérêt à la voir se désagréger ? précisément en ce moment.

Les manifestants ont redoublé d’ardeur après les propos d’Hilarry Clinton qui, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OSCE, tenue le 6 décembre à Vilnius, a affirmé que ces élections n’étaient « ni libres ni justes ». Le 29 novembre dernier, Vladimir Titorenko, l’ambassadeur de Russie à Doha et les employés de l’ambassade russe au Qatar ont été brutalisés par des douaniers et des policiers qataris qui, ont également tenté de s’emparer de la valise diplomatique de l’ambassadeur à sa descente d’avion.

Au delà des visées électoralistes, la suite accélérée d’incidents reflète bien un plan conçu et exécuté par étapes.

Les raisons sous-jacentes qui poussent les États-Unis et ses alliés occidentaux à mener une guerre totale ont été récemment détaillées par Greg Hunter, célèbre journaliste d’investigation américain dans un document, Pourquoi « Le monde est-il devenu hors de contrôle ?« . Il révèle que la totalité de l’édifice des systèmes économiques occidentaux s’effrite sous le poids de plus de $ 100 mille milliards de dollars de dette et qu’ils ne sont pas en mesure de les rembourser : « Jamais dans l’histoire le monde n’a été aussi proche d’un chaos financier total et la guerre nucléaire dans le même temps. « 

Pour Lyndon Larouche – qui, après l’assassinat extra-judiciaire de Mouammar Kadhafi avait mis en garde contre une escalade vers un conflit mondial opposant l’axe transatlantique aux puissances du monde Asie-Pacifique –  le monde n’a jamais été aussi proche d’une nouvelle guerre. Aussi, la volonté de Barack Obama d’occuper une place militaire centrale en Asie Pacifique amène la Chine à prendre des mesures de protection. Le président Hu Jintao a appelé la marine chinoise à « accélérer résolument sa modernisation » et à « mener des préparatifs intensifs pour le combat militaire », afin de « sauvegarder la sécurité nationale et la paix mondiale ». La Chine il faut le dire, dispose de l’armée la plus importante au monde. Cet appel à la guerre du Président Hu est rejoint par le contre-amiral Zhang Zhaozhong qui, de même, a averti la semaine dernière que « la Chine n’hésitera pas à protéger l’Iran, même avec une troisième guerre mondiale ».

Face aux menaces d’invasion de la Syrie par les exportateurs de démocratie, la Syrie mobilise elle aussi ses capacités militaires ; les Etats-Unis étant à la manœuvre pour créer une zone d’exclusion aérienne en Syrie, comme ils l’ont fait en Libye, et une zone tampon entre la Turquie et la Syrie. Selon le quotidien syrien Al Thawra, La Syrie a organisé le 5 décembre des exercices militaires à armes réelles destinés à tester la force de frappe de ses missiles à longue portée, de ses véhicules blindés et de ses divisions d’hélicoptères, en cas d‘agression militaire étrangère. Elle a déployé des missiles « Scud », tout au long de sa frontière avec la Turquie et l’Irak, et les a dirigés vers la Turquie, principal allié circonstanciel de l’OTAN dans la région . Bachar el-Assad a par ailleurs promis de tirer des « centaines de missiles » sur le territoire israélien si l’Otan attaque son pays.

L’Iran n’est pas du reste. Elle aussi, face aux menaces de frappes aériennes contre ses installations nucléaires a décrété la mobilisation générale. Le général Massoud Jazayeri, chef d’état-major adjoint des forces iraniennes, averti de « détruire Israël » et d’ajouter « Notre réponse à une attaque ne sera pas limitée au Proche-Orient, nous avons des plans prêts pour réagir ». Mohammad Ali Jaafari, commandant des Gardiens de la Révolution a procédé à la mobilisation des forces. La décision aurait même été prise de disperser les missiles Shahab de longue portée, les explosifs sophistiqués, l’artillerie et les unités des Gardiens vers des lieux secrets, pour éviter les actes de sabotage.

Le monde avance t-il petit à petit vers un conflit majeur ? La suite nous le dira.

Boris Nemtsov : « Poutine est un ennemi du pays : il veut mourir au poste de président »

Entretien avec Boris Nemtsov, réalisé par Le Courrier de Russie

Boris Nemtsov, opposant et ancien vice-premier ministre sous Eltsine de 1997 à 1998, se dit néolibéral. Allié de Garry Kasparov au sein du parti Solidarnost, dont l’enregistrement électoral a été rejeté par le Kremlin, il fut en 2011 tour à tour emprisonné, interdit de quitter le territoire russe et surveillé par les autorités. Rencontre avec une figure de l’opposition à quelques jours des législatives.

Le Courrier de Russie : Y a-t-il une chance de voir gagner un autre parti que Russie Unie lors des prochaines législatives du 4 décembre ?

Boris Nemtsov : Non. En Russie, on n’a pas d’élections. Le choix s’est fait le 24 septembre, lorsque Vladimir Poutine s’est déclaré président éternel et Dimtry Medvedev futur premier ministre. Le reste, c’est une farce.

LCDR : Cela veut dire qu’aucun des partis enregistrés n’a de réel poids politique ?

B.N.  : Ils sont achetés par le Kremlin, financés par lui : personne ne peut critiquer Poutine, personne n’a le droit de parler ni de corruption, ni du Caucase, ni de l’argent volé par l’Etat. Il n’y a pas d’opposition.

LCDR : Et quelle est votre opinion sur le Kremlin ?

B.N.  : Poutine est un voleur, qui, entouré de ses amis, s’approprie impunément la Russie. Voilà ce que je pense. Tout est écrit dans mon livre intitulé Poutine, bilan, 10 ans.

LCDR : Ce même livre qui vous a valu une interdiction de quitter la Russie pendant 6 mois en juillet dernier ?

B.N.  : Oui, exactement. Mais le Parlement a finalement pris une résolution pour lever cette sanction…

LCDR : Vous étiez en France quand vous avez appris la nouvelle. Pourquoi être revenu quand même ?

B.N.  : C’est ma patrie ! Il ne faut pas avoir peur, il faut lutter. Protester.

LCDR : Quels moyens ont les citoyens ordinaires de protester ?

B.N.  : Le 4 décembre ne sera pas une journée d’élection, mais une journée de protestation. Nous proposons aux citoyens de ne pas voter pour tel ou tel parti, mais d’apposer une croix sur le bulletin de vote : alors, selon la loi, le gouvernement sera obligé de nous entendre. Si nous sommes plusieurs millions à faire ça, il faudra tout recommencer, car les gens auront choisi un parti sans représentants. Si nous sommes un ou deux millions, cela voudra dire qu’on a fait le premier pas et que les gens sont prêts à lutter [les bulletins invalidés ou les voix pour les partis qui ne passeront pas le seuil des 7% seront attribués au vainqueur, ndlr]. L’essentiel, c’est la mobilisation.

LCDR : Pourquoi n’y a-t-il pas d’autres moyens de se faire entendre ?

B.N.  : Les gens ont peur. Chez les Russes, la peur est ancrée dans les mentalités depuis Staline. Ils ont peur de perdre leur travail, d’aller en prison, de se faire prendre leur commerce.

LCDR : Et que leur répondez-vous ?

B.N.  : Que chacun peut trouver une niche de protestation correspondant à ses capacités : les plus braves vont sur la Place rouge, les autres peuvent s’exprimer sur internet… et tout le monde peut faire une croix sur son bulletin. Il y a deux jours, Vladimir Poutine s’est fait siffler par 22 000 personnes après un match d’arts martiaux dont il a félicité le vainqueur : les gens sont fatigués et commencent à le dire.

LCDR : Plus qu’avant ?

B.N.  : Ces dernières années, la cote de popularité du premier ministre a baissé de 15%. Les citoyens en ont assez : vous, quand vous en avez marre d’un dirigeant en Europe, vous le virez, c’est d’ailleurs ce qu’il se passe en ce moment en Italie, en Espagne, en Grèce… Ici aussi, les gens sont fatigués du « Poutine éternel ». Il n’est pas assez intelligent pour s’en rendre compte, mais on l’évincera du pouvoir, au final.

LCDR : Quand est-ce qu’il aurait dû partir, selon vous ?

B.N.  : En 2008, après deux mandats. On n’est pas au moyen-âge ! Même les Chinois, à y regardez de plus près, y arrivent mieux : ils n’ont pas de démocratie non plus, mais au moins, leurs leaders se succèdent périodiquement. Poutine est un ennemi du pays : il veut mourir au poste de président. La question est qui va mourir en premier, lui, ou la Russie ?

LCDR : A choisir, vous auriez préféré Dimtry Medvedev ?

B.N.  : Medvedev n’est personne. Un simple blogueur qui piaille sur Twitter…

LCDR : Le parti que vous dirigez avec Garry Kasparov, Solidarnost, a-t-il toujours un avenir politique ?

B.N.  : Nous songeons à nous allier avec un autre parti pour être plus forts, mais dans tous les cas, nous existons toujours.

LCDR : Sans enregistrement légal de votre parti, arrivez-vous à évaluer le soutien que la population vous porte ?

B.N.  : Nous avons 46 000 membres au sein du parti Parnas [le Parti de la liberté populaire, fondé par des opposants au pouvoir russe dont l’ex-Premier ministre Mikhaïl Kassianov et Boris Nemtsov, ndlr], et 12 000 à Solidarnost. L’an dernier, nous avons mené une étude auprès des Moscovites : selon celle-ci, ils sont 25% à vouloir nous soutenir.

LCDR : Vous travaillez avec d’autres partis, légalement enregistrés ?

B.N.  : Nous avons quelques contacts avec les députés des partis de Iabloko et Russie Juste, mais sans coopérer vraiment, car ils sont tous plus ou moins au service du gouvernement. Ils font partie du système et permettent à Poutine de continuer à gouverner.

LCDR : Quelle raison officielle vous a-t-on donnée lorsqu’on a refusé l’enregistrement de votre parti ?

B.N.  : Officiellement, de la paperasse ! Des irrégularités de forme. La vérité est celle-ci : si Poutine n’avait pas peur de moi, il y a longtemps que je serai enregistré.

LCDR : Et vous, vous n’avez pas peur ?

B.N.  : On m’a jeté de l’ammoniac au visage [lorsqu’il était candidat à la mairie de Sotchi en 2009, ndlr], on m’a mis en prison, j’ai eu des sanctions. Bien sûr que j’ai peur. J’ai des enfants. Mais je continue à lutter pour la cause commune.

LCDR : Les gens ne sont pas prêts pour une révolution.

B.N.  : Moi non plus, je ne veux pas de révolution. Mais il y a des moyens d’exprimer le fait qu’on est fatigué de Poutine pêchant des amphores, faisant du cheval, jouant au badminton…

LCDR : En quoi vous différenciez vous de la politique de Poutine sur la scène internationale ?

B.N.  : Je ne suis pas d’accord pour entrer en confrontation permanente avec l’Occident. Je ne suis pas d’accord pour soutenir des bandits tels que Mouammar Kadhafi ou Bachar Al-Assad. Je ne suis pas d’accord pour soumettre l’Europe à une dépendance énergétique, surtout que le gaz qu’on vend est beaucoup plus cher qu’ailleurs ! De manière générale, je ne suis pas d’accord pour être dans un rapport de force permanent avec le reste du monde : les pays Baltes, la Biélorussie, les Etats-Unis, etc. Le seul ami qu’on ait, c’est Nicolas Sarkozy…

LCDR : Vous êtes pour un rapprochement avec l’Europe ?

B.N.  : Poutine veut qu’on ressemble aux Chinois. Mais il se trouve qu’on ressemble d’avantage aux Européens ! Il faudra un jour qu’on devienne amis.

Les BRICS se défilent pour aider l’Europe

La Russie est prête à donner à l’Europe jusqu’à 10 milliards de dollars pour la lutte contre la crise de la dette, a déclaré Arkady Dvorkovitch en prévision du sommet du G20 à Cannes. L’aide pourra être adressée non seulement par le biais des mécanismes du FMI, mais aussi de manière plus directe. Les partenaires de la Russie au sein du BRICS ont, plus tôt, soit refusé d’aider la zone euro, soit ne se sont pas prononcés. La taille de l’apport russe, cependant, est moindre : il s’agit d’une réponse au soutien de l’UE pour l’entrée de la Russie à l’OMC.

La Russie est prête à aider l’Union européenne dans la lutte contre la crise de la dette et à offrir jusqu’à 10 milliards de dollars, a déclaré l’assistant du président russe Arkady Dvorkovitch. « L’annonce de chiffres est préliminaire : nous prévoyons pour l’instant d’injecter notre argent par le biais des mécanismes du Fonds monétaire international », a précisé l’assistant du président. Le Fonds concourt au soutien à la Grèce (à hauteur de 30 milliards d’euros), à l’Irlande (22,5 milliards d’euros) et au Portugal (à hauteur de 26 milliards d’euros).

Une aide complémentaire directe à l’Union européenne est également envisageable, a noté Dvorkovitch.

« Formellement, il n’y a eu aucune demande de l’UE. S’ils adressent une telle demande, alors les organismes compétents -le ministère des finances, la Banque centrale et le gouvernement, l’approbation du président étant également nécessaire- étudieront sérieusement la possibilité d’accorder un soutien », a précisé l’assistant du président.

Avec cette proposition, la Russie s’apprête à siéger au sommet des « 20 », qui se tiendra à Cannes les 3 et 4 novembre. Le thème principal en sera la crise de la dette européenne, dont l’aggravation implique une menace de récession mondiale.

La Russie est la première des économies en voie de développement, faisant partie du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), à avoir proposé son aide hors des cadres du FMI. Le Brésil a déjà opposé un refus à la proposition des leaders européens d’acquérir des obligations européennes, autant du côté des pays problématiques que du Fonds européen de stabilité financière (EFSF).

« Je pense que les pays européens n’ont pas besoin des ressources du Brésil. Le Brésil ne soutient pas  cette idée », a déclaré le ministre des finances du pays Guido Mantega, ajoutant que la solution aux problèmes européens devait être trouvée à l’intérieur même de l’Europe. Début octobre, Dvorkovitch annonçait que la Russie débattait de la question de l’achat d’obligations de la dette espagnole.

L’Inde, comme le Brésil, a refusé d’acheter des obligations de l’EFSF. Mais c’est à la Chine que L’Europe relie ses principaux espoirs de comblement du Fonds.

Le président du Fonds, Klaus Regling, se trouve actuellement à Pékin, où il tente de persuader les autorités chinoises d’investir dans l’EFSF. Il a même promis que les obligations pourraient être émises en yuans. Mais la Chine ne s’empresse pas de répondre. On considère, en Chine, que l’Union européenne est capable d’assurer elle-même son propre sauvetage : « La question du sauvetage de l’Europe par la Chine est infondée », a déclaré le ministre chinois des affaires étrangères Yang Jiechi, cité par l’agence Xinhua. « L’Europe est la première économie du monde, son potentiel est grand », a-t-il précisé.

Même certains des pays développés ont refusé leur soutien à l’Europe. La Grande-Bretagne ne fournira pas ses ressources propres, même par le biais du FMI.

« Je dis « non » à une nouvelle aide financière à la zone euro de la part de la Grande-Bretagne, et je dis « non » à une aide analogue à la zone euro de la part du FMI », soulignait en fin de semaine dernière le ministre britannique des finances George Osborne, ajoutant que « tout ce que peut faire le FMI, c’est proposer son assistance par la voie de la consultation. »

La Russie reconnaît également les difficultés que soulèvent de tels investissements. Si l’aide ne passe pas par le FMI, il faudra créer un nouveau mécanisme de monitoring de l’attribution des fonds.

D’autre part, ce fonds devra dans un premier temps être mis en place sur le compte des ressources des Européens eux-mêmes, considère-t-on au ministère russe des finances. « Il faudra qu’il se tienne debout, qu’il se transforme en une sorte d’institution : ce n’est pas une simple tirelire – c’est une institution sérieuse, un emprunteur à part entière, dont la documentation doit être au niveau « triple A » », déclarait plus tôt le vice-ministre des finances Sergueï Stortchak.

Mais à la fin de la semaine dernière, la troïka des agences internationales de classement -Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch – ont confirmé le classement élevé de l’EFSF. Les communiqués des agences soulignent que cette décision est basée sur l’entrée en vigueur, le 18 octobre, d’un Accord sur l’élargissement de la capacité du Fonds jusqu’à 440 milliards d’euros, sous garantie à hauteur de 780 milliards d’euros. Dès la semaine dernière, en sommet d’urgence de l’Union européenne, les pays de la zone euro se sont accordés pour porter la capacité du Fonds à 1 trillion d’euros.

Une aide de 10 milliards de dollars est insignifiante pour l’Europe, au vu de ses difficultés, déclarent les experts. « C’est précisément pour cette raison que le président de l’EFSF est allé demander de l’argent en Chine et non en Russie. Ces 10 milliards de dollars font plutôt figure de soutien moral en réponse à la loyauté dont a fait preuve l’Union européenne sur la question de l’OMC », explique le directeur du département d’analyse de la société Alpari, Egor Soussine.

La semaine dernière, en grande partie sous la pression de l‘Union européenne, le dernier obstacle qui s’opposait à l’entrée de la Russie dans l’OMC -la résistance de la Géorgie- a été franchi. L’Europe a fait savoir que, si l’on n’obtenait pas l’accord de Tbilissi, la Russie pourrait être acceptée au sein de l’OMC même malgré cette opposition. Le jour suivant, la Géorgie acceptait la proposition des médiateurs suisses sur une documentation et un monitoring commercial électroniques entre les deux États sur les territoires frontaliers abkhazes et sud-ossètes, alors qu’elle exigeait auparavant la présence d’observateurs.

Pour citer Dvorkovitch, la Russie compte recevoir très prochainement des nouvelles de Tbilissi, où se déroulent les consultations finales sur les questions contestées de l’entrée de la Russie dans l’OMC. « Nous espérons obtenir les résultats de ces consultations dans les délais les plus brefs, a souligné Dvorkovitch. Si aucun changement sérieux ne survient dans ces positions, je pense qu’il y a de sérieuses chances de parvenir à la fin de ce processus très rapidement. » L’assistant du président indique que le processus d’intégration de la Russie à l’OMC pourrait s’achever dès la rencontre interministérielle du 15 décembre prochain.

http://www.gazeta.ru/financial/2011/10/31/3817822.shtml

Traduit par : Julia BREEN

Russie : Démocratie à la sauce Poutine-Medvedev

Lors du congrès de Russie unie (parti au pouvoir), le 24 septembre 2011, le président russe, Dimitri Medvedev, a accepté de mener la liste du parti pour les élections législatives du 4 décembre 2011 afin de devenir le prochain Premier ministre et a proposé à Vladimir Poutine (actuel Premier ministre) de se présenter à l’élection présidentielle de mars 2012. La nouvelle ne surprend personne car le scenario était prévisible. C’est en 2008 que Medvedev sera propulsé au pouvoir par Poutine, faute de pouvoir postuler pour un troisième mandat consécutif à la tête de la Russie, en vertu de la Constitution.

En effet, pour ne pas avoir la communauté internationale sur le dos, Vladimir Poutine avait trouvé un subterfuge : designer son dauphin, Dimitri Medvedev, alors vice-premier ministre pour le succéder. Ce dernier sera donc élu président de la Russie, le 2 mars 2008, avec une écrasante majorité dès le premier tour du scrutin. Et Poutine pour garder la mainmise sur l’appareil d’Etat, va « s’autoproclamer » Premier ministre. A cet instant, le monde entier s’est posé la question suivante : qui va diriger réellement la Russie ? Cette question méritait-elle une réponse ?

Le nouveau Premier ministre, Poutine, leader incontesté de la Russie depuis 2000, s’est même félicité d’avoir « respecté » la Constitution en ne demandant pas de troisième mandat présidentiel. Et pourtant, il modifie radicalement l’esprit et la lettre de la Constitution de 1993 puisqu’il tire les prérogatives présidentielles vers lui au gouvernement et crée de nouvelles fonctions auprès de lui. Medvedev n’aura été président que de nom. Si l’on en doute, il suffit de rappeler que Poutine, en personne, a souligné qu’il entendait épaissir et élargir le champ d’action dévolu au Premier ministre. Ainsi donc, Vladimir Poutine n’a jamais cacher son intention de gouverner la Russie « à vie ».

Car bien avant de quitter la présidence en 2008, il se susurrait dans les milieux politiques russes que l’homme fort du Kremlin (le palais présidentiel russe) avait l’intention de modifier la constitution, pour se présenter une troisième fois. Mais fort heureusement, la modification n’eut pas lieu, car Vladimir Poutine avait un tour dans son sac et le scenario était simple : devenir Premier ministre et attendre quatre ans pour revenir au pouvoir, tout en sachant que l’homme qu’il avait placé au kremlin en 2008, ne s’y opposerait pas, car ne dit-on pas que Medvedev doit « tout » à Poutine ? En réalité, la soif de pouvoir de Poutine n’a jamais fait l’ombre d’un doute.

On se souvient qu’en 2004, il avait été réélu dans des conditions peu orthodoxes car l’élection avait été entachée de fraudes massives. Et pour cause, l’opposition politique avait été muselée : de l’interdiction de tenir des meetings jusqu’à l’arrestation des militants voire de certains responsables des partis politiques. Russie unie pouvait tranquillement élire son candidat. Malgré l’injonction des Etats-Unis et de certains pays européens (France, Grande-Bretagne…), les autorités russes avaient fait la sourde oreille, arguant que c’était les affaires internes de la Russie. Elles s’étaient même permis de jeter des opposants, voire certaines personnalités soupçonnées de lorgner la présidence en prison sous le prétexte qu’ils devaient des sommes colossales au fisc.

Au nombre de ceux qui ont payé pour leur audace, Mikhaïl Khodorkovski, ancien patron de Ioukos (une compagnie pétrolière russe), arrêté le 25 octobre 2003, et envoyé en prison parce qu’il voulait devenir président. C’est à croire que seuls Poutine et ses proches avaient l’intelligence, voire la capacité de diriger la Russie. Le retour annoncé de Poutine au pouvoir était en réalité un secret de polichinelle, aussi bien pour les Russes (opposants tout comme citoyens lambda). Par ailleurs, certains analystes russes s’accordent à dire que Vladimir Poutine ne vient que confirmer, qu’il n’a jamais lâché le gouvernail.

On peut même s’aventurer à dire que Dimitri Medvedev, durant ces quatre ans au pouvoir, n’était qu’un « pantin » car si Medvedev était celui que l’on voyait dans les grands sommets (G8, Assemblée générale de l’ONU…), Vladimir Poutine était celui qui tenait les rênes de la Russie. Ou du moins, peut – être que lui accordait-il une certaine marche de manœuvre dans la gestion des affaires afin que celui-ci se sente président. Le scenario est si parfait que Dimitri Medvedev n’a jamais daigner briguer un deuxième mandat, car en général, lorsqu’une personnalité arrive au pouvoir, elle postule le plus souvent pour un second mandat. On le constate avec Barack Obama qui a annoncé qu’il sera candidat à sa propre succession, tout comme l’a fait George Bush.

Nicolas Sarkozy également s’apprête à le faire, puisque la constitution l’autorise, pourquoi pas Medvedev ? Serait-il incapable de diriger la Russie une seconde fois ? Tout porte à croire que ce tandem n’était qu’un arrangement savamment orchestré par Poutine pour revenir au pouvoir. Son dauphin l’a d’ailleurs accepté vu que c’est lui qui a annoncé samedi 24 septembre 2011, la candidature de Poutine à l’élection présidentielle de mars 2012. Par ailleurs, une réforme constitutionnelle adoptée en 2008 a prolongé la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans à partir de 2012. Théoriquement, Poutine, aujourd’hui âgé de 58 ans, pourra donc se représenter en 2018 et rester au pouvoir jusqu’en 2024. N’en déplaise à ceux de son camp qui commencent à jeter l’éponge pour convenance personnelle ou désaccord clanique…

Souleymane KANAZOE (Kanazoe.souleymane@yahoo.fr)

Sidwaya

Le double « coup » économique et diplomatique de l’aide des « Brics » à l’Europe

Les pays du BRICS, anciens pauvres, au secours de l’économie européenne ?

A l’initiative du Brésil, les « Brics » vont se réunir ce jeudi à Washington, en marge de la réunion du Fonds monétaire international (FMI), afin de discuter des possibilités qui s’offrent à eux pour venir en aide à l’Europe.

A l’initiative du Brésil, les cinq « Brics » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) vont se réunir ce jeudi à Washington, en marge de la réunion du Fonds monétaire international (FMI). Ils discuteront des possibilités qui s’offrent à eux pour venir en aide à l’Europe, et le Brésil tentera de convaincre ses partenaires émergents qu’il s’agit d’une opération « gagnant-gagnant ». Pour les émergents, le bénéfice de « sauver l’Europe » apparaît doublement intéressant.

D’un côté, ils minimisent les risques de défaut de paiement des pays périphériques (même si ce sera peut-être trop tard pour la Grèce), ce qui éviterait un séisme mondial qui les toucherait forcément.

Diplomatiquement, le « coup » serait éclatant : une confirmation du fait que les Brics sont devenus en une décennie des acteurs majeurs de l’économie mondiale. Par un cruel retournement de l’histoire, ce sont les pays qui hier bénéficiaient de l’aide internationale qui doivent voler au secours des pays « riches ». La presse brésilienne, mais aussi mondiale, ne manque pas de souligner l’ironie de la situation. Il y a à peine neuf ans, en 2002, le Brésil recevait 30 milliards de dollars d’aide d’urgence de la part du FMI…

Contribuer davantage au FMI

Les discussions de jeudi porteront donc sur deux axes : un possible investissement dans les obligations souveraines les plus en danger de la zone euro (Espagne, Italie, Portugal, Irlande), et une augmentation de la contribution des Brics au FMI. Le Brésil est d’ailleurs déjà actif sur le marché européen de la dette souveraine : il a acheté des obligations via le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Néanmoins, les deux propositions suscitent de la méfiance de la part des quatre autre pays, moins enclins à voler au secours de l’Europe. Le rachat d’obligations européennes peut être risqué en cas de défaut de paiement. Quant à l’augmentation de la quote-part de ces pays au FMI, la Chine et l’Inde semblent peu enclins à contribuer davantage à une institution dans laquelle ils s’estiment sous-représentés…

Les obstacles sont donc nombreux sur la route d’une aide des BRICS à l’Europe. Cette proposition du Brésil fait ressortir leur plus grande faiblesse : leur incapacité chronique à conjuguer leurs intérêts. Trop éloignés géographiquement, trop différents, les « Brics » ne partagent que l’énormité de leur croissance et leur appartenance à un même groupe de pays (le terme « Bric » a été inventé par Goldman Sachs en 2001). Ils avaient montré les limites de leur coopération diplomatique au sujet de la succession de Dominique Strauss-Kahn au FMI.

Sylvain Rolland

Lu sur La Tribune

Retour sur une photo de groupe : La « Conférence de soutien à la Libye nouvelle », Palais de l’Elysée, 1er septembre 2011

Retour sur une photo de groupe : La « Conférence de soutien à la Libye nouvelle », Palais de l’Elysée, 1er septembre 2011

photo haute définition (source: MAEE)

Les photos des grandes réunions familiales permettent d’apprécier la mise en scène, de relever les présences, de s’étonner des absences, de commenter les vêtements, les attitudes… La photographie officielle prise au Palais de l’Elysée le 1er septembre dernier, à l’occasion de la « Conférence de soutien à la Libye nouvelle », mérite d’être regardée avec attention. On ne résiste pas à l’envie d’essayer de mettre un nom sur chacun des 62 visages. Et, dans sa composition, le cliché sollicite le commentaire…

Certains sont logiquement là, au premier rang du groupe : outre la puissance invitante (le président Sarkozy, au centre ; Alain Juppé est discrètement en bout de rangée, à côté de son homologue américaine), et les invités d’honneur (les représentants du CNT libyen, à la droite du président), les trois autres acteurs majeurs de l’opération internationale contre le régime de Kadhafi (le premier ministre Cameron, l’émir du Qatar Hamad ben Khalifa al Thani, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton). Et les institutions ou organisations internationales et régionales qui ont pris position pour l’intervention en mars, lors du vote de la résolution 1973 (l’ONU, l’OTAN). Les institutions arabo-islamiques sont bien représentées, signifiant ainsi que le régime libyen ne disposait plus guère de soutiens dans leur enceinte (la Ligue arabe, le Conseil de coopération du Golfe, l’Organisation de la conférence islamique).

D’autres aussi sont là. Nécessairement, mais peut-être moins à l’aise politiquement : la chancelière allemande, Angela Merkel, dont l’abstention à l’ONU et pendant le conflit, l’a mise, a posteriori, en position difficile auprès de ses alliés de l’OTAN, et  plus encore en Allemagne même. Le président du conseil Berlusconi, dont l’air crispé rappelle peut-être que l’Italie pourrait perdre beaucoup dans la Libye post-Kadhafi, qu’elle avait pensé s’attacher lors du surréaliste voyage du colonel dans la Péninsule en 2009. L’Italie se démène pourtant pour démontrer qu’elle a fourni une contribution importante à l’expédition libyenne -jusqu’à 5 des 6 bases utilisées par les avions de la coalition. L’Union africaine, et quelques chefs d’Etats africains sont là, qui entretenaient il y a encore peu des relations cordiales, et pour certains intéressées, avec « le bouillant colonel », auto-proclamé « roi des rois de l’Afrique »  en 2009, année où, justement, il a présidé l’Union africaine…

Mais, à l’Elysée, l’Union africaine n’a toujours pas reconnu le CNT, et l’on sait que le colonel, sa famille élargie, ses séides, ses mercenaires, ses armes (parfois récemment livrées, tels les postes de tir Milan français qui pourraient s’égarer dans le Sahel…) et ses stocks de lingots d’or (pas tous convertis en devises…) pourraient chercher (et trouver) refuge dans quelque Etat africain. Mais, à l’Elysée, pas d’Afrique du Sud, son président Jacob Zuma, qui a la mémoire de l’histoire, défendant encore « le militant anti-colonialiste et anti-apartheid » Kadhafi.

L’ordre alphabétique veut qu’il soit le premier sur la liste officielle fournie par l’Elysée (voir la liste en annexe): le roi du Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, est « en civil », à gauche en bout de première rangée. Quelques esprits critiques, dans le Golfe et surtout à Londres, place forte de son opposition, se sont étonnés de sa participation à la conférence, compte tenu de la répression qui a écrasé le mouvement démocratique les 14-15 mars à Manama… L’Arabie saoudite, pourtant grande détestatrice du colonel est, en revanche, absente, au contraire de la Jordanie (le roi Abdallah), du Koweït et des Emirats Arabes Unis : la majorité des monarchies conservatrices s’est donc déplacée, à des niveaux de représentation variables. Le roi du Maroc a envoyé son premier ministre Abbas el Fassi.

Point d’Iranien, bien sûr, même si la République islamique a soutenu « la révolution islamique libyenne », tout en dénonçant « l‘agression impérialiste de l’OTAN » : en réalité, c’est la disparition en Libye en 1978 de l’imam chiite libanais Moussa Sadr que Téhéran a voulu faire payer à Kadhafi. Même si elle commence à conseiller à son allié damascène Bachar el-Assad de discuter réformes avec son peuple, Téhéran, qui n’est pas à une contradiction près dans cette affaire depuis le début de l’année, continue son grand écart permanent, consistant en un soutien à géométrie très variable aux révoltes arabes, selon qu’elles servent (ou pas) ses intérêts diplomatiques.

On cherche les chefs d’Etat ou de gouvernement de certains Etats importants. Leur absence fait évidemment sens. Compte tenu de l’état des relations franco-turques depuis 2007, Ankara n’est ainsi représentée que par son infatigable ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu, au dernier rang: il a, sans relâche, labouré le monde arabe ces derniers mois, pour étayer une « nouvelle diplomatie turque » ébranlée  au Moyen-Orient depuis le début de l’année; depuis le 3 juillet, il s’est démené à Benghazi auprès du CNT, réinstallant dans le futur jeu libyen une Turquie  à la manœuvre, ayant de gros intérêts économiques dans ses anciens territoires de Cyrénaïque et de Tripolitaine.

Faute de visages connus pour certains pays, il faut recourir à la liste officielle des participants. Deux Etats, qui avaient voté la résolution 1973 en traînant les pieds, mais ne voteront rien contre la Syrie du président Assad, ont été remarquablement discrets à l’Elysée: la Russie est représentée par un sénateur inconnu, désigné ad hoc ; et la Chine par un vice-ministre des Affaires étrangères, tout aussi inconnu. Quelques Etats critiques de l’intervention contre Kadhafi sont néanmoins représentés par leur ministre (ou secrétaire d’Etat) des Affaires étrangères -l’Algérie, l’Inde. Voire par de hauts fonctionnaires : le Brésil  n’est ainsi représenté que par…son ambassadeur en Egypte : on est très loin de « l’axe franco-brésilien » des années 2008-2009, ce qui augure sans doute mal de la conclusion trop tôt annoncée du marché des Rafale. Les BRIC attestent en tous cas, par leur faible niveau de représentation, voire carrément par leur absence, de leur réticence libyenne, exacerbée également ces dernières semaines sur le dossier syrien.

Dans sa dimension d’action extérieure, l’Union européenne est, quand à elle, bien représentée : aux côtés du président semestriel, le premier ministre polonais Donald Tusk, on trouve Herman Van Rompuy, José Manuel Barroso,  et Catherine Ashton. Mme Ashton, dont on rappellera qu’elle est, en principe, « Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité ». Sur l’un des deux clichés officiels, (ci-dessus) elle est au deuxième rang, invisible, cachée par le président sénégalais. Hasard de la position du photographe certes, mais qui peut prêter à interprétation politique… Quant à  l’Union pour la Méditerranée, grand projet présidentiel de 2007-2008 (à reconstruire désormais, ses piliers Ben Ali et Moubarak n’étant plus là, et les priorités ayant évidemment quelque peu évolué sur la rive sud),  elle est représentée par son secrétaire général, le Marocain Youssef Amrani.

L’historien se gardera de faire, dès à présent, un bilan politique et diplomatique de l’évènement, dont on dit, sans doute en partie à juste titre, qu’il aurait consacré la réussite de « la guerre libyenne de Sarkozy », après les surréalistes errements tunisiens que l’on sait. Mais ce cliché sous les ors de la République est  déjà riche d’enseignements par ceux (et celles, nettement moins nombreuses) qui sont là, et par leur qualité. Egalement par ceux (et celles) qui ne sont pas là. Ils (et elles) tracent ainsi les contours, et les limites, d’une séquence  de politique étrangère française et internationale, après huit mois de « révolutions arabes ».

Jean-Paul Burdy

Jean-Paul Burdy est Maître de conférences d’histoire à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble

Les sources :

* Galerie photographique des participants à leur arrivée à l’Elysée par les photographes de la présidence de la République :

http://www.flickr.com/photos/francediplomatie/6103796624/in/set-72157627570400252#/photos/francediplomatie/6103796624/

* La liste des participants à la conférence sur le site du ministère des Affaires étrangères : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr

« Un total de 13 chefs d’Etat, 18 chefs de gouvernement et 18 ministres ou hauts fonctionnaires représentant  49 pays, ainsi que des responsables de 8 organisations internationales, participent ce jeudi à Paris à la conférence internationale sur la Libye.« 

Chefs d’Etat

– Bahreïn: Hamad ben Issa Al Khalifa

– Bosnie-Herzégovine: Zeljko Komsic

– France: Nicolas Sarkozy

– Gabon: Ali Bongo Ondimba 

– Jordanie: Abdallah II

– Mali: Amadou Toumani Touré

– Mauritanie: Mohamed Ould Abdelaziz

– Niger: Mahamadou Issoufou

– Qatar: Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani

– Roumanie: Traian Basescu

– Sénégal: Abdoulaye Wade – Suisse: Micheline Calmy-Rey

– Tchad: Idriss Deby Itno

Chefs de gouvernement

– Allemagne: Angela Merkel

– Belgique: Yves Leterme

– Bulgarie: Boïko Borissov

– Canada: Stephen Harper

– Danemark: Lars Lokke Rasmussen

– Espagne: Jose Luis Rodriguez Zapatero

– Grèce: Georges Papandreou

– Italie: Silvio Berlusconi

– Liban: Najib Mikati

– Malte: Lawrence Gonzi

– Maroc: Abbas El Fassi

– Norvège: Jens Stoltenberg

– Pays-Bas: Mark Rutte

– Pologne: Donald Tusk

– Portugal: Pedro Passos Coelho

– Royaume-Uni: David Cameron

– Suède: Fredrik Reinfeldt

– Tunisie: Beji Caid Essesbi

Ministres, représentants

– Algérie: Mourad Medelci (ministre des Affaires étrangères)

– Australie: Craig Emerson (ministre du Commerce, des Affaires étrangères par intérim)

– Brésil: Cesario Melantonio Neto (ambassadeur en Egypte)

– Chine: Zhai Jun (vice-ministre des Affaires étrangères)

– Chypre: Erato Kouzako-Marcoullis (ministre des Affaires étrangères)

– Colombie: Nestor Osorio (ambassadeur auprès de l’ONU)

– Corée du Sud: Kim Sung-hwan (ministre des Affaires étrangères)

– Egypte: Mohamed Kamal Amr (ministre des Affaires étrangères)

– Emirats arabes unis: Cheikh Abdallah Bin Zayed Al Nahyan (ministre des Affaires étrangères)

– Etats-Unis: Hillary Clinton (secrétaire d’Etat)

– Ethiopie: Berhane Gebre-Christos (secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères)

– Inde: M. E. Ahamed (secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères)

– Irak: Farid Yassin (ambassadeur en France)

– Japon: Shigeo Matsutomi (directeur général Moyen-Orient et Afrique au ministère des Affaires étrangères)

– Koweït: Cheikh Mohamed Sabah Al Salem Al Sabah (vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères)

– Russie: Mikhaïl Marguelov (sénateur, représentant de la Russie à la conférence sur la Libye)

– Soudan: Mohamed Amin Abdallah Elkrib (ambassadeur en Libye)

– Turquie: Ahmet Davutoglu (ministre des Affaires étrangères)

Organisations internationales

 – Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe: Abdullatif Bin Rashid Al Zayani (secrétaire général)

– Ligue arabe: Nabil El Araby (secrétaire général)

– Organisation de la coopération islamique: Habib Kaabachi (directeur politique)

– Nations unies: Ban Ki-moon (secrétaire général)

– Otan: Anders Fogh Rasmussen (secrétaire général)

– Union africaine: Jean Ping (président de la commission)

– Union européenne: Herman Van Rompuy (président du Conseil européen), José Manuel Barroso (président de la commission), Catherine Ashton (haut représentant pour les affaires étrangères)

– Union pour la Méditerranée: Youssef Amrani (secrétaire général)

« Après la Libye, la Russie pourrait être le prochain…», dixit John Mccain

Sénateur John Mccain

Le sénateur américain et ancien candidat à la présidentielle John McCain a fustigé la Russie, affirmant qu’elle pourrait être le prochain pays à expérimenter un soulèvement de style Lybien.

Hier, le va-en-guerre répondait aux questions de Gayane Chichikyan (RT)

Le va-en-guerre est sûr que le printemps arabe fera rage et s’étendra à des pays comme la Chine et la Russie, qui selon lui ont « besoin d’une démocratie », tout comme la Libye.

Parlant de l’Egypte, le sénateur estime que les gens là aussi ne semblent pas avoir obtenu ce pourquoi ils se battaient. Selon lui « il est grand temps que le feu de soulèvements s’étende à d’autres pays.»

La «prochaine étape» c’est la Syrie. «Après Kadhafi, Bachar el-Assad sera le prochain à tomber», a déclaré McCain.

Avec ces déclarations, McCain confirme la volonté de Washington de voir certain pays, particulièrement riches et stratégiquement importants (Russie, Chine) se désintégrer.

Il est assez intéressant de constater que le sénateur pointe du doigt certains pays puissants (Russie, Chine) en demandant aux populations de ces pays de se révolter : «Leur gagne-pain est si mauvais qu’ils devraient se rébeller dans l’immédiat»

Entre temps, les sondages montrent que la plupart des Américains ne sont pas heureux de leur situation économique actuelle. Fort du raisonnement de McCain on se demande si le peuple américain devrait lui aussi descendre dans rue pour demander le départ immédiat d’Obama et sa clique; charité bien ordonnée commençant par soi-même…

Sévérine Toche

Libye: la Russie refuse de reconnaître le Conseil National de Transition, l’organe politique des rebelles

La Russie refuse de reconnaître le Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante de la rébellion libyenne, comme autorité de ce pays à l’instar des Etats-Unis, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

« S’il s’agit de reconnaître le CNT comme seul représentant du peuple libyen, nous ne partageons pas cette position’, a déclaré M. Lavrov au cours d’un point de presse.

Pour la Russie, cette reconnaissance équivaut à « prendre le parti d’une partie en conflit dans la guerre civile », a estimé le chef de la diplomatie russe.

« Nous entretenons des contacts avec Tripoli et avec Benghazi pour qu’ils fassent preuve d’une position constructive et se mettent à la table des négociations », a dit le ministre russe.

Les Etats Unis ont reconnu vendredi le CNT comme « l’autorité gouvernementale légitime » de la Libye, à l’instar de l’ensemble du groupe de contact sur la Lybie réuni à Istanbul sans la Russie et la Chine qui, bien qu’invitées ont préférer décliner l’offre.

En Libye, s’adressant à des dizaines de milliers de ses partisans réunis à Zlitan, le Guide de la révolution libyenne, le Colonel Mouammar Kadhafi a rejeté la reconnaissance internationale du CNT et a invité la foule à « se mettre cette reconnaissance sous les pieds ».

Russie : Perpétuité pour un groupe néonazi

Lev Molotkov, leader de l’Union nationale socialiste a été condamné à la perpétuité. AP Alexander Zemlianichenko Jr

Le 11 juillet le tribunal militaire de l’oblast de Moscou a condamné à perpétuité 5 membres de l’association néonazie Sever, et notamment son leader Lev Molotkov.

Depuis 2004, ce groupe nationaliste a tué 27 personnes pour leurs origines non-slaves.

13 personnes sont comparues hier, dont 5 condamnées à la perpétuité et 8 ayant reçu une peine allant de 10 à 23 ans de prison.

Ce groupe avait été qualifié d’extrémiste et interdit par la Cour suprême de la Fédération de Russie en Février 2010. L’objectif principal de cette association néonazie était la constitution d’un gouvernement national-socialiste et l’organisation de combats envers les non-slaves.

Créé en janvier 2004, il avait plusieurs représentations régionales et étrangères. Les 13 personnes condamnées faisaient partie de la section moscovite, dont l’un d’eux, Dmitriï Roumiantsev, était l’ancien assistant d’un député à la Douma Sergueï Ivanov, de LDPR – selon des données non-officielles -.

L’activiste et leader qui avait rendu le groupe extrêmiste, le rédacteur en chef du journal Rousskaya Volia [la volonté russe, ndlr], Maxime Bazilov que l’on surnommait Adolf, n’a pu être entendu. Celui-ci s’était suicidé en se tranchant les veines , lors de son arrestation en 2009.

Suite à la lecture du verdict, le groupe à déclaré à l’unisson posséder des valeurs au-dessus des lois puis a ajouté : « Nous reviendrons ! ».

Information recueillie par NINA FASCIAUX et MARIA GORKOVSKAYA

VIA

Post élections 2012 : un nettoyage de printemps s’imposera ensuite pour Poutine

Le premier ministre Vladimir Poutine a déclaré lors d’une conférence du parti Russie unie à Ekaterinbourg le 30 juin 2011, qu’il se concentrerait sur son hygiène après les élections de 2012 ; une réponse un peu obscure à la question concernant ses préoccupations aux lendemains des présidentielles de mars prochain. Le chef du gouvernement a donc précisé qu’une purification s’imposait, au sens propre du terme comme sur le plan politique. Alors que ni Dimitri Medvedev, ni Vladimir Poutine n’a encore révélé lequel des deux serait candidat, ces déclarations seraient-elle un indice quant à ses intentions de campagne ?

– Journaliste de Xinhua News Agency : «  Le premier ministre Vladimir Poutine a affirmé qu’il devrait nettoyer la politique russe l’année prochaine après les élections présidentielles. Poutine, jeudi, n’a rien révélé quant à ses intentions de se présenter lui même, mais il a fait comprendre aux partisans de Russie Unie qu’il comptait bien jouer un rôle significatif dans la campagne électorale avant le vote de mars.

– Vladimir Poutine : « La première chose que je ferai après le vote ? Eh bien…J’irai me laver, au sens propre du terme, mais aussi sur le plan politique. Après toutes les campagnes que nous allons traverser, nous aurons certainement besoin de nous pencher attentivement sur notre hygiène. Malheureusement c’est inévitable. »

– Journaliste : « Poutine a effectué deux mandats présidentiels successifs entre 2000 et 2008, et conformément à la Constitution russe, il pourra à nouveau présenter sa candidature aux élections de mars prochain. Poutine et le président Dimitri Medvedev ont bien précisé que seul l’un d’entre eux briguerait la présidence. »

CLÉMENTINE BLÉZEAU, lecourrierderussie