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Chine : Des enfants enchainés comme des animaux

ESO-NEWS

Plus de 3 millions de chinois des campagnes sont venus en ville pour trouver du travail et survivre. Ils travaillent tout le temps, dans plusieurs emplois, et pour à peu près rien. Pour s’en sortir, certains ont commencé à enchaîner leurs enfants parce qu’ils n’ont personne pour les surveiller. De plus, les réseaux de kidnappage d’enfants sont très actifs en Chine. Un père dit qu’il attache son fils (1ère image) parce qu’il n’y a pas personne pour s’en occuper et qu’il s’est déjà fait kidnapper sa petite fille. Où pensez-vous qu’il fait ses besoins !?

Les deux prochaines images montrent un enfant attaché avec son chien. Il est par terre pour boire d’un trou rempli d’eau.

Les deux dernières images montrent un garçon terrifié que son père a enchaîné pour le vendre au plus offrant. Un passant en colère d’être témoin d’une vente d’enfant-esclave, s’en prend au père en lui serrant la gorge.

La chine, meilleure alliée stratégique de l’afrique

La chine, meilleure alliée stratégique de l’afrique : cas du Cameroun et de la Côte d’Ivoire

Jean-Paul POUGALA

Les 12 derniers mois ont été très intenses sur le continent africain avec d’importantes élections qui ont suscité beaucoup d’intérêts même hors d’Afrique, parce que l’issu de chacune d’elle marquait les nouvelles frontières du partage des zones d’influence qui sont en train de se renégocier entre les anciens maîtres du monde, l’Occident et le nouveau, la Chine.

En paraphrasant un classement qu’on a vu en Ukraine, ont peut dire qu’en Côte d’Ivoire, en Zambie ou au Libéria, ce sont les Pro-Occident qui ont gagné la partie. Au Cameroun ou République Démocratique du Congo, ce sont les pro-Chine qui ont gagné.

Depuis les indépendances africaines il y a environ 50 ans, dans la logique de la guerre froide, les pays africains étaient tous sous l’une des deux bannières : pro-occident ou pro-Union Soviétique. A la chute du mur de Berlin en 1989 et la conséquente fin de la période de la guerre froide, toute l’Afrique était devenue, de gré ou de force pro-Occident. Le tandem Fond Monétaire International et Banque Mondiale avait de fait pris le pouvoir en Afrique, décidant de toute ou partie de la politique économique, financière, sociale et même juridique de bon nombre de pays africains.

Après ces 20-30 ans de ce pouvoir en Afrique, il n’existe à ce jour, aucune exception de pays qui aurait réussi grâce à ces recettes venues tout droit de Washington. Ce qui a amené certains pays à entrer en dissidence, à entrer en rébellion contre ce pouvoir ultralibéral FMI-BANQUE MONDIALE qui a une particularité et c’est que lorsqu’il échoue, le chapeau n’est porté que par le dirigeant africain rebaptisé pour la circonstance en « dictateur africain » afin de détourner l’attention de la vraie paternité de l’échec : l’ultralibéralisme occidental. Cette tragi-comédie continue de nos jours, puisque ce sont ces mêmes recettes qu’on prescrit aujourd’hui à la Grèce, au Portugal et à l’Italie qui ont toutes échoué il y a 20 ans en Afrique.

Ces dissidents Africains ont regardé ailleurs vers l’Orient, vers la Chine. Ils ne sont pas très nombreux, parce qu’il fallait du courage pour braver les pressions occidentales, lorsque cela ne se terminait pas par des coups d’état bien pilotés par l’entremise des rebelles qui n’ont jamais expliqué comment et par qui ils avaient été financés. Et c’est dans ce contexte que s’inscrit désormais tous les rendez-vous électoraux sur le continent africain, où le seul vrai projet de société est de savoir si le pays se contente du statu quo habituel avec le niveau de misère qu’on connait depuis 50 ans au service de l’Occident ou alors s’il fera le saut dans le vide en choisissant la Chine, pour émerger avec elle, sans savoir où on va atterrir.

Aujourd’hui, je vais prendre en examen deux pays africains qui ont fait 2 choix opposés, l’un la Cote d’ivoire a choisi de rester comme avant, sous l’Occident et l’autre, le Cameroun qui a choisi de se jeter dans le vide avec la Chine. Lequel des 2 pays a fait le bon choix ? pour répondre à cette question, je me garderai bien de donner des jugements de valeur à une élection ou à une autre. Je ne vais pas refaire l’histoire ici. Mais il me plait de revoir les événements sous la loupe purement géostratégique.

Le Cameroun et la Côte d’Ivoire sont deux pays africains qui ont récemment connu des élections et le point commun des deux élections c’est que les deux géants mondiaux, la Chine et l’Occident avaient fait leur choix et apporté leur soutien. En Côte d’Ivoire, on peut être d’accord ou pas d’accord sur les méthodes utilisées, mais chaque contemporain a pu assister en direct à l’intronisation par la France et les Etats-Unis d’une administration africaine.  Il n’est donc pas erroné d’affirmer que le pouvoir en place est pro-Occident.

Au Cameroun, Monsieur Biya a été le chouchou de Pékin, cette ville étant devenue au cours des années la seule destination officielle hors des frontières camerounaises de Monsieur Paul Biya ; Lors du dernier congrès du parti de Monsieur Biya, le RDPC, le parti de monsieur Sarkozy l’UMP n’était pas invité comme d’habitude. A sa place, c’est le Parti Communiste Chinois qui a été convié et désigné comme le « meilleur parti ami » du Cameroun. Et que dire du fait que les résultats des élections présidentielles au Cameroun ont été rendus publiques à Pékin, 4 heures avant la proclamation par la Cour Suprême du Cameroun. Ce qui nous amène à dire sans nous tromper que le positionnement du Cameroun est pro-Chine ?

Etait-ce un simple hasard la décision conjointe de Pékin et Yaoundé de choisir la date du 8/10/2011, un seul jour avant les élections, la cérémonie présidée par Monsieur Biya et le représentant Chinois pour  poser ensemble la première pierre du chantier du port en eau profonde de Kribi avec une première enveloppe de 1 milliard de dollars versés par la Chine ? N’étaIt-ce pas un vrai défi lancé aux Occidentaux qui eux sont dans une profonde crise financière ? Dans tous les cas, l’électorat Camerounais  a approuvé ce choix de ses dirigeants, le lendemain dans les urnes, en élisant Monsieur Biya avec 78%. En comparaison, on est très loin de la gestion calamiteuse des Occidentaux de la situation Ivoirienne quelques mois auparavant.

Qui du Cameroun et de la Côte d’Ivoire a eu raison de son choix ?

S’il est encore trop tôt pour parler du Cameroun on peut déjà tirer les premières conclusions sur la Cote d’ivoire et constater que la situation aujourd’hui est de loin pire que celle qui prévalait durant la crise sous Monsieur Laurent Gbagbo. Le FMI vient d’avancer un chiffre de -7,5 % de croissance du pays pour l’année 2011 faisant ainsi de la Côte d’Ivoire, le seul pays en récession de tout le continent africain, c’est-à-dire,  pire que la Somalie, où même sans gouvernement stable il y’aura eu 1% de croissance pour 2011, c’est-à-dire une croissance somme toute positive.

Les mêmes sources nous informent des contre-performances de toute l’économie ivoirienne où l’état doit aux entreprises la rondelette somme de 900 milliards de FCFA. Et la totalité du budget 2012 à peine voté ne pourra être financé que de l’étranger.

Prenons au hasard une date commune dans les 2 pays, la date d’hier 23/11/2011. Quelle est l’actualité principale en Côte d’Ivoire : C’est le porte parole du  président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso qui nous annonce que Monsieur Alassane Drame Ouattara se trouve à Bruxelles où il va rencontrer dans la journée Monsieur Karel de Gucht, commissaire Européen chargé du Commerce, pour parler des exportations du cacao ivoirien vers les pays de l’Union européenne.

Au même moment, au Cameroun, c’est Monsieur Martin Yankwa, Inspecteur général du ministère camerounais de l’Industrie, des Mines et du Développement Technologique qui nous annonce la signature d’un accord pour la création d’une usine, la SITRACO, d’une valeur de 1,6 milliard de FCFA pour la transformation à Douala de 40% du coton camerounais pour alimenter les nombreux hôpitaux que la Chine construit un peu partout au Cameroun, avec des consommables comme les  compresses médicales et des rouleaux de gaze hydrophile de coton.

Dans le premier cas, il s’agit de l’énième visite en Occident depuis la prise de pouvoir au mois de mai 2011 dernier. La première visite était le 26 Mai 2011 au sommet du G8 à Deauville en France, où l’ami Sarkozy, président de la France l’a présenté comme un trophée, il avait une grande envie de célébrer la victoire militaire de sa présidence mais avait oublié d’informer son protégé Monsieur Ouattara que lui-même se trouvait en pleine tempête financière avec les 3 principales banques  qui venaient de perdre en bourse près de 40% de leur valeur, ce qui atteindra très vite les jours suivants, 65% pour la plus grande.

Il y a eu le 27/07/2011 la visite à Washington pour demander de l’argent.

Malheureusement ici aussi, Monsieur Obama était en pleine querelle avec la nouvelle majorité républicaine au Congrès qui ne voulait pas lui octroyer une rallonge pour de nouvelles dettes;  et du coup, accompagné des autres Présidents Africains qui semblaient tous à la Maison Blanche comme des écoliers dans le bureau du Directeur d’école, les photos que la Maison Blanche a publiées de cette rencontre donnent l’amère impression de se trouver à une cérémonie de funérailles.

Comment lire ces deux évènements ?

1. En Côte d’Ivoire

La démarche ivoirienne est erronée. à mon avis, le Cacao et le Café, comme la malaria, doivent tout simplement être éradiqués du continent africain. C’est la seule certitude de mettre fin à la sombre époque de la soumission coloniale avec toute son économie, comme la culture de certaines plantes que les principaux journaux financiers en Occident continuent de classer en cette fin de l’année 2011 comme « produits coloniaux ». Plus de 50 ans après l’indépendance, ce n’est pas normal qu’un dirigeant Africain se rende en Europe pour négocier en faveur d’un produit colonial, c’est-à-dire pour continuer volontairement à cultiver ce produit qui correspondait à la vision et aux intérêts européens de cette Afrique coloniale.

C’est une faute politique, historique et surtout, économique, car aucun pays du monde ne s’est jamais enrichi en continuant la production d’un produit colonial, même le Brésil a été obligé de renoncer à sa place de premier production mondial du café pour passer à la production de la viande qu’elle exporte désormais vers Europe parce qu’elle est 100 fois plus rentable et sa production est hebdomadaire et non annuelle comme le café.

En d’autres termes, la Côte d’Ivoire doit se spécialiser en « Intelligence » pour compter et pour commander en Afrique et voilà non plus retourner en arrière aux sombres heures des travaux champêtres de la période coloniale, aux heures du travail manuel pour remettre le vieux tablier de domestique et reprendre comme le veut le maître Européen, sa place dans les plantations de cacao et café du pays tropical.

2. Au Cameroun

La démarche camerounaise est à encourager, parce la décision de créer une usine de transformation du coton camerounais présente 2 avantages :  d’abord parce que la vraie plus-value d’un produit agricole réside dans sa transformation en produit fini, ensuite parce que le produire pour satisfaire un besoin national permet de dynamiser une demande locale et mettre sur pied le cercle vertueux de la création de la richesse. Il est prévu que dans les prochains 10 ans le Cameroun passera du pays exportateur de coton, à pays importateur, du même coton pour satisfaire la demande des hôpitaux camerounais et ensuite africains.

Ce que les dirigeants Camerounais ont compris c’est la leçon même de Laurent Gbagbo c’est-à-dire que désormais c’est en Afrique même qu’il faut aller chercher l’argent.  La Sitraco est l’arbre qui cache la forêt du vaste projet de développement du business de la santé au Cameroun pour attirer les malades non plus uniquement des pays voisins, mais venant de beaucoup plus loin. A travers ses hôpitaux, le Cameroun veut récupérer le très lucratif  pactole des évacuations sanitaires vers la France depuis les pays d’Afrique francophone notamment pour des spécialités bien précises : cardiovasculaire, traumatologique, neurochirurgical, ontologique, ophtalmologique.

Selon les incroyables chiffres fournis par Monsieur Bedouma Alain Yoda, ministre Burkinabé de la Santé, le gouvernement d’un petit pays comme le Burkina Faso règle à la France la facture pour évacuer une cinquantaine de patients par an, la bagatelle de 900 millions de FCFA (1,372 million d’Euros) chaque année. cette information a été rendue publique par le quotidien burkinabé, LE PAYS dans son édition du 19/09/2007. Yaoundé veut une partie de ce gâteau. L’histoire ne nous dit pas si Paris est très content de l’activisme de ce nouveau concurrent inattendu.

Un autre domaine dans lequel les dirigeants de Yaoundé cherchent des palabres avec la France de Monsieur Sarkozy est celui de la formation. On peut facilement imaginer la scène à l’intérieur du Palais d’Etoudi (demeure du Président Camerounais) où son hôte prend un stylo et sa calculette pour voir combien l’Europe encaisse chaque année des étudiants Africains qui y affluent. Un vrai magot ! se sera-t-il exprimé. et toutes les réflexions successives ont dû être sur le fait de savoir comment intercepter une partie de cette somme.

Les Universités publiques et privées sont en train de sortir de terre comme des champignons avec des cités universitaires et son lot de chantiers chinois pour livrer les oeuvres dans les plus brefs délais afin, non seulement d’éviter que les Camerounais quittent le pays, mais aussi pour attirer les autres étudiants africains qu’ils soient francophones ou anglophones, profitant au passage de sa position privilégiée d’être le seul pays bilingue français/anglais du continent africain. Alors que l’hôte de l’Elysée (demeure du président français) compte sur la stigmatisation de ces étudiants africains pour remonter dans les sondages, on peut parier que lui enlever un tel alibi sera vécu comme un crime. Déjà depuis le mois de Mai 2011, un décret intime à ces étudiants Africains de laisser la France le lendemain de leur soutenance de thèse.

Que faire lorsqu’on s’est trompé dans le choix des alliances ?

Aujourd’hui, le développement de l’Afrique est une question de choix décisif dans le positionnement géostratégique de chaque pays. L’alliance avec l’Occident sur le point de déposer le bilan, me semble un choix suicidaire, parce que le résultat est connu d’avance : misère garantie comme plat de résistance et dettes pour dessert.

Le Guide Libyen Kadhafi est l’exemple de ce choix suicidaire. Il avait opté pour l’alliance avec l’Occident, en snobant soit la Chine que la Russie et en mettant ses Services Secrets sous le contrôle de la CIA dès 2006. Ce qui lui sera fatal, puisque ce sont ces mêmes Services Secrets devenus américains qui feront qu’il ne soit plus en sécurité nulle part sur le sol libyen, encore moins son dauphin. Dans la nature, les mammifères cherchent les males jeunes et forts pour s’accoupler et assurer la descendance, garantir l’avenir. Parce que les males vieux sont trop faibles et souvent aigris et génèrent d’autres faiblesses qui ne laissent pas beaucoup de chance à la race de survivre longtemps, et qui ne présagent aucun futur.

En ce moment, l’Occident est cet animal devenu vieux et faible et pour cette raison, devenu plus dangereux pour lui-même et pour ses alliés. Sa faiblesse le rend aigri. Un jour arrivera lorsqu’ils comprendront que leur trophée de la victoire ivoirienne n’était qu’une pure illusion et qu’ils ne seront pas sauvés de leur profonde crise financière et sociétale par la Côte d’Ivoire et donc que qu’ils n’auront plus besoin de Monsieur Ouattara. Ce jour là, il sera très vite rebaptisé en « Dictateur Africain » et on n’a pas besoin d’être un magicien pour prédire que ce jour là, des ONG prétendument expertes de l’Afrique sortiront de partout pour nous expliquer comment il est méchant et s’enrichit sur le dos du peuple.

On trouvera très vite un autre Africain pour le remplacer et ce jour là, nous serons présents pour le soutenir avec toutes nos forces, exactement comme nous l’avons fait pour son prédécesseur, exactement comme nous l’avons fait pour le Guide Libyen, Kadhafi. Parce que la tradition africaine veut que nous n’abandonnions jamais les nôtres, quoi qu’ils aient fait dès lors qu’ils sont en mauvaise posture avec nos bourreaux de toujours. Nicolas Machiavel (1469-1527) ne dit-il pas que « Pour prévoir l’avenir, il faut connaître le passé, car les événements de ce monde ont en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements doivent nécessairement avoir les mêmes résultats » ?

Combien serons-nous pour répondre « présent » au soutient de Monsieur Ouattara lorsque son heure de disgrâce sera arrivée ?  Qu’est-ce que l’histoire retiendra de lui au delà de la page peu glorieuse qu’il a écrite avec sa fameuse « Communauté Internationale » ?  lui seul et son équipe pourront répondre à ces questions, à travers les actes et les décisions qu’ils pourront mener en utilisant leur cerveau pour ne pas insister avec des recettes qui ont démontré leurs limites. Le plus grave n’est pas de commettre des erreurs, mais de persister dans l’erreur. Et le geste le plus sage à mes yeux est celui d’avoir le courage et la force d’aller contre ceux qui l’ont mis au pouvoir et de libérer son frère Laurent Gbagbo. Il sortirait alors ainsi de « l’Afrique de la traitrise et des sous-préfets » pour entrer dans l’Afrique du courage et de la défense de la dignité humaine.

Nous sommes différents des Européens. Pour construire l’Union Européenne, ils ont recouru à un catalogue de conditions à être toutes satisfaites avant d’entrer dans l’Union et des pays comme la Turquie depuis 1963, n’ont toujours pas réussi à satisfaire à ces conditions. En Afrique nous privilégions d’autres valeurs que l’argent. C’est pour cela qu’il n’ya jamais eu un quelconque catalogue de conditions pour adhérer à l’OUA hier ou à l’UA aujourd’hui et demain dans les Etats-Unis d’Afrique en construction.

Ce qui nous unit est avant tout est un idéal, celui de soustraire l’Africain à l’esclavage européen, à travers la lutte contre l’humiliation que l’Occident continue de nous infliger depuis 5 siècles. Le Tribunal Pénal International (TPI) n’est-il pas la preuve évidente de cet acharnement contre la dignité humaine en Afrique ? Comment expliquer sinon qu’avec les 3 millions de morts au Cambodge, pour le génocide perpétré par les ‘Khmers rouge’, le tribunal spécial se passe en terre Cambodgienne pour juger ses auteur 30 ans après les faits alors que pour l’Afrique, le TPI devient l’énième instrument de domination et de la xénophobie contre l’Afrique ?

Le dénominateur commun du peuple africain est l’anticolonialisme. C’était même le fondement de l’OUA. Et nous ne pourrons pas construire les Etats-Unis d’Afrique sans associer tout le monde, sans prendre conscience de la capacité de nuisance de ceux qui veulent nous diviser jusqu’à chasser nos chefs d’Etat du pouvoir, jusqu’à tuer nos Présidents. Nous sommes très indignés de ces actes de barbarie et si ceux qui ont le pouvoir en Afrique n’ont pas conscience de cela, nous devons être doublement indignés.

Conclusion

Le déclin de l’Occident est paradoxalement une chance pour l’Afrique, à condition que nous soyons conscients de l’importance de la place que nous pouvons occuper dans cette nouvelle ère avec la redistribution des places. L’Occident ne peut pas nous aider parce qu’il ne peut pas s’aider lui-même. Monsieur Obama a visité le Ghana et présenté ce pays comme la vitrine d’un allié de l’Occident qui réussit, mais la vérité est plus amère et c’est que ce pays pour sa croissance s’est tourné vers la Chine et a reçu 10 milliards de dollars américains, montant qu’aucun pays occidental ne pouvait lui offrir. Pour l’histoire, hier 23/11/2011, pour la première fois, même l’Allemagne, le pays européen le plus vertueux et le plus riche n’a pas pu emprunter l’argent sur les marchés, leurs propres opérateurs étant les premiers à parier sur leur chute inexorable.

Au 21ème siècle c’est la fin des Etats-Nations et le triomphe des ETATS-CONTINENT. Je ne me réjouis pas pour le début de la prospérité de mon pays, le Cameroun tant que l’économie d’un autre pays africain, comme la Côte d’Ivoire est en berne, parce que la Côte d’Ivoire comme la Somalie, c’est aussi mon pays et le comprendre c’est  avoir la force pour résister à nos agresseurs et pour construire la base d’une prospérité stable, continentale.

Et pour le faire, nous avons besoin des alliances, nous avons besoin de compter nos amis, nos vrais amis. Pour l’instant, le meilleur ami de l’Afrique est la Chine et nous devons tous nous indigner lorsque l’Europe va à Pékin parler de l’Afrique, parler de nous sans nous. Ne sommes-nous pas suffisamment sortis de l’adolescence ?

Toujours plus de Chefs d’Etats Africains seront encore humiliés, d’autres seront encore assassinés. Mais le pire qu’un Africain puisse faire c’est qu’il soit de près ou de loin, complice des ces actes tous dirigés contre les nôtres, tous orientés contre nous. Parce que chaque Président Africain qu’on humilie, c’est nous tous qu’on humilie, chaque Chef d’Etat Africain qu’on tue, c’est nous tous qu’on tue. Défendre les nôtres, c’est défendre nous-mêmes aujourd’hui, c’est défendre nos enfants demain. Et identifier avec précision contre qui, nous avons à nous défendre en priorité, nous aidera à mieux choisir nos alliances. A ce jour, aucun Africain n’est mort tombé sous les balles de l’armée chinoise.

Jean-Paul Pougala

pougala@gmail.com 

www.pougala.org

(*) Jean-Paul Pougala est un Ecrivain Camerounais, Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégique et Professeur de Sociologie et Géopolitique à la Geneva School of Diplomacy de Genève en Suisse.

L’Inutilité des guerres de l’Occident avec la Chine qui, soutire le magot

De 2007 à 2010, 325 banques aux USA sont tombées en faillite. Le modèle économique et financier que la Chine est en train d’imposer à la planète parle très clair : Si l’Etat n’entre pas au capital d’une banque, attendez-vous que tôt ou tard, cette banque va déposer le bilan. Ceci est valable pour les entreprises multinationales qui ne pourront pas faire le poids devant la déferlante force de frappe des colosses publiques de l’empire du milieu. Il faudra que quelqu’un explique à l’Occident que toutes les guerres en Irak, en Libye pour trouver des affaires aux entreprises privées occidentales, servent en définitive les intérêts de la Chine, parce que tôt ou tard ces entreprises reviendront à la Chine, soit parce qu’elle les aura contraintes à la faillite, soit parce qu’elle les aura achetées pour une bouchée de pain.

Lorsqu’en Octobre 2010 la France s’est félicitée d’avoir remporté le contrat de liquéfaction du gaz à Kribi au Cameroun par Gaz de France (GDF-Suez). Ce qu’elle ignorait est que si la Chine avait laissé la France libre de faire cette opération dans sa « ville-vitrine » qu’est Kribi, c’est tout simplement parce que 1 an après, jour pour jour (31/10/2011), cette Chine à travers son fond souverain dénommé CIC devait entrer à hauteur de 30% dans le capital de Gaz de France, division Exploration-Production. C’est-à-dire que lorsque le Président Français Nicolas Sarkozy joue au VRP des entreprises françaises à l’étranger, il sera désormais probable que ce soit en définitive pour le compte d’une entreprise chinoise ou à capitaux chinois, dont le siège est resté à Paris juste pour l’honneur. Le vrai patron c’est la Chine. Encore aujourd’hui, l’entrée au capital de GDF-SUEZ est un sujet tabou en France, parce qu’il s’agit d’une véritable humiliation du pays qui pompeusement peut faire croire de commander l’Europe.

Le président Chinois du CIC vient de donner les couleurs de ce qu’il entend faire en France à travers une interview donnée à Al-jazeera, comme le rapporte le communiqué du syndicat CGT-Gdf-Suez, publié sur le quotidien français l’Humanité du 7/11/2011 :

« les troubles qui se sont produits dans les pays européens résultent uniquement de problèmes accumulés par une société en fin de course, vivant d’acquis sociaux  » (..)  » Je pense que les lois sociales sont obsolètes. Elles conduisent à la paresse et à l’indolence plutôt qu’à travailler dur. Le système d’incitation est complètement détraqué. » (…)  » Pourquoi est-ce que les habitants de certains pays de l’euro-zone devraient travailler jusqu’à 65 ans ou plus alors que dans d’autres pays, ils prennent aisément leur retraite à 55 ans et se prélassent sur la plage ? «  Le vrai patron a parlé, qui dit mieux ?

En d’autre termes, toutes les guerres que l’Occident fait en Afrique sont des guerres inutiles, Obama a beau revitaliser son AFRICOM et envoyer des Marines en Ouganda ou ailleurs en Afrique dans l’espoir de contrôler les ressources, c’est peine perdue, parce que toutes leurs entreprises qu’ils croient favoriser par ces manœuvres honteuses finiront comme la propriété de la Chine. En Irak aujourd’hui, 50% de l’argent de la reconstruction du pays va à la Chine, parce que cette dernière a tout simplement acheté les entreprises américaines chargées de cette reconstruction. Du coup l’Occident se trouve elle-même prise au piège du jeu truqué auquel il nous avait conviés depuis 5 siècles. Cette fois-ci, il n’est plus le « Katika » (banco), mais il a pris la place de l’Afrique autour de la table pour continuer ce jeu que l’Afrique jouait sans avoir la moindre possibilité de gagner.

Quelqu’un veut-il expliquer qu’ils ont beau se réfugier dans une consolation jubilatoire pour une prétendue victoire en Libye, mais désormais sur cette planète, aucun peuple, aucun pays ne pourra plus déclarer la moindre guerre à un autre sans augmenter les impôts de ses citoyens ? Parce que les entreprises privées qu’on croit favoriser avec les guerres, risquent d’être déjà dans le collimateur de l’un de nombreux fonds souverains chinois comme le China Investment Corporation (CIC) qui a lui tout seul dispose d’une caisse de 410 milliards de dollars de cash, d’argent liquide avec pour objectif, de mettre un peu de justice dans le jeu truqué que l’occident avait institué depuis des siècles, avec à la clé, une arnaque dénommée DEMOCRATIE.

Le pire c’est que tout l’occident est assis sur une dette qui croit tous les jours et personne ne sait comment ils en viendront à bout. La Chine qui à ce jour, se fait toujours appeler : PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT détient pour 1.440 milliards de dollars USD de bons de trésors américains et 700 milliards d’Euros de bons de trésors de différents pays de l’Union Européenne qui eux se font appeler : « pays riches ». Voici pour exemple l’état de ces dettes à travers compteur numérique qui trace la situation en temps réel. http://www.usdebtclock.org/

Jean-Paul Pougala

pougala@gmail.com 

(*) Jean-Paul Pougala est un Ecrivain Camerounais, Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégique et Professeur de Sociologie et Géopolitique à la Geneva School of Diplomacy de Genève en Suisse.

Chine rouge et Arabes au chevet de l’occident libéral ???

L’occident en génuflexion devant Arabes et Chinois. Objectif : sauver la zone Euro en totale déconfiture sous le poids de la dette, des budgets nationaux mal planifiés, des politiques économiques tronquées, du mensonge, des spéculations, des manipulations de traders. Inutile de solliciter l’allié naturel yankee depuis qu’une agence de notation, la Standard and Poor’s l’a ramené à sa plus simple expression en dégradant sa note souveraine. Son célébrissime triple A que l’on pensait invulnérable est honteusement passée au double A. Signe des temps, il ne reste qu’à se tourner vers des communistes, prédateurs des droits de l’homme, persécuteurs des gentils moines tibétains ainsi que vers des mollahs enturbannés, dictateurs sanguinaires, rétrogrades, méprisant le droit de la femme, des opposants et des non musulmans. En clair c’est l’argent du monde « indigne » à la rescousse du monde des valeurs et de la civilisation moderne. La race « pure » ne semble plus avoir les moyens de préserver son angélisme face aux réalités de la globalisante.

Le plus étonnant de l’exercice c’est la persistance de la rhétorique arrogante malgré le revers économique sans précédent. La Chine aurait intérêt à voler au secours de l’Europe et des Usa afin de préserver les débouchés les plus importants pour son industrie florissante. Ce ne serait donc plus le malade en quête de thérapie qui aurait besoin d’aide mais plutôt le médecin sommé de s’exécuter au risque de perdre toute sa clientèle si son principal patient venait à mourir. On est donc bien curieux de savoir si la désillusion parviendrait à faire renoncer à l’occident son désir d’imposer ses vues au reste du monde. Imaginez les Chinois posez des conditionnalités du genre : renoncement au multipartisme, rétablissement de la polygamie, rupture de toute relation avec le Dalaï Lama et Taïwan, interdiction des syndicats libres, contrôle des correspondances privées. Comme le faisait Bruxelles chaque fois qu’il devrait mettre un kopeck dans un projet dit de développement dans un pays pauvre. La roue tourne.

Il n’y a pas si longtemps, nos maitres à penser nous mettaient en garde contre toute tentative de prendre de l’argent chinois. Experts de la Banque mondiale et du Fmi et autres diplomates ne rataient aucune occasion pour agiter le chiffon rouge du surendettement. Le fait de prendre de prêt à la Chine pourrait alourdir la dette des pays sous développés. Dans la réalité, les prétendus partenaires techniques et financiers traditionnels de l’Afrique craignaient tout simplement de ne pas pouvoir se faire payer ce qu’ils ont mis dans les programmes d’ajustement structurels. Certains nous parlaient même de risque de recolonisation par une trop grande dépendance vis-à-vis de fonds en provenant d’Asie. L’évidence est qu’ils ne voulaient pas être en compétition directe avec les anciens colonisés sur le même marché. C’est plus commode pour leur ergo d’aller chercher les fonds à Pékin et les sous-traiter dans la zone Cfa considérée comme une chasse gardée exclusive.

Qu’en est-il alors des grands principes sur la démocratie et le progrès après le recours désespéré à l’argent de l’orient qu’on disait attardé et rétrograde ? Cette fois-ci personne n’est allé chercher ce qu’en pensent les réprimés de la place Tianmen, les blogueurs traqués, les activistes tibétains ou mongols massacrés. A aucun moment, les supers négociateurs européens à la recherche d’un accord de sauvetage de la Grèce n’ont parlé du rêve du monde libre que l’on disait non négociable. Angela Merkel comme Sarkozy n’étaient habités que par le cauchemar de la banqueroute qui menace toute la zone Euro, de l’Italie à l’Espagne en passant par le Portugal et la France elle-même. Qui est fou ?

L’argent n’a vraiment pas d’idéologie !!!

arimi choubadé http://arimi.freehostia.com

Obama, le fils de l’Afrique, s’accapare les joyaux du continent

Le 14 Octobre, le président Obama a annoncé que les Etats-Unis allaient envoyer des forces spéciales américaines en Ouganda pour prendre part à la guerre civile. Dans les mois à venir, des troupes de combat américaines vont être envoyées au sud-Soudan, au Congo et en Centrafrique. Elles n’engageront le combat qu’en cas de « légitime défense » a dit Obama de manière satirique. Avec la Libye tombée dans l’escarcelle, une invasion américaine du continent africain prend forme.

La décision d’Obama est décrite par la presse comme étant « hautement inhabituelle » et « surprenante » et même « bizarre ». Il n’en n’est rien. Ceci n’est que la logique de la politique américaine depuis 1945. Prenez le Vietnam. La priorité était d’arrêter l’influence de la Chine, un rival impérialiste et « protéger » l’Indonésie, que le président Nixon appela « le plus gros magot en ressources naturelles de la région.. La plus grande des récompenses ». Le Vietnam était simplement sur le chemin et le massacre de plus de trois millions de Vietnamiens, la dévastation et l’empoisonnement de leur pays étaient le prix de la réalisation des objectifs de l’Amérique. Comme toutes les invasions américains suivantes, un sentier de sang qui s’étend de l’Amérique latine à l’Afghanistan en passant par l’Irak, le leitmotiv était toujours la « légitime défense » ou « la cause humanitaire », des mots vidés depuis longtemps de leur sens propre.

En Afrique, dit Obama, « la mission humanitiare » est d’assister le gouvernement de l’Ouganda à se défaire de l’armée de résistance de dieu (LRA) qui a « tuée, violée et kidnappée des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants en Afrique centrale ». Ceci est une description juste de la LRA, évoquant de mulitples atrocités administrées par les Etats-Unis, tel le bain de sang des années 1960 suite à l’assassinat arrangé par la CIA de Patrice Lumumba, le leader congolais indépendant et premier ministre légalement élu pour la première fois au Congo, ainsi que le coup d’état perpétré par la CIA, installant au pouvoir Mobutu Sese Seko, vu comme le plus vénal des tyrans africains.

L’autre justification d’Obama invite également la moquerie. Ceci est du ressort de  la sécurité nationale américaine ». La LRA a fait son sale boulot depuis 24 ans, sans intérêt particulier des Etats-Unis. Aujourd’hui, elle se compose de quelques 400 membres armés et n’a jamais été aussi faible. Quoi qu’il en soit, la « sécurité nationale américaine » veut en général dire l’achat d’un régime corrompu et veule, qui possède quelque chose que Washington veut. Le « président à vie » ougandais Yoweri Museveni a déjà reçu la plus grande part des 45 millions de dollars d’aide militaire des Etats-Unis, incluant les drones favoris d’Obama. Ceci est son pourboire pour combattre une autre guerre par proxy contre l’ennemi islamiste fantôme de l’Amérique, le groupe Shabaab basé en Somalie.La LRA jouera son rôle imparti de diversion par relation publique, en distrayant les journalistes occidentaux avec ses histoires d’horreur habituelles.

Quoi qu’il en soit, la raison principale pour laquelle les Etats-Unis envahissent l’Afrique n’est pas différente de celle qui enflamma la guerre du Vietnam. C’est la Chine. Dans le monde de la paranoïa institutionalisée auto-infligée, qui justifie ce que le général David Petraeus, l’ancien chef d’état major maintenant à la tête de la CIA, suppose être un état de guerre permanent, la Chine est en train de remplacer Al Qaïda comme la « menace » officielle contre l’Amérique. Quand j’ai interviewé Bryan Whitman, un secrétaire d’état adjoint du ministère de la défense, l’an dernier, je lui ai demandé de décrire le danger courant auquel l’Amérique fait face en ce moment. Il répéta visiblement embarassé, « les menaces asymétriques, les menaces asymétriques ». Ces menaces justifient le blanchiment d’argent sale que l’état effectue avec les conglomérats d’armes et le plus gros budget militaire de l’histoire. Avec Oussama Ben Laden hors service, la Chine reprend le flambeau.

L’Afrique est l’histoire à succès de la Chine. Là où les Américains amènent leurs drones et la destabilisation, les Chinois amènent des réseaux routiers, des ponts, des barrages. Ce qu’ils veulent ce sont les ressources, spécifiquement les hydrocarbures.  Avec les plus grosses réserves de pétrole du continent africain, la Libye de Mouammar Kadhafi était une des sources les plus importantes de la Chine. Lorsque la guerre civile éclata et que les « rebelles » furent soutenus par l’OTAN sous couvert d’une histoire fabriquée de toute pièce à propos de Kadhafi planifiant un « génocide » à Benghazi, la Chine évacua ses 30 000 ouvriers de Libye. La résolution du conseil de sécurité de l’ONU qui autorisa une « intervention humanitaire » de l’occident fut expliquée succintement par le conseil transitoire au gouvernement français, ce qui fut publié le mois dernier par le journal Libération et dans lequel le conseil national de transition libyen offrait 35% de la production nationale de pétrole à la France « en échange » (le terme utilisé) d’un soutien « total et permanent » de la France au conseil de transition. Portant la bannière étoilée dans un Tripoli « libéré » le mois dernier, l’ambassadeur américain Gene Cretz laissa échapper: « Nous savons que le pétrole est le joyau de la couronne des ressources naturelles libyennes ! »

La conquête de facto de la Libye par les Etats-Unis et ses partenaires impérialistes annonce la version moderne de la « ruée sur l’Afrique » de la fin du XIXème siècle. Tout comme la « victoire » en Irak, les journalisres ont joué un rôle essentiel et critique en divisant les Libyens entre de bonnes victimes et de mauvaises victimes. Une une récente du journal Guardian illustra une photo d’un combattant « pro-Kadhafi » effrayé aux mains de ses geôliers aux yeux élargis avec la mention « célébrez ». D’après le général Petraeus, il y a maintenant une guerre de la « perception… qui est continuellement conduite à travers les médias ».

Depuis plus de dix ans, les Etats-Unis ont essayé d’établir un commandement militaire sur le continent africain, AFRICOM, mais ont été repoussés par les gouvernements, appréhensifs des tensions régionales que cela impliquerait. La Libye et maintenant l’Ouganda, le sud-Soudan et le Congo leur donnent une autre bonne chance. Comme le révèlent les câbles fuités par Wikileaks du bureau national stratégique pour le contre-terrorisme, les plans américains pour l’Afrique font partie d’un schéma global qui verra 60 000 forces spéciales, incluant des escadrons de la mort, opérant dans 75 pays, de bientôt opérer dans 120 pays. Dick Cheney le dît dans son plan de « stratégie de défense) des années 1990, l’Amérique désire simplement dominer le monde.

Que ceci soit maintenant le cadeau de Barack Obama, le « fils de l’Afrique », est d’une ironie suprême. Où cela l’est-il vraiment ? Comme Frantz Fanon l’a expliqué dans « Black Skin, White Masks », ce qui importe en fait n’est pas tant la couleur de votre peau, mais le pouvoir que vous servez et les millions que vous trahissez.

John Pilger

Mondialisation

L’Octroi du Prix Nobel de la Paix 2011 à Ellen Johnson Sirleaf serait-il pour changer le résultat des élections présidentielles ?

L’OCTROI DU PRIX NOBEL DE LA PAIX 2011 SERVAIT-IL POUR TENTER DE CHANGER LE RESULTAT D’UNE ELECTION PRESIDENTIELLE AU LIBERIA ?

C’était connu que les Occidentaux, (récemment re-baptisés en « Communauté Internationale ») aiment installer au pouvoir en Afrique les hommes et femmes des plus médiocres. Mais qu’ils soient prêts à tout faire pour les maintenir au pouvoir jusqu’à leur octroyer un Prix Nobel, relève d’une originalité des plus macabres que mêmes le cerveau tordu des plus cyniques ne pouvait imaginer comme simple hypothèse. C’est pourtant arrivé. C’est ce que la soit disant « communauté Internationale » va inventer pour améliorer les performances de leur candidate dans les élections présidentielles au Libéria, lui offrant un Prix Nobel de la Paix à 4 jours seulement du scrutin. En Occident, le ridicule ne tue plus.

L’histoire commence en Juin 2009, lorsque la Commission Vérité et Réconciliation (TRC) publie son rapport dans lequel elle met en cause la présidente Libérienne Ellen Johnson-Sirleaf pour crime de guerre et crime contre l’humanité pour son financement destiné aux multiples massacres de la guerre civile qui ont fait 250.000 morts entre 1998 et 2003 et intime son « éloignement de toute responsabilité officielle pendant 30 ans ». En théorie, à la fin de son mandat, pour réconcilier les Libériens entre eux, elle aurait dû prendre sa retraite et se retirer de la politique. Donc, elle n’aurait donc pas dû être candidate aux élections présidentielles du 11 Octobre 2011.  Mais c’était oublier que lorsqu’on a servi certains intérêts situés en Occident, il y a le retour de l’ascenseur au moment des difficultés.

Mme Ellen Johnson Sirleaf est alors la chouchou de Washington et de tout l’Occident. Le long marathon médiatique de propagande pour réhabiliter l’image de la chouchou qui s’est terminée avec le prix Nobel de la Paix va démarrer avec un déjeuner de travail que Obama improvise à New York en Septembre 2009 avec quelques Chef d’etats de l’Afrique Subsaharienne. En réalité c’est une occasion pour que Mme Johnson se présente en experte aux autres Chef d’Etats présents puisque c’est elle qui mène la discussion sur la création d’emplois. Après cette rencontre, Monsieur Obama lui envoie un courrier le 28/10/2009 et rendu publique sur le site de la Maison Blanche dans lequel il affirme : « J’apprécie l’attention que vous avez accordé à l’éducation et la formation basée sur les compétences, en particulier dans les situations post-conflit ».  Quelle genie ! On a envie de se demander pourquoi n’a-t-elle pas appliqué ces recettes à son propre pays le Libéria ? Qu’importe. Elle sera de nouveau reçue par Monsieur Obama le 27 Mai 2010 cette fois-ci à la Maison Blanche où elle est présentée comme l’exemple pour tous les président Africains avec une décoration que les Libériens ont du mal à comprendre encore aujourd’hui ce que cela récompensait.

Jusqu’au Prix Nobel de la Paix vendredi le 7/10/2011 à 4 jours seulement des élections alors qu’elle accuse dans les sondages un retard de 10 à 20 points de ses principaux adversaires, à cause de sa gestion calamiteuse du pays qui a permis en 6 ans à l’ancienne étudiante de la prestigieuse université américaine de Harvard, fonctionnaire de la Banque Mondiale et de Citygroup de battre un record mondial du plus important nombre de chômeurs durant un mandat présidentiel : 80% de la population active. Même le Zimbabwe de Mugabe sous embargo de l’UE n’a pas atteint les performances de Madame Johnson, qui ajoute à son piteux palmarès le taux de violence sexuelle sur les femmes, le plus élevé d’Afrique, dépassant de loin la République Démocratique du Congo qui est pourtant la seule qui intéresse la Secrétaire d’Etat Américain Hillary Clinton lorsqu’elle dénonce les viols en Afrique. Et c’est pour la battre qu’a été formé le ticket entre Tubman (fils de l’ex-président Tubman) arrivé 4ème en 2005 et l’ancien footballeur Georges Weah, arrivé second lors élections de 2005 et très populaire chez les jeunes plus touchés par le chômage à 94%, Madame Ellen Johnson Sirleaf n’avait donc aucune chance de l’emporter. Qu’importe, l’Occident adore les dirigeants africains lorsqu’ils sont serviles. Et c’est pour lui donner ce coup de main inespéré qu’on va lui décerner un Prix Nobel des plus contestables 4 jours seulement avec les élections de ce jour.

Le Libéria est la preuve même de l’échec de la politique américaine en Afrique. Si les USA pouvaient aider un pays africain à se développer, ce pays serait le Libéria, car c’est leur création (en 1816 pour accueillir les anciens esclaves libérés), c’est leur seule colonie en Afrique. C’est leur seul bébé, leur seul bijou sur le continent africain. C’est la vitrine même des USA en Afrique. Le Libéria dont les descendants d’anciens esclaves revenus des Etats-Unis d’Amérique ne représentent que 5% de la population, sont les seuls depuis l’indépendance en 1847 qui détiennent le pouvoir politique. C’est une sorte d’apartheid entre Noirs (divisés entre Américains et Africains), une division bien entretenue par Washington qui a toujours fait et défait tous les gouvernements de cette minorité américaine dans un pays en Afrique.

Comme tous les présidents qui l’ont précédée, Ellen Johnson Sirleaf provient de la minorité dite de « civilisés », parce qu’originaire des USA, elle a étudié aux USA, elle y a travaillé. Aujourd’hui, la présidente du Libéria tant adulée est celle-là même qui reconnait avoir financé et porté au pouvoir en 1997 Charles Taylor dont elle a été la collaboratrice intime. A Oslo étaient-ils au courant de ce rapport ? ou bien comme en Côte d’Ivoire, les décisions des instances mises sur pied pour gouverner et gérer les conflits ne comptent pas ? N’empêche la mère patrie américaine a su lui redonner sa sainteté et, alors que Taylor doit répondre de onze chefs d’inculpation de crimes de guerre et crimes contre l’humanité et est aujourd’hui sous les verrous à la Haye, aux Pays-Bas, l’autre,  Johnson bien soutenue par Washington peut tranquillement concourir pour un deuxième mandat  à la présidence de la république, et même devenir un prix Nobel de la Paix démontrant par là l’exemple emblématique de la contradiction et de l’incohérence de la politique occidentale en Afrique. Ce qui me fait dire qu’en Afrique il n’existe pas de dictateur. Il y a les Saints, parce qu’amis de l’Occident; peu importe leur bilan, peu importe leur popularité, peu importe leur rejet par la population, et les mauvais qui tentent de ne pas se mettre au pas; ceux-là sont priés de jouer le jouer le jeu de la démocratie en cédant leur place.

Ce n’est pas la première fois qu’un Prix Nobel est purement et simplement utilisé comme instrument de politique étrangère de l’Occident. Prenons l’exemple du dernier avant celui examiné plus haut, le Prix Nobel 2010, le Chinois Liu Xiaobo.

EN CHINE, UN PRIX NOBEL POUR TENTER DE DESTABILISER LE PAYS

Pourquoi le dissident Chinois Liu XiaoBo a-t-il gagné le prix Nobel de la Paix 2010 ?  En quoi s’est-il particulièrement distingué des aux autres très nombreux dissidents Chinois ? Pour sa fâcheuse tendance à insulter son pays et célébrer l’asservissement de la Chine à l’Occident. Voici ce qu’il déclare :

En 1988, alors qu’il travaille comme critique littéraire à la Columbia University à New York, il déclare dans une interview : « s’il a fallu 100 ans de colonisation à Hong Kong pour être ce qu’elle est, alors il faut 300 ans de colonisation à la Chine pour devenir comme Hong Kong mais je ne suis pas sûr que 300 ans suffiraient » pour développer le pays. Comme si cela ne suffisait pas, il ajoute : « la modernisation est synonyme d’occidentalisation totale ». Et encore, notre cher génie de conclure :  « choisir de vivre signifie choisir le mode de vie occidental. La différence entre le mode de gouvernement occidental et le mode de gouvernement chinois, c’est la même que celle entre l’humain et le non humain, il n’y a pas de compromis. L’occidentalisation est le choix non pas de la nation mais de la race humaine ». En d’autres termes, selon Liu, les pays qui ne choisissent pas le mode de gouvernement occidental sont des races animales. Ce que Liu ignore alors, c’est qu’il n’existe pas de mode de gouvernement occidental, chaque pays ayant un système différent de son voisin. Pire, personne n’avait jamais expliqué à Liu les contre-performances des Chicago Boys au Chili dans les années 1970. Encore moins les guerres civiles répétitives que ce modèle avait instaurées en normalité au Libéria depuis sa création en 1847 à cause d’un pouvoir entre les mains de 20.000 Noirs Américains avec des noms britanniques et la population locale avec des noms africains.

En 2004, il apporte son soutient à l’agression américaine contre l’Irak avec ces mots : « la guerre contre Saddam Hussein est juste, la décision du président Bush est la bonne (…) un Iraq libre, démocratique et paisible va naître »

En mars 2008, il soutient la position du Dalai-Lama sur le Tibet, c’est-à-dire que la Chine devrait faire ce que lui demande l’Occident : se désengager du Tibet. Parce que pour Liu, le monde devrait être sous la conduite des Etats-Unis d’Amérique et la Chine son élève. Il trouve pour cela justifiable toutes les guerres que les Américains peuvent déclencher sur la planète, même contre la Chine pour asseoir sa domination. Il affirme :  » Toutes les guerres importantes menées par le gouvernement américain sont défendables sur le plan éthique »

Voilà en clair pourquoi cet illustre Chinois a été sélectionné parmi ses 1,3 milliards de concitoyens Chinois comme le tout premier prix Nobel de la Paix de l’Empire du Milieu.

La malchance c’est que le pays qui distribue ces bons et mauvais points a aussi besoin de la Chine pour vivre. Quelque part, à Oslo, ils ont dû imaginer qu’ils avaient à faire à un pays africain où les dirigeants finissent toujours par se mettre à genou devant l’Occident et leur donner raison parce qu’ils sont des pays autoproclamés riches, autoproclamés développés, autoproclamés démocratiques et autoproclamés généreux. Erreur ! Ils avaient à faire à la Chine qui a tout simplement coupé toute relation au haut niveau. Le jour de la remise de ce prix en décembre 2010, par exemple, la Chine importait 1.000 tonnes par mois de saumon norvégien. Deux mois plus tard en février 2011, on est passé à 75 tonnes. Comme par hasard, les contrôles vétérinaires de la douane chinoise à l’entrée du poisson norvégien en Chine ont subitement découvert que ce poisson n’était pas adapté à la consommation des Chinois. Et depuis un an, la Norvège s’est retrouvée toute seule à gérer son conflit avec le colosse chinois. La solidarité de tout l’Occident qui avait suivi la proclamation du Prix Nobel s’est faite plus discrète, personne ne voulant risquer de voir retomber sur lui la foudre chinoise. Pire, des pays comme le Royaume Uni ont plutôt cherché à tirer profit du faux-pas norvégien pour exporter vers la Chine plus de saumon écossais. La même Norvège pour contrer l’offensive britannique, a tenté de faire transiter son poisson vers d’autres pays, sans succès. Lorsque ce pays scandinave abandonné à son triste sort par toute l’Europe a écourté sa participation aux bombardements de l’Otan contre la Libye, elle a clairement expliqué qu’elle était à court d’argent par des manque à gagner de ses échanges avec la Chine qui paradoxalement a vu ses exportations vers la Norvège augmenter de 43% pendant la même période, les petits Norvégiens ne voulant pas renoncer au dernier smartphone ou à la dernière tablette, bien évidemment made-in-China.

QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

La démocratie est un leurre que certains pays utilisent pour s’octroyer un instrument de pouvoir sur les autres en mettant le costume de donneurs de leçons. Mais dans les faits, aucun pays n’est démocratique. Rousseau disait : « les Anglais croient qu’ils sont libres parce qu’ils élisent des représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu’un jour tous les cinq ans : le jour de l’élection ». La vérité c’est que le résultat qui sort des urnes est d’abord fonction du système électoral adopté par le petit groupe des politiciens aux affaires du moment, système méticuleusement élaboré avec le seul objectif non pas de faire parler le peuple, mais de se pérenniser au pouvoir. En voici quelques exemples :

– Aux USA Le parti Républicain créée le 28 février 1854 a gagné les premières élections de 1856 et avec un système électoral qui lui est favorable, il a remporté 23 des 39 élections présidentielles aux Etats-Unis d’Amérique, dont 7 sur 11 les derniers 40 ans, alors que sur le papier, les Démocrates sont plus nombreux que les Républicains. Selon le recensement de 2004, 72 millions d’Américains se sont enregistrés comme Démocrates et 55 millions comme Républicains et 42 millions comme ni à droite, ni à gauche, appelés « Indépendants ». Voilà la preuve même qu’un système électoral peut donner des résultats différents de la volonté populaire. Cherchez l’erreur. Il est dans le système électoral que les politiciens peuvent tripoter pour faire dire au peuple ce qu’ils veulent. Pour l’élection présidentielle de 2000, par exemple, le candidat démocrate Al Gore avait en effet obtenu 550 000 voix de plus que son adversaire républicain George Bush, mais l’histoire retiendra que c’est ce dernier qui a été choisi par le peuple américain.

– En France, sous la 5ème République, depuis la prise du pouvoir du Général De Gaulle le 8 Janvier 1959 comme Président de la République à nos jours, hors mis la parenthèse de François Mitterrand, tous les 5 présidents français ont été de droite. De même pour le Senat qui est à droite depuis sa création en 1958. En septembre 2011, pour la première fois de son histoire, il y a une majorité de gauche. Le plus grave ici est que 53% de ses membres proviennent des communes de moins de 1.500 habitants qui ne sont que 33% de la population française. Encore une fois, la loi électorale en vigueur fait que seulement 33% s’approprie la décision de choix du peuple français.

– En Italie, le système électoral proportionnel à un tour élaboré à la sortie de la deuxième guerre mondiale privera du pouvoir pendant 46 ans les résistants contre le fascisme, le parti Communiste parce que pendant la guerre froide, pour Washington le plus puissant parti communiste de l’Occident avec 40% de l’électorat ne devait pas accéder au pouvoir. Encore une fois, le peuple n’a jamais eu son mot à dire. Même lorsqu’il a voté en masse, son vote a été orienté vers le résultat déjà voulu.

En conclusion, si la « communauté Internationale » croyait dans la démocratie qu’elle professe et cherche à exporter, elle serait la première à l’appliquer à la majorité de la population autochtone dite africaine du Libéria. Mais c’est juste une manœuvre de diversion, une propagande pour asseoir la domination économique sur les autres peuples du monde. Il s’agit de mettre les administrations publiques de la planète au service d’une poignée de multinationales très actives à financer les élections américaines et se garantir la mise au pas de toute l’administration américaine pour assurer le profit de leurs entreprises sur la planète entière. Et dans tout cela, nulle part le peuple n’a son mot à dire. C’est raté, parce que la Chine qui avance sachant que les règles de ce jeu sont truquées d’avance, a décidé d’inventer son propre jeu, sa propre danse que l’occident a un mal fou à suivre. Il serait tant qu’il change vite de logiciel pour l’adapter au nouveau monde avec les nouvelles règles de jeu dictées par la Chine.  Le plus difficile à admettre pour Washington dans la question libérienne c’est que le seul élément positif des 6 ans de Madame Johnson à la tête du Libéria est d’avoir réussi l’exploit d’un afflux de capitaux étrangers. Malheureusement ces investissements évalués à environ 20 milliards de dollars US sont pour 75% chinois et le restant 25% partagé entre l’Inde et le Brésil. Peut-on prétendre commander l’Afrique et le monde sans en avoir les moyens ?

Genève le 11/10/11

Jean-Paul Pougala  

pougala@gmail.com

Le double « coup » économique et diplomatique de l’aide des « Brics » à l’Europe

Les pays du BRICS, anciens pauvres, au secours de l’économie européenne ?

A l’initiative du Brésil, les « Brics » vont se réunir ce jeudi à Washington, en marge de la réunion du Fonds monétaire international (FMI), afin de discuter des possibilités qui s’offrent à eux pour venir en aide à l’Europe.

A l’initiative du Brésil, les cinq « Brics » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) vont se réunir ce jeudi à Washington, en marge de la réunion du Fonds monétaire international (FMI). Ils discuteront des possibilités qui s’offrent à eux pour venir en aide à l’Europe, et le Brésil tentera de convaincre ses partenaires émergents qu’il s’agit d’une opération « gagnant-gagnant ». Pour les émergents, le bénéfice de « sauver l’Europe » apparaît doublement intéressant.

D’un côté, ils minimisent les risques de défaut de paiement des pays périphériques (même si ce sera peut-être trop tard pour la Grèce), ce qui éviterait un séisme mondial qui les toucherait forcément.

Diplomatiquement, le « coup » serait éclatant : une confirmation du fait que les Brics sont devenus en une décennie des acteurs majeurs de l’économie mondiale. Par un cruel retournement de l’histoire, ce sont les pays qui hier bénéficiaient de l’aide internationale qui doivent voler au secours des pays « riches ». La presse brésilienne, mais aussi mondiale, ne manque pas de souligner l’ironie de la situation. Il y a à peine neuf ans, en 2002, le Brésil recevait 30 milliards de dollars d’aide d’urgence de la part du FMI…

Contribuer davantage au FMI

Les discussions de jeudi porteront donc sur deux axes : un possible investissement dans les obligations souveraines les plus en danger de la zone euro (Espagne, Italie, Portugal, Irlande), et une augmentation de la contribution des Brics au FMI. Le Brésil est d’ailleurs déjà actif sur le marché européen de la dette souveraine : il a acheté des obligations via le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Néanmoins, les deux propositions suscitent de la méfiance de la part des quatre autre pays, moins enclins à voler au secours de l’Europe. Le rachat d’obligations européennes peut être risqué en cas de défaut de paiement. Quant à l’augmentation de la quote-part de ces pays au FMI, la Chine et l’Inde semblent peu enclins à contribuer davantage à une institution dans laquelle ils s’estiment sous-représentés…

Les obstacles sont donc nombreux sur la route d’une aide des BRICS à l’Europe. Cette proposition du Brésil fait ressortir leur plus grande faiblesse : leur incapacité chronique à conjuguer leurs intérêts. Trop éloignés géographiquement, trop différents, les « Brics » ne partagent que l’énormité de leur croissance et leur appartenance à un même groupe de pays (le terme « Bric » a été inventé par Goldman Sachs en 2001). Ils avaient montré les limites de leur coopération diplomatique au sujet de la succession de Dominique Strauss-Kahn au FMI.

Sylvain Rolland

Lu sur La Tribune

BENIN : Après son K.O. frauduleux, Yayi le chinois se la coule douce en Chine dans les salons de massage

Le globe trotteur comme il aime se faire appeler, Boni Yayi après avoir fait le tour de la planète terre au lendemain de sa prise de pouvoir en 2006 pour, dit-il chercher des investisseurs étrangers et mobiliser des ressources pour sortir le Bénin de son état de pays sous-développé n’est pas au bout de son périple. En effet, depuis qu’il a repris les rennes du pouvoir à la faveur de son plébiscite de mars dernier, Yayi a renoué avec son sport favori. Qui a dit que le pouvoir n’est pas doux ? La semaine dernière, le Dr Boni Yayi s’était envolé pour la Chine dans le cadre de la coopération bilatérale. Bla bla bla et tout le reste. Mais en fait de coopération bilatérale et de visite de travail, le Prégo n’a pas perdu son temps hein.

Au moment où les cadres du ministère des affaires étrangères et autres chargés de mission s’échinaient à déchiffrer l’alphabet chinois qui ma foi n’est pas un des plus faciles à déchiffrer, Yayi se la coulait douce dans les centres chinois de massage et d’acupuncture. Du massage chinois, à la digitotherapie en passant par le moxa pour finir avec le yin et le yang, Yayi a soigné ses lombalgies et autres torticolis qu’il a eus à force d’acquiescer de la tête chaque fois que quelqu’un parle en se donnant du plaisir. Ce séjour qui aura duré au total huit jours, aura permis à Yayi de goûter aux délices asiatiques en matière de médecine traditionnelle et de remise en forme complet appelé sous d’autres cieux check up. Seulement, il n’est pas exclu que Yayi, tel qu’on le connaît, ait passé autant de temps dans l’empire du milieu pour s’imprégner d’avantage des notions de commandement. Car, il n’est plus un secret pour personne que la Chine est passée maître dans l’art de redresser un peuple grâce au bâton et à la carotte. S’il est vrai que le séjour du tronc d’arbre dans l’eau ne le change pas en crocodile, espérons que ce séjour de Yayi en Chine ne va point le changer en Chinois.

Par Romuald Tchoukpa

LBL

Refondation par Boni Yayi du droit de grève – Assassinat des libertés syndicales, attentat contre la démocratie

PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)  

01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél. : 21 35 02 95/97 68 88 73 – Site :www.la-flamme.org

Un projet de loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin est en examen à l’Assemblée Nationale. Ce projet se retrouve dans des journaux de la place et les salariés et l’opinion publique peuvent se faire une idée (FRATERNITE n° 2925 du 15 septembre 2011). A la lecture du projet, on se rend compte que le texte dans le fond comme dans la forme est une compilation de monstruosités fascistes, chaque article étant un coup de poignard contre les libertés syndicales, une balle dans le dos de la démocratie au Bénin. C’est plutôt une loi antigrève.

1. De vastes et nombreux secteurs sont exclus du droit de grève. Ainsi, dans le projet de la nouvelle loi, dès l’article 2, les douaniers et forestiers sont interdits de grève; l’article donne les mains libres contre d’autres «agents à qui la loi interdit expressément l’exercice du droit de grève en raison de la spécificité de leurs missions»! Comment une loi sur l’exercice de droit de grève, peut-il parler des agents (sans les nommer) à qui la loi (non spécifiée) interdit ce droit? Ensuite, «le droit de grève est limité dans les services dits essentiels» (Art 15), «ceux relevant de la santé, de la sécurité, de l’énergie, de l’eau, des transports aériens, des télécommunications.». Dans les secteurs dits stratégiques définis dans le texte comme étant «ceux dont l’activité est indispensable à l’intérêt général et au développement économique de la nation notamment les services financiers», où la «cessation même partielle de travail, porterait de graves préjudices à l’économie nationale» (selon le pouvoir) (Art 19), les agents sont réquisitionnés d’office en cas de grève, donc la grève leur est interdite !

2. Les motifs de grève ont été restreints. Les intérêts moraux, démocratiques des salariés sont exclus des motifs de grève. Les autorités peuvent alors bafouer les droits humains des travailleurs et des citoyens. L’article 3 dispose en effet que «les grèves qui n’ont pas un caractère professionnel sont illicites et interdites notamment les grèves politiques». Les grèves contre les enlèvements et assassinats crapuleux par les autorités, contre les détournements sordides seraient illicites puisque n’ayant pas de caractère professionnel. Et de l’exercice du droit de grève, l’on s’attaque à la liberté d’association! «Il est interdit aux organisations syndicales de se constituer en alliance ou en coalition quelconque avec les partis ou mouvements politiques». Mais évidemment, YAYI ne s’interdira pas de s’enivrer des louanges et soutiens des syndicats de «patriotes» ou de «modérés» stipendiés.

3. La procédure entrave l’exercice du droit de grève. L’article 4 exige «des négociations collectives obligatoires et préalables à toute action syndicale conflictuelle». Ainsi, si un salarié est fusillé sur ordre d’un préfet, il faut aller discuter d’abord avant de protester! Et discuter pendant combien de temps? Pendant vingt (20) jours ouvrables, soit quatre semaines au moins! En effet, l’article 8 dispose: «La durée de préavis de grève est de 20 jours ouvrables avant le déclenchement de la grève». Et pour décider de la grève, il faut montrer «que la volonté de la déclencher provient de la majorité des travailleurs (souligné par nous) de l’entreprise ou de l’administration concernée ou plan local, sectoriel ou départemental et national» (Article 8). Ainsi, si les agents de la santé, de l’éducation nationale ou de Bénin Telecom veulent déclencher une action conflictuelle, il faut que la majorité des infirmiers, des enseignants éparpillés sur l’ensemble du territoire national, etc. se soit prononcée pour cette grève! Le droit de représentation par un syndicat et des responsables est alors nié et aboli par le Roi YAYI !! Même si une instance du syndicat était habilitée à décider, «la décision majoritaire fera l’objet d’un procès-verbal signé de tous les participants… Le procès-verbal doit être joint au préavis de grève» (Art 8). L’autonomie des syndicats, le secret de leurs délibérations sont ainsi niés et piétinés. Et dernier coup de marteau contre le droit de grève, «le préavis émane de l’organisation ou des organisations de travailleurs régulièrement constituées et qui ont rempli les formalités de leur déclaration officielle» (Article 9).

Et «l’agent gréviste est tenu de justifier préalablement son appartenance syndicale» (Article 25). Le droit de grève, le droit de la cessation concertée de travail, n’appartient plus alors au travailleur. Ainsi, est vidé et violé l’article 31 de la Constitution (pourtant repris en article premier de la loi) qui dit que «tout travailleur peut défendre, dans les conditions prévues par la loi, ses droits et ses intérêts, soit individuellement (souligné par nous) soit collectivement ou par l’action syndicale». Partout ailleurs dans le monde, on n’est nullement obligé d’être syndiqué d’abord avant de faire grève, mais ici, le roi Boni YAYI veut instituer sa propre loi. Et lorsque pourtant la grève est déclenchée, le recours «à l’arbitrage d’un médiateur est obligatoire» et «ce recours est suspensif du déclenchement de la grève dans les services essentiels» (souligné par nous.) (Article 14).

4. Passons sur les autres monstruosités qui disposent que «lorsque les réquisitions sont notifiées au siège d’une organisation syndicale, celle-ci est tenue de les afficher et de joindre ses militants concernés pour tous voies et moyens de communication appropriés…!». Boni ordonne que le syndicat lui-même sabote son propre mot d’ordre de grève. C’est plus que de l’humiliation, c’est de la torture. Et seul un tortionnaire peut inventer de tels artifices.

5. Au total, interdiction directe de la grève dans des secteurs spéciaux (douanes, eaux et forêts), réquisition d’office de grévistes dans les secteurs dits stratégiques, droit limité dans les secteurs dits essentiels, négation du droit de grève au travailleur, négation de la représentation des syndicats, négation même du syndicat, remise en cause de tout droit acquis, interdiction de grève pour des motifs démocratiques (autres que professionnels), tel est le tableau de ce projet de loi sinistre. Il est évident qu’un Parlement qui votera une telle loi restera dans l’histoire comme une assemblée de félons et de nazis.

6. Cette loi constitue une attaque contre la démocratie et contre le développement du pays. Après avoir usurpé le suffrage populaire pour se donner un second mandat à la tête du pays, après s’être donné à l’Assemblée Nationale une majorité qu’il étoffe à coup d’achats de députés, Boni YAYI s’attaque frontalement aux droits acquis démocratiques des travailleurs salariés et à la démocratie. L’objectif de cet acharnement à concentrer tous les pouvoirs en ses mains, (concentration de la nomination des inspecteurs des ministères, des comptables publics, de l’Autorité de lutte contre la corruption en plus de la magistrature, contrôle de la presse), cet acharnement à vouloir museler les travailleurs salariés et leurs organisations syndicales, à interdire la grève au Bénin, l’objectif pour Boni YAYI c’est d’avoir les mains libres pour gérer selon son seul bon vouloir dictatorial le bien public, pour que personne ne se lève contre les scandales tels CEN-SAD, ICC-services, machines agricoles, PVI, NPE, enlèvement de DANGNIVO, etc.

En conclusion, le Parti Communiste du Bénin (PCB) dénonce cette offensive criminelle du pouvoir de Boni YAYI contre les libertés syndicales et la démocratie au Bénin et exige le retrait de ce projet de loi anti-grève. Le Parti Communiste du Bénin appelle les travailleurs salariés, les organisations des droits de l’Homme, tout le peuple à se lever pour dénoncer et à s’opposer à cette offensive criminelle contre la démocratie au Bénin.

A BAS L’AUTOCRATIE !

VIVE LA DEMOCRATIE !

Cotonou, le 19 septembre 2011

Le Parti Communiste du Bénin

Retour sur une photo de groupe : La « Conférence de soutien à la Libye nouvelle », Palais de l’Elysée, 1er septembre 2011

Retour sur une photo de groupe : La « Conférence de soutien à la Libye nouvelle », Palais de l’Elysée, 1er septembre 2011

photo haute définition (source: MAEE)

Les photos des grandes réunions familiales permettent d’apprécier la mise en scène, de relever les présences, de s’étonner des absences, de commenter les vêtements, les attitudes… La photographie officielle prise au Palais de l’Elysée le 1er septembre dernier, à l’occasion de la « Conférence de soutien à la Libye nouvelle », mérite d’être regardée avec attention. On ne résiste pas à l’envie d’essayer de mettre un nom sur chacun des 62 visages. Et, dans sa composition, le cliché sollicite le commentaire…

Certains sont logiquement là, au premier rang du groupe : outre la puissance invitante (le président Sarkozy, au centre ; Alain Juppé est discrètement en bout de rangée, à côté de son homologue américaine), et les invités d’honneur (les représentants du CNT libyen, à la droite du président), les trois autres acteurs majeurs de l’opération internationale contre le régime de Kadhafi (le premier ministre Cameron, l’émir du Qatar Hamad ben Khalifa al Thani, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton). Et les institutions ou organisations internationales et régionales qui ont pris position pour l’intervention en mars, lors du vote de la résolution 1973 (l’ONU, l’OTAN). Les institutions arabo-islamiques sont bien représentées, signifiant ainsi que le régime libyen ne disposait plus guère de soutiens dans leur enceinte (la Ligue arabe, le Conseil de coopération du Golfe, l’Organisation de la conférence islamique).

D’autres aussi sont là. Nécessairement, mais peut-être moins à l’aise politiquement : la chancelière allemande, Angela Merkel, dont l’abstention à l’ONU et pendant le conflit, l’a mise, a posteriori, en position difficile auprès de ses alliés de l’OTAN, et  plus encore en Allemagne même. Le président du conseil Berlusconi, dont l’air crispé rappelle peut-être que l’Italie pourrait perdre beaucoup dans la Libye post-Kadhafi, qu’elle avait pensé s’attacher lors du surréaliste voyage du colonel dans la Péninsule en 2009. L’Italie se démène pourtant pour démontrer qu’elle a fourni une contribution importante à l’expédition libyenne -jusqu’à 5 des 6 bases utilisées par les avions de la coalition. L’Union africaine, et quelques chefs d’Etats africains sont là, qui entretenaient il y a encore peu des relations cordiales, et pour certains intéressées, avec « le bouillant colonel », auto-proclamé « roi des rois de l’Afrique »  en 2009, année où, justement, il a présidé l’Union africaine…

Mais, à l’Elysée, l’Union africaine n’a toujours pas reconnu le CNT, et l’on sait que le colonel, sa famille élargie, ses séides, ses mercenaires, ses armes (parfois récemment livrées, tels les postes de tir Milan français qui pourraient s’égarer dans le Sahel…) et ses stocks de lingots d’or (pas tous convertis en devises…) pourraient chercher (et trouver) refuge dans quelque Etat africain. Mais, à l’Elysée, pas d’Afrique du Sud, son président Jacob Zuma, qui a la mémoire de l’histoire, défendant encore « le militant anti-colonialiste et anti-apartheid » Kadhafi.

L’ordre alphabétique veut qu’il soit le premier sur la liste officielle fournie par l’Elysée (voir la liste en annexe): le roi du Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, est « en civil », à gauche en bout de première rangée. Quelques esprits critiques, dans le Golfe et surtout à Londres, place forte de son opposition, se sont étonnés de sa participation à la conférence, compte tenu de la répression qui a écrasé le mouvement démocratique les 14-15 mars à Manama… L’Arabie saoudite, pourtant grande détestatrice du colonel est, en revanche, absente, au contraire de la Jordanie (le roi Abdallah), du Koweït et des Emirats Arabes Unis : la majorité des monarchies conservatrices s’est donc déplacée, à des niveaux de représentation variables. Le roi du Maroc a envoyé son premier ministre Abbas el Fassi.

Point d’Iranien, bien sûr, même si la République islamique a soutenu « la révolution islamique libyenne », tout en dénonçant « l‘agression impérialiste de l’OTAN » : en réalité, c’est la disparition en Libye en 1978 de l’imam chiite libanais Moussa Sadr que Téhéran a voulu faire payer à Kadhafi. Même si elle commence à conseiller à son allié damascène Bachar el-Assad de discuter réformes avec son peuple, Téhéran, qui n’est pas à une contradiction près dans cette affaire depuis le début de l’année, continue son grand écart permanent, consistant en un soutien à géométrie très variable aux révoltes arabes, selon qu’elles servent (ou pas) ses intérêts diplomatiques.

On cherche les chefs d’Etat ou de gouvernement de certains Etats importants. Leur absence fait évidemment sens. Compte tenu de l’état des relations franco-turques depuis 2007, Ankara n’est ainsi représentée que par son infatigable ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu, au dernier rang: il a, sans relâche, labouré le monde arabe ces derniers mois, pour étayer une « nouvelle diplomatie turque » ébranlée  au Moyen-Orient depuis le début de l’année; depuis le 3 juillet, il s’est démené à Benghazi auprès du CNT, réinstallant dans le futur jeu libyen une Turquie  à la manœuvre, ayant de gros intérêts économiques dans ses anciens territoires de Cyrénaïque et de Tripolitaine.

Faute de visages connus pour certains pays, il faut recourir à la liste officielle des participants. Deux Etats, qui avaient voté la résolution 1973 en traînant les pieds, mais ne voteront rien contre la Syrie du président Assad, ont été remarquablement discrets à l’Elysée: la Russie est représentée par un sénateur inconnu, désigné ad hoc ; et la Chine par un vice-ministre des Affaires étrangères, tout aussi inconnu. Quelques Etats critiques de l’intervention contre Kadhafi sont néanmoins représentés par leur ministre (ou secrétaire d’Etat) des Affaires étrangères -l’Algérie, l’Inde. Voire par de hauts fonctionnaires : le Brésil  n’est ainsi représenté que par…son ambassadeur en Egypte : on est très loin de « l’axe franco-brésilien » des années 2008-2009, ce qui augure sans doute mal de la conclusion trop tôt annoncée du marché des Rafale. Les BRIC attestent en tous cas, par leur faible niveau de représentation, voire carrément par leur absence, de leur réticence libyenne, exacerbée également ces dernières semaines sur le dossier syrien.

Dans sa dimension d’action extérieure, l’Union européenne est, quand à elle, bien représentée : aux côtés du président semestriel, le premier ministre polonais Donald Tusk, on trouve Herman Van Rompuy, José Manuel Barroso,  et Catherine Ashton. Mme Ashton, dont on rappellera qu’elle est, en principe, « Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité ». Sur l’un des deux clichés officiels, (ci-dessus) elle est au deuxième rang, invisible, cachée par le président sénégalais. Hasard de la position du photographe certes, mais qui peut prêter à interprétation politique… Quant à  l’Union pour la Méditerranée, grand projet présidentiel de 2007-2008 (à reconstruire désormais, ses piliers Ben Ali et Moubarak n’étant plus là, et les priorités ayant évidemment quelque peu évolué sur la rive sud),  elle est représentée par son secrétaire général, le Marocain Youssef Amrani.

L’historien se gardera de faire, dès à présent, un bilan politique et diplomatique de l’évènement, dont on dit, sans doute en partie à juste titre, qu’il aurait consacré la réussite de « la guerre libyenne de Sarkozy », après les surréalistes errements tunisiens que l’on sait. Mais ce cliché sous les ors de la République est  déjà riche d’enseignements par ceux (et celles, nettement moins nombreuses) qui sont là, et par leur qualité. Egalement par ceux (et celles) qui ne sont pas là. Ils (et elles) tracent ainsi les contours, et les limites, d’une séquence  de politique étrangère française et internationale, après huit mois de « révolutions arabes ».

Jean-Paul Burdy

Jean-Paul Burdy est Maître de conférences d’histoire à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble

Les sources :

* Galerie photographique des participants à leur arrivée à l’Elysée par les photographes de la présidence de la République :

http://www.flickr.com/photos/francediplomatie/6103796624/in/set-72157627570400252#/photos/francediplomatie/6103796624/

* La liste des participants à la conférence sur le site du ministère des Affaires étrangères : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr

« Un total de 13 chefs d’Etat, 18 chefs de gouvernement et 18 ministres ou hauts fonctionnaires représentant  49 pays, ainsi que des responsables de 8 organisations internationales, participent ce jeudi à Paris à la conférence internationale sur la Libye.« 

Chefs d’Etat

– Bahreïn: Hamad ben Issa Al Khalifa

– Bosnie-Herzégovine: Zeljko Komsic

– France: Nicolas Sarkozy

– Gabon: Ali Bongo Ondimba 

– Jordanie: Abdallah II

– Mali: Amadou Toumani Touré

– Mauritanie: Mohamed Ould Abdelaziz

– Niger: Mahamadou Issoufou

– Qatar: Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani

– Roumanie: Traian Basescu

– Sénégal: Abdoulaye Wade – Suisse: Micheline Calmy-Rey

– Tchad: Idriss Deby Itno

Chefs de gouvernement

– Allemagne: Angela Merkel

– Belgique: Yves Leterme

– Bulgarie: Boïko Borissov

– Canada: Stephen Harper

– Danemark: Lars Lokke Rasmussen

– Espagne: Jose Luis Rodriguez Zapatero

– Grèce: Georges Papandreou

– Italie: Silvio Berlusconi

– Liban: Najib Mikati

– Malte: Lawrence Gonzi

– Maroc: Abbas El Fassi

– Norvège: Jens Stoltenberg

– Pays-Bas: Mark Rutte

– Pologne: Donald Tusk

– Portugal: Pedro Passos Coelho

– Royaume-Uni: David Cameron

– Suède: Fredrik Reinfeldt

– Tunisie: Beji Caid Essesbi

Ministres, représentants

– Algérie: Mourad Medelci (ministre des Affaires étrangères)

– Australie: Craig Emerson (ministre du Commerce, des Affaires étrangères par intérim)

– Brésil: Cesario Melantonio Neto (ambassadeur en Egypte)

– Chine: Zhai Jun (vice-ministre des Affaires étrangères)

– Chypre: Erato Kouzako-Marcoullis (ministre des Affaires étrangères)

– Colombie: Nestor Osorio (ambassadeur auprès de l’ONU)

– Corée du Sud: Kim Sung-hwan (ministre des Affaires étrangères)

– Egypte: Mohamed Kamal Amr (ministre des Affaires étrangères)

– Emirats arabes unis: Cheikh Abdallah Bin Zayed Al Nahyan (ministre des Affaires étrangères)

– Etats-Unis: Hillary Clinton (secrétaire d’Etat)

– Ethiopie: Berhane Gebre-Christos (secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères)

– Inde: M. E. Ahamed (secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères)

– Irak: Farid Yassin (ambassadeur en France)

– Japon: Shigeo Matsutomi (directeur général Moyen-Orient et Afrique au ministère des Affaires étrangères)

– Koweït: Cheikh Mohamed Sabah Al Salem Al Sabah (vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères)

– Russie: Mikhaïl Marguelov (sénateur, représentant de la Russie à la conférence sur la Libye)

– Soudan: Mohamed Amin Abdallah Elkrib (ambassadeur en Libye)

– Turquie: Ahmet Davutoglu (ministre des Affaires étrangères)

Organisations internationales

 – Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe: Abdullatif Bin Rashid Al Zayani (secrétaire général)

– Ligue arabe: Nabil El Araby (secrétaire général)

– Organisation de la coopération islamique: Habib Kaabachi (directeur politique)

– Nations unies: Ban Ki-moon (secrétaire général)

– Otan: Anders Fogh Rasmussen (secrétaire général)

– Union africaine: Jean Ping (président de la commission)

– Union européenne: Herman Van Rompuy (président du Conseil européen), José Manuel Barroso (président de la commission), Catherine Ashton (haut représentant pour les affaires étrangères)

– Union pour la Méditerranée: Youssef Amrani (secrétaire général)