Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: septembre 12, 2011

Extrait de « Chronique du choc des civilisations » : “La Libye de Kadhafi sous les bombes de l’Otan”

Realpolitik.tv propose en exclusivité le téléchargement du chapitre consacré à la Libye de Chronique du choc des civilisations (pages 52 à 55), “La Libye de Kadhafi sous les bombes de l’Otan”.

Chronique du choc des civilisations, pages 52 à 55

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Extrait

Le régime du colonel Kadhafi avait réussi à maintenir une certaine unité dans un pays en fait profondément fragmenté. Le soulèvement de l’est, au printemps 2011, a d’abord un caractère tribal. L’intervention armée de l’Otan, quant à elle, n’est pas sans rapport avec les richesses en pétrole et en gaz du sous-sol et des fonds sous-marins libyens.

Le 1er septembre 2009, le régime du colonel Mouammar Kadhafi fête en grande pompe son 40ème anniversaire. Réhabilité depuis 2007 par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, le régime a officiellement tourné le dos au terrorisme (explosion de deux avions commerciaux occidentaux au-dessus de Lockerbie et du désert du Ténéré, mais aussi soutien à l’IRA et à l’ETA basque dans les années 1970-1980) et aux armes de destruction massives. Ce jour-là à Tripoli, parmi les très nombreux invités d’honneur venus du monde entier, se retrouvent les présidents zimbabwéen Mugabe et soudanais Omar Hassan Al-Bashir, le chef le plus connu de la piraterie somalienne, Mohammad Abdi Hasan Hayr, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi…

À la mi-février 2011, l’onde de choc consécutive à l’effondrement des régimes de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Égypte provoque un nouveau soulèvement des provinces rebelles au gouvernement de Tripoli. (…)

La Côte d’Ivoire dirigée par des Français pour la France

Voici les vrais dirigeants de la Côte d’Ivoire

Notre chef rebelle devenu depuis peu président en tuant des milliers d’ivoiriens n’a pas la main libre pour diriger la Côte d’Ivoire, ce pays pour lequel il a appelé des forces étrangères à envahir ; obligé de répondre et d’obéir aux ordres de ceux qui l’ont installé au pouvoir, les Français !

Voici comment cela fonctionne et qui sont chargés de faire respecter la volonté de La France.

Ils sont Français. Ils ont tous été envoyés en mission par Nicolas Sarkozy. Ils ne répondent que de lui. Ils ont pris leurs quartiers au palais présidentiel. Ce sont les yeux, les oreilles et la bouche de La France auprès du préfet Ouattara. Ce sont les défenseurs des intérêts Français. Ils gèrent presque tous les domaines des finances, à la défense, en passant par le renseignement et la communication.

Philippe Serey-Eiffel

Conseiller économique affecté à Ouattara depuis l’Elysée. Recruté en Mars 2011, cet ingénieur en ponts et chaussées, Directeur sous Houphouët-Boigny de la puissante Direction des grands travaux (ancêtre du BNDT), est le vrai patron des dossiers économiques du pays.

Anne Méaux

La fée carabosse : elle s’occupe de l’image et la communication du couple Présidentiel Ivoirien. Anne Méaux est propriétaire d’Image 7, une boîte de com Française qui était chargée de soigner l’image du Couple Ben Ali en France, vous savez le dictateur Tunisien qui a été le premier dirigeant Arabe dégagé.Elle touchait plus de 200.000 euros par an pour faire ce sale boulot !

Le Général Claude Réglat

Le domaine de la défense, c’est son truc. Ancien commandant des Forces Françaises au Gabon (FFG), il gère les FRCI et est en charge des écoutes téléphoniques. Cet homme est le vrai ministre de la défense de Côte d’Ivoire.

Antoine Césaréo

DG des grands travaux de 1978 à 1992, il est l’officieux Ministre des affaires étrangères de Côte d’Ivoire est gère tout le commerce international du pays.

Frédéric Bedin (DG de Public Système Hopscotch).

Sa société est l’un des principaux acteurs indépendants du conseil en communication en France. Il est l’organisateur des grands évènements du pays. Il est l’architecte des cérémonies somptuaires de la prestation de serment d’Ouattara et de son investiture. Il s’occupe aussi des conférence et séminaires que donnent les obligés d’ADO.

Le Colonel Marc Paitier

Il a été affecté à Abidjan en qualité de conseiller spécial à la Présidence, chargé des questions militaires. Ce Nantais, homme de terrain est père de six enfants. Il va contribuer à la refonte de l’armée Ivoirienne squattée par les ex rebelles à la solde de Guillaume Soro qu’il est d’ailleurs chargé de surveiller. Il n’est pas un étranger en Côte d’Ivoire, puisqu’il a  déjà servi de 2005 à 2006 en tant qu’assistant auprès du général Elrick Irastorza, alors commandant de la force Française Licorne.

Olivier Payet

Il est l’intendant du palais présidentiel. Son ancien boulot ? Chef Cuisinier à l’hôtel TIAMA ! Il est également le baliseur, vous savez, celui qui gère les voyages présidentiels à l’étranger.

Tiré d’une publication sur Facebook

L’Interview qui fait polémique : « J’ai vu Chirac et Villepin compter les billets de la françafrique »

Bourgi: « J’ai vu Chirac et Villepin compter les billets de la françafrique »

L’avocat Robert Bourgi, successeur de Jacques Foccart, révèle vingt-cinq ans de pratiques occultes sous Chirac. Pour la première fois, un homme avoue des financements occultes en provenance d’Afrique.

L’avocat français Robert Bourgi, conseiller officieux pour l’Afrique du président français Nicolas Sarkozy, a affirmé dans une interview au «Journal Du Dimanche» (JDD) avoir «participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac», et avoir également remis des fonds occultes à Dominique de Villepin.

Les deux hommes visés par ces accusations ont confié leur intention de porter plainte et, à gauche comme à droite, les politiques n’ont pas manqué de réagir à cette nouvelle affaire.

Pourquoi prendre la parole aujourd’hui?

Avant toute chose, je veux dire que je parle en mon nom personnel, je ne suis mandaté par personne. Pierre Péan, que je connais depuis vingt ans, est venu me voir pour son enquête sur Alexandre Djouhri et, de fil en aiguille, nous avons un peu parlé de quelqu’un que je connais bien, Dominique de Villepin. Depuis quelques jours, j’observe, je lis et j’entends les commentaires de ce dernier sur l’enquête de Pierre Péan. Trop, c’est trop. À 66 ans, j’en ai assez des donneurs de leçon et des leçons de morale… J’ai décidé de jeter à terre ma tunique de Nessus, cet habit qui me porte malheur et que je n’ai jamais mérité.

Dans le livre de Pierre Péan, vous racontez comment Villepin vous a déçu…

J’ai travaillé avec Dominique pendant des années. Nous avons été très proches, comme on peut être proche d’un ami, de quelqu’un que l’on connaît intimement. Et puis, fin 2005, brutalement, il m’a chassé. Oui, il m’a déçu. N’est pas de Gaulle qui veut. L’entendre donner des leçons, lui que je connais de l’intérieur, m’exaspère.

À quand remonte votre première rencontre?

En mars 1997, le jour de l’enterrement de mon maître, Jacques Foccart, Dominique de Villepin m’appelle et me dit qu’il m’attend le soir même dans son bureau. Ce soir-là, à l’Elysée, il y a Jacques Chirac. Le président me demande de reprendre le flambeau avec Villepin… Et souhaite que je l’initie à ce que nous faisions avec le « Doyen », comme j’appelais Foccart.

C’est-à-dire?

Pendant trente ans, Jacques Foccart a été en charge, entre autres choses, des transferts de fonds entre les chefs d’État africains et Jacques Chirac. Moi-même, j’ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris.

«Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs»

Directement?

Oui, bien sûr. C’était toujours le soir. « Il y a du lourd? » demandait Chirac quand j’entrais dans le bureau. Il m’installait sur un des grands fauteuils bleus et me proposait toujours une bière. Moi qui n’aime pas la bière, je m’y suis mis. Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac. En rentrant, le « Doyen » m’avait dit que cela s’était passé « en présence de Villepinte », c’est comme cela qu’il appelait Villepin. Foccart ne l’a jamais apprécié… Et c’était réciproque.

Pourquoi?

En 1995, Juppé et Villepin se sont opposés à ce que Foccart occupe le bureau du 2, rue de l’Élysée, qui était son bureau mythique du temps de De Gaulle et Pompidou. Le « Doyen » en avait été très amer. Il avait continué à apporter les fonds, mais il avait été humilié.

À combien évaluez-vous les remises d’argent de Foccart venant d’Afrique?

Incalculable! À ma connaissance, il n’y avait pas de comptabilité. Plusieurs dizaines de millions de francs par an. Davantage pendant les périodes électorales.

Jacques Chirac, accusé par Jean- Claude Méry dans sa fameuse cassette d’avoir vu une remise de 5 millions de francs, a toujours démenti tout cela…

Je sais ce que je dis. Je sais ce que j’ai fait.

«À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé « la marche à suivre»

Que faites-vous donc à partir de 1997, à la mort de Foccart, avec Dominique de Villepin?

Je l’ai présenté aux chefs d’État africains. Au début, ils se sont étonnés de devoir traiter avec Villepin, qui avait déjà son discours officiel sur la « moralisation »… Je leur ai dit que c’était une décision du « Grand », autrement dit de Chirac. Je dois dire que Villepin s’y est bien pris avec eux. Que le courant est bien passé. Il a su y faire… Il m’appelait « camarade » et s’est mis à m’offrir du whisky pur malt de 1963.

Et les remises de valises ont continué?

Elles n’ont jamais cessé. À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé « la marche à suivre ». Il s’est même inquiété. C’est sa nature d’être méfiant. Je devais me présenter à l’Élysée sous le nom de « M. Chambertin », une de ses trouvailles. Pas question de laisser de traces de mon nom. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d’État africains – Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso(Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) – ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002.

Alors que ces fonds en liquide ne figurent sur aucun compte officiel, que les fonds secrets avaient été supprimés par Lionel Jospin, que l’affaire Elf avait mis en lumière les fortunes occultes des chefs d’État africains…

C’est l’exacte vérité. Un exemple qui ne s’invente pas, celui des djembés (des tambours africains). Un soir, j’étais à Ouagadougou avec le président Blaise Compaoré. Je devais ramener pour Chirac et Villepin 3 millions de dollars. Compaoré a eu l’idée, « connaissant Villepin comme un homme de l’art », a-t-il dit, de cacher l’argent dans quatre djembés. Une fois à Paris, je les ai chargés dans ma voiture jusqu’à l’Élysée. C’est la seule fois où j’ai pu me garer dans la cour d’honneur! C’était un dimanche soir et je suis venu avec un émissaire burkinabais, Salif Diallo, alors ministre de l’Agriculture. Je revois Villepin, sa secrétaire, Nadine Izard, qui était dans toutes les confidences, prendre chacun un djembé, devant les gendarmes de faction… Les tams-tams étaient bourrés de dollars. Une fois dans son bureau, Villepin a dit : « Blaise déconne, c’est encore des petites coupures! »

«Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël»

Comment écoulait-il ces fonds? Pierre Péan a demandé à Éric Woerth, trésorier de la campagne de 2002, qui n’a jamais eu vent de ces espèces…

Je ne sais pas ce que Chirac et Villepin en faisaient. C’est leur problème.

Vous dites que Laurent Gbagbo aussi a financé la campagne de Jacques Chirac en 2002…

Oui. Il m’avait demandé combien donnait Omar Bongo, et j’avais dit 3 millions de dollars. Laurent Gbagbo m’a dit : « On donnera pareil alors. » Il est venu à Paris avec l’argent. Nous nous sommes retrouvés dans sa suite du Plaza Athénée. Nous ne savions pas où mettre les billets. J’ai eu l’idée de les emballer dans une affiche publicitaire d’Austin Cooper. Et je suis allé remettre le tout à Villepin, à l’Élysée, en compagnie d’Eugène Allou, alors directeur du protocole de Laurent Gbagbo. Devant nous, Villepin a soigneusement déplié l’affiche avant de prendre les billets. Quand on sait comment le même Villepin a ensuite traité Gbagbo, cela peut donner à réfléchir…

 Jacques Chirac était-il au courant de toutes les remises d’espèces?

Bien sûr, tant que Villepin était en poste à l’Élysée. Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël. En général, un déjeuner était organisé avec Jacques Chirac pour le donateur africain, et ensuite, la remise de fonds avait lieu dans le bureau du secrétaire général. Une fois, j’étais en retard. Bongo, qui m’appelait « fiston » et que j’appelais « papa », m’avait demandé de passer à 14h 45. Nadine, la secrétaire de Villepin, est venue me chercher en bas et m’a fait passer par les sous-sols de l’Élysée. J’avais un gros sac de sport contenant l’argent et qui me faisait mal au dos tellement il était lourd. Bongo et Chirac étaient confortablement assis dans le bureau du secrétaire général de l’Élysée. Je les ai salués, et je suis allé placer le sac derrière le canapé. Tout le monde savait ce qu’il contenait. Ce jour-là, j’ai pensé au Général, et j’ai eu honte.

«Dominique est quelqu’un de double»

Après la réélection de 2002, Villepin a quitté l’Élysée pour le ministère des Affaires étrangères. Avec qui traitiez-vous?

Toujours avec lui. Cela a continué quand il est passé au Quai d’Orsay, à l’Intérieur, et aussi quand il était à Matignon. Place Beauvau, un nouveau « donateur », le président de Guinée équatoriale Obiang NGuéma, a voulu participer. J’ai organisé un déjeuner au ministère de l’Intérieur, en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade et son fils Karim, au cours duquel Obiang NGuéma a remis à Villepin une mallette contenant un million et demi d’euros. Parfois, Dominique sortait directement l’argent devant nous, même si je venais accompagné d’un Africain, et, sans gêne, il rangeait les liasses dans ses tiroirs. Pour l’anecdote, je lui laissais parfois la mallette sans qu’il l’ouvre en lui donnant le code de la serrure… Une autre fois, lorsqu’il était à Matignon, Villepin s’impatientait parce que l’ambassadeur du Gabon était en retard. Il est finalement arrivé tout essoufflé avec un sac contenant 2 millions d’euros. « C’est lourd », disait-il… en frôlant l’infarctus.

À cette époque, en pleine affaire Clearstream, Dominique de Villepin a toujours évoqué les consignes présidentielles de « moralisation de la vie publique »…

Oui, en public, il a toujours eu ce discours. Dominique est quelqu’un de double. Un individu à deux faces. Pendant toute la période Clearstream, à plusieurs reprises, il était euphorique. « On va bourrer le nabot », disait-il en parlant de Nicolas Sarkozy. Il était certain, pendant des mois, que l’affaire Clearstream allait tuer politiquement son rival. Au total, après qu’il eut quitté l’Élysée, j’estime avoir remis à Villepin, en direct, une dizaine de millions de dollars. Et, outre cet argent liquide, je lui ai remis des « cadeaux »…

Quel genre?

Je me souviens d’un bâton du maréchal d’Empire, qui lui avait été offert par Mobutu. Bongo et Gbagbo lui ont aussi offert de superbes masques africains. Bongo lui a offert des livres rares, des manuscrits de Napoléon… Chirac a reçu des cadeaux splendides, aussi. Je me souviens d’une montre Piaget offerte par Bongo, qui devait réunir environ deux cents diamants. Un objet splendide, mais difficilement portable en France…

Comment savez-vous cela?

J’avais accès au gestionnaire du compte parisien d’Omar Bongo, et il m’est arrivé d’aider certaines personnes proches de Dominique, qui en avaient besoin. Avec « papa », nous avions un code: entre nous, nous appelions Villepin « Mamadou », parce qu’autrefois un secrétaire général du président gabonais se prénommait ainsi. Il me suffisait de dire : « Papa, ‘Mamadou’ a besoin de quelque chose. » Et Omar Bongo me disait de faire le nécessaire.

«Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy»

Vous disiez que les remises d’espèces ont continué quand Villepin était à Matignon…

Bien sûr. Les présidents africains avaient dans la tête que Villepin allait préparer la présidentielle. Omar Bongo, place Beauvau, lui avait dit : « Dominique, entends-toi avec Nicolas. » Et Villepin lui avait ri au nez et lui avait répondu : « J’irai à Matignon, puis à l’Élysée. » Il avait un sentiment de toute-puissance à cette époque. Je me souviens d’un jour, au Quai d’Orsay, où sa secrétaire m’appelle en urgence. « Camarade, un double whisky aujourd’hui, la ration John Wayne », me lance Dominique dans son bureau. Il avait quelque chose à me dire : « Aujourd’hui, j’ai atteint l’âge du général de Gaulle le jour de l’appel du 18 juin, j’ai 49 ans, Robert! Je serai l’homme du recours! » Il a prononcé plusieurs fois cette phrase – « Je serai l’homme du recours » – en imitant la voix du Général. En rentrant chez moi, j’ai dit à ma femme qu’il y avait peut-être un problème…

Comment cela s’est-il arrêté et pourquoi?

 Fin 2005, la dernière semaine de septembre. Nadine, sa secrétaire, m’appelle selon le code : « Nous allons acheter des fleurs. » Cela voulait dire que l’on se retrouve devant le Monceau Fleurs du boulevard des Invalides. Elle venait me chercher en voiture pour m’amener à Matignon. Ce jour-là, elle m’a fait entrer par l’arrière et m’a laissé dans le pavillon de musique. Villepin m’a fait attendre une demi-heure. J’ai tout de suite eu l’intuition qu’il y avait un problème.

Que s’est-il passé?

Il est arrivé et a lancé un drôle de « Alors, camarade, ça va? », avant de m’expliquer : « L’argent de Sassou, de Bongo, de tous les Africains, sent le soufre. C’est fini », a-t-il poursuivi… Je me souviens de sa phrase : « Si un juge d’instruction vous interroge, vous met un doigt dans le cul, cela va mal finir. » Il parle exactement comme cela. Je l’ai bien regardé. Je lui ai dit qu’il m’emmerdait et je suis parti en serrant la mâchoire. Il m’a couru après en disant « camarade, camarade! », m’a rappelé cinq ou six fois dans les jours qui ont suivi. J’avais décidé que ce n’était plus mon problème. Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy.

Comment cela?

Nicolas Sarkozy m’a écouté, je lui ai raconté tout ce que je vous raconte aujourd’hui. Même lui, il m’a paru étonné. Je l’entends encore me demander : « Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de tout cet argent, Robert ? » Il m’a dit aussi : « Ils t’ont humilié comme ils m’ont humilié, mais ne t’inquiète pas, on les aura. » Je l’ai revu la semaine suivante. Nicolas Sarkozy m’a dit : « Robert, là où je suis, tu es chez toi », et m’a demandé de travailler pour lui, mais sans le système de financement par « valises ».

«L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années»

Les financements africains auraient-ils cessé pour la campagne de 2007? Difficile à croire… D’autant que Sarkozy, à peine élu, s’est rendu au Gabon et a annulé une partie de la dette gabonaise…

Je dis ce que je sais. Ni Omar Bongo ni aucun autre chef d’État africain, par mon intermédiaire, n’a remis d’argent ni à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant.

Vous étiez proche de Laurent Gbagbo, vous n’avez pas été invité à l’intronisation d’Alassane Ouattara…

Laurent Gbagbo est un ami de trente ans. Il m’a raccroché au nez la dernière fois que je l’ai appelé. J’étais dans le bureau de Claude Guéant et c’était dans les derniers jours avant sa destitution… Il ne voulait plus prendre ni Sarkozy ni Obama au téléphone. Il ne voulait rien entendre et m’a dit : « C’est la dernière fois que je te parle. » Par la suite, tout le monde le sait, Alain Juppé m’a fait enlever de la liste des invités pour l’intronisation de Ouattara.

Vous en voulez à Alain Juppé…

Lui aussi me fait sourire quand je l’entends donner des leçons de morale. Je vais finir par cette histoire qui remonte à 1981. Alain Juppé a pris la tête du Club 89, un cercle de réflexion de chiraquiens qui s’est installé dans de superbes locaux de l’avenue Montaigne. C’est moi qui ai signé le bail du loyer, qui était de 50.000 francs mensuels, une somme pour l’époque. D’ailleurs, le téléphone du 45, avenue Montaigne était à mon nom! L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années, entre 1981 et 1992. Les espèces du président gabonais ont fait vivre les permanents pendant des années… Le secrétaire général du Club 89, Alain Juppé, ne pouvait pas l’ignorer. Je sais qu’aujourd’hui tout le monde a la mémoire qui flanche. Moi, pas encore.

Laurent Valdiguié, Le Journal du Dimanche

Guinée : Le Président Alpha Condé accuse Dakar de complicité dans le coup d’Etat manqué contre lui

Le président guinéen Alpha Condé a affirmé dans un entretien diffusé dimanche que l’attaque contre sa résidence privée à Conakry, en juillet, avait été préparée à Dakar et que les gouvernements sénégalais et gambien étaient au courant, en mettant nommément en cause un responsable de l’opposition.

Tout a été préparé à Dakar et nous savons très bien que le numéro 2 de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée, opposition), Bah Oury (Amadou), qui a fui, nous savons très bien qu’il a été un des principaux organisateurs ici en Guinée, a dit le président Condé, à propos de ce qu’il a qualifié d’attentat contre sa personne dans cet entretien à la radio privée sénégalaise Sud-FM.

Je n’ai pas voulu qu’on l’arrête, parce que j’ai dit qu’il faut attendre que la justice lance d’abord un mandat d’arrêt, ce qui lui a permis de fuir, a-t-il ajouté. Il a indiqué qu’en plus de cet opposant, l’organisation de l’attaque impliquait des personnes qui se réunissaient à Dakar, à l’Hôtel (Méridien) Président.

J’ai clairement dit au ministre (sénégalais des Affaires étrangères) Madické Niang et au ministre des Affaires étrangères de Gambie que j’estime (…) que les choses ont été préparées à l’hôtel (Méridien) Président à Dakar et qu’il y a des va-et-vient en Gambie et que j’estime cela ne pouvait pas se faire à leur insu, a-t-il déclaré.

Je pense qu’il y a la complicité du gouvernement sénégalais comme du gouvernement gambien, même s’ils disent qu’ils ont manqué de vigilance, a-t-il accusé.

Il a affirmé avoir avisé l’ambassade de France à Conakry et certains pays amis des préparatifs de cet attentat, dans lequel il a aussi mis en cause Tibou Camara, ex-ministre secrétaire général à la présidence, qui est tout le temps en Gambie. L’épouse de M. Camara est membre de la famille de la Première dame gambienne, selon l’entourage de l’ex-ministre en Guinée.

Alpha Condé a également accusé nommément Amadou Oury Diallo, dit Sadaka, homme d’affaires proche du chef de la transition guinéenne de 2010, le général Sékouba Konaté.
Amadou Oury Bah, Tibou Camara et Amadou Oury Diallo sont actuellement tous les trois à l’étranger.

A la question de savoir s’il n’impliquait pas ainsi indirectement Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG qui séjourne régulièrement à Dakar, M. Condé a répondu: Je n’ai jamais parlé de Cellou Dalein, j’ai parlé des gens qui se réunissent à l’hôtel.

On les connaît: Tibou Camara, +Sadaka+, etc. Je n’ai jamais parlé de Cellou Dalein, qu’il a battu au second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010.

http://souverainete-africaine.com/?p=4466

La Vraie Dette des Etats-Unis : 211.000 milliards de dollars

Une Dette nationale de 14.000 milliards de $ ? 211.000 milliards de $

Laurence Kotlikoff, l’ancien conseiller économique de Reagan, a révélé la vraie dette des Etats-Unis. Elle est de 211.000 milliards de dollars, et pas 14.000 comme cela a été agité ces derniers mois. Ainsi donc, le réel montant de la dette fait quinze (15) fois ce qui a été publié.

Quand Standard & Poor’s a réduit la réputation de solvabilité nationale d’AAA à AA-plus, les États-Unis ont subi la première décadence à sa réputation de solvabilité à jamais. Standard & Poor’s a pris cette décision malgré le fait que le Congrès a passé la semaine passée pour lever la limite de dettes.

La décadence, Standard & Poor’s a dit : « reflète notre avis que le plan de consolidation fiscale que le Congrès et l’administration ont récemment agréé ne répond pas à ce que, de notre point de vue, serait nécessaire de stabiliser la dynamique à moyen terme de dettes du gouvernement. »

Ce sont des problèmes de dettes de moyen à long terme qui inquiètent aussi le professeur d’économie Laurence J. Kotlikoff, économiste senior qui a servi comme Conseiller Économique aux côtés du Président Reagan. Il dit de la dette nationale, que le Trésor américain a estimée à environ 14 trillions de $, est juste la partie visible de l’iceberg.

« Nous avons toutes ces dettes officieuses qui sont massives comparées à la dette officielle, » Kotlikoff dixit David Greene, l’invité de « week-ends sur Tout compte fait ». « Nous sommes concentrés juste sur la dette officielle, donc nous essayons d’équilibrer les faux livres. »

Kotlikoff explique que les obligations de paiement « officieuses » de l’Amérique – comme la Sécurité sociale, l’Assistance médicale et des allocations de Caisse d’assurance maladie – font rehausser considérablement le montant de dettes.

« Si vous additionnez toutes les promesses qui ont été faites pour passer des obligations, y compris des dépenses de défense et vous soustrayez tous les impôts que nous nous attendons à prendre, la différence est 211 trillions de $. C’est le trou fiscal, » dit-il. « C’est notre vrai endettement. »

Nous n’entendons pas plus sur cet énorme montant, parce que les politiciens ont choisi leur langue soigneusement pour garder la plupart du problème des livres.

« Pourquoi ces types pensent-ils à la mise en équilibre du budget ? » dit-il. « Ils devraient essayer et penser à nos problèmes fiscaux à long terme. »

Selon Kotlikoff, un des plus grands problèmes fiscaux sur lesquels le Congrès devrait se concentrer est l’obligation de l’Amérique de faire des paiements de Sécurité sociale aux générations futures des personnes âgées.

« Nous avons 78 millions d’enfants du baby-boom qui sont balancés pour se rassembler, dans environ 15 à 20 ans, environ 40,000 $ par personne. Multipliez 78 millions par 40,000 $ – vous parlez de plus de 3 trillions de $ par an juste à donner à une partie de la population, » dit-il. « C’est une énorme facture, cela dépasse l’entendement et le Congrès ne s’y est pas intéressé. »

Pour éliminer l’écart fiscal, Kotlikoff dit : « les Etats-Unis devraient avoir des augmentations fiscales et des réductions de dépenses sur un long terme, au-delà de ce qui est négocié actuellement à Washington ».

« Ce que vous devez faire est d’augmenter immédiatement de manière permanente les impôts des deux-tiers, ou couper immédiatement et de manière permanente chaque dollar de dépenses de 40 pour cent pour toujours. La Commission Budgétaire du Congrès a dit que nous avons absolument un énorme problème devant nous. « 

Lire l’article publié en Anglais le 06 Août sur NPR.