Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: août 29, 2011

Un traître de plus, le gouvernement de Boni Yayi dit reconnaître la légitimité du CNT libyen

Suites aux débats qui se sont déroulés le 26 aout 2011 dernier à Addis-Abeba au cours de la 291ème session du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et alors que, l’Union Africaine dénie au CNT toute reconnaissance, le gouvernement du Bénin à travers ce communiqué qui va à l’encontre de celui de l’Union Africaine, reconnait la légitimé du Conseil national de transition (Cnt) dans la situation de guerre qui prévaut en Libye.

Lire l’intégralité du communiqué

Depuis l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation, le Bénin s’est résolument engagé dans la voie de la démocratie consacrée par la Constitution du 11 décembre 1990. Face à la crise libyenne, Bénin, fidèle à ses engagements internationaux, a suivi avec attention l’approche adoptée par l’Union africaine dont le sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement réuni à Malabo a adopté à l’unanimité une feuille de route de sortie de crise. Cette feuille de route n’étant pas acceptée par toutes les parties prenantes à la crise libyenne, le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Union africaine, a continué d’observer et de suivre, avec la plus grande attention, l’évolution de la situation sur le terrain.

Au regard de la situation actuelle, et prenant en compte les débats qui se sont déroulés ce jour 26 août 2011 à Addis-Abeba, au cours de la 291ème session du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dont le Bénin est membre ; le gouvernement, se fondant sur les principes fondamentaux de la Constitution du 11 décembre 1990, qui promeuvent les valeurs de démocratie, de liberté, de justice et de paix :

1. fait siennes les décisions dudit Conseil sur la situation politique et sécuritaire qui prévaut en ce moment en Lybie ;

2. prend acte de la situation de fait marquée par l’entrée à Tripoli du Conseil national de transition (Cnt) ;

3. prend également acte de l’engagement des dirigeants du Conseil national de transition (Cnt) de doter, dans les meilleurs délais, la Libye d’institutions démocratiques.

Eu égard à ce qui précède, le Bénin a décidé de reconnaître le Conseil national de transition (Cnt) comme la seule Autorité qui représente le peuple libyen.

A ce titre, le Bénin est disposé à œuvrer aux côtés du Conseil national de transition (Cnt), dans le cadre de l’Union africaine, à la recherche de solutions pacifiques à la crise actuelle ainsi qu’à la promotion de toutes initiatives visant la reconstruction de la Libye et la réconciliation du peuple libyen.

Le Bénin exhorte le Conseil national de transition (Cnt) à tenir ses engagements vis-à-vis du peuple libyen en lui garantissant les conditions les meilleures d’expression des libertés fondamentales dans la paix, la sécurité, la meilleure gouvernance, l’intégrité territorial, l’indépendance et la souveraineté de la Libye.

Fait à Cotonou, le 26 août 2011,

Le Gouvernement

Comment l’Otan va s’y prendre pour cacher les actes de terreur…

Peu à peu se confirme l’horrible vérité. Que signalaient depuis avril – mais en vain – diverses missions internationales d’enquête : les troupes de choc des « rebelles démocrates » n’ont cessé de commettre des atrocités, des viols barbares, des pillages, des lynchages racistes et des crimes de guerre. Quand ils ne se tuent pas entre eux.

Nous recevons de nombreux témoignages de là-bas : ce n’est pas la liberté qu’ils font régner à Tripoli, c’est la terreur. Ce ne sont pas eux qui ont tué les forces de défense libyenne, ce sont les armes sophistiquées de l’Otan. Les pays les plus puissants de la Terre écrasent la petite armée d’un pays de cinq millions, après avoir privé la population d’eau, de nourriture et d’électricité et ils appellent ça une « libération ».

Le dernier exploit des « rebelles » racistes a consisté à menotter des dizaines de civils noirs, à les torturer et à les exécuter. Nous avons montré les images. Bien sûr, on va les présenter comme des « mercenaires de Kadhafi », mais c’est entièrement faux, nous avions parlé récemment avec ces personnes qui ont été massacrées, vous avez pu voir les images sur michelcollon.info et vous pouvez lire bientôt l’interview que nous avions réalisée.

La « gestion des mauvaises nouvelles »

Alors, aujourd’hui et dans les jours qui viennent comment l’Otan et ses agents de désinformation vont-ils s’y prendre pour neutraliser l’effet de ces révélations ? Comment vont-ils « travailler » l’opinion pour l’anesthésier ? C’est simple, nous avons déjà étudié ces méthodes du Pentagone pour « gérer les mauvaises nouvelles » dans notre livre « Attention, médias ! » (1991). Elles avaient en effet été révélées par le colonel de l’US Air Force Darryl Henderson.

Le premier jour, on va temporiser. Dire qu’on ne sait pas quel camp a commis cet acte, qu’on va vérifier. En fait, on le sait très bien, mais ça permet de semer la confusion et de gagner du temps.

Le deuxième jour, on reconnaîtra que ce sont bien des rebelles qui l’ont fait, mais avec beaucoup de flou et on prétendra « qu’une enquête est en cours ». On gagne encore du temps. En même temps, pour faire diversion, on présentera un « massacre » attribué à Kadhafi. Ce sera démenti par la suite, mais le démenti viendra trop tard, sera discret et l’effet voulu aura été produit. Ca s’appelle noyer le poisson.

Le troisième jour, on annoncera qu’une procédure est en cours pour retrouver et punir les coupables, bien évidemment cette procédure prendra du temps.

« Gérer les mauvaises nouvelles », c’est gagner du temps, semer la confusion, noyer le poisson et faire diversion.

Après, il faut se poser une question : les Etats-Unis qui se sont alliés à la section libyenne d’al-Qaida, sont-ils vraiment surpris et embarrassés par ces atrocités ? Ou bien le chaos et les prochains affrontements entre rebelles leur seront-ils « utiles » pour imposer leur présence ? En « travaillant » l’opinion, on peut tout faire passer…

Légitimation du massacre par Le Figaro :

Dans le livre de poche Libye, Otan et médiamensonges, Michel Collon analyse toute la désinformation qui a préparé et accompagné cette guerre : « Bombardements sur la population », « mercenaires », « viols au Viagra », « rivières de sang »,« défections massives », « guerre humanitaire » ou guerre économique, rivalités Paris – Rome – Washington, rôle des services secrets occidentaux, qui a refusé de négocier, qui compose vraiment le CNT, alliance de l’Otan avec al-Qaida, rôle des tribus, rôle des médias, agences de com et campagnes de diabolisation, comment Al-Jazeera a trahi son public…

Sortie le 8 septembre.

Michel Collon

L’Union Africaine passe à l’hypocrisie !

Voilà pourquoi nous sommes faibles, chétifs, nauséabonds dans notre propre corps, dangereux, inhumains, traîtres, bêtes…Mir fällt die Wörter, excusez-moi chers lecteurs si je vire dans une autre langue, faute d’avoir aussi été incapable de proposer une langue propre à mon continent, à mon pays. Je suis groggy, estomaqué, impuissant et fatigué. Les mots me manquent pour vous décrire ce conglomérat de voyous, de prédateurs, de voleurs, de pédophiles, de maudits, et de mal éduqués appelé présidents africains. Des pères de famille qui ne sont pas à proposer à aucun continent sur la planète terre. L’Union Africaine, c’est une peste, un cholera bien mieux un cancer.

Enfin l’Union Africaine, c’est le mal qui va ramener le continent à l’époque des chaînes.

Il paraît même que les « maîtres blancs  »auraient déjà fabriqués et à gogo. C’est l’utilisation de ces chaînes qui manque encore à l’appel. Pour la seule année 2011, c’est deux fils du continent qui sont passé à la trappe des Trappeurs Occidentaux. Le confrère Rue 89 s’égosille, jubile, exulte et titre : « Un parfum de recolonisation entre la France et l’Italie ».  Selon les mots du nouveau patron du CNT auto-proclamé par l’Occident, la tête de Mouammar Kadhafi a déjà un prix et vaut 1, 7 millions de dollars.  Le stratège de guerre chinois Sun-Tzu est on ne peut plus clair et explique comment un rat bien mieux un traître peut du jour au lendemain devenir brave: « Dans l’art de la guerre, il n’existe pas de règles fixes. Lorsque les troupes parviennent à se placer dans une situation favorable, les lâches deviennent braves ; que la situation est désespérée et les braves deviennent des lâches ».

Comment hier en Côte d’Ivoire, nous avions vu des chefs de guerre qui ne s’étaient plus lavés pendant des mois venir avec des gueules puantes et bousculer un chef d’Etat d’un pays qui veut qu’on le respecte encore…

L’Union Européenne parle d’une voix. L’UA parle avec 54 voix

Pour nous embastiller et mettre tout le continent africain dans une cellule de prison, ils viennent [Ndlr, les Occidentaux] comme un seul homme, parlent comme un seul homme et sanctionnent comme un seul homme. Nous, nous parlons pour notre compte personnel alors que nous ne sommes mêmes pas encore au stade d’un Etat pour parler de Nation. Et vous voulez que « l’homme Blanc » nous respecte. Et vous voulez que nous rentrions aussi dans la ligue des pays respectables. L’américain noir Farakhan  a beau se provoquer des ulcères en expliquant que, « Tant que l’Afrique ne se lèvera pas debout comme un seul corps, personne ne respectera l’homme Noir », c’est peine perdue ! A peine fini son discours, et revoilà les cancres qui nous dirigent dans leur jeu favori. Il est question de parler de la Libye depuis hier à Addis-Abeba. Et comme on s’y attendait, des pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, le Mali, le Rwanda, la Gambie sont déjà passés remettre les clés qui serviront à noyauter le guide libyen. Comme toujours, l’UA a encore appuyé sur sa gâchette puante d’hypocrisie. C’est un peu comme  à la conférence que Hitler, encore au sommet de sa gloire convoque à Munich. Les pays qui constituent les Alliées arrivent mais chacun avec dans sa gibecière une paix et au nom de son pays, histoire de ne pas avoir la fureur et les bombes du « Führer » sur la tête. On croyait ce model démodé, dépassé. Euh ! Les africains sont à ce stade et l’ambassadeur de Libye  à l’UA,  Ali Awdian l’a bien compris, se moque et rit gauloisement ce bal des hypocrites : « Ils reconnaissent que le régime de Kadhafi est terminé. Ils ne l’ont pas mentionné aujourd’hui car ils savent qu’il est terminé ».

Les  Africains commencent par réfléchir sur la faisabilité de laisser les « blancs » pousser sa peuplade dans la mer avec leurs bateaux et prendre définitivement le continent. Ce pourrait être une solution pour une race qui ne comprend que le langage du fouet, de la bêtise, de la traîtrise  et refuse de rentrer dans la civilisation. Le rideau de fer dont parlait Winston Churchill qui serait tombé sur le continent n’existe nullement. Le vieux et premier ministre anglais voulait nous signifier que ce sont des fils et filles noirs qui constituaient ce rideau. Et depuis l’humiliation du président Laurent Gbagbo par la France avec l’aide des Africains, personne ne se fait plus de doute l’a dessus. Personne !

Camus Ali Lynx.info

Message de Solidarité des Groupes de Résistance allemands au Grand et Socialiste Peuple Arabe libyen de la Jamahiriya

Message de Solidarité

Un message de Solidarité des Groupes de Résistance allemands au Grand et Socialiste Peuple Arabe libyen de la Jamahiriya

L’agression impérialiste de l’OTAN contre la Libye se manifeste de nos jours au monde entier comme une guerre qui aspire à détruire la souveraineté de Libye et l’économie libyenne. L’OTAN veut remplacer le gouvernement légitime de la Libye par des marionnettes Occidentales et veut que des sociétés étrangères volent la richesse de la Libye.

Après des mois d’agression contre la Libye par l’OTAN et les rebelles MENÉS PAR l’OTAN, l’OTAN a maintenant mis au point un plan qui doit apporter « la victoire » rapide. Par l’air et avec la terreur contre les civils libyens ils veulent garantir une avance rapide des rebelles.

Maintenant que l’armée libyenne se bat sous la commande du Grand Leader Muammar Al Kadhafi dans les rues de Tripoli, l’OTAN envoie des forces spéciales de la France, la Grande-Bretagne, la Jordanie et le Qatar au territoire de la Libye pour soutenir les rebelles sur le terrain.

Nous, populations allemandes provenant de diverses horizons et de conditions sociales diverses, sommes debout dans la Solidarité avec les Partisans Révolutionnaires libyens contre l’OTAN. Vive la Résistance contre les Occupants, Libère vive la Libye Verte.

Nous exigeons une halte immédiate à l’agression de L’OTAN et recommandons vivement à l’OTAN d’arrêter de bombarder la Libye. Nous disons NON à toute participation allemande dans cette guerre de terreur.

Nous sommes les allemands qui ont tenu des positions officielles pendant le temps de la République démocratique allemande (la GDR) (RDA), nous sommes des anti-impérialistes et nous sommes amis du peuple libyen. Nous voulons nous engager avec eux dans leur combat contre l’agression de L’OTAN et leur déclarer notre fidélité.

À bas les mercenaires et les envahisseurs qui terrorisent la Libye – le combat continuera jusqu’à ce que tous soient battus!

Solidarité et Salutations Amicales de :

Docteur Angelika et docteur Wolfgang Bator, les anciens Ambassadeurs de la GDR(RDA) à Tripoli jusqu’à 1989.

Helmut Müller, ancien membre du Comité Central du SED [Parti(Fête) de Socialiste allemand Unity] et deuxième Secrétaire de la direction (du leadership) de quartier SED de Berlin

Michael Koth, Plate-forme d’Anti-impérialiste – Administration de Quartier Berlin

Groupes de Résistance allemands

Traduit de l’anglais par Aymard

https://libyensoli.wordpress.com/2011/08/25/address-solidarity-to-libya/

Lettre ouverte de 200 intellectuels africains contre l’Otan

Un groupe de « Concerned Africans » (« Africains concernés ») a écrit une lettre ouverte critiquant les attaques militaires de l’OTAN contre la Libye, disant que l’Afrique court le risque d’être re-colonisé.

« L’OTAN a violé le droit international … ils avaient un changement de régime à l’ordre du jour », a déclaré l’un des signataires, Chris Landsberg, chef du département de science politique de l’université de Johannesburg.

« La recolonisation de l’Afrique est devenu une menace réelle », a-t-il déclaré à Johannesburg.

La lettre est signée par plus de 200 importantes personnalités africaines, dont Jesse Duarte membre exécutif de l’ANC, Willie Esterhuyse analyste politique de l’Université de Stellenbosch, l’ancien ministre du Renseignement Ronnie Kasrils, l’avocat Christine Qunta, l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères Aziz Pahad, l’ancien ministre la présidence Essop Pahad, Sam Moyo de l’Institut africain d’études agraires, Mukoni Ratshitanga, l’ancien porte-parole du président Thabo Mbeki, le poète Wally Serote.

« Il est très difficile pour nous de voir une quelconque paix en Libye », a déclaré Serote, qui s’est également adressé aux médias.

« Le problème a maintenant été exacerbée … à la fin l’Union africaine aura encore à entrer en jeu ».

Selon lui, même si la critique que l’UA était une organisation faible était exacte, alors les Africains devaient trouver un moyen de soutenir l’organisation.

[…] La lettre dit : « Contrairement aux dispositions de la Charte des Nations unies, le Conseil de Sécurité a autorisé et a permis la destruction et l’anarchie qui s’est abattue sur le peuple libyen. A la fin de tout cela, de nombreux Libyens auront été tués et de nombreux Libyens auront été mutilés (et) beaucoup d’infrastructures auront été détruites. »

Le Conseil de sécurité n’avait pas produit de preuve démontrant que son autorisation de l’usage de la force était une réponse appropriée à la situation en Libye.

« Ainsi, ils (le Conseil de sécurité) se sont ouvertement donné pleins pouvoirs pour poursuivre l’objectif de « changement de régime », et donc pour l’utilisation de la force et de tous les autres moyens pour renverser le gouvernement de Libye, lesquels objectifs sont complètement en contradiction avec les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU », dit cette lettre qui a également été soutenue par le Congrès des syndicats sud-africains, la Parti communiste d’Afrique du Sud, et le Réseau d’examen des médias (? « Media Review Network »).

Le Conseil de sécurité a également « répudié la règle du droit international » en ignorant le rôle des institutions régionales légitimes dans la résolution du conflit.

Landsberg déclare que la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis « continuent à agir comme des Etats voyous ».

« Un voyou est un Etat dévoyé qui ne respecte pas les lois … la tragédie, c’est qu’ils ne sont pas susceptibles d’être accusés devant la Cour Pénale Internationale. »

Le président Jacob Zuma a déclaré au début de cette semaine que les nations puissantes avait abusé de la résolution de l’ONU « pour des intérêts autres que protéger les civils et d’aider le peuple libyen ».

Source : IOL

Chávez désapprouve le montage sur la prise de la Place Verte de Tripoli

Le président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Chávez, a critiqué ce samedi le montage réalisé au Qatar sur la prise de la Place emblématique Verte à Tripoli, la capitale libyenne, de la part des combattants du Conseil National de la Transition (CNT).

« Vous voyez comment la capacité de manipulation médiatique a été disséminée dans ce monde », a fait remarquer l’intervenant en référence à la dénonciation de la chaîne Russia Today contre les canaux arabes Al Jazeera et Al Arabiya pour avoir manipulé les images qui ont favorisé la reconnaissance du CNT comme nouveau gouvernement en Libye.

Chávez a déclaré lors du Conseil des Ministres que, l’assaut et la prise de la Place Verte ont été un montage fait au Qatar, où les acteurs professionnels ont participé ». « Ils ont monté au Qatar la Place Verte et l’ont prise, et cela a été ce qu’ils ont répandu au monde, pour cela prenons avec attention ce qu’ils disent les médias« , a t-il ajouté.

Actuellement les versions croissent sur la manipulation de ce qui arrive en Libye, où l’occident tire sur une guerre depuis six mois. « Ce mensonge a trompé les troupes du leader libyen, Muammar Gaddafi qui font partie de l’armée de mer, de plus ils ont remonté le moral des Rebelles et plus de 11 pays ont reconnu le CNT. Tous ces avantages sont le résultat de ces mensonges qui ont été travaillés et transportés d’une manière intelligente pour tromper les partisans de Muammar Gaddafi », a reconnu le leader du CNT, Mustafá Abdeljalil.

La chaîne Russia Today a dénoncé Al Jazeera et Al Arabiya, pour ces manipulations d’images qui ont favorisé la reconnaissance du CNT comme nouveau gouvernement de la nation nord-africaine. Conformément à la chaîne russe, les images des manifestations capturées, supposément, par des journalistes dans la Place Verte, ont été gravées des jours d’avance pour capter la sympathie de l’occident.

Dans les images on peut observer que beaucoup de détails ne coïncident pas avec la réalité de l’infrastructure. Dans le simulacre, aux éditeurs, ils ont oublié de placer les palmiers dans la – supposée – Place Verte. De plus, ils manquent, les ornements du décor et encore beaucoup de détails.

Entretemps, le porte-parole du Comité de solidarité des peuples de la Syrie et la Libye, Marat Musin, a soutenu que « nous avons su qu’avait été préparée une copie de la Place Verte de Tripoli, ils ont commercé avec des acteurs professionnels », a t’il a indiqué.

Il a rappelé que « Omar Jali a bien interprété le rôle du fils de Mouammar Gaddafi, Seif à l’Islam, le monde a vu comment les adversaires arrêtent le fils du colonel », mais les prises ont semblé fausses. Russia Today a réitéré que la création, de la part des agences internationales, d’une situation de déstabilisation en Libye a permis que le CNT fût reconnu par 11 nations et a facilité que les ambassades libyennes se joignent à la cause rebelle.

teleSUR/yi – FC

Traduit de l’espagnol par Aymard

http://www.telesurtv.net/secciones/noticias/97017-NN/chavez-rechaza-montaje-sobre-la-toma-de-la-plaza-verde-de-tripoli/

Georges Malbrunot : la voix de ses nombreux maîtres

Georges Malbrunot, le journaliste du Figaro qui participait au voyage de presse organisé le 22 août par des milieux proches du régime, a rendu un premier article à ses employeurs. Intitulé « Les opposants syriens saluent la chute de Kadhafi », et publié sur le site du quotidien atlanto-sarkozyste, il reflète à merveille le profil intellectuel de son auteur, tout de bien-pensance sournoise et falsificatrice, qu’avait d’ailleurs pu apprécier sur place la délégation restreinte d’Infosyrie.

Si ça marche en Libye…

Comme le titre le laisse penser, Malbrunot essaie, en quelque sorte, de relancer par l’« exemple » libyen la contestation syrienne, une contestation qui, assure-t-il avec une mauvaise foi qui force presque l’admiration, « ne donne aucun signe d’essoufflement » ! Quand on a en mémoire un autre article, très récent, du même Malbrunot, où celui-ci constate, pour le déplorer, qu’il n’y a pas le moindre signe de contestation à Damas (voir notre article « La révolte invisible à Damas« , mis en ligne le 22 août), quand on sait que ce M. Figaro n’a pas vu non plus d’opposants – pas même la trentaine qui ont manifesté sous ses yeux – à Hama « bastion de la révolte », on se demande s’il ne tire pas ses analyses d’une séance d’hypnose atlantiste.

De fait, Georges Malbrunot ne parle pas de Hama dans son article, où de toute façon il n’a pas vu les « 500 000 manifestants anti-Bachar » naguère chantés par les désinformateurs de l’OSDH.

Non, il, préfère consoler ses lecteurs et employeurs de la lenteur des événements en Syrie avec l’accélération de l’histoire en Libye – encore que cette histoire semble déjà subir une légère décélération, mais passons.

Hélas, le journaliste le reconnaît assez vite lui-même, comparaison n’est pas raison, et Bachar n’est pas Kadhafi : « Les protestataires reconnaissent que le régime d’al-Assad tient le coup face à la rue » reconnaît lui-même Malbrunot. Et c’est vrai qu’en dépit de ce qu’il affirme au début de son papier, la « rue » syrienne tend à se vider d’opposants, ces dernières semaines, en dépit des encouragements incessants des très nombreux Malbrunot du P.J.F. (Paysage journalistique français).

Comme nous l’écrivions voici quelques jours, même les chiffres fournis par les cyber-propagandistes de l’opposition sont revus à la baisse : la plus grosse manif du vendredi 19 août aurait regroupé selon l’OSDH 20 000 personnes à Hama, estimation qu’il est très raisonnable de diviser par au moins deux, compte-tenu des traditions de « lyrisme révolutionnaire » des correspondants locaux de Rami Abdel Rahmane (voir notre article « Un vendredi très attendu », mis en ligne le 22 août). On verra ce qu’il en est vendredi 26, mais il est sûr et certain que la contestation n’est vraiment plus à son zénith.

Plaidoyer pour la guerre

Du coup, dans la deuxième partie de son article, Georges Malbrunot développe l’idée, en se cachant à moitié derrière les déclarations d’opposants vraiment de moins en moins syriens, que la solution pourrait être, malgré tout, une intervention de l’OTAN dans le goût libyen justement. Oh certes, les chancelleries occidentales y sont, en principe, hostiles, tout comme la Turquie, et même, le reconnaît à grand regret M. Figaro, les opposants syriens exilés qui « ne veulent pas apparaître comme les leaders irakiens portés au pouvoir par les chars américains en 2003 à Bagdad ».

Heureusement, indique Malbrunot, les « révolutionnaires de l’intérieur » n’ont pas ces pudeurs de jeune fille. Et de citer le jeune Ali de Deir Ezzor pour qui « le départ de Kadhafi montre que la solution militaire extérieure n’est pas forcément mauvaise ».

Et Ali, confessé amicalement par Malbrunot, de regretter que les émeutiers de Deir et d’ailleurs n’aient pas bénéficié de la couverture aérienne otanesque qui a déjà fait « merveille » en Libye. Et histoire de créer un mouvement d’opinion, l’homme du Figaro met dans la bouche de « nombreux Damascènes » (ha, finalement il en a trouvé ?) cette constatation angoissée : « Seuls on ne pourra pas le (Bachar) faire tomber ». Eh non !

Disons-le tout net, avec cet article, M. Georges Malbrunot passe du registre de la désinformation à celui de la propagande belliciste. Ce faisant, il renoue avec la grande tradition illustrée par ses aînés du Figaro et d’ailleurs, qui ont puissamment contribué, en relayant servilement les mensonges du Pentagone et de l’OTAN, à plonger l’Irak dans deux guerres et un blocus dévastateurs, et à faire bombarder pour la première fois depuis 1945 une nation européenne – la Serbie.

On ne sait pas si ce petit chef d’œuvre de journalisme de combat aura le même effet, mais on peut dire que son auteur a d’ores et déjà mérité la confiance de ses employeurs, soit, par ordre croissant d’importance et d’abjection, le groupe Dassault(1), le pouvoir sarkozyste, l’OTAN et le Département d’Etat américain.

(1) Et puisqu’on parle du groupe Dassault, il n’est pas indifférent de savoir qu’il vient de remporter, grâce à une intervention directe de Nicolas Sarkozy – qui a passé outre l’avis négatif unanime des plus hautes autorités militaires françaises -, un marché portant sur le remplacement du parc de drones de l’Armée de l’Air, son drone a lui ayant été développé en coopération avec la société Israel Aerospace Industries – au point qu’on parle de « drone israélien ». Ce coup de pouce de Sarkozy a ainsi permis à Dassault d’être préféré au groupe européen EADS et même aux Américains de General Atomics, qui avaient pourtant la faveur des militaires français. Voilà qui permet de remettre en perspective la qualité de l’ »information » que Le Figaro et ses petites mains fournissent sur la Syrie. Un quotidien plus que jamais voué à être la Pravda du sarkozysme, notamment en ce qui concerne la politique étrangère, du fait de ses liens incestueux avec l’Elysée, un grand groupe privé et les accointances de l’un et de l’autre avec l’Etat d’Israël.

Source : infosyrie.fr

Bernard Doza : «Nous allons donner des cours à M. Ouattara»

Le journaliste Bernard Doza, rentré chez lui en Côte d’Ivoire après une trentaine d’années en France, veut aider à ramener la démocratie sur les rails. Dans cette interview «volcanique», il explique avec la verve qu’on lui connaît, comment il entend faire bouger très bientôt les événements en Côte d’Ivoire.

« Nous sommes dans un environnement où les mentalités n’ayant pas évolué, chaque fois qu’on nomme un ministre, chacun regarde de quelle région. On ne vienne pas à Cap-Liberté parce que M. Doza est de Guibéroua et qu’en venant à Cap-Liberté, il va défendre les intérêts de gens de Guibéroua. »

 Le Temps : Est-ce à dire que vous vous engagez également définitivement dans la politique en Côte d’Ivoire ?

 Bernard Doza : J’ai toujours été engagé depuis les années 1980, principalement à partir de 1983, date à laquelle, pour avoir dit sur les antennes à Paris, qu’Houphouët-Boigny était un génocidaire, pour avoir organisé les massacres de 1970, et les massacres dans le Sanwi en 1966. La police française m’avait alors arrêté, depuis ce jour, je suis entré en politique. Chez moi ici, selon les écrits des partisans du Pdci, j’ai fait intrusion dans la politique ivoirienne, mais je suis un Ivoirien exilé à cause de la dictature du Pdci-Rda, du parti unique et de Félix Houphouët-Boigny. Donc si je décide aujourd’hui, en 2011, de rentrer en Côte d’Ivoire, c’est une rentrée définitive. D’ailleurs pour le prouver, je vais saisir l’occasion que vous m’offrez, pour annoncer des événements qui vont se passer bientôt dans notre pays.

Après votre interview avec un confrère, à part une réaction dans la presse, auriez-vous été menacé ?

Moi, je suis un intellectuel extérieur et c’est la première fois que je rentre en Côte d’Ivoire après 30 ans d’absence. Je suis un journaliste français, et en France, nous avons la liberté d’expression. Nous nous sommes battus pour que depuis le 10 mai 1981, la Gauche puisse arracher à la Droite, ce qu’on peut appeler la diversification des médias d’Etat, ce qu’on peut appeler la liberté de s’organiser, la liberté de s’associer, la création des radios libres… je suis de cette école-là. Donc j’arrive dans mon pays, je garde la même verve. Je ne changerai pas. Je dis que je suis revenu définitivement en Côte d’Ivoire. D’ici le 15 septembre, ça veut dire dans quelques jours, nous allons créer à Abidjan, un mouvement anti-Ouattara, que j’ai déjà appelé le Comité d’Action pour la liberté (CAP-Liberté).

Ce mouvement anti-Ouattara va demander la restitution de la démocratie. Une démocratie pour laquelle nous nous sommes battus et qui a été restaurée par la dictature du Pdci au lendemain du développement du 2 mars 1990 et qui a donné le multipartisme le 30 avril 1990. Comme M. Ouattara n’est pas au courant parce qu’il n’est pas militant, donc il ne sait pas ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, nous allons lui dire qu’il y a eu la liberté de presse, la liberté d’expression, la télévision a été obligée de recevoir Laurent Gbagbo… Ce sont les acquis de la démocratie. Je vois dans mon pays en 2011, au lendemain du 11 avril 2011, que nous sommes revenus aux fondamentaux du parti unique. Cela veut dire une télévision de divertissements, qui ne reçoit que les artistes, une télévision qui donne la parole à des naturothérapeutes. Cela veut dire à des gens qui sont dans l’ordre social, une télévision où l’on ne voit les politiques s’exprimer qu’au cours du journal télévisé où l’opposition n’apparaît pas. Cela veut dire que nous sommes revenus à la télévision du parti unique. Cela, ce n’est plus en Côte d’Ivoire que ça doit se faire ; c’est ailleurs, mais pas chez nous !

Il y a eu la bataille contre le parti unique. Le parti unique ne reviendra pas aujourd’hui en 2011. Donc comme M. Ouattara n’a jamais été militant, il ne le sait pas ; on va le lui rappeler.

Vous voulez lui rappeler quoi vraiment qu’il ne sache déjà ?

Que le gouvernement de Côte d’Ivoire, ce n’est pas un gouvernement d’une région. Qu’il s’inspire du gouvernement d’Affi N’Guessan de l’an 2000. Parce que nous sommes dans un environnement où les mentalités n’ayant pas évolué, chaque fois qu’on nomme un ministre, chacun regarde de quelle région il vient. Parce que lorsqu’un ministre vient de Daloa, les gens de Daloa se mettent à danser, ils lui font même une fête. Parce que les gens considèrent que, quand ce ministre va manger à table, quelques grains vont tomber par terre et les populations de Daloa vont en bénéficier, c’est comme ça. Nous sommes encore dans cette mentalité. Notre bataille a toujours été depuis les années 1980 de faire en sorte que l’Ivoirien de Daloa, l’Ivoirien de Korhogo, puisse en écoutant un Bernard Doza qui parle, même s’il est de Guibéroua, puisse dire : Mes intérêts sont défendus dans le discours qu’il tient, et qu’il adhère à CAP-Liberté parce que M. Doza défend mes intérêts. Mais qu’on ne vienne pas à CAP-Liberté parce que M. Doza est de Guibéroua et qu’en venant à CAP-Liberté, il va défendre les intérêts de gens de Guibéroua, non ! Donc M. Ouattara doit se dire, si lui est du Nord, il doit défendre les intérêts de tous ceux qui sont en Côte d’Ivoire. Donc comme, il a été mal conseillé, on va lui dire qu’en Côte d’Ivoire, en 2011, on ne peut pas former un gouvernement tribal, on ne peut pas créer une armée tribale, on ne peut pas créer une télévision tribale. Et cela, on va prendre la rue pour le lui dire. Parce que, lui, est abonné aux armes. Parce que l’an 2000, depuis l’élection du Président Laurent Gbagbo, il a décidé de l’empêcher de gouverner (…). Lorsque Koné Zakaria a fait un meeting à Korhogo et à Bouaké principalement où il disait : nous avons pris les armes pour défendre Ouattara, Lorsqu’ on lui a posé la question à Abidjan, M. Ouattara a dit non, il n’avait rien à voir avec les rebelles. Je me demande donc comment quelqu’un qui n’a rien à voir avec les rebelles, au lendemain de tout ce qui s’est passé, au premier tour de la présidentielle, au lieu de prendre une salle dans un hôtel neutre à Abidjan, il préfère aller prendre son siège de campagne à l’hôtel où habitaient depuis 2007 les rebelles. Lorsque Soro Guillaume a été nommé Premier ministre, il est venu avec un contingent de rebelles de Bouaké. Comment se fait-il que M. Ouattara, qui n’a aucune accointance avec les rebelles, puisse aller prendre son cabinet de campagne chez les rebelles, au Golf Hôtel ? Il y a des choses qui ne trompent pas.

Quoi de plus ?

Comment se fait-il que c’est Soro Guillaume qui enlève son habit de Premier ministre, qui s’habille en rebelle et qui va à Bouaké chercher les militaires pour venir installer M. Ouattara au pouvoir puisqu’il dit qu’il a gagné les élections ?

S’il a gagné les élections, pourquoi le peuple ivoirien ne le laisse pas s’installer au Palais présidentiel ?

Pourquoi il faut qu’il aille jusqu’à Bouaké chercher les militaires, aller encore s’allier à l’Onuci et à l’armée française pour prendre le pouvoir en Côte d’Ivoire?

Nous, nous sommes d’une école intellectuelle, nous avons étudié la sociologie. Les armes, dans tous les pays et dans le monde entier, ne résolvent pas les problèmes profonds dans un pays ou dans une société. Les armes ne sont pas la solution. La solution, c’est le débat d’idées. Est-ce que M. Ouattara accepte qu’à sa télévision, nous venions faire une confrontation d’idées ?

je vous demande de demander à M. Venance Konan qui a passé son temps et sa vie, avec son ami Tiburce Koffi, à dénoncer chaque jour le régime de Gbagbo, qu’ils nous permettent un face à face. je vais leur démontrer ce que c’est que la démocratie, puisqu’ils ne la connaissent pas. Nous, on attend les débats d’idées ; où sont-ils ?

Alors je suis rentré en Côte d’Ivoire pour apporter à M. Ouattara le débat d’idées qu’il ne connaît pas, puisqu’il n’a pas fait d’école politique, il pense qu’un pays, c’est une boutique. Où on entre, les clients viennent, on vend, on achète, on fait les comptes le soir, non ! Un pays, ce n’est pas ça. Un pays, c’est d’abord peuplé des êtres humains, des gens qui respirent, qui changent à chaque instant. Si on n’a pas la capacité d’anticiper sur le peuple, sur les êtres humains, on ne devient pas Président de la République. On va, on ouvre une plantation quelque part à Korhogo ou à Daloa et on attend que les graines poussent, on vend puis on achète ; on ne devient pas Président de la République. je ne bougerai pas d’ici tant que la démocratie pour laquelle nous nous sommes battus pendant longtemps, n’est pas restaurée.

Etes-vous membre du Front populaire ivoirien ?

Avec des amis à Paris, nous sommes à l’origine du Front populaire ivoirien, parce que nous avons créé le MID en 1984 avec Laurent Gbagbo. Le MID était une association d’exilés ivoiriens qui étaient tous de Gauche et qui voulaient la démocratie en Côte d’Ivoire.

Mais comment se fait-il que vous vous préparez à créer un mouvement parallèle au Front populaire ivoirien ?

Ce n’est pas un mouvement parallèle au Front populaire ivoirien. C’est un mouvement qui arrive au moment où le Front populaire ivoirien est décapité.

Il a quand même un Représentant légal, non ?

Le Représentant, je viens de le voir. Un Représentant de parti de Gauche qui est le Front populaire ivoirien, où nous, nous incarnons la partie radicale nationaliste. je viens de voir à la télévision.
De quoi M. Miaka Ouréto parle ? Il demande aux instances nationales et internationales d’accorder à M. Konan Bédié un Prix pour la paix ! Parce que selon lui, M. Konan Bédié aurait concouru à la paix en Côte d’Ivoire. De quoi parlons-nous ?

M. Konan Bédié a été Président de la République par procuration en 1993, puisqu’il n’a pas été élu par le peuple ivoirien, c’est Houphouët-Boigny qui l’a fait entrer dans le pouvoir. C’est ce même monsieur qui a tiré sur les Ivoiriens en 1995 lorsqu’on lui a dit que dans la Constitution, la loi de l’ivoirité ne permettant pas à Ouattara d’être candidat. Il fallait qu’on revoie les textes pour aller aux élections. M. Konan Bédié, non seulement a décrété l’Etat d’urgence, mais a tiré sur les Ivoiriens. C’est ce même Konan Bédié qui a été renversé en 1999 par un coup d’Etat militaire. C’est ce même Konan Bédié qui était en exil à Paris et que Gbagbo Laurent est parti chercher. Et comme ils sont tous ingrats, aujourd’hui, c’est ce même Konan Bédié qui s’associe à Ouattara dans le Rhdp pour enlever Gbagbo du pouvoir. Et ils sont là, assis, en train de regarder l’armée française bombarder la résidence du Chef de l’Etat, avec au moins une cinquantaine de bombes et ils ne bougent pas. C’est cela que j’appelle une frustration. Parce qu’ils disent que moi, je suis un éternel frustré. Mais c’est parce que je crois à mon pays. Le combat que nous menons, ce n’est pas pour entrer dans un gouvernement. Ce n’est pas pour nous enrichir sur le dos des Ivoiriens.

Ils disent aussi que vous voulez être martyr…

Donc s’ils disent, en Côte d’Ivoire en 2011, que quelqu’un qui dénonce Ouattara veut être martyr, cela suppose que la démocratie n’existe pas. Donc le Pdci sait que depuis le 11 avril 2011, la démocratie, la liberté pour lesquelles Gbagbo Laurent a été enlevé du pouvoir, n’existent plus en Côte d’Ivoire. Nous sommes dans une dictature. La loi, aujourd’hui, ce sont les armes. Dans tous les villages aujourd’hui, les Frci font régner la loi des armes. Donc M. Bédié et ses journaux reconnaissent qu’en Côte d’Ivoire, nous ne sommes plus en démocratie. Mais moi, je suis un combattant de la liberté. Nous avons combattu le parti unique. Nous considérons donc qu’à partir de 1990, les libertés fondamentales ont pris position en Côte d’Ivoire. Donc, en 2011, je dis qu’il y a un Président qui est en place, qui n’a pas compris. Comme il n’a pas fait la lutte pour la démocratie, il ne sait pas de quoi nous parlons. Nous allons alors lui rappeler qu’il y a eu la lutte pour la démocratie qui a pris position depuis 1990. On ne peut donc pas créer en 2011 une télévision unique, une armée unique, un gouvernement unique…

Comment allez-vous le lui rappeler ? Par quels moyens, quelles méthodes ?

Par les méthodes de la rue. Les mêmes rues ont été mitraillées, bombardées par l’armée française, l’Onuci et les Frci…

Vous pensez sincèrement que l’armée française est invincible ?

Moi, j’ai fait trente ans en France, je connais tous les talons d’Achille de l’armée française. Pas que je le pense, mais je constate que les gens meurent à la grande indifférence du monde. Les gens meurent parce qu’ils n’ont pas été formés à combattre les armées européennes. Dans mon interview précédente, j’ai dit qu’il faut former les gens. Donc si on me dit que la démocratie n’existe plus en Côte d’Ivoire et qu’il faut qu’on aille tous en exil, choisir les armes, on peut aller à l’exil. Mais pour l’instant, je dis à Ouattara que nous allons prendre la rue, nous allons choisir la voie de la démocratie. Et la démocratie suppose le débat libre à la radio et à la télévision. Il faut que le peuple choisisse dans le discours qui va passer, ceux à qui il doit avoir confiance. On ne peut pas venir aujourd’hui nous imposer des choses…

On ne vous demande pas de partir forcément à l’exil, mais on peut vous demander sans le dire de devenir des zombies ?

Non, ça, ça ne me ressemble pas! Je n’ai pas mené 30 ans d’exil, revenir en Côte d’Ivoire pour être un zombie. Non, ce pas possible ! J’ai fait tous les pays africains. J’ai contribué à l’installation au pouvoir de deux ou trois Présidents africains. Donc je ne reviens pas dans mon pays pour être un objet, non !

Si le Président Ouattara demandait à vous rencontrer, que lui diriez-vous ?

je vais lui présenter un cahier de doléances. Comme il n’a pas bien compris la Côte d’Ivoire, je vais lui expliquer la Côte d’Ivoire.

Vous qui viviez à Paris depuis des années, vous voulez lui apprendre à connaître la Côte d’Ivoire, alors que lui vit ici…

Oui, je vais la lui apprendre parce qu’apparemment, il ne la connaît pas. Il nomme un gouvernement avec des gens de sa région ; il n’a pas confiance aux Ivoiriens, il n’a pas confiance en la Côte d’Ivoire. C’est cela. Quand un chef de l’Etat crée un gouvernement où il met 90 % des gens de sa région, cela signifie qu’il ne connaît pas son pays. Cela veut dire que M. Ouattara ne peut pas nommer un Bété ministre de l’Intérieur parce qu’il a peur que ce dernier concocte un coup d’Etat contre lui. Il ne peut pas nommer un Baoulé chef d’Etat major de l’armée parce qu’il a peur que ce Baoulé fasse un coup d’Etat pour le renverser.

Mais peut-être qu’il le fait pour récompenser les gens qui l’ont aidé à prendre le pouvoir ?

Je l’ai félicité, parce qu’il a reconnu lui au moins les gens qui l’ont amené au pouvoir. Mais décorer les gens qui vous ont amené au pouvoir et mettre en place, dans un pays où il y a 68 pré-nationalités (ethnies), c’est- à-dire des tribus, et trois grandes nationalités, un gouvernement d’union nationale qui recense uniquement des gens au sein d’une région, on appelle cela en sociologie la démarche d’un homme d’Etat assiégé. Quand on se sent assiégé, on se réfugie dans sa tribu. Donc Ouattara est assiégé ; il n’a pas confiance en la Côte d’Ivoire parce qu’il sait très bien qu’il a pris les armes pour arriver là où il est. Il n’a confiance en personne. Il a préféré alors mettre autour de lui des gens en qui il a confiance.
Cela veut dire quoi ?

Qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, pour qu’un Ivoirien veuille avoir une évolution, il faut qu’il soit du Nord ? C’est cela ?

Mais on a vécu cela déjà avec le parti unique ! Dans les ambassades, c’étaient des Baoulé, aux postes clé de la société ivoirienne, c’étaient des Baoulé. A un moment donné même, on vous avait imposé de parler le Baoulé. Mais on a quitté la Côte d’Ivoire pour cela, et on ne peut pas aujourd’hui en 2011, nous imposer une culture du Nord. Chaque fois qu’on allume la télévision, c’est pour voir des reportages sur le Nord (…).

Avez-vous personnellement des ambitions politiques ?

Le Comité d’action que nous allons mettre en place va investir tout le pays. Puisque M. Ouattara dit qu’il va aller en décembre aux législatives pour changer la loi dans la Constitution qui dit que pour être candidat à la présidence de la République, il faut être de père et de mère ivoirien. Comme il a peur d’organiser un référendum pour changer la Constitution, parce qu’il n’est pas sûr d’avoir la majorité au référendum, il veut la changer par les députés, parce qu’il espère avoir la majorité des parlementaires Rdr pour changer la loi.

Je dis à M. Ouattara que ça ne se passera pas comme ça. Le Comité d’action pour la liberté va s’attacher au Front populaire ivoirien. Nous allons envoyer dans tous les départements de la Côte d’Ivoire où il y aura au moins un poste de député à prendre, des délégations pour expliquer le gouvernement tribal de M. Ouattara. On va être majoritairement présent à l’Assemblée nationale pour l’empêcher de fonctionner.

Le Président Laurent Gbagbo et son épouse viennent d’être inculpés pour «crimes économiques». Qu’en dites-vous ?

J’ai vu le procureur à la télévision. Il était profondément gêné. Vous savez, lorsque vous êtes indépendant et que vous appliquez la loi, logiquement, vous êtes très à l’aise. Mais M. Simplice Koffi sait très bien que ce qu’il disait, ne correspondait pas à la réalité. Lui-même dit qu’on ne nous accuse pas de faire la justice des vainqueurs mais la justice officielle.

Ah, bon ! Si l’on considère que M. Gbagbo Laurent et sa femme sont condamnés pour association de malfaiteurs, que doit-on dire alors des Forces nouvelles ? Que doit-on dire de M. Ouattara ? Parce que lorsque les Forces nouvelles ont frappé la Côte d’Ivoire en 2002, il y a eu 400 morts rien que dans la ville d’Abidjan. Que peut-on dire à M. Soro Guillaume pour cela ?

Je ne comprends pas. Et avec cela, ils disent ne pas faire une justice des vainqueurs. Et on nous dit qu’il faut considérer les événements postélectoraux, mais non ! Ce qui a amené les événements postélectoraux démarrent en 2002 lorsqu’ une frange de la population ivoirienne, guidée par des chefs politiques ambitieux, a quitté le combat de la démocratie pour aller prendre des armes au Burkina Faso et revenir frapper la Côte d’Ivoire. C’est cela ! Donc lorsqu’ on va parler de procès, on parle de procès à partir de septembre 2002 et on avance. Chaque jour, on compte les morts. Qui est tué et qui tue?

C’est ainsi qu’on va avancer parce qu’on n’a pas fait de conférence nationale, on n’a pas fait les états généraux de la Nation. Les Ivoiriens ne savent même pas ce qui se passe. Ce qu’ils voient, ce sont des Ivoiriens qui meurent. Mais ceux qui tuent, ils n’en savent rien. C’est là qu’il faut recentrer le débat et non ailleurs.

Interview réalisée par Jean-Marc Devan

Le Temps