Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: Mai 3, 2011

BENIN : Déjà l’après-yayisme ???

Survivre à l’ère du Changement. Il fallait bien y penser un jour. Le temps d’une législative et retour sur terre pour la plupart des courtisans. Que c’est compliqué, même face à un électorat sous traumatisme du viol du 13 mars 2011, de se tirer d’affaire juste en faisant les louanges de Yayi. Grande désillusion pour tous ceux qui pensaient pouvoir faire carrière en apparaissant, en médaillon, sur des affiches, à l’ombre de l’image « protectrice » du docteur-président.

La bulle du K.O. s’est littéralement dégonflée. Et ce n’est pas faute d’avoir surfé sur la présidentialisation à outrance du scrutin à travers une implication personnelle du chef de l’Etat, auréolé de la proclamation de son rempilage à palabres. Ministres, conseillers à la présidence, directeurs généraux d’entreprises et d’offices publics, tous sur le pont pour convoyer des députés par vague pour le compte de l’émergence en mutation vers la refondation, à l’orée du second mandat. Le tout pour aboutir finalement à une mémorable déculottée au sortir des urnes.

Visiblement, le plus retentissant revers pour le docteur-président reste le rejet du profile du parfait député qu’il a lui-même esquissé tout au long de la campagne. En effet, tous les « mangeurs d’arachide » passés au vitriol présidentiel ont brillamment obtenu leur maintien : Augustin Ahouanvoébla, Quenum Epiphane, Sacca Fikara et associés. Le fait de renoncer aux restaurants cossus contre de sobres séances d’arachides grillées en plein hémicycle, pour les besoins de la cause, a plutôt été perçu par les électeurs comme une marque de dévouement voire de sacrifice. Tout le contraire des refondateurs présumés qui, en l’espace d’un quinquennat, se sont illustrés par leur propension à cumuler les scandales politico-financiers. À voir ce qui s’est passé en 5 années du yayisme, on ne pouvait empêcher de nombreux électeurs de voir, à travers certains porte-étendards du régime, des faux pasteurs, des faux placeurs d’argent, des bénéficiaires de marchés publics gré à gré, des auteurs de surfacturation, des supporteurs de la répression aveugle des manifestants pacifiques ou des complices de la disparition d’un haut fonctionnaire de l’administration publique.

C’est le lieu de remettre au goût du jour une autre question, lancinante, pesante, envahissante : Yayi 10 ans ! Et après ? Une interrogation que chacun des émergents devraient se poser tous les jours. Pas seulement pour leur propre carrière politique ou non mais également pour la marche du pays. Il va falloir que toutes les grandes gueules qui ont pris du service depuis avril 2006 racontent un jour à leurs descendances respectives ce qui a pu marcher dans leur promesse de réaliser une croissance à deux chiffres, d’industrialiser à tour de bras, de faire rayonner le Bénin sur le plan international, de booster la production de coton etc… Des promesses qui ont permis au docteur-président de rentrer à la Marina pour une première fois et d’y préparer le K.O.

5 ans après. Les supporteurs qui envisagent emprunter le même procédé de la démagogie et des promesses vaines pour se frayer une place au soleil devraient réfléchir à plusieurs reprises après la révolte du 30 avril. Ce ne serait plus possible d’emballer des ménages dans des histoires de faux placements en guise de refrain aux proclamations du docteur-président sur la lutte contre la pauvreté. C’est vraiment révolu l’époque où des épargnants incrédules pouvaient se ruer vers des agences de faux placements parce que les promoteurs se faisaient recevoir en audience à la présidence de la République ou parrainé par la première dame.

Avoir organisé des marches de soutien, des meetings de remerciement, des séances de prières ou avoir parrainé des activités de propagande de Icc en l’honneur de Yayi Boni ne pèse plus grand-chose dans les urnes.

Le Changement fut…

arimi choubadé http://arimi.freehostia.com

Côte d’Ivoire : Photos de la visite de la délégation des « Elders » au Président Laurent GBAGBO à Korhogo

Confidences sur l’entretien entre Gbagbo, Tutu, Annan et Robinson

La rencontre n’était pas prévue dans le programme officiel de la délégation des « Elders », ces « aînés », anciennes figures de la scène publique retirées des affaires, et qui offrent leurs bons offices sur un certain nombre de terrains conflictuels. Les « Elders » (Desmond Tutu, Kofi Annan, Mary Robinson), venus à Abidjan à la demande d’Alassane Ouattara, ont tout de même souhaité rencontrer Laurent Gbagbo, notamment pour s’assurer qu’il était bien traité, après les images traumatisantes servies ad nauseum par les médias internationaux le 11 avril. Ils ont, selon des sources diplomatiques, exprimé le souhait de rencontrer Simone Gbagbo aussi, mais ont au final considéré qu’il était pratiquement difficile de faire à la fois le voyage de Korhogo et de se rendre à Odienné. En toute logique, les Elders se sont rendus à l’hôtel Pergola, où sont détenus plusieurs dizaines de cadres de la majorité présidentielle (LMP). Ils ont exprimé le vœu de voir ces cadres retrouver le droit aux communications téléphoniques et aux visites familiales…

A Korhogo, les Elders ont trouvé un Laurent Gbagbo en pleine forme, ce qui dément la rumeur persistante, lancée comme un ballon d’essai par la presse ouattariste, qui évoquait une tentative de suicide. Il a dit être bien traité – son médecin personnel, le docteur Blé, est avec lui – mais a demandé, comme son épouse Simone, si l’on en croit les confidences de Ouattara à La Croix, une Bible. Signe qu’il ne se considère pas comme à la retraite, il a demandé un livre contenant les discours les plus célèbres des plus grands hommes politiques. Séance tenante, le ministre de la Justice de Ouattara, Jeannot Ahoussou Kouadio, lui a remis la biographie de Félix Houphouët-Boigny écrite par Frédéric Grah Mel. Et a promis de lui faire parvenir une Bible version Louis Segond. Les Elders ont été surpris du tonus de Laurent Gbagbo. Kofi Annan est allé jusqu’à lui dire qu’ils s’attendaient à voir un homme non pas rayonnant, mais au visage défait et triste…

La question de la procédure judiciaire lancée contre le président Laurent Gbagbo a été évoquée à la fin de l’entretien par Jeannot Ahoussou Kouadio. Gbagbo a insisté sur sa requête, déjà exprimée, mais visiblement ignorée, de rencontrer ses avocats avant sa première audition. Ahoussou Kouadio a, devant les Elders, promis que la question serait réglée. D’où le report de l’audition en question, qui devait se dérouler ce mardi, mais aura lieu sans doute en fin de semaine… Gbagbo attend également de parler à ses avocats avant de donner une suite à la demande des « Elders » de le voir s’adresser à la Nation, notamment pour encourager ses partisans à aller dans le sens de la réconciliation.

Plus globalement, les Elders sont plus ou moins inquiets quant à la rapidité des procédures judiciaires et « réconciliatrices » mises en place par le gouvernement Ouattara. Ils s’interrogent sur les attributions et le champ de compétence de la Commission Vérité et Réconciliation et aimeraient que toutes les couches sociales soient représentées dans son bureau, y compris les femmes. Ils ont peur que les procès qui s’engagent s’inscrivent dans la logique de la « justice des vainqueurs » et perturbent le processus de réconciliation.

Bon à savoir : le 6 avril 2011, les « Elders » avaient accablé Laurent Gbagbo, estimant qu’il était le « premier responsable » de la violence en Côte d’Ivoire « qu’il a déclenchée (…) en refusant de quitter le pouvoir ».

Une correspondance de Philippe Brou

Le Blog de Theophile Kouamouo

Plainte à Paris pour crime contre l’humanité visant Ouattara

Les avocats de Laurent Gbagbo ont porté plainte lundi en France pour crimes contre l’humanité après les massacres commis à Duékoué, en Côte d’Ivoire, dans les semaines précédant sa chute.

Cette plainte contre X vise les forces du nouveau président ivoirien Alassane Ouattara et toutes les personnes qui pourraient apparaître au cours de l’instruction, précisent Jacques Vergès et Roland Dumas.

Leur plainte, dont Reuters a obtenu copie, a été déposée au nom de la fille d’un exploitant forestier qui aurait été enlevé et assassiné le 30 mars dernier à Duékoué par des membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).

Jacques Vergès a indiqué que les poursuites étaient susceptibles de viser également des éléments de la force française Licorne, qui n’auraient pas, selon lui, empêché les exactions.

Le Comité international de la Croix-Rouge a fait état d’au moins 800 morts à Duékoué, localité tombée le 29 mars aux mains des forces fidèles à Alassane Ouattara, alors rival de Laurent Gbagbo. Les Nations unies ont imputé pour leur part la mort de 220 personnes aux hommes d’Alassane Ouattara et celle de 110 autres à des partisans de Laurent Gbagbo.

La justice française est compétente car « le chef des bandes rebelles ayant commis ces crimes, Alassane Ouattara, a un domicile à Paris et à Mougins, et les responsables de la force Licorne ont leur domicile en France », avait dit Jacques Vergès fin mars au journal 20 Minutes.

Prié de justifier les poursuites contre la force Licorne, l’avocat répond: « Qu’est-ce que la France a fait pour protéger la population de Duékoué ? L’objectif de notre plainte est de clarifier ce qui s’est passé, obtenir des sanctions et dédommager les familles des victimes. »

Un collectif d’avocats a été constitué à Paris à la demande de la fille du président déchu, Marie-Antoinette Singleton, pour étudier les conditions de légalité de la capture de Laurent Gbagbo le 11 avril dans son palais présidentiel à Abidjan et de l’intervention de l’armée française.
Le nouveau gouvernement ivoirien a annoncé fin avril que l’ancien président, son épouse Simone et plusieurs de leurs proches faisaient l’objet d’une enquête criminelle pour atteintes aux droits de l’homme.

Laurent Gbagbo a déclaré lundi à ses partisans que la relance de l’économie ivoirienne et le rétablissement de la sécurité devaient l’emporter sur les querelles politiques.

Il s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée à Korhogo, ville du Nord où il a été placé en résidence surveillée après sa capture à Abidjan.

Reuters

Alors que la chute de Gbagbo n’a pas livré ses secrets, Abidjan regagne sa place dans la Françafrique

C’est WikiLeaks qui le suggère implicitement en  levant  le voile sur les relations Sarkozy-Ouattara. Suivez la femme, comme dans un polar… À en croire ce site qui défraie les chroniques avec ses révélations secret-défense, le nouveau président ivoirien aura bel et bien été installé dans le palais présidentiel d’Abidjan par les forces françaises stationnées en Côte d’Ivoire sous le vocable de Licorne.

Ouattara ne serait alors plus qu’un nouveau pion dans le dispositif françafrique que le président français a réanimé après avoir juré en 2007 abolir pour le remplacer par des relations franco-africaines plus seines, fondé sur l’équilibre gagnant-gagnant. Le site WikiLeaks révèle que Nicolas Sarkozy était en grande amitié avec Alassane Ouattara bien avant qu’il n’occupe l’Élysée. Le président français a tissé des liens avec son homologue ivoirien lorsqu’il était ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac, lequel avait totalement mis à l’écart l’opposant ivoirien qui avait été sur le tard premier ministre du père de l’indépendance ivoirienne, Félix Houphouët-Boigny mort en 1993 et qui constituait avec son homologue gabonais, Omar Bongo, mort en 2009, l’épine dorsale de la Françafrique. Jacques Chirac n’aurait pas apprécié qu’Ouattara ait convolé en noces avec l’ex-femme d’Houphouët-Boigny. Un diplomate français a raconté à un homologue américain que les relations des Français avec le camp Ouattara étaient rompues parce que Chirac n’acceptait pas son mariage avec “la femme” d’Houphouët. Les sentiments de Chirac vis-à-vis d’Ouattara étaient tels que personne, au ministère des AE ou à la présidence, ne cherchait le contact avec Ouattara, avait précisé le diplomate français.

Chirac soutenait Henri Konan Bédié, rival d’Ouattara dans l’opposition à Laurent Gbagbo. Ces confidences, qui ont manifestement déconcerté les Américains, sont rapportées dans un télégramme envoyé au département d’État par l’ambassade US à Paris, le câble est classé “secret/noforn”, le plus haut degré de classification possible. La femme par laquelle la rupture a prévalue est une Française qui en est à son troisième mariage. Dominique Nouvian est née il y a 57 ans à Constantine et a épousé en première noce un concitoyen Folloroux. Le couple s’est installé en Côte d’Ivoire en 1973 lorsque Folloroux y avait été affecté comme professeur au lycée technique d’Abidjan. Celui-ci décéda dix ans plus tard, la laissant avec deux enfants. Femme avisée, elle fonda AICI, une société de gestion immobilière à qui Houphouët a confié tous ses biens dans la pierre, et pas seulement en Côte d’Ivoire. C’est aujourd’hui un groupe prospère, en Afrique et en France.

Femme d’affaires à succès et blonde, Dominique connaît le vieil Houphouët-Boigny et voit ainsi s’élargir ses contacts politiques et son influence dans son pays d’adoption mais aussi en France. Proche des milieux d’affaires français dont Martin Bouygues, Bolloré et tous les autres patrons qui s’alimentent dans les réseaux de la Françafrique, le couple Ouattara serait entré en relations avec Nicolas Sarkozy qui était lui aussi bien introduit dans les milieux du CAC 40. Plusieurs médias ivoiriens, et parfois français (comme Le Point) affirment que l’actuel président français les a mariés en 1991 alors qu’il était maire de Neuilly. En outre la femme d’Ouattara était proche de Cécilia la seconde femme de Sarkozy, Dominique Ouattara devenu la première Dame de Côte d’Ivoire est aujourd’hui à la tête d’un petit empire, qui s’étend à la franchise des salons de coiffure Jacques Dessange aux États-Unis ou à la direction de Radio Nostalgie Afrique. Son groupe immobilier pèse 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires en 2009.

Et pour terminer ce tour, il faut également ajouter que la communication et le marketing d’Ouattara ont été assurés par une boîte française  de com. (PB COM International) dont la patronne Patricia Balme a ses entrées à l’Élysée, notamment auprès de la cellule Françafrique.

C’est une proche du président français. La Françafrique a ainsi de bons jours devait elle, à moins que l’Afrique sub-saharienne ne soit contaminé par le Printemps arabe.

Par : Djamel Bouatta sur http://www.liberte-algerie.com

Libye : Le fils de Kadhafi porté à sa dernière demeure par une foule criant vengeance

TRIPOLI, Libye — Plusieurs milliers de Libyens ont mené lundi le fils de Mouammar Kadhafi à son dernier repos alors que le bruit assourdissant des frappes aériennes de l’OTAN continuait de retentir à Tripoli.

Le leader libyen n’a pas assisté aux funérailles de Saif el-Arab, tué samedi par un missile de l’Alliance atlantique. Saif el-Islam et Mohammed, deux des frères aînés du jeune homme de 29 ans, étaient toutefois présents.

Tentant de se rapprocher du cercueil orné d’un drapeau libyen, la foule exhibait des signes de victoire et scandait «Vengeance, vengeance pour toi, Libye».

Trois petits-enfants du colonel Kadhafi, un bébé et deux bambins, ont également péri à la suite de l’attaque de samedi qui, selon l’OTAN, visait l’un des centres de contrôle et de commande du régime. Ils ont aussi été enterrés lundi.

Selon le porte-parole du gouvernement libyen, Mouammar Kadhafi et sa femme se trouvaient également dans le complexe bombardé mais s’en sont sortis indemnes. Il a accusé l’Alliance atlantique d’essayer d’assassiner le dirigeant.

Les représentants de l’OTAN ont nié qu’ils pourchassaient Kadhafi afin de sortir de l’impasse le conflit opposant depuis 10 semaines les troupes du leader libyen à celles des rebelles qui veulent le renverser.

Alors que Mouammar Kadhafi contrôle la majeure partie de l’ouest du pays, dont la capitale Tripoli, les insurgés ont la main mise sur l’est.

Le bombardement meurtrier de samedi n’a pas empêché Kadhafi de poursuivre son assaut contre Misrata, une ville portuaire de l’ouest de la Libye tenue par l’opposition.

Les forces pro-Kadhafi ont pilonné la cité, qui compte environ 300 000 habitants, et son port pendant des heures lundi matin et brièvement en après-midi, faisant au moins huit morts et 54 blessés selon des sources médicales.

Les rebelles ont réclamé à plusieurs reprises de l’OTAN qu’elle intensifie ses attaques contre les troupes du gouvernement libyen. «Nous demandons au monde de traiter Kadhafi comme il a traité Oussama ben Laden», a déclaré un médecin de Misrata en faisant référence au célèbre terroriste abattu au Pakistan par l’armée américaine tôt lundi.

Conformément au mandat confié par le Conseil de sécurité de l’ONU, le rôle de l’OTAN en Libye est de protéger la population civile. Mais les membres de la communauté internationale ne s’entendent pas tous sur ce que cela implique.

L’Afrique du Sud a affirmé lundi que les attaques contre les dirigeants et les représentants du gouvernement ne pouvaient que provoquer une montée des tensions et des affrontements dans les deux camps et rendre encore plus difficile la réconciliation.

Le pays a tenté de jouer le rôle de médiateur entre Mouammar Kadhafi et les rebelles, leur proposant de décréter un cessez-le-feu et de négocier. Les chefs de l’opposition ont toutefois déclaré qu’ils ne déposeraient les armes que lorsque le leader et sa famille auraient quitté le pouvoir, ce que Kadhafi refuse de faire.