Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: août 8, 2011

BENIN : Communiqué final du 1er congrès extraordinaire du Parti Social Démocrate

Bruno Amoussou, Leader du PSD et Président de l’UN

Le Parti Social Démocrate (PSD) a tenu, le samedi 06 août dernier, son premier congrès extraordinaire au stade de l’Amitié de Cotonou ;  congrès au cours duquel, le Parti a réaffirmé son soutien au Président Bruno Amoussou et confirmé son appartenance à l’Union fait la Nation (UN).

COMMUNIQUE FINAL

Sur convocation du Président du Parti Social Démocrate (PSD), le 1er Congrès Extraordinaire s’est tenu au Stade de l’Amitié de Cotonou le 06 Août 2011. Les travaux ont connu la participation des délégations des structures du Parti, de toutes les régions du territoire national ainsi que des élus locaux membres du PSD.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par le mot de bienvenue du Président du Comité d’organisation, les messages des Partis alliés et amis membres de l’Union Fait la Nation. Ils ont exprimé leur intérêt et sympathie pour la détermination du PSD à leur côté dans les activités menées ensemble dans le cadre de l’alliance « Union Fait la Nation » depuis sa création. Ils ont ensuite souhaité que les assises de notre Congrès Extraordinaire permettent de renforcer les actions de l’UN sur l’échiquier politique national afin de sauvegarder les acquis démocratiques, les libertés publiques et la bonne gouvernance dans notre pays. Les congressistes ont ensuite suivi avec grand intérêt le discours d’ouverture du Congrès Extraordinaire, prononcé par le Président du Bureau Exécutif National du Parti Social Démocrate, Monsieur Bruno AMOUSSOU, qui a situé le contexte dans lequel se tient les assises du 1er Congrès Extraordinaire du Parti et invité les congressistes à se pencher de façon responsable et militante sur les questions touchant à la vie interne du Parti, à la relance de ses activités, à l’appartenance du PSD à l’Union Fait la Nation et toutes autres questions d’actualités qui concernent le renforcement du processus démocratique et la bonne gouvernance dans notre pays. Il a enfin invité tous les militants et militantes du PSD à cultiver un comportement de paix, de tolérance, d’éthique et de dignité dans l’appréciation des questions politiques d’intérêt national et souhaiter que des travaux du Congrès sortent des résolutions et des recommandations qui relanceront effectivement les activités du Parti, repréciseront ses choix politiques à la mesure de son influence sur l’échiquier politique national.

A l’issue des travaux, le congrès a :

 Adopté l’actualisation des Statuts et Règlement Intérieur du Parti ;

 Adopté une résolution et deux motions à savoir :

• Résolution sur la vie du Parti et la relance de ses activités ;

• Motion relative à l’actualité politique nationale

• Motion sur l’Union fait la Nation ;

 Approuvé des recommandations à l’endroit du Bureau Exécutif National pour la relance des activités du parti à tout les niveaux. Le Congrès a enfin remercié tous les militantes et militants qui ont participé aux débats organisés à la base dans le cadre des préparatifs des présentes assises. Il a enfin adressé ses remerciements à tous les délégués qui ont pris part aux travaux dans un esprit de sérénité et de responsabilité.

Fait à Cotonou,

le 06 Août 2011

Le Congrès Extraordinaire

Défaite de l’Occident en Libye et son déclin idéologique

DEFAITE DE L’OCCIDENT EN LIBYE  ET SON DECLIN  IDEOLOGIQUE 

Lorsque le 19/03/2011 la France a largué sur Tripoli ses premières bombes, plusieurs éléments concordants étaient réunis pour affirmer qu’il s’agissait d’un vrai suicide politique de l’Occident. Tout d’abord parce que le mensonge derrière le prétexte de déclarer la guerre contre la Libye était gros comme un éléphant. Ensuite parce que l’Occident n’a pas les moyens financiers pour déclarer la guerre à la planète et le pire est que ses dirigeants l’ignorent encore. On passe ainsi très facilement de l’usure de la crédibilité de l’Occident au ridicule devant les nouveaux pays émergents qui ont déjà pris le flambeau du relai du leadership mondial.

Lorsqu’on accumule les mensonges à Paris, à Londres et à Washington sur la guerre en Libye, se demande-t-on un seul instant quel est l’impact dévastateur de ces contrevérités sur le plan de l’image et de la crédibilité de l’Occident à Moscou, à Pékin ou à Brasilia ? Lorsque le 28/07/2011, plus de 4 mois après le « hold-up » manqué sur la Libye, Paris et Londres répètent une opération déjà expérimentée dans la crise ivoirienne de récupérer les Ambassades de Libye pour les faire occuper par des prétendus « Représentants de la Rébellion Libyenne », n’est-ce pas là, la preuve même du désarroi d’une classe politique sans cap ? Une navigation à vue de toute une génération de leaders politiques sans idéal et sans idée novatrice, plus occupée à multiplier les manœuvres de diversion pour cacher son incapacité profonde à anticiper et apporter des éléments de réponse à l’angoisse et la détresse de toute une population qui ne sait plus à quelle sauce elle sera mangée en ce 21ème siècle avec des leaders politiques inadaptés et pratiquant des recettes dépassées, de Varsovie à Washington en passant par Londres, Rome et Paris.

L’occupation de l’Ambassade de Libye à Paris et à Londres est un acte déraisonné de violence diplomatique qui met à nu l’affolement soudain de ceux qui portent la responsabilité de cette guerre inutile et nous amène à nous poser une question qu’en ce moment on se pose certainement à Paris et à Londres : y a-t-il un moyen de perdre une guerre sans perdre la face ? La réponse est NON. Le Dr Moussa Ibrahim, porte parole du gouvernement Libyen a une constance dans ses conférences de presses. Et sur ce point on peut lui donner raison qu’en Libye l’Occident fait la guerre selon le calendrier, selon le tempo, d’après le cahier de charges des autorités libyennes et non l’inverse. Le Dr. Moussa a toujours dit depuis sa première conférence du mois de Mars 2011 que la guerre était faite pour durer, parce que la Libye s’attendait un jour ou l’autre à être envahie et donc, avait organisé le système de défense du pays, non pas sur une armée de type classique, mais clanique. Et le moins que l’on puisse dire est que de tous les acteurs en présence dans la fameuse caverne de Platon, c’est l’Occident qui, entrée en guerre sans préparation sur la base des informations erronées a multiplié les égarements comme les massacres des enfants Libyens, en pêchant dans les eaux territoriales libyennes en pleine guerre, en piratant un bateau pétrolier libyen le 4/08/2011 en haute mer et reconduit au port de Benghazi, exactement comme les pirates Somaliens; l’Occident est ce prisonnier resté dans la caverne, qui n’a jamais vu le jour et prête à sa propre ombre projetée sur le mur grâce à la lumière d’un monde plus global, une réalité que ces ombres n’ont pas.  Et ceci n’arrive que lorsqu’à faire la politique dans un pays ou un continent, il n’y a plus de savant au vrai sens Platonicien du terme. Les Libyens au contraire, même sous les pluies de bombes de l’Occident ont réussi leur ascension dialectique pour se hisser hors de la même caverne, souffrant au passage de l’éblouissement du soleil qu’ils on eu le courage de regarder en face pour sortir de ces ténèbres. Et les résultats ne se sont pas fait attendre : pendant que dans le camp d’en face c’est le sauve qui peut à Benghazi, avec à ce 6 août 2011 la majorité des membres du CNT qui ont fui Benghazi vers la Turquie, après avoir massacré 120 civils qui voulaient juste se dissocier d’eux pour retourner avec Kadhafi, dans l’autre camp à Tripoli au contraire, on a vu par exemple 10.000 volontaires rejoindre le rang de l’armée Libyenne en 3 jours, après que l’Occident avait annoncé l’imminence de la prise de Tripoli par les rebelles, de l’intox, bien entendu, mais qui a été un boomerang et au lieu des désertions  attendues des militaires, ce sont des civils qui se sont offerts à l’armée, comme instinct de résistance des peuples face à l’agression externe.

Vues les expériences afghanes et irakiennes et vu le contenu de la résolution 1973 de l’ONU qui interdisait l’occupation du sol et compte tenu de la situation tribale libyenne, comment l’Occident a-t-il pensé de s’en sortir sans se ridiculiser aux yeux de la planète Terre en annonçant au monde que le succès ou l’échec pour eux de cette guerre se résumait en la mort ou la vie du Guide Libyen? Et le pire dans tout cela et qui nous prouve que l’avion Occident (pris dans un tourbillon de crise financière aiguë sans véritable voie de sortie), n’a aucun pilote à bord, est cette unanimité du soutien de la classe médiatico-politique européenne de l’extrême-droite à l’extrême-gauche pour une guerre où même les enfants de maternelle sont capables de prédire qu’ils n’ont aucune chance de remporter, parce que l’homme dont on veut la mort est aimé et porté par tout son peuple. Si la démocratie avait un sens, ce n’est pas à Kadhafi et au peuple libyen que l’Occident aurait dû s’en prendre. Comme sur un jeu vidéo, un chasseur quitte l’Europe, parcourt  1.000 km pour aller larguer une bombe qui coûte 300.000 € sur une cible où des indicateurs américains croient avoir vu la silhouette qui ressemblerait à celle du Guide Libyen. Raté ! c’était un hôpital pour enfants. Et cette petite partie de jeu-vidéo vient de coûter la vie à 38 enfants Libyens. Le pilote peut retourner à sa base, fier d’avoir accompli sa mission. Bravo ! Bravo pour le parlement français qui à l’unanimité a applaudi cette forme de barbarie car lorsqu’il s’agit du gâteau Afrique, en France comme en Grande Bretagne, il n’existe plus de droite ou de gauche, il n’existe ni UMP, ni PS, il existe l’APU, l’Association des Prédateurs Unifiés; sauf qu’au 21ème siècle, on a oublié de  les réveiller de leur long sommeil colonial pour leur expliquer que le monde a changéet que la jeunesse africaine très politisée et immunisée contre le sommeil dogmatique de la religion, ne se fera pas avoir comme leurs parents.

Dans le double attentat d’ Oslo et Utoya en Norvège, avec la mort de70 adolescents innocents qui militaient juste pour un monde meilleur, un monde de compréhension et respect mutuel, l’Euro-député Italien Mario Borghezio vient d’exprimer sa solidarité pour le tueur Anders Breivik sans que cela suscite la moindre indignation au sein de l’Union Européenne. Une union très active pour désigner les méchants africains dès lors qu’ils démontrent le refus de la soumission de leurs pays. Aujourd’hui, un Euro-député peut se réjouir de la mort de dizaines d’enfants Européens (Norvégiens) sans que cela émeuve l’Union Européenne qui officiellement tient tellement à cœur le sort des citoyens Libyens. Pour comprendre le degré de l’évolution du déclin de l’Occident, pour comparaison, en l’an 2.000, Vienne avait subi des sanctions diplomatiques, comme protestations européennes contre l’alliance entre les conservateurs Autrichiens de Wolfgang Schüssel et le FPO, parti d’extrême droite alors dirigé par le sulfureux Jörg Haider.

En 2000, sur les 15 pays de l’Union européenne d’alors, 13 étaient gouvernés par les partis de gauches. Aujourd’hui, les 27 pays sont dirigés presque tous par des partis de droite et extrême-droite qui ont fait de la haine des Non-Blancs, le point central de leur programme politique et donc, le thème principal même de leurs campagnes électorales. Avec au final qu’aujourd’hui, l’Union européenne est la personnalisation des idées d’ Anders Breivik, c’est-à-dire de la haine vers ceux qui ne sont pas Blancs, tous ceux qui ne sont pas d’origine Européenne. Le dédain et le mépris avec lequel ils se sont comportés en Côte d’Ivoire hier en humiliant un président démocrati-quement élu pour le remplacer par un homme retenu docile et en Libye aujourd’hui en décrétant qu’un Président doit quitter son pays avec toute sa famille, nous démontrent combien ils nous détestent, nous Africains. Pourquoi n’ont-ils pas la même hargne contre la Syrie, contre le Myanmar où une candidate qui a gagné des élections, a été emprisonnée, où des moines ont été assassinés sans que le TPI s’en émeuve outre mesure. Comme ils nous détestent ! L’Europe toute entière est entrée en crise pour la venue de quelques centaines de réfugiés Tunisiens sur leur sol alors que la même Tunisie accueillait en silence 1 million de réfugiés venus de Libye à cause de la guerre créée par ces  mêmes Européens contre la Libye.

Encore plus surprenant dans tout cela: Comment expliquer que des leaders politiques Européens que j’appelle SUPER-MENTEURS décident impunément de venir nous bombarder, de faire des rencontres hors d’Afrique pour décider de notre avenir, pour décider  de notre destin sans qu’il y ait une vague de protestation de la part des chefs d’États Africains qui eux-mêmes ne comprennent toujours pas qu’ils n’ont plus à avoir peur, parce que l’occident fou furieux n’a plus les moyens de mener la moindre pression sur qui que ce soit en Afrique. Parce que l’emprise coloniale de l’Occident sur l’Afrique, c’est fini. Comme l’avait prédit Adam Smith, lorsque pendant trop longtemps on a été habitué aux avantages non dus, on se crée une normalité qui n’est au fait qu’artificielle. Et le jour où ceux qui par ignorance et naïveté renonçaient à leurs droits et à leurs avantages pour permettre cette situation artificielle vont sortir de leur ignorance, ce sera dur, très dur pour ces pays qui avaient construit leur normalité sur la misère des autres.  Et ce ne sera pas la guerre contre la Libye qui changera la rapidité de ce déclin, de cette douce descente vers l’enfer économique.

OU VA LE MONDE ?

Les maîtres à penser, de la renaissance européenne à Sartre, ont disparu mais n’ont pas été remplacés. Aujourd’hui, les philosophes Européens ne sont plus des maîtres à penser, mais des maîtres à plagier, à la Botul. La pensée devant servir à gouverner le monde multipolaire du troisième millénaire est peut-être à réinventer. Mais comment y parvenir lorsque la métastase de l’argent a envahi et pollué tout l’occident ? Si l’occident qui a mis 3 siècles pour inventer et développer l’humanisme y a échoué, pourquoi la Chine ou le Brésil pourraient-il faire mieux ? L’avenir nous le dira. Mais ce que jeconstate et qui me rassure, c’est qu’en Chine la philosophie a encore un sens, là-bas, ce ne sont pas les politiciens au service des Multinationales comme en Occident, mais les Multinationales au service de l’Etat. Les leaders semblent avoir un minimum d’éthique en politique; c’est le Confucianisme qui y est appliqué dans la conception même de la politique à la place des bombes de l’OTAN pour soutirer quelques gouttes de pétrole en Afrique. Les autorités chinoises sont fières d’annoncer que leur politique étrangère suit les principes d’un disciple de Confucius, du nom de Mo Tseu, celui même qui a créé le concept de l’Amour Universel. Mo Tseu qui est né en 479 et mort en 381 avant l’ère chrétienne, soutient que lorsqu’on aime trop sa famille, on est porté à commettre des cambriolages contre ses voisins et lorsqu’on aime trop son pays et rien que son pays, on est porté à déclarer la guerre d’une main légère aux autres pays. Mo Tseu soutenait il y a 23 siècles que ceux qui veulent régler les problèmes humains avec la guerre sont des fous dont il faut se méfier sérieusement si on ne veut pas courir vers une véritable catastrophe de l’humanité entière.

La crise de l’occident se traduit donc par le manque de penseurs, manque de savants, manque de guides, manque d’intellectuels engagés. L’argent roi a tout ravagé sur son passage. Les Occidentaux sont devenus ce que la philosophe Jacqueline Russ a désigné avec le terme de « Nomades Culturels », car ils ne savent plus où ils vont, encore moins où ils vont dormir demain. C’est une navigation à vue sur tous les sujets. Les décisions lourdes sont de type épidermique comme l’entrée en guerre en Libye. Dans le siècle des Lumières ce sont les philosophes Européens qui dénonçaient leurs gouvernants de banditisme d’état. Aujourd’hui, ce sont les philosophes Français, Italiens, Britanniques qui incitent à entrer en guerre en Lybie parce qu’il y a un gain matériel à y soutirer. Ces philosophes et humanistes
occidentaux sont si exigeants pour le respect des droits des humains en Libye  mais ils sont complètement amnésiques sur la situation en Syrie, au Yémen, en Birmanie, en Corée du Nord, parce qu’il n’y a rien à y retirer. Aujourd’hui, c’est la gauche politique européenne prétendument progressiste qui incite à utiliser les armes pour aller plier la volonté de résistance des plus faibles du monde pour leur imposer la pensée unique du servilisme international en vigueur. Comment auraient réagi les intellectuels européens, les « vrais savants » il y a 150 ans face à l’agression en cours contre le peuple Libyen? La réponse nous vient de la très belle lettre que Victor Hugo écrit en 1861 pour dénoncer l’autre agression faite par les mêmes,  la France et la Grande Bretagne contre la Chine et plus exactement dans le pillage du célèbre Palais d’été de Pékin. Hugo écrit au capitaine de Napoléon responsable de cette expédition, le Capitaine Butler pour se dissocier de ce prétendu trophée de la victoire de la France de Napoléon sur la Chine sans défense. Il écrit :

Hauteville House, 25 novembre 1861 (…) Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été.
Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe. Cette merveille a disparu.

Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.

Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie. Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été. J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.

Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
Victor Hugo » L’expérience dramatique de l’échec de l’Occident dans la guerre du Biafra doit lui enseigner de savoir perdre une guerre pour ne pas faire des victimes inutiles. Tuer les fils et petits-fils de Kadhafi jusqu’à exterminer toute la famille ne fera pas perdre la face à des politiciens occidentaux incompétents et sans vision pour l’avenir qui ont démarré une sale guerre qui ne devait pas l’être. Et la complicité et le silence des intellectuels Européens devant les atrocités de leurs dirigeants politiques  en Côte d’Ivoire hier et en Libye aujourd’hui doit alerter sur ce qu’est devenue l’Europe aux yeux du monde.

Jean-Paul Pougala

Genève le 6 Août 2011

Jean-Paul Pougala est un écrivain Camerounais, Il enseigne
géopolitique à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse.

Cet article est le 4ème sur la Libye.

Lire les trois (03) premiers du même auteur :

Les Mensonges de la Guerre de l’Occident contre la Libye

Réponse de Jean Paul Pougala sur les Mensonges de l’Occident en Libye

Lettre ouverte de Jean-Paul Pougala à Obama

Samir Amin « Leur objectif, c’est mettre la Libye sous tutelle afin d’y établir l’Africom (commandement militaire pour l’Afrique) »

Samir Amin

Pour l’universitaire et chercheur égyptien, plus rien ne sera comme avant : ce mouvement de protestation remet en cause à la fois l’ordre social interne aux pays et la place des pays arabes dans l’échiquier politique régional et mondial.

Quel regard portez-vous sur ce qui se passe dans le monde arabe six mois et plus après la chute de Ben Ali en Tunisie et d’Hosni Moubarak en Égypte ?

Samir Amin. Ce qui est sûr, c’est que plus rien ne sera comme avant. Car il ne s’agit pas d’un soulèvement avec pour seul objectif celui de se débarrasser des dictateurs en place, mais d’un mouvement de protestation de très longue durée, qui remet en question à la fois l’ordre social interne dans ses différentes dimensions, notamment les inégalités criantes dans la répartition de revenus, et l’ordre international, la place des pays arabes dans l’ordre économique mondial, c’est-à-dire la sortie de la soumission au néolibéralisme, et dans l’ordre politique mondial, c’est-à-dire la sortie de la soumission au diktat des États-Unis et de l’Otan. Ce mouvement, qui a aussi pour ambition de démocratiser la société, réclamant la justice sociale et une autre politique économique et sociale, nationale et, je dirai, anti-impérialiste, va donc durer des années, avec, bien sûr, des hauts et des bas, des avancées et des reculs parce qu’il ne va pas trouver sa solution dans les semaines ou les mois à venir.

Cela vous a-t-il surpris que ces soulèvements soient portés, voire impulsés, par de nouveaux acteurs – les jeunes en particulier ?

Samir Amin. Non, et c’est très positif. Les nouvelles générations se sont en fait repolitisées. En Égypte, par exemple, la jeunesse est très politisée. Elle l’est à sa manière, en dehors des partis traditionnels de l’opposition qui, dans la tradition égyptienne, sont les partis de tradition marxiste. Mais elle ne s’est pas repolitisée contre ces partis. Je peux vous dire qu’à l’heure actuelle il y a une sympathie profonde et spontanée entre ces jeunes et les partis de la gauche marxiste radicale, à savoir ceux de tradition socialiste et communiste.

Vous dites que c’est un mouvement de longue durée, mais si on prend l’exemple de l’Égypte, est-ce qu’il n’y a pas un risque que ces révolutions soient récupérées par les forces conservatrices ?

Samir Amin. Il y a certes des risques de natures diverses, dont celui à court ou à moyen terme de mise en place d’une alternative islamiste et réactionnaire. C’est d’ailleurs le projet des États-Unis et, malheureusement, l’Europe les suit, du moins en ce qui concerne l’Égypte, c’est-à-dire l’alliance entre les forces réactionnaires égyptiennes et les Frères musulmans, avec de surcroît le soutien des alliés de Washington dans la région, Arabie saoudite en tête, et même d’Israël. Alors est-ce que cela réussira ou non ? Il est possible que cela fonctionne dans le moyen terme, mais cela n’apportera aucune réponse aux problèmes du peuple égyptien. Par conséquent, le mouvement de protestation et de lutte continuera et s’amplifiera. En outre, il faut savoir que les Frères musulmans sont eux-mêmes en crise…

En rapport avec ce que vous venez d’évoquer, que pensez-vous de ce qui se passe d’abord en Syrie, où le régime de Bachar Al Assad vient d’autoriser le multipartisme, escomptant ainsi ramener le calme ?

Samir Amin. La situation syrienne est extrêmement complexe. Le régime du Baas, qui avait été légitime il y a longtemps, ne l’est plus du tout : il est devenu de plus en plus autocratique et policier, et en même temps, sur le fond, il a fait une concession gigantesque au libéralisme économique. Je ne crois pas que ce régime puisse se transformer en régime démocratique. Aujourd’hui, il est contraint à des concessions, ce qui est une bonne chose, parce qu’une intervention extérieure comme celle en Libye – heureusement elle n’est pas possible dans le cas de la Syrie – serait une catastrophe supplémentaire. En outre, par rapport à l’Égypte et à la Tunisie, la faiblesse en Syrie est que les mouvements de protestation sont très disparates. Beaucoup, je ne veux pas généraliser, n’ont même pas de programme autre que la protestation et ne font pas le lien entre la dictature du régime et ses options libérales en matière économique.

Ne craignez-vous pas une implosion de la Syrie en raison d’un risque d’affrontement interconfessionnel entre sunnites et alaouites, druzes, chrétiens ?

Samir Amin. C’est un risque. L’implosion des États de la région est un projet des États-Unis et d’Israël. Mais ce ne sera pas facile parce que le sentiment national syrien est une composante forte et présente dans tous les mouvements qui contestent aujourd’hui le régime, et ce en dépit des divergences existantes entre eux.

Il y a aussi le Yémen, allié des États-Unis ?

Samir Amin. Les États-Unis soutiennent le régime d’Ali Abdallah Saleh. La raison est leur crainte du peuple yéménite, surtout dans le sud du pays. Ce dernier avait eu un régime progressiste marxiste, légitime, bénéficiant d’un soutien populaire puissant, et dont les forces aujourd’hui sont présentes et actives dans le mouvement de protestation sociale. Washington et ses alliés craignent donc un éclatement du pays et le rétablissement du régime progressiste dans le Sud-Yémen. Par conséquent, en laissant al-Qaida, qui est un instrument largement manipulé par les États-Unis, occuper des villes du Sud, le régime yéménite, avec l’aval américain, veut faire peur aux couches progressistes afin de leur faire accepter le maintien de Saleh au pouvoir.

Et s’agissant de la situation en Libye, où le risque d’implosion existe ?

Samir Amin. La situation est dramatique mais très différente de celles de l’Égypte et de la Tunisie. Les forces qui s’opposent en Libye ne valent guère mieux les unes que les autres. Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, est un démocrate très curieux : c’était le juge qui avait condamné à mort les infirmières bulgares avant d’être promu ministre de la Justice par Kadhafi. Le CNT est un bloc de forces ultraréactionnaires. Quant aux États-Unis, ce n’est pas le pétrole qu’ils recherchent, ils l’ont déjà. Leur objectif, c’est mettre la Libye sous tutelle afin d’y établir l’Africom (commandement militaire pour l’Afrique) – aujourd’hui basé à Stuttgart en Allemagne – après que les pays africains, et ce, quoi qu’on en pense, ont refusé son établissement en Afrique. Concernant le risque d’éclatement du pays en deux ou trois États, Washington peut très bien opter pour le schéma irakien, à savoir maintenir formellement une unité sous la protection militaire occidentale.

Entretien réalisé par Hassane Zerrouky

 Source l’Humanité

Interview de Issoufou Bachard, ancien ambassadeur du Niger en Libye

Issoufou Bachard est diplomate de carrière. Il est à la retraite depuis une dizaine d’années. Il est aussi le président de l’Alliance pour la démocratie et la paix (ADP-Zumuntchi). Il mène également des activités associatives, notamment à travers un club qui a créé le 1er cybercafé de Niamey et qui a eu le mérite de former gratuitement plus de 1500 nigériens. Aujourd’hui, ils ont mis en place un comité en vue de soutenir le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi face au conflit qui secoue son pays. Dans l’entretien qui suit réalisé par le quotidien nigérien Le Républicain,  il se prononce sur la situation qui prévaut actuellement en Libye, les raisons de la mise en place de ce comité de soutien, les bombardements en terre libyenne…

Le Républicain : Vous venez de mettre en place un comité de soutien au dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi. Pourquoi un tel comité ?

Issoufou Bachard : Nous avons eu l’intention de créer un comité de soutien à Kadhafi. Parallèlement, d’autres nigériens ont créé le comité de soutien à la Libye.

Nous avons décidé de mettre nos forces en commun. Il y a eu une première déclaration le weekend dernier, pour apporter notre soutien aux libyens, plus particulièrement à Kadhafi. Nous savons qu’il ne nous entendra pas, mais d’autres libyens nous entendrons. Notre conscience nous gronde, parce que nous sommes déçus par le silence de certains dirigeants africains.

Les dirigeants africains dans leur grande majorité se sont tus face à la situation qui se passe en Libye. De la même façon que l’OTAN est en train de bombarder la Libye, de la même manière l’Union Africaine devait envoyer des troupes en Libye pour protéger Kadhafi et les populations libyennes. Ils disent parler tous au nom et à travers l’Union Africaine. Pourquoi se contentent-ils de déclarations alors que de l’autre côté ce sont des bombes qui sont larguées sur des populations civiles ?

Je trouve cela dommage. Les chefs d’Etat africains devaient soutenir ouvertement Kadhafi. Alors même que tout le monde sait que Kadhafi a beaucoup aidé ces chefs d’Etat à arriver ou à se maintenir au pouvoir. Ils disent tous qu’ils sont favorables à une démocratisation de la vie en Libye. Cette explication ne tient pas la route.

Comment se présente concrètement la situation sur le terrain en terre libyenne ?

Kadhafi tient parfaitement tête aux forces coalisées. Ils pensaient finir avec lui au bout de quarante huit heures, mais aujourd’hui quatre mois après Kadhafi est toujours à la tête du pays. Ils ont fait usage d’hélicoptères blindés de combat sans venir à bout de Kadhafi.

Nous avons des nigériens là-bas avec qui nous avons des rapports. Ils nous expliquent que dans la partie dirigée par Kadhafi tout se passe normalement, malgré les bombardements.

Donc je peux dire que Kadhafi maitrise parfaitement la situation, il est en position de force. Et je peux dire qu’avec le meurtre du Général Abdelfetaye Youness, c’est une grande perte pour les rebelles. Je ne le connais pas personnellement mais je sais que c’est une personnalité très influente, il était pratiquement le N° 2 de Kadhafi avant de rejoindre la rébellion. Etant de la région de Bengazi, il s’est mis aux côtés des rebelles. Par conséquent c’est une grande perte pour ces rebelles. Ça a été dit officiellement qu’il a été tué par les rebelles eux-mêmes. C’est une autre preuve de la victoire de Kadhafi sur le terrain.

Comment expliquez-vous alors ces bombardements des forces de l’OTAN à vouloir finir coûte que coûte avec Kadhafi?

La seule explication c’est qu’ils ont voulu vite en finir avec Kadhafi pour pouvoir discuter avec d’autres personnes. Ils disaient au départ qu’ils visaient des cibles militaires, mais tout récemment on a vu que c’est la maison de la télévision libyenne qui a été visée et bombardée.

Or, tout le monde sait que la télévision est un organe culturel. Ils ont détruire la télévision pour empêcher au libyens et à Kadhafi de s’exprimer. Il fallait tout simplement mettre fin à la vie de Kadhafi pour que ça serve aussi de leçon à d’autres nationalistes africains ou du tiers monde en général.

Donc je pense qu’il n’y a aucune explication valable qui puisse justifier ces bombardements. Parce que la résolution 1973 qui a été votée l’a été pour protéger les populations civiles de Benghazi, parce que tout simplement Kadhafi avait donné l’impression qu’il allait poursuivre les ennemis, maison par maison.

Il fallait donc protéger la population. Mais tout cela n’explique pas les bombardements, parce qu’à la date d’aujourd’hui plus de 8.000 bombes ont été larguées sur la partie libyenne que contrôle Kadhafi. On n’a jamais vu ça, même pendant les deux guerres mondiales.

C’est aujourd’hui un petit pays qui fait face à une organisation aussi sophistiquée qui a été créée pour faire face au bloc soviétique. Malgré cette force, le résultat est nul, quatre mois après. La population qui s’est révoltée occupe une petite partie du territoire, mais l’OTAN n’a pas progressé d’un iota. Donc Kadhafi a gagné. Mais il n’y a pas d’explication au largage des bombes en Libye.

Tout à l’heure vous avez parlé de déficit de démocratie en Libye pour expliquer le mutisme des chefs d’Etat africains. Mais est-ce qu’on peut véritablement parler de démocratie en Libye ?

Personnellement j’ai vécu en Libye. Auparavant j’ai été secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et je peux vous dire que la démocratie qui existe en Libye n’existe nulle part ailleurs. C’est une vraie démocratie. Seulement, elle est inspirée du livre vert qui est différente de la démocratie d’inspiration occidentale.

La démocratie occidentale est une démocratie d’hypocrisie, parce que lorsque vous votez pour quelqu’un que vous ne connaissez pas, c’est qu’il y a un abus. Aujourd’hui, même les conseillers au niveau régional ne sont pas connus par tous les acteurs, à plus forte raison les députés. En Libye, ce n’est pas du tout comme ça. Chaque quartier est organisé, chaque quartier a un responsable et chaque quartier a un programme annuel d’actions.

Donc la démocratie s’exprime au niveau de la base. Chaque ville a aussi son organisation, elle se réunit chaque année, sinon tous les deux mois en fonction du programme pour évaluer ce qui a été fait et ce qui doit être fait.

Aucun pays au monde n’a une telle structure. Donc la population s’exprime parfaitement, elle est parfaitement au courant de ce qui se passe.

Kadhafi a dit qu’il est un guide, et les gens ne veulent pas croire. Mais il est effectivement un guide. Il n’intervient jamais dans les activités internes. Le problème c’est qu’à l’extérieur il parle et agit comme un chef d’Etat, il intervient militairement dans certains pays, il essaye de déstabiliser certains pays.

Donc par rapport à l’extérieur personne ne décide de la politique en Libye. S’il y a une dictature c’est à ce niveau. La politique extérieure de la Libye est conçue et conduite par Kadhafi. S’il y a une erreur c’est celle-là. Mais à l’intérieur du pays, c’est lapopulation qui gère tout.

Et le pétrole libyen sert à aider la population à vivre, ce qui fait que tout est subventionné. Si vous prenez une ville comme Syrte vous pouvez trouver 1.000 logements inoccupés, parce que les gens n’aiment pas habiter en haut parce qu’il n’y a pas d’ascenseur. Pourtant, le logement est gratuit.

Il n’y a pas non plus de problèmes d’eau, ni d’électricité, encore moins de nourriture. A titre d’exemple, chaque mois, chaque famille a sa ration alimentaire gratuitement. Donc les libyens n’ont pas faim. Aucun pays ne nourrit et loge sa population comme le fait la Libye.

Sur le plan national c’est Kadhafi qui nomme les ministres, mais en réalité il y a une assemblée qui propose les noms.

On pense qu’il y a une dictature en Libye, mais ce n’est pas le cas. On peut parler d’une dictature en Tunisie ou en Egypte par exemple, mais pas en Libye. Donc si Kadhafi a des ennemis aujourd’hui, il s’agit simplement de libyens qui ont été montés et manipulés contre lui. La démocratie est pleine et entière en Libye, mais par rapport au livre vert, pas par rapport à cette démocratie de pouvoir qu’on voit ailleurs. Si vous élisez quelqu’un que vous ne connaissez pas, c’est qu’il peut abuser de vous. Ce n’et pas le cas en Libye.

Le Niger et la Libye sont des pays frontaliers. Par conséquent la paix au Niger dépend de la paix en Libye et vice versa. Comment faire pour que cette paix revienne en Libye ?

Face à des actes de ce genre, le Niger ne peut pas faire grand chose. Nous avons une frontière avec la Libye, cela veut dire qu’on peut faire du mal à la Libye à travers le Niger comme on peut faire du mal au Niger à travers la Libye. Ce qui se passe en Libye est donc un éclairage. A quelque chose malheur est bon, comme dit. Et à ce titre les universitaires africains ont de la matière. Ils doivent réfléchir sérieusement sur la situation actuelle en Libye. On a pris une résolution avec des contours flous et à partir de cette résolution on fait ce qu’on veut. On a toujours dit que les pays n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts. La preuve en est donnée avec la situation actuelle en Libye.

Mais il faut faire la différence entre les dirigeants qui entretiennent la situation en Libye et les peuples qui pour la plupart ne savent même pas ce qui se passe. Il faut pourtant comprendre ce qui se passe en Libye pour condamner et mettre fin aux bombardements.

Propos recueillis par G.Harouna

Côte d’Ivoire : Déclaration des Journaux Victimes du 11 avril 2011 (JV11) suite à la suspension du quotidien Le Temps pour 12 parutions

Déclaration n° 3 des Journaux Victimes du 11 avril 2011 (JV11), suite à la suspension
du quotidien Le Temps pour 12 parutions

I- Les faits

Par décision n° 11 du 1er août 2011, le Conseil national de la Presse (CNP) a infligé, à nouveau, au quotidien Le Temps édité par la société Cyclone SARL, une suspension de douze (12) parutions en s’appuyant sur les articles 47 et 70 de la loi du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse. Le CNP fonde sa décision sur la publication par le quotidien susvisé, en sa parution du 29 juillet 2011, d’un article intitulé « Invasion de l’Afrique/Quatre Daltons aux Etats-Unis pour prendre des instructions », relatif à la visite de quatre chefs d’Etats africains (Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Yayi Boni du Bénin, Yssouf Mahamadou du Niger et Alpha Condé de la Guinée) aux Etats-Unis, à l’invitation du président américain Barack Obama.

Le CNP a estimé que « le journal, en identifiant les quatre chefs d’Etat africains aux frères Dalton, les a délibérément assimilés à des hors-la-loi » ; que « le président des USA, M. Barack Obama, est lui, traité de patron de gang » ; que « de telles comparaisons sont gravement injurieuses » ; que « l’article incriminé est un condensé d’injures, d’offenses et d’accusations gratuites inacceptables à l’encontre de chefs d’Etat, proscrit par les articles 68 et 74 de la loi du 14 décembre 2004 », etc.

II- Nos constats

JV11 constate que :

1°)- Le quotidien Le Temps n’a fait que reprendre un article d’opinion publié par le site www.lynxtogo.info ;

2°)- Cet article d’opinion est disponible sur ledit site et est abondamment visité par les internautes à travers le monde entier, y compris en Côte d’Ivoire ;

3°)- Le 14 juin 2011, le CNP avait déjà infligé une suspension de six (06) parutions au quotidien Le Temps pour avoir publié un billet dénonçant les nominations à base ethnique dans l’administration publique par le régime Ouattara, alors que le billet incriminé contient les mêmes termes que ceux publiés, sur le même sujet, par des journaux proches du président Alassane Ouattara et qui n’ont écopé d’aucune sanction ;

4°)- Germain Séhoué, journaliste au quotidien Le Temps, auteur dudit billet, suspendu par le CNP pour deux mois, ne pourra pas reprendre du service le 15 août 2011 comme ses proches et lui l’espéraient, du fait de cette dernière suspension qui frappe son journal ;

5°)- Le CNP a infligé, le 1er juillet 2011, au quotidien « Aujourd’hui », une suspension de douze (12) parutions pour des délits qui relèvent plus des sentiments des responsables du CNP que d’une violation de la loi sur la presse et du code de déontologie des journalistes ;

6°)- Le CNP continue de fermer les yeux sur les nombreux et graves dérapages (injures, calomnies, diffamations et autres traitements dégradants) déversés par les journaux proches du régime Ouattara sur des citoyens ivoiriens, militaires et civils confondus.

III- Notre position

JV11, organisation des journaux subissant, depuis la chute du régime du président Gbagbo le 11 avril 2011, des pressions et des traitements en violation flagrante de la liberté de la presse garantie par la loi n° 643-2004 du 14 décembre 2004 en Côte d’Ivoire ;

1°)- Dénonce la lourdeur de la sanction infligée au quotidien Le Temps pour un article d’opinion déjà publié, disponible et accessible au grand public sur internet ;

2°)- S’insurge contre les sanctions ciblées, en général contre les JV11 et en particulier contre Le Temps, sanctions visant à imposer l’autocensure aux journalistes ;

3°)- Invite le CNP à rapporter la décision de suspension du quotidien Le Temps et à mettre fin à sa tendance à la répression systématique contre les journaux qui ne sont pas aux ordres du nouveau régime, justifiant du coup la haine dudit régime contre les journaux libres ;

4°)- Rappelle au CNP que, malgré les promesses de libération et les visites des lieux opérées sous sa conduite, le siège du quotidien Notre Voie reste toujours occupé par les Frci et que ceux du Temps et du Nouveau Courrier demeurent sous surveillance des militaires pro-Ouattara ;

5°)- Se propose de rencontrer, incessamment, le Collège des membres statutaires du CNP pour échanger sur leur perception du rôle de promoteur de l’expression plurielle conféré par la loi à l’organe de régulation, pour la libération des sièges des journaux et le renforcement de la sécurité des journalistes.

Fait à Abidjan, le 4 août 2011

Pour Les Journaux Victimes du 11 avril 2011 (JV11)

Le Président

César Etou

Lire l’article intitulé « Invasion de l’Afrique/Quatre Daltons aux Etats-Unis pour prendre des instructions »

Re-colonisation en Afrique

 

Image : karlosguede.centerblog.net

La France qui a colonisé l’Afrique des illettrés  est de retour sur le continent. Cette fois-ci, pour soumettre les intellectuels et notre intelligence. En tout cas, en Côte d’Ivoire, Paris semble réussir son pari.

Syrie : Attaque du site internet du gouvernement par des hackers

Le collectif de hackers « Anonymous » a annoncé, dimanche 5 août, le piratage par ses membres du site internet du gouvernement syrien. Le lundi 6 août, au matin, le site gouvernemental n’est toujours pas accessible. Une action de soutien aux opposants du régime de Bachar Al-Assad qui dénonce également la chute brutaledu trafic internet en Syrie depuis le début du mouvement, alors même que les opposants utilisent les réseaux sociaux pour se coordonner.

Une attaque virtuelle pour le pouvoir en place, de plus en plus isolé dans le monde arabe. L’Arabie Saoudite vient de rappeler son représentant à Damas. Et la Ligue Arabe a, pour la première fois depuis le début de la contestation, appelé Damas a cessé « immédiatement » les violences.