Le Blog de Aymard

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Archives Journalières: août 23, 2011

Côte d’Ivoire : l’Oncle d’Alassane Ouattara à son neveu : « Tant que Gbagbo sera en prison, tu ne pourras pas réussir »

Abou Cissé, l’oncle maternel d’Alassane Ouattara (frère de feue Nabintou Cissé, mère d’Alassane) n’est pas du tout tendre avec son neveu. Dans cet entretien, il lui «crache» ses vérités.

La Côte d’Ivoire a un nouveau pouvoir depuis le 11 avril dernier, suite à l’arrestation du Président Gbagbo par l’armée française…

Nous avons assisté à l’avènement d’un nouveau pouvoir. Nous subissons, en ce moment, ce pouvoir. Nous savons comment ce pouvoir a été installé. Nous constatons, avec beaucoup d’inquiétudes, la mise en place d’un système de jugement qui ne fait qu’éterniser la crise.

Quelles sont vos inquiétudes?

C’est l’arrestation de certains Ivoiriens, qui à un moment donné, ont eu à diriger ce pays. Notamment le Président Laurent Gbagbo, son épouse, les autres cadres et les militants de la majorité présidentielle. En assignant Gbagbo en résidence surveillée, on ne fait qu’emprisonner celui qui est au pouvoir actuellement. Parce que Laurent Gbagbo en prison pose plus d’inquiétudes que d’apaisement.

Soyez plus explicite…

Le Président Laurent Gbagbo est une personnalité. Cette personnalité a régné pendant dix ans. Plus longtemps, il sera en prison, plus son aura va s’affirmer contre les erreurs du pouvoir actuel. Ce pouvoir n’a pas la dimension de résoudre tous les problèmes des Ivoiriens. Vous allez voir que les gens, sans distinction politique, religieuse, ethnique et régionale, vont se retrouver de plus en plus dans les idées du Président Laurent Gbagbo. A travers cette situation, il a de fortes chances de devenir une icône, un symbole. Il va atteindre une telle dimension que le pouvoir en place ne pourra pas diriger ce pays.

Comment ?

Bon nombre d’Ivoiriens vont se sentir, compte tenu qu’il a mis pratiquement tout le monde en prison, dans l’idéal du Président Laurent Gbagbo. Prenons l’exemple de Mandela lorsqu’ il était en prison. Ce n’était pas lui qui faisait la révolte en Afrique du Sud. C’est le fait qu’on l’ait mis en prison. Cela a donné une autre valeur à Mandela. Aujourd’hui, Gbagbo va atteindre une dimension telle que la Côte d’Ivoire ne pourra pas être gérée par ceux qui sont là. Il ne va pas utiliser, comme les autres l’ont fait, les armes ou la rébellion. Sa présence en prison va susciter, plutôt, une chaîne de mouvements au niveau de la classe sociale. On n’aura pas besoin des armes ou d’une révolution par la guérilla. C’est le peuple lui-même qui va se soulever. Parce que le pouvoir actuel ne pourra pas répondre à l’attente des préoccupations des Ivoiriens. Ce n’est pas en faisant de grands coups de peinture sur certaines places, qu’on peut dire que ça va, le pays est en train de partir, tout va bien… Le pouvoir
actuel doit se dire que les grandes puissances sont en crise. Ce ne sont pas ces pays qui pourront apporter de l’aide à la Côte d’Ivoire.

On parle de plus en plus de réconciliation nationale avec la mise en place d’une commission…

Tout ce qu’on décide, il faut croire. Si c’est une croyance à Dieu, nous pouvons dire oui. Ce sont des gestes et des volontés humaines. Nous ne croyons pas à ce processus tant que le pouvoir ne prend pas sur lui-même de libérer tous les prisonniers politiques. Il faut libérer le Président Gbagbo et ses camarades. Tant que ceux-ci seront en prison, tant qu’on ne fera pas une politique de réconciliation en acceptant les conditions, il n’y aura pas de paix. Tout le monde a été fautif de cette situation. On ne peut pas juger un côté et laisser l’autre.

Alassane Ouattara, dans son discours à la Nation, tend la main aux cadres de la majorité présidentielle…

Nous avons souri de cette main tendue. Au même moment, il continue de mettre les cadres et militants de la majorité présidentielle en prison. Certains viennent d’être inculpés. La réconciliation ne pourra jamais se faire tant que le Président Gbagbo sera en prison. Il faut le libérer. C’est à partir de ce moment que nous pourrons parler de réconciliation. Afin que la Côte d’Ivoire puisse se retrouver. En clair, la réconciliation ne sera possible, si nous ne trouvons pas une solution sur la réconciliation elle-même.

Quelle est cette solution ?

Dans cette situation, il appartient à Alassane lui-même de trouver la solution. Pour qu’il y ait réconciliation, il faut qu’il se libère de la tutelle des Français. Il est emprisonné par les liens qui le lient à la France. C’est l’armée française qui assure, en ce moment, sa sécurité. En plus, il est emprisonné par le fait que le Président Laurent Gbagbo soit en prison. Il est également en prison par rapport à l’ex-rébellion qui l’a aidé. Il arrive que ceux qui vous ont aidé à prendre le pouvoir, trouvent les voies et moyens pour se débarrasser de vous. Parce qu’ils vont trouver que vous êtes gênant. On le voit, aujourd’hui, les dernières sorties des Nations unies. Elles sont en train de se rebiffer en parlant d’injustice. Alassane doit chercher à avoir une victoire intérieure. Cette victoire c’est libérer tous les dirigeants de la majorité présidentielle.

Quelles explications donnez- vous à ce revirement des Nations unies qui ont aidé Alassane à prendre le pouvoir ?

Lorsqu’ on convoite une belle femme, on utilise tous les mots doux. Lorsque vous l’avez, les conditions dans lesquelles vous mettez la femme finissent par montrer votre vrai visage. Tant qu’Alassane ne prouvera pas aux Ivoiriens qu’il n’est pas attaché à la France, qu’il n’est pas gardé par des troupes françaises, l’Ivoirien dans sa dimension actuelle ne croira pas à tout ce qu’il va faire.

A-t-il vraiment le choix ?

C’est lui qui doit choisir. Avoir l’aval de la population ou être prisonnier de la France. Avec la présence des militaires partout dans les rues, l’Ivoirien va finir par s’habituer. Il ne va plus les respecter. C’est ce qui entraîne les guérillas. Il faut qu’Alassane se ressaisisse. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de prisonniers politiques.

Depuis l’arrivée d’Alassane au pouvoir rien n’a changé. La situation ne fait qu’empirer…

Il y a des parasites dans l’entourage d’Alassane pour satisfaire leurs poches. Et non pour l’intérêt de la population. Il ne pourra jamais travailler tant qu’il ne permettra pas à l’opposition réelle d’exister. Nous disons que la réconciliation ne sera possible tant qu’il y aura des prisonniers politiques. Dans ce mois de jeûne un mois de pardon et de réconciliation avec soi même. Il faut que les Imams lui disent que la pérennisation de la Côte d’Ivoire ne se trouve pas dans les crises. Encore moins avec l’emprisonnement du Président Gbagbo, son épouse et les autres membres de la majorité présidentielle. Ainsi que les inculpations qu’on voit ici et là.

Que dites-vous du panier de la ménagère ?

Nous vivons une situation dramatique. La vie est devenue très chère. Il y a aussi le marché de l’emploi qui est devenu catastrophique. Parce que la confiance n’est pas encore là. La peur de l’Ivoirien pour faire quelque chose est devenue plus frappante. Alassane a promis beaucoup d’argent en tenant compte de ses relations. On ne dirige pas un pays à coups de dollars ou d’argent. On dirige un pays avec un certain humanisme. Cet humanisme manque aujourd’hui à Alassane. La Côte d’Ivoire n’est pas seulement l’économie. C’est une histoire d’humanisme. Ceux qui s’asseyent dans leur bureau pour compter sur l’aide de l’extérieur en auront pour leur compte. Parce que ces pays qui devraient donner de l’argent à la Côte d’Ivoire sont en pleine crise. Ce ne sont pas eux qui vont nous donner de l’argent. Lorsque la population aura faim, elle se soulevera. La destruction des emplois n’arrange pas les choses.

Un commentaire sur les démolitions en cours…

On se rappelle que ceux qui sont au pouvoir actuellement avaient accusé l’ancien pouvoir de tous les maux. Lorsqu’il avait décidé de le faire. Il faut dire que c’était la haine contre le pouvoir de Gbagbo. Nous comprenons mal qu’on aille détruire la rue princesse. Cette Rue n’a pas été créée par un pouvoir. Elle a été créée par des jeunes. Nous ne comprenons pas. Et l’Ivoirien moyen ne comprendra jamais. C’est comme si on allait casser
Pigalle en France.

Le pouvoir soutient que c’est un lieu de dépravation…

Il y a des lieux de dépravation dans toutes les villes. La Rue princesse avait sa dimension. Nous pensons que dans chaque ville du monde entier, il y a des zones qui se fabriquent d’elles-mêmes. Ce n’est pas un gouvernement ou un homme politique qui les crée. C’est une situation voulue, fabriquée et acceptée par les populations. C’est ça aussi la liberté. La Rue princesse existait avant l’arrivée de Gbagbo au pouvoir. La Rue princesse est symbole de Yopougon, voire de la ville d’Abidjan. C’est une erreur d’avoir donné l’ordre de casser cette rue. Ce sont des cultures de la jeunesse. L’homme doit se débarrasser de la haine pour embrasser l’amour pour la patrie. Qu’il arrive à aimer les Ivoiriens. S’ils sont venus pour détruire ce qui est construit, on ne finira pas de reconstruire la Côte d’Ivoire.

Et l’insécurité ?

C’est inquiétant. Alassane lui-même n’est pas en sécurité. Raison pour laquelle il est surveillé par l’armée française et les Forces onusiennes. Il se met en sécurité et met les Ivoiriens dans l’insécurité. Il faut donner la sécurité aux Ivoiriens. Notamment aux policiers et gendarmes. Nous ne pouvons pas comprendre qu’on puisse les désarmer. Nous devons apprendre à faire confiance à nos Forces de l’ordre. Il faut débarrasser les rues de tous ceux qui n’ont pas droit aux armes. Aujourd’hui, partout, les gens soutiennent que le temps du Président Gbagbo était le meilleur. Ça veut dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

L’insécurité, la cherté de la vie, la débâcle de nos institutions sont très graves. Diriger,un peuple ce n’est pas seulement avec le talent d’un économiste. Pour diriger un pays, il faut être investi d’un humanisme. Nous prenons l’exemple du Président Gbagbo.

Il est d’un humanisme incroyable. La politique du Président Laurent Gbagbo prenait en compte tout le monde sans distinction d’ethnie, de religion et de région. Contrairement à Alassane dont l’entourage est composé uniquement de gens de leur ethnie et leur région. Ce n’est pas construire une Nation. C’est en tenant compte de ces facteurs que Gbagbo a mené une politique de rassemblement des Ivoiriens. Pour lui, il ne faut pas juger les gens sur la base ethnique ou religieuse. Mais sur la base des valeurs et de la compétence. C’est un humain. Et il est reconnaissant. Il n’oublie jamais ses amis. Lorsque j’étais en prison, il est le seul qui m’a rendu visite. Alors que celui pour qui j’ai été en prison n’est même pas venu me voir. Sans oublier que j’ai vendu deux de mes villas pour le défendre. Afin qu’il soit candidat. Laurent Gbagbo m’adressait régulièrement des courriers pour me demander de ne pas me suicider. Puisqu’on doit continuer la lutte. Au sortir de la prison, il m’a rendu visite à Treichville. La dimension de Gbagbo a dépassé les frontières. Il n’appartient pas à la seule Côte d’Ivoire. Encore moins au Fpi. C’est l’arc-en ciel. Dieu ne dort pas. Il ne permet pas l’injustice. Laurent Gbagbo a fait beaucoup pour les musulmans. Il a envoyé des milliers de musulmans à la Mecque pour accomplir le cinquième pilier de l’Islam. Et pourtant, il y a des gens qui se targuent d’être musulmans. Alors que leur front ne touche pas le sol. En leur temps, ils n’ont pas pu obtenir une Ambassade en Arabie Saoudite. Laurent Gbagbo n’a jamais mis un journaliste en prison. Malgré tout ce que les journaux racontaient sur lui. Il y avait une liberté totale de la presse. Il était ouvert à toutes les critiques.

Des personnes ne comprendront pas que l’oncle maternel d’Alassane soit du côté de Gbagbo au détriment de son neveu…

Nous sommes libres de nos idées. La politique ce n’est pas du tribalisme, du régionalisme. Ce sont des idées. Nous disons haut et fort que Laurent Gbagbo ne mérite pas ce qu’on lui fait aujourd’hui. Alassane lui doit beaucoup. Notamment son retour d’exil et sa candidature. Il a fait beaucoup pour la communauté musulmane. A savoir la facilitation du pèlerinage, l’ouverture d’Ambassade en Arabie saoudite. Lorsqu’ il était au pouvoir, il était à leurs petits soins… La réconciliation ne bute pas sur les mots. Mais sur les conditions dans lesquelles, l’on veut organiser cette réconciliation. On risque de dépenser des milliards pour rien. Nous persistons et signons, il n’y aura pas de paix dans ce pays, tant qu’il y aura des prisonniers politiques. Le pouvoir d’Alassane est composé de personnes venues pour se venger. Nous pensons que l’on doit apprendre à faire la distinction entre les valeurs familiales et les valeurs républicaines. Personne ne peut nous empêcher d’avoir une opinion contraire à notre neveu. Nous ne sommes pas des béni-oui-oui. C’est une grave erreur qu’il commet en décidant de vouloir juger son bienfaiteur d’hier.

Le pouvoir soutient que la réconciliation ne doit pas se faire sans justice…

Les gens le poussent à la faute. Il lui appartient de dire aux puissances qui l’ont aidé à prendre le pouvoir qu’en Côte d’Ivoire, nous n’avons besoin de jugement, mais d’une réconciliation. Il faut qu’il arrête de mettre des peintures blanches partout. Ce n’est pas du développement. Ne semons pas les graines de la haine. Libérons tous les prisonniers politiques. Tant que le Président Gbagbo ne sera pas libre, Alassane ne pourra pas dormir sur la surveillance d’un Ivoirien. A la condition que les soldats français et les forces onusiennes restent en permanence. Tant qu’il ne libérera pas les prisonniers, les Ivoiriens à l’extérieur seront un danger. Non pas parce qu’ils ont des armes. Mais par leur aura sur la Côte d’Ivoire, ils auront une emprise sur l’ensemble des Ivoiriens. Au moindre faux pas, on risque de tomber dans une guerre civile. Pour qu’il puisse avoir la paix intérieure et dormir tranquille, Alassane doit chercher les voies et moyens pour libérer le Président Gbagbo et les autres avant d’entamer le processus de réconciliation. Comme ce qui s’est passé en Afrique du Sud et en Zambie. On a libéré tout le monde. Envoyer l’affaire devant le Tpi, c’est détruire la Côte d’Ivoire à petit feu. Alassane ne pourra pas construire la Côte d’Ivoire. C’est dans la paix des cœurs que l’économie marche. S’il refuse, il ne dirigera pas la Côte d’Ivoire.

Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que le tour des gens du Nord est arrivé?

La Côte d’Ivoire n’est pas fait de Dioula. Cette communauté représente 11% de la population. Lorsque nous entendons nos frères dire qu’ils sont au pouvoir, et qu’ils n’ont pas besoin de travailler, cela m’écoeure. Ces propos entraînent des brimades des autres ethnies. Que l’on arrête les exactions à l’encontre de certains de nos compatriotes. Il y a 60 ethnies en Côte d’Ivoire. Elles vivaient en harmonie. On voit des nominations à base ethnique. Ce n’est pas bon.

Quelles explications donnez-vous aux différents drames que vit la Côte d’Ivoire ? Notamment des accidents sur les routes, le bus qui a plongé dans la lagune ? Sans oublier plusieurs collisions de véhicules qui ont entraîné de nombreux morts ?

C’est un message que Dieu lance au pouvoir. Selon les divins Dieu est en train de parler à Alassane qui a le cœur endurci. Que si le pouvoir n’y prend garde, la Côte d’Ivoire va connaître des lendemains plus atroces. Ce n’est pas de bon augure. Ce sont des signes que les nouveaux tenants du pouvoir doivent prendre au sérieux. Raison pour laquelle, nous lui demandons de libérer le Président Gbagbo et ses camarades.

Interview réalisée par : Yacouba Gbané pour le temps

Monsieur Ouattara : Les Combattants sont impatients !

Pas de panique ! Ce ne sont pas mes combattants. Ce ne sont pas non plus nos combattants. Nous n’en n’avons jamais eu de ce genre. Je veux vous parler de vos combattants. Ceux qui vous ont été et qui vous sont d’une utilité nuisible d’hier à aujourd’hui. Ils sont très impatients. Ils ne peuvent plus attendre trop longtemps. Il faut que vous rentriez dès publication de cet Article 63ème de la Révolution Permanente. C’est le message dont ils m’ont fait porteur pour vous.

Les raisons de l’impatience des Combattants

Vous le savez mieux que moi-même. Vous avez passé un contrat de crime avec eux. Ils devaient offrir leurs poitrines. S’ils s’en sortent vivants, vous transformez leur vie. S’ils crèvent, leurs familles passent leur mort en pertes et profits. C’est Dieu qui donne. C’est Dieu qui reprend.

A l’évidence, ce que les hommes du colonel Major Konan leur ont fait à Tiébissou, puis à Yamoussoukro et enfin à Abidjan, est inimaginable d’intelligence d’homme. Le Commandant Abéhi et ses hommes en ont fait de même. Ils m’ont même expliqué le dispositif tactique suicidaire dans lequel vos experts militaires les avaient mis. Vous les aviez rangés en colonnes pour progresser par vague. La vague de devant doit avancer, user de tous les moyens pour avancer ? Si un soldat fuit la puissance de feu de l’ennemi et revient sur ses pas, la vague qui suit celle de devant doit abattre ce soldat fuyard.

Mais au bout du sacrifice, il y a la coquette somme de 2 à 3 millions de francs CFA par combattant. Certains parlent de beaucoup plus que ces montants. C’est ce que vous auriez promis. Chacun d’eux a alors compté sur ses talismans, puis la chance a fait le reste, une chance de nationalité française ce jour historique du 11 avril 2011.

Aujourd’hui, les butins de guerre ne suffisent plus. Les millions promis n’ont jamais été payés. Même pas un commencement d’exécution n’est enregistré. Bien plus grave, vous n’arrivez pas à payer les fonctionnaires sans tendre la main à d’autres pays.

Patrouille FRCI, les rebelles qui ont semé le désordre en Côte d’Ivoire depuis 2002

En fin de compte, vos combattants ont compris que vous n’avez pas l’intention de leur donner même un centime. Votre projet secret est de les faire tous passer en pertes et profits. Parce que personne ne vous donne de l’argent encore pour venir les contenter.

Les rumeurs sont têtues et vraies

Les Combattants me disent qu’ils ont appris qu’au niveau de l’Afrique, vous avez joué toutes vos cartes. Vous avez essayé toutes les techniques modernes de mendicité internationale. Mais la réalité du terrain, marquée par votre rejet par la quasi-totalité des jeunes et cadres ivoiriens, a joué en votre défaveur. Vous avez été décrété insolvable, parce que le pays ne produit plus et le peu qui est produit est volé par les Commandants de Zone et leurs hommes les plus proches.

Plus grave, la population abidjanaise rejette les combattants FRCI parce qu’elle a vite compris qu’ils ne sont pas des professionnels du métier des armes. Elle a peur d’eux parce qu’en effet, ils sont tous des voleurs. Autrefois, ils volaient avec des armes blanches. Aujourd’hui, vous avez mis à leur disposition des fusils mitrailleurs, des grenades offensives, des lance-roquettes armés. Ils peuvent voler comme des vrais professionnels maintenant. Mais il se trouve que les Ivoiriens se sont appauvris après les pillages massifs qui ont suivi les événements qui vous ont porté là où vous êtes aujourd’hui. Donc de plus en plus, cela devient inutile de braquer un domicile ou une entreprise.

Les combattants disent qu’ils savent que votre séjour se passe très mal en Europe. Croyant qu’ils allaient vous renverser pour défaut de paiement de leurs primes promises en début de guerre, vous avez vite fait de trouver refuge en France à l’effet de négocier avec vos contacts européens pour vous aider à régler les salaires des fonctionnaires pour le mois d’août. La seule personne sur qui vous comptiez, on dit qu’elle s’appelle Madame Merkel, vous a fermé la porte au nez. Elle vous adit d’aller voir GBAGBO pour vous montrer comment produire de l’argent pour financer les dépenses de l’Etat.

Vos combattants, n’ont signé aucun contrat avec cette femme. Donc ils n’ont rien à cirer avec les déboires qu’elle vous aurait fait vivre. Pour eux, ce qui est dit, est dit ! Ils ont risqué leu vie, ils veulent leurs 2 ou 3 millions de francs CFA, puis leurs soldes mensuelles puis leur « nimiolo », ils veulent dire leurs numéros matricules de fonctionnaires.

Vous êtes dans la boue

Peut-être que vous êtes dans quelque chose de plus humiliant que la boue. En effet, ils ont appris que vous avez sollicité le Président Equato Guinéen pour un montant d’environ 2,5 milliards de francs CFA. Il vous a envoyé paître. Chose déconcertante, c’est que dans la grisaille de cette affaire mêlée au récent Sommet de l’Union Africaine tenu à Malabo, vous auriez été hué.

Aujourd’hui, c’est au tour de Madame Merkel de vous envoyer paître. Même les Présidents de certains petits pays d’Afrique vous ont aussi renvoyé poliment frapper à d’autres portes.

Personne n’est dupe. Vos Combattants sont des analphabètes ; cela ne veut pas dire qu’ils sont dupes. Ils savent que vous n’avez pas de Solutions pour eux. Parce qu’ils vous regardent amuser la galerie avec vos histoires de ville propre, d’éthique gouvernementale, de séminaires des Dozos. Un Dozo est un féticheur et braconnier. Son pouvoir supposé lui serait donné par des génies de la brousse. Or, génie ne fait séminaire pour agir. Il ne parle même pas le français. Alors, arrêtez de vous foutre de ces pauvres braconniers.

En d’autres termes empruntés aux ghettos ivoiriens, arrêtez aussi de mettre foutaise sur les anciens bra mogohs (braves hommes) d’Abidjamé, d’Abobo, de Poy (Yopougon). Ils ont été « Kouman ké vous avé mi foutaise dans eux ». Oui. Vos amis le leur ont dit. Vous vous êtes foutu de leur gueule. Ils l’ont bien dit !

Et puis après !?

Ils vous attendent pour une explication d’homme à homme. Vous pouvez appeler ça comme vous voulez. Mutinerie, coup d’Etat… et puis « où est Etat là même et puis quelqu’un va faire coup d’Etat » ? C’est ce qu’ils m’ont répondu.

2 à 3 millions de francs CFA chacun. Sinon, vous allez voir que Dozo ne connaît pas pardon. Les « Bra Mogohs » de la MACA et des gloglohs (petits quartiers) d’Abidjan et de tout le pays, vont vous montrer qui a mis du sel dans la mer.

Il y a aussi les « borodjans » (les étrangers) engagés comme mercenaires. Vous ne pouvez pas payer les Blancs et les laisser pour compte. Un mercenaire en vaut un autre. Mercenaire, c’est mercenaire.

Eh oui ! Je vous ai prévenu. Je vous prie donc de rentrer. Revenez à Abidjan. Tout le monde vous attend de pied ferme. Et croyez-moi, chacun a son pied sur son caillou, comme le disent les frères Ivoiriens.

A très bientôt.

Hassane Magued

Libye : Seif al-Islam Kadhafi dément avoir été arrêté par les rebelles

Seif al-Islam dans la nuit du 22 au 23 août 2011 devant des journalistes à Tripoli

Seif al-Islam, un des fils du colonel Mouammar Kadhafi, a démenti son « arrestation » en se présentant dans la nuit de lundi à mardi 23 août 2011 devant des journalistes à Tripoli et affirmé que « la capitale était sous le contrôle du régime ».

L’un des fils du Guide libyen, Seif Al-Islam Kadhafi, dans une allocution télévisée du 20 février 2011. 

« Je suis là pour démentir les mensonges », a-t-il indiqué aux journalistes qui l’ont rencontré dans le complexe résidentiel du dirigeant libyen de « Bab Al-Aziziya » à propos de l’annonce de son arrestation. Dans la nuit de dimanche à lundi 22 août 2011, le procureur de la « Cour pénale internationale (CPI) » Luis Moreno-Ocampo avait affirmé avoir reçu des informations confidentielles selon lesquelles, Seif al-Islam, qui fait l’objet d’un « mandat d’arrêt » de la « Cour » pour « crimes contre l’humanité » commis en Libye, avait été arrêté par les rebelles.

Le président du « Conseil national de transition (CNT) » libyen Moustapha Abdeljalil avait également affirmé dimanche disposer d’informations sûres que Seif al-Islam a été arrêté. Il est dans un lieu sûr sous garde renforcée en attendant qu’il soit déféré à la justice, avait-t-il indiqué.

GUERRE : SEIF AL-ISLAM KADHAFI PREND À CONTRE PIED LES MÉDIAS OCCIDENTAUX (22 AOÛT 2011)

Mohamed Kadhafi, un autre fils du colonel Mouammar Kadhafi, dont l’arrestation avait été annoncée dimanche 21 août 2011 par les « rebelles », est parvenu à s’échapper, a indiqué lundi 22 août 2011 une source haut placée au sein de la rébellion à Benghazi.

Seif al-Islam a rencontré trois journalistes dont celui de l’AFP dans le périmètre du complexe résidentiel où ils avaient été conduits à bord d’une voiture. Seif al-Islam est arrivé à bord d’un véhicule tout terrain devant un immeuble du complexe qui avait été bombardé par les Américains en 1986 puis la rencontre s’est déroulée sur un terrain vague. Deuxième fils du colonel Kadhafi et porte-parole officieux du régime, Seif al-Islam était souvent présenté comme le futur successeur de son père.

TRIPOLI ENCORE SOUS CONTRÔLE DES LOYALISTES

« Tripoli est sous notre contrôle. Que tout le monde soit rassuré. Tout va bien à Tripoli », a indiqué Seif al-Islam aux journalistes. « Vous avez vu comment le peuple libyen s’est soulevé pour combattre l’arrivée des + rebelles + » a-t-il lancé.

« L’Occident dispose d’une haute technologie qui a perturbé les télécommunications et a envoyé des messages au peuple faisant état de la chute du régime du colonel Kadhafi », a-t-il ajouté évoquant des « sms » envoyés dimanche 22 août 2011 à des habitants de Tripoli. C’est une guerre « technologique » et « médiatique » pour provoquer le « chaos » et la « terreur » en Libye, a-t-il poursuivi.

« Ils ont aussi fait infiltrer des bandes de saccageurs (dans la capitale) par la mer et à bord de voitures », a-t-il ajouté s’exprimant mardi 23 août 2011 aux toutes premières heures de la journée. Selon lui, les « forces loyales » au régime ont fait subir à la « rébellion » de lourdes pertes aujourd’hui aux « rebelles » qui prenaient d’assaut la résidence de son père.

Dans le « complexe résidentiel », Seif al-Islam était attendu par quelques dizaines de sympathisants qui brandissaient son portrait et celui de son père ainsi que des drapeaux libyens.

GUERRE : TRIPOLI N’EST PAS AUX MAINS DES REBELLES (22 AOÛT 2011)

« Quant à la télévision d’état libyenne prise par les rebelles, c’est encore du pipeau. Ils ont simplement bombardé les installations. Mais, en réalité, ces opérations de sabotage sont menées par les forces spéciales de l’+ OTAN +, constituées de beaucoup de qataris, pour que les blancs ne soient pas très visibles. Ces derniers opèrent la nuit, et tentent de kidnapper des journalistes comme Thierry Meyssan. Le peuple libyen est fort. Les gens n’ont pas paniqué ».

NOTE :

Le quatar est ce pays arabe du moyen orient qui rêve aux intérêts pétroliers sur la Libye promis parmi les occidentaux, le quatar contribue au sein de l’« OTAN » sur deux points : Militaire et Information. Les soldats quataris appuient au sol le « CNT » et les combattants islamistes d’« Al quaïda », ainsi La chaîne quatari « Al jazeera » participe à la « propangande » et à la « désinformation », pour le compte de l’« OTAN », pour semer le « chaos constructeur ».

Nerrati

Libye : et dire que j’ai failli douter de cette histoire d’intervention humanitaire.

Envoyer des pyromanes pour éteindre une incendie, brûler la forêt pour sauver les arbres, bombarder la population pour épargner des civils, lancer des campagnes de terreur au nom du combat contre le terrorisme, promouvoir la démocratie en soutenant des dictateurs, des monarchies, des terroristes et autres voyous en tous genres… la logique des dirigeants occidentaux est imparable.

Pendant ce temps, l’Organisation des médias de masse bombarde les consciences jusqu’à obtenir leur reddition. Et c’est ainsi que vous vous réveillez un jour avec le sentiment que vous avez toujours été favorable aux privatisations. Avec la croyance que les Taliban ont toujours été nos ennemis. Que cette Europe-ci est la seule qui vaille. Que vous comprenez bien qu’on ne pourra pas verser votre retraite. Que vous êtes né(e) avec la certitude qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme. Et que l’OTAN est une sorte de SAMU international.

Aujourd’hui, 21 août, la dernière : « les rebelles sont entrés dans Tripoli ». Après des semaines de « les rebelles libyens avancent… », « les rebelles contrôlent la ville de… », les « rebelles annoncent… ». C’est drôle comment l’acteur principal de ces évènements, l’OTAN, arrive à se faire discret dans les dépêches.

A voir le mal que ces rebelles ont eu pour avancer dans un pays plutôt plat, plutôt dépeuplé, où leurs maîtres avaient et ont la maîtrise totale du ciel – des conditions idéales pour une telle campagne – et où (suprême avantage) le peuple serait « acquis à leur cause », il est évident et clair que les « rebelles libyens » n’ont jamais représenté grand chose, allant jusqu’à s’entre-tuer et éliminer leur propre commandant en chef (et ceci dans des conditions pourtant « idéales »).

Cela dit, à moins d’un coup de théâtre, ils « gagneront », tôt ou tard, c’est certain. Et comment pourrait-il en être autrement ? Lorsque le bâton rond de la propagande n’entre pas dans le trou carré de la réalité, l’OTAN se charge d’arrondir les angles.

Parions qu’il ne manquera pas alors quelques sombres abrutis pour déferler devant nos écrans en gueulant « on a gagné ! ». Et dire qu’il y a encore quelques mois ils ne savaient même pas épeler le nom du pays (Lybie ? Libye ?). Mais la vérité est que l’histoire a d’ores et déjà prouvé qu’ils ont eu tort, qu’ils avaient tort, qu’ils ont tort, et ce sur toute la ligne, et l’issue du « combat » n’y changera rien.

Tripoli résistera-t-elle ? Combien de temps ? Des heures, des jours ? Et soudain, les paris sont ouverts et nous voilà projetés au PMU local. Ils parleront sans doute de « partisans de Kadhafi » (un certain nombre) et jamais « des Libyens opposés à l’intervention militaire impérialiste » (probablement plus nombreux). Ils nous montreront quelques images de foules en liesse. Utiliseront-ils des images tournées jadis à Bagdad ? Trouveront-ils enfin les 6000 Libyens assassinés « par le régime » ou changeront-ils de sujet, comme pour les armes de destruction massive ?

Donc, « on va gagner ». La question qui me nargue est de savoir qui est le « on » et qu’est-ce qui aura été « gagné ». C’est fou comme on esquive systématiquement cette question intéressante. Je sais que ce « on » n’est pas moi, pas plus que vous (quelle que soit votre opinion sur cette opération de l’OTAN). Je sais aussi que ce n’est pas l’immense majorité de la population libyenne qui avait certainement une autre idée de printemps arabe.

Ce matin (21 août), la presse nous explique qu’une brigade rebelle d’élite piaffe d’impatience aux portes de Tripoli. Elle nous explique sans sourciller que certains des 600 hommes ont la « double nationalité américaine et libyenne »… que leur chef parle « avec un fort accent irlandais », un « tireur d’élite » qui a « passé la majeure partie de sa vie à Dublin », qui est « en contact permanent avec les forces de l’OTAN ». Et je me suis dis « tiens, pas de Libyen pour diriger la brigade d’élite de la rébellion ? ». Et aussi « si ce ne sont pas des mercenaires, ça y ressemble furieusement. » Mais l’idée n’a pas traîné dans mon esprit car la place était déjà occupée par cette autre idée récemment martelée par les médias : c’est Kadhafi qui emploie des mercenaires (« noirs et drogués »).

Oui, nous avons désormais le signalement de la tête de « on » qui a gagné : un Libyen pur jus, comme on n’en fait plus dans les tribus. Il porte des Ray Ban, mâche du chewing-gum, parle avec un fort accent irlandais et son passeport libyen est probablement tout beau, tout neuf et doit encore sentir l’encre fraîche. Et j’ai le sentiment confus que si je lui demandais « et Bagdad, c’était comment ? », il répondrait « no comment ».

Alors, après des mois de bombardements en tous genres, autant me rendre… à l’évidence. Et dire que j’ai failli douter de cette histoire d’intervention humanitaire.

Viktor Dedaj

« Tu devrais goûter à la démocratie, ça fait l’effet d’une bombe »

PS : dernière minute, dans la catégorie « ils osent tout », un porte-parole de l’OTAN déclare que la mission de l’OTAN est de protéger la population civile et pas de prendre partie pour l’un des deux camps. Orwell, t’es un amateur.

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http://www.legrandsoir.info/libye-et-dire-que-j-ai-failli-douter-de-cette-histoire-d-intervention-humanitaire.html

Libye : la presse chinoise critique Sarkozy

Le gouvernement chinois, et la presse officielle, critiquent l’intervention occidentale en Libye. La France est particulièrement ciblée, et son Président est présenté comme agissant pour des raisons électorales et économiques.

« Pékin appelle à un cessez-le-feu« , indique un petit titre au milieu de la Une du South China Morning Post.

« Depuis le début des bombardements le samedi, le gouvernement central, via le ministère des Affaires étrangères et le Quotidien du Peuple, a condamné l’opération, en le comparant aux invasions américaines de l’Irak et l’Afghanistan, et en critiquant les interventions soi-disant humanitaires qui sont des tentatives masquées pour renverser des régimes que l’Occident n’apprécie pas ou tout simplement pour protéger leur propres intérêts économiques. » La Chine s’était abstenu jeudi lors du vote de la résolution de l’ONU autorisant le recours à la force.

Le Quotidien du peuple, organe officiel du parti (ici traduit en français), est clair : « Cela fait longtemps que les pays occidentaux nourrissent en leur sein l’envie de faire tomber le régime de Mouammar Kadhafi. Les récentes batailles entre les troupes gouvernementales et les rebelles dans le pays ont offert une excuse immédiate et rare pour une intervention militaire occidental. »

« Certains hommes politiques occidentaux utilisent aussi l’action militaire en Libye comme un moyen de se sortir eux-mêmes de leurs problèmes politiques actuels. »

« La France, fer de lance de l’intervention occidentale en Libye, souffre aussi de problèmes sociaux importants. Malgré les frappes, et malgré plusieurs remaniements ministériels, le Président Nicolas Sarkozy reste toujours, d’après les derniers sondages d’opinion, derrière sa rivale politique Marine Le Pen, qui dirige le Front National, parti d’extrême droite. Son parti espère que l’action militaire de la France en Libye aidera à donner un coup de fouet à la popularité du président, alors que les élections présidentielles de l’année prochaine se profilent. »

« Le 10 mars, la France a été le premier pays à reconnaître le Conseil national libyen établi par l’opposition en Libye. Pourquoi la France s’est-elle portée à l’avant-garde contre Mouammar Kadhafi ?« 

« Des analystes estiment que si la France a réagi si rapidement sur le problème de la Libye, c’est que Nicolas Sarkozy aime à se montrer « actif », d’autant plus qu’il avait été critiqué d’avoir réagi trop lentement sur les événements en Tunisie et en Egypte. En outre, les élections présidentielles vont avoir lieu d’ici moins d’un an, tandis que sa cote de popularité continue à baisser. M. Sarkozy veut profiter de cette occasion pour réparer son image aux yeux du public. » ajoute Le Quotidien du Peuple.

« Du point de vue géo-politique, la Libye est très importante pour la France. La France a eu une mainmise pendant un certain temps sur le sud de la Libye. Et cette situation n’a pris fin, que quand la Libye a proclamé son indépendance en 1951. Le plus important, ce serait des raisons économiques. Selon le site Internet de l’hebdomadaire américain Time, des entreprises françaises du pétrole ont des investissements de plusieurs milliards de dollars en Libye. La France serait la plus bénéficiaire, si elle pouvait aider les forces armées anti-gouvernementales de ce pays à prendre le pouvoir.« 

South China Morning Post

Libye : conseils anti-manips

N’étant pas sur place en ce moment, nous ne pouvons fournir une info de première main. Nous diffusons ci-après quelques messages qui nous parviennent, directement ou indirectement de Tripoli de sources sûres. Mais, sur base des médiamensonges des précédentes guerres, nous appelons à la prudence envers les grands médias… Ils n’ont pas arrêté de nous mentir ou de nous cacher l’essentiel depuis le début de cette guerre : vont-ils, au moment d’un affrontement décisif, changer de méthodes ?

  1. Toute image peut être manipulée. Elle ne vous dit pas automatiquement : qui fait quoi, quand, où et pourquoi ? Tous ces éléments ne sont pas dans l’image, mais peuvent être interprétés et déformés par un commentaire que vous n’avez pas les moyens de vérifier. Un montage qui peut avoir pratiqué des coupes, des collages, des amalgames…
    Exemple : Lors de l’invasion de Bagdad, on a présenté en gros plan une « foule » en liesse abattant la statue de Saddam Hussein, mais un plan large montra ensuite qu’il n’y avait là que quelques dizaines de gens, qui en fait étaient des agents des USA.
  2. Donne-t-on les preuves ? Ou bien s’agit-il de rumeurs ? Quelles sont les sources ? Ai-je entendu la version de l’autre partie ? Correctement présentée ? Sinon, pourquoi la cache-t-on ?

Exemple Irak : pas de preuves sur les armes de destruction massive. Exemple Afghanistan : pas de preuves sur l’implication des talibans dans les attentats du 11/09.
Libye : on a dit que Kadhafi bombardait la population et avait fait 6000 victimes. Quelles preuves ?

Pour le moment tous les journalistes des agences de presse occidentale, AFP, Reuters, sont retranchés dans un hôtel. Les seuls communiqués viennent de l’opposition libyenne et de l’OTAN.

3. Parle-t-on des intérêts ?Nous présente-t-on la version de propagande d’une des parties en présence ou bien expose-t-on ses véritables intérêts économiques et stratégiques ?La fausse raison qui à mener à la guerre continue à faire la une des journaux : « Fuite ou procès du leader libyen et de sa famille. Enfin la liberté après 42 ans de règne absolu. »

4. Pourquoi libérer les libyens d’un côté et soutenir les dictatures de l’autre, en soutenant la répression au Bahreïn par exemple ?

Les bombardements de l’OTAN sèment peur et mort parmi les civils à Tripoli alors que son mandat est de les protéger :

Bilan des services médicaux libyens 1856 morts Plus de 6.000 blessés, à 14H42 de très nombreux enfants parmi les victimes bilan de cette nuit. Les chirurgiens opèrent à la lampe de poche dans certains blocs en attendant le rétablissement de l’électricité, l’Otan s’attaquant aux installations électriques. Les hélicoptères de l’OTAN ont mitraillé la foule en panique, pendant que des hommes armés débarquaient depuis des bateaux de l’OTAN. L’hôpital central de Tripoli a été touché par des roquettes. Des scènes de massacre ont été décrites. Des femmes sont emportées comme « butin de guerre ».

Les bombardements ont repris vers 10h 20 ce matin. Ils sont dirigés sur quelques objectifs précis sur lesquels l’OTAN s’acharne. Les combats ont repris autour de l’hôtel où sont toujours retranché des dirigeants libyens et la presse étrangère.

Le Parti socialiste français favorable au massacre des civils de Tripoli :

Martine Aubry : « C’est avec plaisir que nous voyons les rebelles entrer dans Tripoli, la capitale où ils auraient pu entrer plus tôt, si la communauté internationale s’était mobilisée plus tôt comme je l’avais demandé ».

« Nous avons soutenu l’intervention de la France derrière l’ONU, bien évidemment. Il fallait le faire »

Don d’ubiquité de Khadafi :

Difficile de localiser le dirigeant libyen car il est à la fois en Algérie, au Venezuela, en Angola, au Zimbabwe ou encore au fond d’un bunker (sa résidence), ou bien, il est à Syrthe, son « bastion. Pour les habitants de Benghazi, il a même été annoncé mort.

Des journalistes au travail menacés de morts, d’autres blessés :

L’ordre a été donné par de soi-disant « journalistes » US d’abattre Mahdi Darius Nazemroaya (Global Research Center – Canada) et Thierry Meyssan (Réseau Voltaire). Trois Etats ont offert leur protection diplomatique, aux collaborateurs du Réseau Voltaire. Cependant, piégés dans la ville, ces derniers n’ont aucun moyen de rejoindre leurs ambassades. Ils seraient sous la protection de l’agence de presse Xinhua.

Dr Franklin Lamb, directeur de Americains pour la Paix au Moyen-Orient, qui partageait des renseignements et des informations sur YouTube, a été touché à la jambe par un sniper près de son hôtel.

Journalistes non-menacés

Le journaliste Mahdi Nazemroaya, situé dans un hôtel du centre de Tripoli avec la presse internationale, affirme que les journalistes sont pris pour cible par les rebelles et les forces de l’OTAN qui les soutiennent. Alors qu’il parle à RT (Russian Today), les tirs peuvent être entendus.
 » Les zones où les journalistes internationaux sont installés sont ciblés pour semer la panique » , a t-il soutenu. « L’OTAN a fait tout le travail. C’est une guerre de l’OTAN. Ils ont bombardé toute la nuit, sans arrêt. Ils ont bombardé la ville entière. »

« Mais les défenseurs de la ville ne sont pas pessimistes », continue Nazemroaya.
 » La situation est de plus en plus tendue « , a déclaré Nazemroaya. « Les membres du personnel de l’hôtel sont de retour avec des fusils. Ce sont des volontaires, pas des soldats. Ils sont confiants. » (22/08 – 19h52) – Source : RT

Hugo Chavez condamne à nouveau l’action de l’Otan :

Dans un communiqué datant de dimanche soir, le Président vénézuélien a à nouveau condamné l’action de l’OTAN. « Les gouvernements démocratiques européens (…) démolissent Tripoli avec leurs bombes »

Des convois camions remplis de milliers de volontaires et d’hommes armés se dirigent vers Tripoli pour protéger la capitale de la Libye :

Des milliers de volontaires des tribus de Ben Walid, Sirte, Sebha, Awlad Slimane, Al Mogarha, Worchafana, Tarhona, Al Siane, Al Ziyayna, Al Hsone, Worfala (1 500 000 d’habitants), ainsi que d’autres sont venus de partout de Libye pour soutenir les habitants de Tripoli ainsi que l’armée contre les attaques des rebelles et de l’OTAN.

GDF Suez et Total, ils signent les plus fortes hausses ce lundi à la Bourse de Paris (+5% et +4,1%).

Les deux titres caracolent en tête du CAC 40 ce lundi. Ils profitent de la perspective d’un rétablissement des exportations de pétrole et de gaz libyens en cas de victoire des insurgés, ainsi que de possibles futurs contrats. D’après des analystes interrogés par l’agence Reuters, les entreprises françaises et italiennes pourraient émerger comme les grands gagnants de la redistribution des cartes en Libye du fait du fort soutien dont ont fait preuve Paris et Rome à l’égard des rebelles. Ce malgré leurs liens avec le régime de Kadhafi. Source : EasyBourse

Possible démission du chef rebelle :

Le chef du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion en Libye, a évoqué aujourd’hui sa possible démission pour protester contre les actes de vengeance perpétrés selon lui par certains combattants rebelles sur le terrain. « Je salue l’action des chefs des révolutionnaires, j’ai confiance en leur parole, mais certains actes de quelques-uns de leurs hommes m’inquiètent », a déclaré Moustapha Abdeljalil, évoquant « des actes de vengeance ». AFP

Informations réunies par Cédric Rutter – Investig’Action

Kadhafi était un tyran sanguinaire. Je le croyais puis j’ai changé d’avis

Il y a plusieurs mois, j’ai été choquée par la manière dont les manifestations ont été réprimées en Libye. J’étais persuadée que Kadhafi écrasait dans le sang les manifestants et qu’il bombardait les civils à Tripoli. J’ai eu la possibilité fin juillet de me rendre sur place pour voir la situation réelle, et pouvoir en témoigner.

Tout ce que disent nos médias n’est que mensonges. Nous étions à Tripoli, nous pouvions circuler librement, pas d’état de siège, pas de chars, pas de milices armées terrorisant la population. A Tripoli, le calme règne en total contradiction avec le chaos annoncé par nos médias, qui décrivent la capitale comme étant au bord de la guerre civile.

Toutes les personnes rencontrées – civils, volontaires, militaires et même opposants – disent la même chose : il y a sûrement des choses à changer en Libye mais c’est aux Libyens de le faire et à personne d’autre, surtout pas à des rebelles sortis d’on ne sait où, et qui pour la plupart viennent de l’étranger. Les sondages au sein de la population indiquent que M. Kadhafi dispose d’au moins 90% de soutien dans la région de Tripoli et d’au moins 70% dans le pays tout entier. Pouvons-nous détruire un pays parce qu’il s’y trouve 30% d’opposition ? Dans ce cas, il faut vite venir en France car là nous sommes plus de 30% à vouloir le départ de Sarkozy ! Qui va nous armer et nous financer ?

L’Otan et la France ont violé les résolutions 1970 et 1973, qui étaient sensées permettre de protéger la population libyenne. De nombreux civils – dont des femmes et des enfants – sont morts à cause des missiles de l’Otan. L’Alliance ne bombarde pas les sites militaires, mais des écoles, des hôtels, des magasins et des maisons, sans aucun état d’âme et justifiant cela en disant qu’il s’agit de « dommages collatéraux ». Combien l’Otan a-t-elle fait de victimes depuis le début des bombardements ?

La France et le Qatar sont responsables de la mort de centaines de civils, voire de milliers. La France et le Qatar arment, financent et protègent les rebelles. Ce sont ces rebelles qui tuent, violent, massacrent, torturent, décapitent. Ils commettent les pires exactions, les pires atrocités sur la population civile ou sur toute personne ne partageant pas leur haine du régime.

De nombreuses vidéos témoignent de leur barbarie. Ce sont ces gens-là que nous soutenons et qui nous sont présentés comme l’opposition démocratique en Libye ! Mais qui sont-ils véritablement ? Beaucoup viennent d’Irak, d’Afghanistan, d’Egypte, du Niger, et d’autres pays d’Afrique. Ce sont les mêmes islamistes que, soi-disant, nous combattons en Irak et en Afghanistan. Donc, un jour nous les combattons, un jour nous les protégeons. Quelles sont leurs revendications ? Rien, si ce n’est piller le pays, mettre le chaos partout où ils passent.

C’est du jamais vu : on a attaqué un pays, tué des centaines de civils, bombardé des centaines d’infrastructures, soutenus des rebelles barbares, tout ça sans aucune commission d’enquête, sans aucune véritable preuve des massacres de Kadhafi, seulement suite à des articles de presse. On a appris que notre nouveau président BHL souhaitait aider la Libye et donc il a fallu bombarder et soutenir le CNT. Pourtant, les Libyens ne reconnaissent en rien le CNT ni les rebelles et, quoi qu’il arrive, ils défendront leur terre et leur liberté jusqu’à la fin. Voilà le témoignage des gens que j’ai rencontrés en Libye. Ils ne comprennent pas pourquoi on les attaque, pourquoi on les tue et pourquoi on détruit leur pays alors qu’ils ne nous ont rien demandé. Les médiamensonges ont une lourde responsabilité concernant la guerre. Non seulement ils ont permis le vote de la résolution de l’ONU et le bombardement du pays, mais ils ont aussi permis, tout au long du conflit, de justifier les atrocités commises au nom de la « démocratie » française.

Les journalistes savent que jamais Kadhafi n’a bombardé la population lors des manifestations (aucune image, aucune preuve), et que les manifestations à Benghazi n’avaient rien de pacifique. Les rebelles étaient armés de bâtons, couteaux, sabres : on peut voir les images et vidéo sur internet. Ils s’en sont pris aux forces de l’ordre et ont semé le chaos dans la ville. Les journalistes savent les atrocités et les exactions qu’ils ont commises. Ils savent que ces rebelles ne reflètent en rien la population Libyenne, mais ils ne disent mot. Au contraire : ils répètent en boucle que les insurgés avancent et que le pouvoir sera bientôt renversé. Pas d’infos concernant la mort de centaines de civils à cause de l’Otan, pas un mot concernant les viols, les actes de torture et les meurtres commis sur des civils par les rebelles.

La population Libyenne souffre dans l’indifférence de tous. A cause du blocus, certains Libyens manquent de médicaments, de nourriture et d’essence. Sous couvert de la résolution 1973, l’Otan et la France commettent des crimes contre l’humanité. L’Otan, en tant qu’organisation, est responsable des dommages matériels et humains de cette guerre. Elle est coupable des conséquences économiques désastreuses pour la population libyenne. En démocratie, c’est la population qui finance, et nous avons laissé faire, sans rien dire. Quant à Sarkozy, il devra répondre de ses actes devant un tribunal pour mensonges, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, violation des résolutions 1970 et 1973 (en bombardant de civils, en armant et finançant les rebelles). Non seulement la France a envoyé des troupes pour aider les milices rebelles, mais elle leur a également fourni des armes et de l’argent.

La Libye est bien vivante et elle résiste. Elle dépose des plaintes devant la Cour Pénale Internationale, devant les tribunaux belges (juridiction dont dépend l’OTAN), la Cour de Justice européenne, les juridictions nationales des États agresseurs. Elle entreprend des démarches devant le Conseil des Droits de l’Homme de Genève, le Conseil de Sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies.

Il est temps de se réveiller et de dire stop à cette propagande mensongère qui justifie des crimes et des massacres de population en notre nom ! Les médias et nos politiques nous manipulent et nous mentent sur la situation en Libye.

Imaginez-vous un régime qui compte 30% d’opposants. Un autre pays décide de venir les armer, de les financer et de les aider à mettre le chaos dans tout le pays. Les 70% restant ne sont-ils pas majoritaires ? N’ont-ils aucun droit ? Ou alors nous – Otan, France, Europe – nous défendons le droit de ceux qui peuvent nous apporter quelque chose ?

Ici il est clair que notre soutien aux rebelles vient du fait que la France et les autres pensent récupérer des contrats juteux en Libye, et surtout faire main basse sur les richesses du pays. Un Libyen m’a dit ceci « Maintenant que vos caisses sont vides, vous venez en Libye renflouer vos comptes ! »

Une fois que vous voyez la vérité en face, tout s’éclaire. Les vrais raisons de notre présence en Libye, ce n’est pas la démocratie mais uniquement le pétrole. J’espère que ceux qui liront ceci auront la curiosité d’aller vérifier sur internet et se rendront compte de ce qui se passe en ce moment en Libye. Il faut tout faire pour stopper ce massacre, en arrêtant les bombardements et en arrêtant d’armer les rebelles.

L’Otan, la France surtout Sarkozy et BHL devront répondre de leur crimes devant la justice. A nous de faire en sorte que cela arrive un jour et que leurs crimes ne restent pas impunis.

Michelcolon.info

Est-ce que ce monde est sérieux ?

Le nouveau courrier

Les taureaux qui sont «sacrifiés» au cours des moments de sadisme collectif que sont les corridas philosophent-ils au moment de s’éteindre ? Oui, si l’on en croit un texte de Francis Cabrel, qui s’est mis pour les besoins de la cause poétique, dans la peau de l’un d’entre eux. Subissant la folie des hommes, qu’il entend rire lorsqu’il «râle», danser lorsqu’il «succombe », s’amuser «autour d’une tombe», il s’interroge, au sujet de la civilisation violente qui le met à mort : «Est-ce que ce monde est sérieux ?»

Ces derniers mois, alors que l’actualité internationale s’emballe et que la recolonisation violente de larges pans de la planète se masque derrière un storytelling qui abêtit une opinion occidentale encore plus anesthésiée en cette période estivale, les Africains devraient-ils avoir honte de s’identifier à des bovins ployant sous les lances d’impitoyables toreros ? A bien y réfléchir, pas forcément. En tout cas, il est légitime, en observant les différents épisodes de la guerre «au nom de la démocratie» lancée par un Occident quasi-ruiné en Afrique et dans le monde arabe, de se poser mille et une fois la question : est-ce que ce monde est sérieux ?

La démocratie, ça signifie que le parti au pouvoir organise les élections ou il est juge et parti

De manière générale, les observateurs africains et occidentaux ont considéré, au fil du processus de démocratisation, que les administrations nationales étaient trop liées aux pouvoirs en place sur le continent et étaient disqualifiées pour organiser des élections. On a donc conçu les Commissions électorales indépendantes (CEI) pour en finir avec l’emprise de régimes tricheurs «par nature». En Côte d’Ivoire, une CEI mêlant  représentants de l’administration, de la société civile, du gouvernement et des partis politiques existait avant les accords de Linas-Marcoussis.  La «très très démocratique» communauté internationale a estimé qu’elle n’était pas assez équilibrée.

L’opposition et son bras armé, soutenus par leurs alliés internationaux, ont exigé le contrôle de cette institution, notamment à travers une farce qui a consisté à créer trois sigles, donc trois «organisations», pour désigner un seul et même mouvement armé. Il n’était pas bon, disait-on, que le président d’alors – un vrai boulanger, n’est-ce pas ? – ait la haute main sur le processus électoral.

Etre ami des pays les plus puissants du monde est-il un brevet de sainteté ? En tout cas, il y a mille et une raisons de se poser la question du taureau de Cabrel: Est-ce que ce monde est sérieux ?

Au Cameroun, les Etats-Unis mettent la pression sur Elecam, l’instance chargée des élections, et exigent la mise en place d’un «organe vraiment indépendant ». Matthew Miller, ambassadeur des Etats-Unis, a refusé d’honorer de sa présence la cérémonie de prestation de serment des membres d’Elecam. «Nous sommes déçus par la composition de Elecam. Elle n’est pas représentative de la société camerounaise dans son ensemble», a-t-il affirmé. Pendant ce temps, son «collègue» en service en Côte d’Ivoire, Philip Carter III, apporte son soutien enthousiaste à une CEI totalement monopolisée, aujourd’hui, par les partis et les mouvements rebelles faisant partie de la coalition qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir. Ni l’opposition, ni la société civile n’y ont le moindre pouvoir décisionnel. En «dictature», c’est l’administration «corrompue» qui organise les élections. Après la «guerre pour l’installation de la démocratie» en Côte d’Ivoire, c’est la coalition au pouvoir, qui présentera bien entendu des candidats, qui est appelée à arbitrer entre ses poulains et «le reste du monde». Formidable, non ?

La déstabilisation des  états faibles : la doctrine d’Abidjan apliquée en Libye et en Syrie

Les officiers français ont toujours aimé théoriser, modéliser, expérimenter des schémas de belligérance susceptibles d’être mis en oeuvre sur plusieurs fronts, en sacrifiant à quelques adaptations locales. C’est ainsi que la théorie de la «guerre révolutionnaire», conçue en Indochine, va être «exportée» (pour le pire) en Algérie, en Amérique latine et au Rwanda. A bien y réfléchir, un «logiciel» d’un nouveau type n’a-t-il pas été expérimenté au cours de ces dernières années en Côte d’Ivoire ? En tout cas, en Libye comme en Syrie, le début des événements s’apparentent en certains points au 19 septembre 2002 d’Abidjan. Les concepts de rébellion armée et de révolution populaire sont ainsi amalgamés au profit des guerilleros pro-occidentaux, dont la cause improbable est «vendue» par les médias dominants, qui passent relativement sous silence les sources de leur approvisionnement militaire. Qui font comme si une «colère» plus ou moins partagée est capable «d’accoucher» toute seule d’armes provenant d’opportunes  basearrières, de camions de transport de troupes…

Les parallèles sont plus que troublants. En Libye, le CNT utilise des techniques expérimentées en Côte d’Ivoire pour saper les bases de l’Etat et créer ce que le philosophe Léo Strauss appelait avec cynisme «le chaos constructeur». En 2002 à Bouaké et en 2011 à Abidjan, les combattants pro-occidentaux ont ouvert les portes des prisons dans leur avancée, enrôlé les occupants des lieux et accentué l’insécurité. Les rebelles libyens ont fait de même à la prison de Maya, à 25 kilomètres de Tripoli. Les reporters qui font des analyses alternatives à celles des médias dominants expliquent également que des armes ont été larguées depuis plusieurs jours à Tripoli, à des membres de «cellules dormantes» de la rébellion et à des commandos des Forces spéciales étrangères infiltrés dans la capitale libyenne. On voit que les méthodes de la rébellion et du «commando invisible» d’Ibrahim Coulibaly, assassiné à la grande satisfaction des services spéciaux étrangers qui l’ont aidé à faire ce qu’il a fait d’Abobo avant d’y mourir, ont été reproduites de manière quasiment parfaite. Après-demain, la «doctrine d’Abidjan» sera étudiée dans les écoles de guerre !

De qui  le Bahreïn se moque t il ?

Avez-vous, vous aussi, ri aux éclats après avoir lu ou entendu que le Bahreïn, aux côtés de l’Arabie saoudite et du Koweit, a rappelé son ambassadeur en Syrie pour «protester» contre la «répression» du mouvement de contestation du régime de Bachar El-Assad ? Avez-vous voulu rappeler au rédacteur de la dépêche évoquant la question ou au présentateur du bulletin d’information annonçant la nouvelle que le Bahreïn lui-même avait violemment maté ses contestataires, avec l’appui militaire de l’Arabie Saoudite et la complicité des Occidentaux, qui se sont gardé de demander «le départ imm&eacurvant les différents épisodes de la guerre «au nom de la démocratie» lancée par un Occident quasi-ruiné en Afrique et dans le monde arabe, de se poser mille et une fois la question : est-ce que ce monde est sérieux ?

Théophile Kouamouo