Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: août 18, 2011

Cameroun, Paul Biya ne sera pas candidat : Partira t-il comme Moubarak ou comme Mandela?

Le président Camerounais ne sera pas candidat à sa propre succession lors de la prochaine présidentielle qui, en principe, doit se tenir au mois d’octobre prochain. En effet, selon de source bien introduite, à moins d’un revirement, comme lui seul en a le secret, Paul Biya, au pouvoir depuis 29 ans, ne se représentera pas comme candidat du RDPC pour la prochaine présidentielle. S’il faut en croire des informations venant de son entourage, «il va se retirer pour laisser la place à un autre candidat du RDPC et assurer ainsi le maintient au pouvoir de son parti, comme l’avait fait en 1982 avec l’UNC, son prédécesseur le président Ahmadou Ahidjo». C’est en fait ce que rapporte cette source qui insiste pour dire qu’en renonçant à briguer un autre mandant présidentiel, «Monsieur Biya, non seulement montrera qu’il est un vrai démocrate, mais voudra prendre le monde entier à témoin qu’après lui, ce ne sera pas le chaos dans son pays le Cameroun». Il entant donc, par ce geste historique à la Mandela, préserver la paix et l’unité nationale dans ce pays qui compte plus de 200 tribus et donc les séquelles d’une lutte brutale pour l’indépendance ne sont pas tout à fait disparues.

Bien que cette source pourrait  jurer sur la tête de sa mère, une certaine prudence s’impose. D’autant plus que le concerné n’a pas encore dit mot de son avenir politique. Un silence qui laisse la place à plusieurs hypothèses.

Pour certains, Paul Biya va se représenter, gagner les élections coûte que coûtera et cédera par la suite le pourvoir à un dauphin qu’il aura eu le temps de présenter au Camerounais comme ce fut son cas avec son parrain Ahidjo. Cette période, qu’on qualifie de transition, pourra durer deux ans. Dans ce scénario, il annoncera son départ en 2013, lors de son traditionnel discours de fin d’année au cours duquel il fera le bilan de ses 31 ans de règne, annoncera son retrait définitif de la scène politique, souhaitera bonne chance pour l’avenir du pays qu’il laisse dans la paix, souhaitera bonne année 2014 aux compatriotes, et en fin, dira que Dieu soit toujours avec tous les Camerounais. On pense également que cette période permettra de visser le système contre toutes poursuites judiciaires envers lui et autres membres de son entourage.

Un autre schéma voudrait  qu’il déclare la présidentielle d’octobre prochain reportée pour le premier trimestre de 2012. Le temps pour son parti le RDPC d’organiser un congrès d’ici la fin de l’année 2011 ou au plus tard début de la prochaine année. Rencontre au cours de laquelle il annoncera son départ et laissera le soin aux membres de désigner démocratiquement un successeur légitime qui sera candidat à la présidentielle. Si tel est le cas, alors cas de force majeure s’imposant, l’élection pourrait se tenir avant le mois de mai 2012 ou bien en octobre 2012, si ELECAM n’est pas tout à fait prête.

Le dernier scénario est celui du «advienne que pourra». C’est-à-dire celui d’aller en élection en octobre prochain et vivre avec les résultats et les conséquences d’une réélection. Ce schéma, qu’on redoute, peut mène à cinq façons de quitter le pouvoir comme nous enseignent les derniers changements de régimes en Afrique.

1- Partir par des élections transparentes

Élections transparentes, dites-vous? Personne n’y croit au Cameroun. ELECAM est tellement contestée qu’on n’envisage pas un seul instant qu’elle puisse, dans sa forme actuelle,  organiser des élections transparentes au Cameroun. Surtout que,  même si c’est à elle que revient le rôle de préparer et de tenir des élections. Elle n’a aucun contrôle sur la campagne des candidats et les résultats.  La loi lui interdit de donner les résultats partiels, même pas les estimations. La composition d’Élection Cameroun ne laisse personne penser que Biya et le RDPC organiseraient les élections en envisageant une possible défaite. Raison pour laquelle une bonne majorité de Camerounais pense qu’ELECAM a encore beaucoup de chemin à faire pour envisager la tenue d’élections crédibles et surtout une campagne équilibrée pour les candidats.

2- Quitter suite à un coup d’État

Partir suite à un coup d’État est le pire des scénarios que redoute tout chef d’état. Ils ont beau faire du chef de la sécurité, du chef d’État major, du chef de leur garde rapprochée des proches ou des étrangers, ils ne sont pas à l’abri d’un renversement brutal. Les images en provenance de la Tunisie ou de l’Égypte sont d’ailleurs parlantes. Mamadou Tandja du Niger, un autre Héro devenu Zéro, qui a modifié la constitution pour se maintenir au pouvoir après deux mandats en sait quelque chose. Au fort du Coup d’État qui l’a renversé, il était surpris d’apprendre que c’est un général proche qui le renversait au moment où il l’appelait au secours.

Il se dit même que les dictateurs sont ceux qui dorment le plus d’un seul œil avec l’oreille bien à l’écoute. Ils ont confiance en plusieurs personnes mais s’en méfient en même temps qu’ils les soupçonnent. On ne surprendra personne en disant que, même si le président pense que ses collaborateurs proches sont des hommes intègres sur qui il peut compter, il ne doute pas que si l’occasion se présentait, ils hésiteront à le renverser. Raison pour laquelle, dans ce milieu, on ne fait pas confiance même à son propre fils.

3- Partir comme le président Gbagbo

Même si le Cameroun n’a pas encore ses forces nouvelles comme en Côte d’Ivoire, les lendemains d’une réélection de Paul Biya pourraient rendre le terrain fertile pour une rébellion. Certes les conditions actuelles sont différentes de celle de la Côte d’Ivoire, mais il reste que le Cameroun présente tout de même des éléments susceptibles de faciliter l’allumage d’une mèche difficile à éteindre.

En fait, si la prochaine élection présidentielle se tenait et que Biya la remportait encore, la frustration des uns et des autres pourrait mener à la formation d’une rébellion qui se dirait légitime avec pour mission de contester la légalité du pouvoir jusqu’à ce qu’il tombe. Une bonne franche de la diaspora mais également des camerounais qui en ont marre du président Biya pourrait financer cette rébellion si elle est bien organisée et ayant à sa tête un leader charismatique, connu, accepté et respecté. Ce mouvement aura pour mission soit de renverser le pouvoir soit de parvenir à obtenir des négociations qui aboutiraient à un changement bien visible des mêmes gens qui sont aux commandent depuis 30 ans. Le but étant l’alternance par l’introduction de nouvelles personnes. Très souvent on pense que cela n’arrive qu’aux autres.

4- Partir comme Moubarak

C’est le scénario le plus craint actuellement par le pensionnaire d’Étoudi. Il se dit même que l’homme fort d’Etoudi suit attentivement les procès de ces anciens pairs Moubarak et Ben Ali. Advenait qu’il se représente et gagne la prochaine élection, il pourrait se créer un mouvement social sans précédent qui finirait par l’emporter. Les scènes où on voit l’ex dictateur sur une civière au tribunal au Caire traumatisent autant Paul Biya que les autres dictateurs africains. Ils comprennent que le monde a changé et que cela peut leur arriver aussi.

Souvent mal informé ou pris dans un désir de se maintenir coûte que coûtera, ces dictateurs encore en poste, refusent souvent de prendre en compte les signes avant-coureurs d’une fin annoncée. Ils s’obstinent  et continuent à s’accrocher jusqu’à ce qu’à la suite de plusieurs morts de citoyens, le « assez c’est assez » les rattrapes. Heureusement, cette mauvaise lecture de la nouvelle dynamique du monde, les oblige désormais à répondre de leurs actes devant la justice. Hélas souvent c’est aussi trop tard aussi pour leur entourage, certains de leurs ministres et marabouts partisans du «il est en poste pour rester».

Voir Moubarak sur une civière au tribunal, qui demande pardon à son peuple, se dit prêt à rembourser des milliards de dollars accumulés pendant des années est plutôt surprenant. Par ce procès, on voudrait servir une leçon à ces présidents, bien qu’étant des êtres humains, briment leur peuple, modifient la Loi fondamentale de leur pays pour garder le pouvoir à vie. Monsieur le Président Biya fait bien de demander à ses conseillés de le briefé quotidiennement sur le déroulement des procès Ali et Moubarak. Pour un rappel historique, Hosni Moubarak arrive au pouvoir en 1981 et Paul Biya en 1982.

5-Partir comme Mandela ou Ahidjo

C’est le schéma idéal et souhaité par plus de 95% des camerounais et la quasi totalité de la communauté internationale. Il s’agit surtout de prévenir maintenant et d’anticiper la crise qui pourrait naître suite à la chute des dicteurs qui se maintiennent au pouvoir. Ainsi donc tous souhaitent que Paul Biya se retirer pour privilégier une transition pacifique.

Il y a quelque mois, circulait une lettre attribuée à Franck Biya, fils aîné de Paul Biya, dans laquelle il demandait à sont père de se retirer pour le bien non seulement du Cameroun, mais également pour sa propre famille. S’il faut se référer à la maxime « Il n’y a pas de fumée sans feu », est ce que Franck a vraiment demandé à son père de prendre une retraite bien méritée? Personne ne sait. Tout de même on sait que ni lui, ni l’entourage de Paul Biya n’ont contesté la véracité de cette lettre qui a circulé sur Internet.

Si le fils a peut être bel et bien écrit à papa pour lui demander de céder le pourvoir, on peut dire que par ce geste, il voudrait s’aligner du côté de la majorité des camerounais qui pensent que, comme Ahidjo en 1982 ou Senghor au Sénégal en 1981, le président camerounais doit se retirer après 29 ans de bons et loyaux services afin céder pacifiquement le pouvoir à un autre digne fils Camerounais. D’autant plus que ceux qui soutiennent ce scénario pensent que c’est la seule façon d’assurer aujourd’hui une transition pacifique au Cameroun. Ce serait aussi la manière idéale de montrer qu’après lui, son parti ne se déchera pas à cause du choix d’un successeur légitime. Car en politique, il n’y a pas de testament. La transition se fait qu’en on est encore vivant, ou plutôt qu’en on a encore le pourvoir d’arbitrer différentes ambitions.

C’est pourquoi on ose penser que comme Mandela, Senghor, Ahidjo, Alpha Oumar Konaré, Olusegun Obasanjo, pour ne citer que ceux là, Paul Biya aura à cœur l’avenir de son pays le Cameroun et qu’il cédera le pouvoir maintenant. En lieu et place d’un entêtement qui pourrait l’amener à finir comme Mobutu, Ben Ali ou même le cas le plus médiatisé actuellement que personne n’aimerait ici au pays, le procès de l’ex demi Dieu du Caire, Hosni Moubarak et certains de ses collaborateurs. À cela on ne peut que dire  simplement: «Quelle tragique fin!».
Désormais, il revient au Président Paul Biya de choisir comment il veut quitter la politique et comment il veut rester dans l’histoire de notre pays. Chaque chose ayant une fin qui peut être joyeuse ou dramatique. On peut croire que de sa retraite actuelle et le silence qu’il observe depuis quelques semaines lui donnent l’occasion de faire une bonne lecture de la situation sociopolitique camerounaise et de la nouvelle dynamique mondiale. On ne dira jamais assez, elle est explosive et n’attend que l’étincelle.

Comme le Cardinal Tumi, la Communauté Internationale et bons nombres de camerounais, épris de paix comme vous aussi, je l’exhorte à écouter son cœur et à chosir de partir maintenant à la Mandela. Et on pense que c’est ce qu’il va annoncer dans les prochains jours. Comme en 1982, de retour d’un long séjour en Europe, feu le Président Ahmadou Ahidjo dans une déclaration historique au poste nationale de la Radio Camerounais :

«Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de Président de la République du Cameroun. Cette décision prendra effet le samedi 6 novembre à 10 h. En cette circonstance capitale, je voudrais du fond du cœur remercier toutes celles et tous ceux qui, depuis bientôt 25 ans, m’ont accordé leur confiance et apporté leur aide dans l’accomplissement de mes lourdes tâches à la tête de l’État. Je voudrais tout particulièrement remercier les militantes et les militants de notre grand Parti national, l’U.N.C. de leur soutien total, constant et inébranlable. « S’il reste beaucoup à faire dans la grande et longue œuvre de construction de notre cher et beau pays, nous avons ensemble accompli après l’indépendance, la Réunification et l’Unification, des progrès considérables dans tous les domaines. Notre pays dispose d’atouts importants. L’unité nationale consolidée, des ressources nombreuses, variées et complémentaires, une économie en expansion continue, des finances saines, une justice sociale en amélioration, une population laborieuse et une jeunesse dynamique, de solides et fructueuses relations d’amitié et de coopération en Afrique et dans le monde. « J’invite toutes les Camerounaises et tous les Camerounais à accorder, sans réserve, leur confiance et à apporter leur concours à mon successeur constitutionnel M. Paul Biya. Il mérite la confiance de tous, à l’intérieur et à l’extérieur ».

« Je vous exhorte à demeurer un peuple uni, patriote, travailleur, digne et respecté. « Je prie Dieu Tout-Puissant afin qu’il continue à assurer au peuple camerounais la protection et l’aide nécessaires à son développement dans la paix, l’unité et la Justice. « Vive le Cameroun ».

Voici que 30 ans après cette démission mémorable du 4 novembre 1982 annoncée au journal de 20 heures, aujourd’hui, la balle est plus que jamais dans le camp de Paul Biya.

Partir comme Mandela ou comme Moubarak? Paul Biya a son destin entre ses mains.

© icicemac.com : Martin Stéphane Fongang

Côte d’Ivoire : Interview Blé Goudé : « Je ne suis pas un partisan de coups d’Etat »

Charles Blé Goudé donne encore de la voix. Dans une interview accordée à L’INTER, la première à un quotidien ivoirien depuis qu`il est allé en exil, le leader des jeunes patriotes pro-Gbagbo, joint au téléphone, a assèné ses vérités et a décidé de se positionner comme l’opposant au président Ouattara.

M. Blé Goudé Charles, qu’est-ce-que ça fait d’être en exil, coupé des réalités de son pays comme vous l’êtes depuis quatre mois?

Blé Goudé: Mais, écoutez, on n’est jamais content d’être en exil. Cependant par devoir, je l’assume. Il y a des Ivoiriens qui sont morts, il y en a qui sont en prison. Par devoir pour tous ceux-là, nous devons tenir, et j’ai décidé de tenir.

Tenir jusqu`à quand?

Jusqu`à ce que mon pays renoue avec la liberté, avec la démocratie et avec la paix. Ça a toujours été le sens de mon combat. Et aujourd`hui plus que hier, je suis déterminé dans ce combat-là pour les Ivoiriens et pour l`Afrique.

Il semble que vous attendez un ultime coup d’Etat pour réapparaître sur la scène politique en Côte d’Ivoire ?

Je ne suis pas un partisan de coups d’Etat. C’est contre les coups d’Etat que nous sommes descendus dans la rue pendant plusieurs années. Nous sommes pour un changement par des moyens démocratiques. Les Ivoiriens ont été tellement traumatisés que je ne crois pas qu’ils aient besoin d’un autre coup de force pour un changement de régime. Ils ont besoin aujourd’hui d’emplois, de structures sanitaires, scolaires et universitaires. Mais la question est de savoir si le régime en place est disposé à se prêter au jeu démocratique.

De là où vous êtes, qu’est-ce qui vous manque le plus?

Oh! Je ne crois pas que ce soit important, ce qui me manque. C’est ce qui manque aux Ivoiriens qui est plus important. Il manque aux Ivoiriens la sécurité, il leur manque la liberté de s’exprimer et de circuler, il leur manque une justice équitable car il suffit aujourd’hui de posséder un fusil en Côte d’Ivoire et on fait la loi. Les Ivoiriens ne veulent plus que leur pays soit une terre de règlement de comptes. Il leur manque la paix, il leur manque le développement. Tout cela est plus important que ce qui me manque là où je suis.

Vous sentez-vous comptable de la mort de milliers de jeunes que vous aviez appelés dans l’armée pour combattre aux côtés des ex-FDS ?

De quoi parlez-vous là? Il est bon, pour la bonne compréhension de chacun, de savoir que j’ai demandé aux jeunes qui le souhaitaient d’aller s’inscrire à l’Etat- major des Armées pour se faire recruter dans l’armée régulière. Pour la simple raison que l’Armée régulière est le seul cadre légal pour le maniement des armes et pour ceux qui veulent défendre leur pays par les armes. D’ailleurs, ce recrutement n’a jamais eu lieu vu que les évènements se sont précipités. Je suis donc fort surpris que l’on s’acharne contre ma personne en laissant en liberté ceux qui ont créé des bandes armées pour renverser le régime de Gbagbo, et qui ne sont nullement inquiétés.

Vous n’avez donc aucune responsabilité dans la récente crise postélectorale?

Ce n’est pas ce que je dis. Moi j’attends que vienne le jour où chacun des acteurs politiques reconnaitra sa part de responsabilité dans la crise que vit notre pays depuis des années. Il faut éviter de désigner d’un côté des méchants et de l’autre des gentils, des blancs comme neige, qui se présentent comme des innocents et jugent les autres. Quant à moi, en tant qu’acteur politique, je ne suis pas innocent dans ce qui est arrivé à mon pays. Mais, bien plus que moi, nombre de tenants du nouveau pouvoir ont été épinglés par des organisations internationales de défense des droits de l’Homme pour des meurtres et des exécutions extrajudiciaires. Qu`attend-on pour les inculper, eux?

Le porte-parole du gouvernement, Koné Bruno, a dit que les pro-Ouattara n`ont jamais été formellement accusés…

Dites à M. Koné Bruno d`arrêter de tenir des propos qu`il pourrait regretter plus tard. Sinon, je le ramène aux différents rapports publiés récemment par les organisations internationales de Défense des Droits de l`Homme que sont Human Rigth Watch (HRW) et Amnesty International; des rapports qui ont clairement mis en cause le camp Ouattara dans des tueries en Côte d`Ivoire. Même la représentation onusienne en Côte d`Ivoire, je veux parler de l`ONUCI qui a aidé Ouattara à s`installer au pouvoir, a dénoncé les meurtres perpétrés par les Dozos et autres dans notre pays. Alors de quoi parle Koné Bruno?

Avez-vous des nouvelles de votre mentor Laurent Gbagbo?

Non ! Comment puis-je avoir des nouvelles d’une autorité coupée du reste du monde, isolée et à qui ses avocats n’arrivent pas à avoir accès? Le président Laurent Gbagbo est un prisonnier politique à qui ses geôliers dénient tout droit. D’ailleurs, je profite de cet entretien pour demander sa libération. Et je demande à tous les Ivoiriens, à tous les Africains et à tous ceux qui sont épris de justice de s’apprêter afin que nous demandions la libération de ce grand homme.

Croyez-vous, comme certains, à un retour de Gbagbo au pouvoir ?

En politique, ce qui est vrai aujourd’hui n’est pas forcément vrai demain. Nous nous battons pour la libération de Gbagbo car pour qu’un homme fasse de la politique, il faut qu’il soit libre. Ce qui importe pour moi, c’est que l’on comprenne que M. Gbagbo qui avait fait venir M. Ouattara de l’exil, qui avait mis fin à l’exil de M. Bédié, ne peut pas être en prison pendant que ceux-là sont en liberté. Alors je demande d’abord et avant tout qu’on libère le président Gbagbo.

Mamadou Koulibaly pense que c’en est fini pour Gbagbo…

Je ne peux pas l’empêcher de penser ainsi. C’est l’avenir qui nous situera.

Pour qui roulez-vous dans la bataille des clans autour de Gbagbo ?

Je roule pour la Côte d’Ivoire et pour tous les Ivoiriens. L’exil est un moment de formation et de transformation, de bilan, de remise en cause et d’analyse, mais aussi et surtout de perspectives. Dans cette logique, je ne saurai me retrouver dans un combat de clans, si tel est qu’il en existe autour de Gbagbo. J’appelle, si c’est le cas, les différents protagonistes à unir leurs forces pour demander la libération de Gbagbo, fondateur du FPI.

Koulibaly Mamadou, lui, est définitivement parti du FPI pour créer son parti. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Cela ne me fait rien. Vous savez, chacun assume son destin politique, il en choisit l’opportunité et les moyens pour y parvenir. Je n’en dis pas plus.

Alassane Ouattara a appelé les exilés à rentrer dans le cadre de la réconciliation, à quand votre retour en Côte d`Ivoire?

Qui vous a dit que je suis hors de la Côte d`Ivoire ? Je peux être quelque part dans mon pays. Cela dit, je fais la différence entre les récitations, les dictées préparées et les actes politiques de M. Ouattara. Il doit être jugé sur ses actes et non sur ses discours. M. Ouattara aurait libéré le président Gbagbo et tous les autres prisonniers politiques et militaires illégalement détenus dans le nord du pays, qu’il aurait ainsi facilité le retour des exilés en Côte d`Ivoire. La réconciliation est donc une conséquence des actes du gouvernement et non un programme de gouvernement.

Soyez plus explicite…

Je veux dire que c’est au regard du traitement que le pouvoir en place réserve à ceux qui sont en prison, mais aussi aux autres partisans de Gbagbo et en général à tous les Ivoiriens, que la réconciliation suivra. Tout le reste n’est que de la communication pour plaire à la communauté internationale, car la réalité est tout autre sur le terrain. Alassane Ouattara parle de paix et il a la malice dans le cœur. On n’appelle pas des exilés à rentrer pour les inculper.

Avez-vous des contacts avec votre ami, Guillaume Soro, le Premier ministre?

Non!

Il se murmure à Abidjan qu’il aurait envoyé le commandant Wattao vers vous ?

Comment peut-on envoyer un émissaire à quelqu’un dont on ignore le lieu de résidence ?

Où êtes-vous alors ?

Je suis là où je dois être.

Et c`est où vous devez être?

Monsieur, je suis là où je dois être, prenez ça comme ça.

Les élections législatives ont été annoncées pour décembre prochain. Seriez-vous candidat à ces consultations ?

Je ne sais pas ce qui peut se passer d’ici à décembre. Les conditions d’élections transparentes, équitables et ouvertes à tous seront-elles garanties au moment opportun? Le pouvoir en place est-il prêt à se livrer au jeu démocratique et à une véritable compétition électorale? Autant de préoccupations et d’interrogations qui restent à élucider. En tout état de cause, je demande à nouveau à l’opposition de rester vigilante sur toutes ces questions.

Le nouveau pouvoir marque sa présence par la destruction des maquis anarchiques, et la « Rue princesse«  de Yopougon en a fait les frais ?

D’abord ce n’est pas la « Rue princesse«  de Yopougon seulement qui en a fait les frais. Je voudrais que vous rectifiiez cela. Les parcs autos qui sont sur le Boulevard Valery Giscard d’Estaing en ont fait les frais, tous les petits commerces de Cocody, de Gobelet, de la Riviera et de bien d’autres quartiers d’Abidjan en ont fait les frais. Bien plus, des habitations de pauvres citoyens ont été détruits sans sommation. C’est scandaleux ! Il est vrai, toute décision tendant à offrir un cadre de vie sain et propre aux Ivoiriens est salutaire. Seulement, il faut y mettre la manière. Dans ce qui est donné de voir en ce moment à Abidjan, a-t-on prévu un lieu pour relocaliser ces commerces détruits? A-t-on envisagé de les dédommager ? Visiblement, non ! Pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui sort à peine d’une grave crise, un pays où la pauvreté a gagné du terrain, le secteur informel doit soutenir le formel; toute chose qui contribue à conserver de petits emplois et à réduire la pauvreté, l’oisiveté et ses corolaires. Un bar détruit entraine la destruction d’emplois directs et indirects. C’est vous dire que ces déguerpissements tout aussi anarchiques organisés par le gouvernement de Ouattara auront des conséquences, par exemple sur les chiffres d’affaires de la société Coquivoire qui fournit des maquis en poulets, de Solibra et de bien d’autres qui fabriquent des boissons. Il y a aussi le fait que les entreprises de téléphonie mobile peuvent prendre un coup à travers leurs démembrements de revendeurs qui gagnent généralement plus aux abords des maquis. On est alors tenté de se demander quel était l’opportunité et l’urgence d’une telle action du gouvernement d’Alassane Ouattara. In fine, le paiement de la main à la main des salaires aux militaires, policiers et gendarmes ainsi que les dernières actions relatives au déguerpissent achèvent de convaincre que M. Ouattara fait perdre de l’argent aux Ivoiriens au lieu de leur en faire gagner. N’étant pas à même de réaliser ses promesses électorales, il tente de poser quelques actions d’éclat pour donner l’impression qu’il travaille. Je souhaite que tous ceux qui ont été déguerpis soient relocalisés et dédommagés, comme cela se fait dans des régimes modernes et démocratiques.

Le footballeur Didier Drogba, originaire de votre région, a été nommé vice-président de la commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Que vous dit ce choix ?

Je sais que Didier aime son pays et il aimerait voir les Ivoiriens qui l’aiment s’unir et être traités de manière équitable, sans référence à l’ethnie à la religion et au parti politique. Seulement les intentions de Didier en acceptant ce poste sont-elles celles de ceux qui ont bien voulu qu’il soit membre de la commission réconciliation? On sait que des mauvais coups sont portés au président de la commission lui-même, le Premier ministre Banny. J’ai donc peur pour Didier Drogba. Je crains qu’on ne lui laisse pas les mains libres pour travailler. Cela dit, je pense que Didier Drogba n’a pas été nommé dans la commission de réconciliation parce qu’il est de ma région. Il a été nommé parce que ceux qui l’ont choisi pensent certainement qu’il peut avoir l’autorité et l’influence nécessaires pour aider à réconcilier les Ivoiriens. Donc il appartient au pouvoir en place de laisser les mains libres à ceux qui ont été nommés dans la commission de réconciliation, au risque de saboter leur travail.

La Côte d’Ivoire a connu, à la veille de la célébration de l`indépendance, deux graves accidents qui ont causé de nombreux morts? A qui et à quoi l’attribuez-vous ?

Je voudrais simplement m’incliner devant la mémoire de toutes les victimes de ces deux graves accidents d’autobus et de car qui ont fait plusieurs morts il y a quelques jours. Pour moi, ce sont des accidents qu’il faut éviter de politiser. Ce n’est pas parce que Ouattara est au pouvoir que nous qui sommes dans l’opposition devons nous réjouir de ce drame. Non! Ceux qui sont morts sont des Ivoiriens qui partaient simplement au travail et qui ne s’intéressent peut-être pas tous à la politique. Je voudrais donc présenter mes condoléances aux différentes familles des disparus et souhaiter un prompt rétablissement à tous ceux qui sont encore à l’hôpital. Je demande à Dieu de faire en sorte de conjurer ce sort, de faire en sorte que la Côte d’Ivoire puisse s’éloigner de ces accidents parce que le pays est en train de gérer une situation post-crise qui a laissé de graves séquelles. Mon grand souhait, c’est qu’un jour, la Côte d’Ivoire sorte des difficultés pour avoir la paix et amorcer le développement. Malheureusement, c’est au moment où la Côte d’Ivoire est déchirée par ces différents drames que M. Ouattara s’offre des vacances en France, pays dont le président, Nicolas Sarkozy, vient lui-même d’écourter ses vacances pour résoudre la crise financière qui secoue son pays. Quel paradoxe ! Il y a également le Premier ministre anglais, David Cameron, qui a dû cesser ses congés suite aux dernières violences qu’a connues son pays l’Angleterre. Mais ce à quoi on assiste en Côte d`Ivoire est plutôt révoltant. Comment M. Ouattara peut-il aussi mépriser les Ivoiriens à ce point, lui qui a décrété trois jours de deuil national et qui s`est rendu dans la foulée au Tchad? En un mot, M. Ouattara voulait juste être président de la Côte d’Ivoire. C`est fait, la vie des Ivoiriens lui importe certainement peu. Sinon, comment comprendre que le gouvernement d’un pays comme la Côte d’Ivoire, un pays qui vit une crise sans précédent, peut aller en vacances au moment où les populations font face aux questions cruciales? Pour tout dire, les tenants du pouvoir donnent l’impression de naviguer à vue.

Réalisée par TRA BI Charles Lambert

Ghana : Un jeune écolier veut aider la Somalie

Andrew Adansi-Bonnah

– Associated press – Alors que la levée de fonds organisée dans le monde pour venir en aide aux victimes de la faim en Somalie se fait au compte gouttes, une initiative a vu le jour d’une source inattendue : un écolier Ouest-Africain du Ghana, Andrew Adansi-Bonnah,11 ans. Pendant ses huit semaines de vacance, il veut récolter 20 millions de Cedis soit 13 millions de dollars en faisant le porte à porte des bureaux à Accra.

Depuis qu’il a commencé son opération le 1er Août dernier, le jeune a déjà collecté 6.500 dollars. Andrew a pris soin de contacter l’UNICEF et la FAO avant de se lancer dans son opération du coeur. Son père, un enseignant, Samuel Adansi-Bonnah, pour aider a sauver des vies a l’autre bout du continent, a donné 500 dollars, une somme qui équivaut à la totalité de son salaire mensuel.

Andrew dit avoir été inspiré et touché par “les images des enfants affamés aux corps squelettiques et décharnus que les télévision occidentales montrent tous les jours”. Il ajoute que certaines personnes ont aussi faim au Ghana mais pas de façon aussi dramatique et humiliante qu’en Somalie.Le jeune élève dit être confiant de pouvoir atteindre son objectif, c’est à dire le chiffre des 13 millions de dollars.Un ghanéen gagne en moyenne 2 500 dollars par an alors qu’un Somalien ne gagne qu’un salaire annuel de 500 dollars. L’enfant de 11 ans qui veut devenir pilote quand il sera grand affirme ne pas comprendre que certains possèdent tellement de nourritures à manger pendant que d’autres n’ont rien à mettre sous la dent.Le premier à être surpris par l’engagement de Andrew, c’est son papa qui s’étonne de la détermination de son enfant en faveur d’une Somalie si lointaine.

Commentaire

On constate, lorsqu’on observe bien le Ghana pendant ces dernières décennies, que ce pays va absolument dans la bonne direction.Conséquemment, ses fils font étalage d’une fierté indéniable, fierté d’appartenir à une NATION qui fonctionne, résolument engagée dans la voie du développement et dans laquelle l’HOMME compte. A l’analyse, il est aisé de constater que l’évolution démocratique et la construction de l’état de droit constituent le principal vecteur  de cette marche commune des Ghanéens vers des lendemains meilleurs. Dans sa situation, le pays de Kwame N’Krumah qui est aujourd’hui l’une des meilleures destinations en Afrique ne peut que voir les talents et valeurs que regorgent sa population exploser et aller de victoire en victoire pour surprendre le monde. Andrew Adansi-Bonnah est sans doute l’exemple qui montre qu’un peuple est  capable d’initiatives, d’accomplir de grandes oeuvres, de travailler pour le présent et l’avenir, lorsque l’élite qui le gouverne lui donne toutes les chances de s’épanouir et surtout de vivre libre, chez lui.

Attrapez vos chiens : nous allons vous aider !

Ne perdez pas votre sang froid. Ne perdez pas espoir. Ne perdez pas non plus la tête. Et surtout, ne paniquez pas. Car la panique est très mauvaise conseillère. Or ce virus vous a déjà gagné. Et partout dans le monde, vous avez lâché vos chiens de guerre. C’est pourquoi je voudrais vous rassurer. Ne paniquez pas. Nous allons vous aider.

Messieurs les nouveaux pauvres, votre douleur ne nous laisse pas indifférents. Votre décadence nous affecte du plus profond de notre âme. Qui mieux qu’un ancien pauvre, peut comprendre le vent de panique qui souffle chez les nouveaux pauvres ? L’Afrique appauvrie par plus de cinq siècles d’exploitation abusive et immorale, de pillage et de guerres organisées en sous-main, sait ce que cela veut dire que d’être pauvre.

Alors Monsieur Sarkozy, quand les enfants à la maison pleurent de faim, quand les plus grands sont sans emplois, que les vieillards sont obligés de travailler la canne à la main et que la sécurité sociale devient un pari qu’on ne peut plus tenir, on ne tue pas les enfants du voisin, chez qui les herbes sont restées vertes. On se rapproche de lui, on lui expose sa situation dans l’humilité et on propose ses services pour l’aider à mettre en valeur cette nature clémente. Avec un contrat de partage de production quasi-équitable, chez vous, les enfants qui pleuraient retrouveront le sourire. Cette démarche s’appelle être raisonnable. Tout simplement.

Alors rappelez vos chiens de guerre en Libye. Et demandez humblement au peuple libyen de vous aider à éviter cette pauvreté inévitable si vous n’empruntez pas une voie de sagesse.

Monsieur OBAMA, la guerre n’est pas un jeu hollywoodien. Les soldats que vous envoyez en Libye ne sont pas des personnages d’un film d’action. Ils ont de la famille et leur mort est une perte énorme pour leurs parents. Le sang que vous voyez sur leurs mains, ce n’est pas du colorant pour provoquer des effets spéciaux. C’est soit leur propre sang, soit celui d’un des fils de l’Afrique ou encore celui d’un enfant de l’Irak agressée et détruite à partir d’un simple mensonge d’Etat.

Que n’auriez-vous pas obtenu avec la Libye si vous lui aviez demandé humblement de collaborer de façon civilisée ? Qu’est-ce qui empêchait vos prédécesseurs de tirer les leçons des drames humains passés pour privilégier une action qui économiserait des vies en Afghanistan plutôt que d’emprunter une voie qui a endeuillé davantage de familles innocentes dans un Afghanistan où les Talibans n’ont point été égratignés et conservent toute leur capacité de résistance ?

Et comme si ces leçons de l’histoire récente de votre diplomatie guerrière n’étaient pas suffisantes, vous avez entrepris d’envahir la Libye en parlant de la mort de Kadhafi comme celle d’un rat d’égout. Pis, vous et vos alliés applaudissez la mort des petits fils innocents de cet homme politique d’un genre atypique.

Oui, c’est ma conviction intime : vos guerres inutiles vous ont appauvri. Comment pouvez-vous emprunter de l’argent avec la Chine pour aller faire la guerre aux autres peuples au lieu de créer des emplois avec cet argent pour les Américains ou les Français ? Quelle gloire avez-vous à investir dans un business aussi stupide que la guerre ? Depuis quand une guerre a-t-elle été un “high yield investment”, je veux dire, un Investissement à Haut Rendement, Monsieur Hussein?

Et puis votre copain, le plus petit des Français ; il vous suit ou vous induit en erreur sans cesse et ensemble, vous partagez désormais le même destin : la décadence. Vous auriez dû bien regarder avant de choisir vos amis. Je ne vous plains cependant pas. Vos pays méritent ce qu’ils vivent et ce qui les attend de plus douloureux. Car tout se paie sur terre.

Même le mal fait en terre ivoirienne. Il y a un prix que vous paierez tous. Vous rigolez certainement de ces propos. Mais vos rires m’inspirent plutôt de la pitié. L’arrogance militaire, médiatique et diplomatique, constitue un condensé d’orgueil qui vous perdra tous, si vous ne changez pas de trajectoire dès à présent.

C’est pourquoi je vous tends la main de l’Afrique digne et debout. Par compassion, je vous prie de rattraper vos chiens de guerre lâchés contre la Côte d’Ivoire meurtrie, contre la Libye agressée, contre la République Démocratique du Congo violée et humiliée. Je vous prie de mettre en cage vos chiens ameutés dans le secret contre le Cameroun, la RD Congo, le Soudan du Nord, la Guinée Equatoriale, la Guinée, et j’en passe. Ce n’est pas nécessaire de les lâcher.

Entre un nouveau pauvre qui perd la tête et un ancien pauvre qui est en passe de dompter sa misère, le consensus gagnant – gagnant est l’unique voie. La voie du bon sens. Venez nous voir sans vos obus, ni vos chasseurs bombardiers, ni même vos navires de guerre. Nous allons vous aider. Nous allons partager ce que mère nature nous a offert généreusement. Si vous refusez cette main tendue, vous serez humiliés au champ d’honneur. Parce que nous allons vous vaincre.

Personne n’est en guerre contre vous. C’est vous qui êtes en guerre contre le reste du monde, contre cette Afrique aimante. C’est vous qui provoquez la frustration, la haine en vue de créer des sentiments anti-occidentaux et justifier auprès de vos populations manipulées par vos média, vos guerres inutiles et appauvrissantes.

Alors, permettez-moi d’insister : rappelez vos chiens. Nous allons vous aider. Ne nous faites pas la guerre pour des choses que vous pouvez obtenir sans verser le sang. C’est l’unique main tendue pour vous suggérer d’avoir du bon sens. Si vous refusez cette main tendue, vous n’aurez plus rien chez nous et nous vous aiderons à perdre tout le peu qui vous reste. Exactement comme la France perdra tout en Côte d’Ivoire.

Ni le Moro Naba intronisé dans le sang des jeunes ivoiriens, ni votre bande de contractuels du crime appelée Légion Etrangère, ni les chars de l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire, ne pourront garantir à cette France sanguinaire, même un grain de riz dans la Côte d’Ivoire de la Révolution Permanente. Parce qu’au champ d’honneur, il y aura du français à ramasser à la pelle. Car comme on le dit au Cuba : Patria o muerte, venceremos. La Patrie ou la Mort, nous vaincrons ! Il en sera ainsi. C’est pourquoi je vous prie de rappeler vos chiens de guerre, fussent-ils de race voltaïque, dozo, américaine ou française.

A très bientôt.

Hassane Magued

Libye, Syrie : un projet géopolitique qui ne se comprend que sur la longue durée…

Libye, Syrie : un projet géopolitique qui ne se comprend que sur la longue durée… Ou le calendrier des guerres programmées…

Pourquoi la France, cette malheureuse est-elle embarquée militairement en Libye et diplomatiquement en Syrie dans d’infernales galères prétendument au service des droits humains ? Car est-ce bien là le fond de la question ? Un doute raisonnable est en effet permis en ce domaine.

Chacun peut constater avec quelle fougue Paris enfourche ces temps-ci le blanc destrier des indignations vertueuses contre des hommes avec lesquels Paris avait affiché hier d’éclatantes réconciliations. D’abord avec Bachar el Assad, le maudit accusé d’avoir commandité le meurtre de Rafic Hariri en 2005, cet ex Premier ministre libanais et grand ami de l’ex président Chirac. Les accusations ayant fait long feu, certains témoins ayant été convaincus de mensonges et d’affabulations, il a bien fallu se résoudre à désigner un autre coupable politiquement incorrect, en l’occurrence le Hezbollah, le « Parti de Dieu »… accessoirement acteur fondamental de la vie publique libanaise.

Bachar le paria revenu temporairement en grâce, assiste au défilé du 14 juillet 2008, en compagnie il est vrai d’une cinquantaine de chefs d’État invités pour une grand messe euroméditerranéenne. Le 28 mars précédent Bachar el-Assad recevait à Damas le libyen Mouammar Kadhafi qui de son côté avait décliné l’invitation du président Sarkozy, lui ayant opposé une verte fin de non-recevoir au motif que l’« idée » même d’une Union pour la Méditerranée n’était à ses yeux qu’un « appât » et pour tout dire « une sorte d’humiliation » : « Nous ne sommes ni affamés, ni des chiens pour qu’ils nous jettent des os » ! Ce mauvais état d’esprit n’était peut-être pas si sot que cela comme l’avenir le prouvera ? Pourtant à la mi décembre 2007, le bouillant Colonel allait être reçu à Paris, mais en invité d’honneur cette fois et en grande pompe… jusqu’à être autorisé de planter sa tente bédouine sur la pelouse de l’Hôtel Marigny afin que le Guide de la Jamahiriya libyenne puisse y recevoir ses invités « conformément à la tradition du désert, qu’il respecte à la lettre ». Ah mais ! Paris valait bien une messe et le premier client miraculeux décidé à acquérir une poignée de Rafales (invendables) valait bien d’avaler quelques couleuvres voire des anacondas ! Oubliés les infirmières bulgares et tant d’autres sujets mineurs de fâcheries (le malheureux vol d’UTA ?)…

Autre temps, autres mœurs, les deux hommes hier salués pour leur retour d’enfants prodigues dans le giron démocratique de la Communauté des croyants dans les insignes vertus du libre Marché – à l’instar du libre renard dans le libre poulailler – sont aujourd’hui les bêtes noires de la communauté internationale réduite aux acquêts : É-U + UE (France, Royaume-Uni, l’Italie en proie à la vindicte de ses Marchands de Venise, ses Shylock intimes, ayant fait piteuse défection) + Israël, 28e États de l’UE et 51e état de l’Union américaine… Une belle brochette parlant haut et fort au nom de la planète entière. À ceci prêt que si Russie et Chine se sont, volens nolens, laissées forcer la main en votant la Résolution 1973 relative à la protection des civils dans la Libye en guerre civile, chacun sait que réitérer la même manœuvre – et nul ne s’y risque – au détriment de la Syrie se verrait immédiatement sanctionné au Conseil de Sécurité par un veto catégorique des deux membres permanents précités (sur cinq : É-U, France, GB).

En Libye l’échec de l’Otan devient chaque jour de plus en plus patent, les arsenaux sont vides et il ne suffit plus (en dépit d’une guerre des communiqués triomphalistes), aux « oppositions » (les tribus et le lumpenprolétariat islamiste de la Cyrénaïque en rébellion contre à l’État central et la Tripolitaine) de recevoir in situ les exhortations enflammées du triste sire BH Lévy, lequel tisse l’étoffe de sa médiocre gloire parisianiste avec la vie des autres ! Mais faire couler des flots de sang dans des guerres atroces (Yougoslavie, Irak, Soudan…) n’a jamais vraiment perturbé nos petits marquis si joliment autoproclamés « nouveaux philosophes » ! En vérité mieux vaudrait les nommer brandons de discorde à l’instar du mauvais dieu Loki, des gens dont la science infuse se réduit à manier le verbe comme un fouet pour faire se battre les montagnes… Revenons aux dissidents libyens armés et désormais encadrés par les forces spéciales de l’Otan (R-U et France rappelons-le exclusivement), mais qui marquent désespérément le pas, et ce malgré les roulements de tambours de la grande presse qui ne manque pas une occasion d’exalter leur bravoure et de stigmatiser les exactions réelles et supposées des forces loyalistes.

Ne parlons pas plus du décompte macabre des morts dans les manifestations qui se succèdent en Syrie comme vagues sur la grève… Or nous avons connu cette même presse plus fine bouche lorsque l’aviation de Tsahal bombardait en 2006 les infrastructures et la population libanaises, lorsque les israéliens en guise d’adieu disséminèrent des centaines de milliers de micro mines au moyen de bombes à fragmentation sur le Sud Liban ou encore lorsqu’ils allumèrent délibérément (assortissant leur vilenie de sempiternelles excuses a posteriori) un poste d’observation des Nations Unies liquidant d’un seul coup au but cinq casques bleus… Une presse résolument modérée lorsqu’il s’est agi de faire le (lourd) bilan de l’Opération Plomb durci en janvier 2009, treize cents morts civils passées par pertes et profits…

Bref, une presse partiale et amnésique impuissante à chercher les vraies causes – pas forcément cachées d’ailleurs – des malheurs frappant les Nations souveraines méritant (« on » le dit) d’être classées parmi les États voyous et à ce titre, traitées comme tels. Parce qu’enfin les crises ne tombent pas du ciel sans crier gare, elles s’annoncent de longues années à l’avance, elles naissent, grandissent, prennent corps sous nos yeux, encore faut-il savoir et vouloir les voir : la crise financière de septembre 2008 était annoncée à cor et à cris deux ans auparavant… or personne, surtout pas les politiques, n’avaient tenu compte des signaux d’alarme ! Et à ce propos, si l’on se donne la peine de remonter le temps sur une courte décennie, l’on commencera à entendre d’une tout autre oreille les commentaires vengeurs annonçant dans nos lucarnes domestiques la fin imminente des deux dictateurs, autrement dit d’hommes qui ne se sont pas totalement pliés, et assez vite, aux impérieux diktats de la Communauté internationale (… réduite aux acquêts).

En 2002, le 6 mai, John Bolton Sous-Secrétaire d’État de GW Bush donnait une conférence à l’Heritage Foundation 1 dans laquelle Cuba, la Syrie et la Libye venaient rejoindre l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord sur la Liste noire de l’Axe du Mal. Il y dénonçait notamment la Syrie pour sa possession « de réserves de gaz neurotoxique sarin 2… laquelle poursuivrait le développement de l’agent VX, plus dangereux encore et plus puissant ». Simultanément, le Secrétaire à la Défense, M. Rumsfeld rappelait que la Syrie figurait toujours sur la Liste noire des États soutenant le terrorisme international (nous sommes un an et demi après le 11 sept.) et qui « s’est associée au [mouvement extrémiste] Hezbollah en acheminant des terroristes, du matériel terroriste, des équipements et des explosifs à travers la vallée de la Bekaa ». Un an et une guerre plus tard, le commentateur de Radio France Internationale Elio Comarin, le 14 avril 2003, plus lucide que la moyenne, n’hésitait pas à en déduire que « ces prises de positions semblent indiquer que Washington a [déjà] choisi sa prochaine cible ».

Le 10 mai 2002, le même Bolton, un homme prévoyant envoyait une lettre au Secrétariat général des Nations Unies pour annuler la décision du Président Clinton de participer à la création d’une Cour Pénale Internationale. L’Amérique n’entendait en effet, en vue des guerres imminentes (un an après fer et feu s’abattront sur l’Irak), exposer, ne serait-ce que d’un poil, ses militaires à une justice qui ne doit s’appliquer qu’aux vaincus… et non à des soldats auxquels la bride serait bientôt lâchée avec le beau résultat que l’on sait : six cent mille, un million de morts en Irak pour 9 ans d’occupation ?!

En fait, le principe d’une attaque simultanée de la Libye et de la Syrie avait été adopté à Washington quelques jours seulement après les attentats du 11 Septembre. Le général Wesley Clark ancien commandant en chef de l’Otan avait, le 2 mars 2007 à l’occasion d’un entretien télévisé 3, en témoignait sans aucune ambiguïté et livrait le palmarès gagnant des sept États devant être détruits « dans les cinq ans » par les États-Unis d’Amérique : Irak, Syrie, Liban, Lybie, la somalie, Soudan et in fine, l’Iran. Alors aujourd’hui qu’en est-il ? L’Irak, c’est fait ; le Soudan est en bonne voie de décomposition ; la Libye, c’est en cours ; quant aux autres ils sont plus que jamais dans le collimateur d’Israël et des É-U, et pour tout dire, en ce qui concerne la Syrie, le ton monte graduellement… Le Liban et l’Iran ne perdent, eux, certainement rien pour attendre.

Maintenant en ce qui concerne Paris, contrairement à ce que le lecteur pourrait imaginer le tournant n’a pas été pris en 2007, mais depuis belle lurette, mais ceci est une autre histoire…

Leon Camus

Notes
(1) John R. Bolton, Under Secretary for Arms Control and International Security, « Beyond the Axis of Evil : Additional Threats from Weapons of Mass Destruction ». Remarks to the Heritage Foundation, Washington, DC, May 6, 2002. http://www.mtholyoke.edu/acad/intre…
(2) Gaz utilisé avec un succès très médiocre par la secte Aum dans le métro de Tokyo en mars 1995, le Sarin étant ainsi présent de facto comme cauchemar potentiel dans tous les inconscients des classes politiques occidentales.
(3) Vidéo – http://www.youtube.com/watch?v=gJWB…

Le jihadisme en Libye : un intérêt stratégique pour Al-Qaïda

Al-Qaïda (AQ) a un intérêt stratégique en Libye qui remonte au début des années 1990. Ayman Al-Zawahiri, principal stratège d’AQ et aujourd’hui son leader, voit la création d’une aile active d’AQ en Libye comme un objectif régional-clé. Il ne considère pas la Libye comme une fin en soi mais comme un endroit sûr à partir duquel AQ peut se propager en Algérie voisine, en Égypte et dans les États sahélo-sahéliens.

En effet, le successeur de Ben Laden Zawahirii considère, particulièrement la Libye comme une base arrière potentielle de l’Égypte considérée elle-même comme la clé du monde arabe. Durant les années 1990 et début des années 2000, Zawahiri a essayé de persuader le Groupe islamique combattant libyen (GICL) de s’allier officiellement à AQ pour le lancement d’une guerre plus vaste contre l’Occident.

Le GICL avait rejeté cette offre et a souhaité se concentrer uniquement sur la création d’un “État islamique” en Libye. Ce refus a poussé Zawahiri à tenter de saper la réconciliation, alors en cours, entre le GICL et le régime libyen. Il a, alors, promu Abu Yahya Al-Libi, ancien membre du GICL à un poste important au sein d’AQ et a cherché à présenter cela comme une alliance formelle du GICL à AQ dans une tentative de saper les négociations du GICL avec le régime libyen. Après l’échec des tentatives d’AQ de coopter le GICL, elle a été incapable d’établir une présence réelle en Libye en raison, en grande partie, des mécanismes de répression du régime de Kadhafi et n’a donc pas pu avoir des agents actifs en Libye.

Al-Qaïda Centrale et la Libye

Pour surmonter ce déficit, AQ a publié ces derniers mois un certain nombre de déclarations sur les évènements en Libye afin d’inspirer directement les libyens à créer leur propre version locale d’AQ ; comme par exemple la déclaration du 16 Février publiée par Cheikh Atiyyatullah, un membre libyen d’AQ depuis 1989, basé dans la région de l’Afghanistan-Pakistan par laquelle il laisse entendre que les dernières révoltes dans les pays de l’Afrique du Nord sont l’œuvre d’AQ. Dans cette déclaration, il a également salué les révoltes et les a qualifiées de “tournant décisif dans l’histoire de la région” et a dénoncé les anciens gouvernements en les fustigeant de Taghut (tyran) et décrivant Kadhafi comme “ce mal taghut fou”. Il est très fort probable que le nouveau leader d’AQ, Al-Zawahiri, continue à tenter d’utiliser l’intervention de la communauté internationale en Libye pour inspirer la création d’une branche autochtone libyenne d’Al-Qaïda.

D’ailleurs, AQ à essayé, particulièrement, de présenter le Conseil national de transition de Benghazi et les frappes aériennes de la coalition internationale, comme faisant partie d’un complot occidental contre l’Islam, tout en continuant à qualifier Kadhafi de tyran anti-islamique.

AQ tentera de se positionner comme le seul choix viable pour les Libyens qui s’opposent à la dictature de Kadhafi mais qui refusent l’occupation occidentale de la Libye. Par conséquent, la Libye est importante pour AQ d’Al-Zawahiri à double titre ; comme outil de recrutement et comme opportunité à mettre en place une nouvelle base régionale.

Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi)

Face à l’échec de Zawahiri, alors n°2 d’AQ, d’allier le GICL à AQ et l’incapacité de cette dernière à opérer directement en Libye, elle considère Aqmi, comme sa franchise régionale. Cette dernière, bien que dirigée par l’Algérie au départ et témoigne de ses origines autochtones dans les groupes jihadistes algériens, elle a progressivement inclus des Libyens ; environ 40 Libyens ont rejoint Aqmi durant les trois dernières années. Bien qu’Aqmi ait un degré d’indépendance par rapport à AQ centrale, elle ne pouvait fonctionner en Libye sans l’autorisation expresse de Zawahiri, qui l’a convaincu que le régime de Kadhafi était si fort que toutes les opérations seraient vaines jusqu’à ce que le régime ait montré des signes d’affaiblissement. La décision de se désengager de la Libye et le retrait de l’Algérie ont poussé Aqmi à se replier dans la région du Sahel pour s’y regrouper et attendre le moment propice pour revenir en Algérie et en Libye. Cette démarche a conduit Aqmi à se baser dans les régions du nord du Niger et du Mali où elle s’est intégrée profondément au sein de la société locale. Tirant profit des erreurs des précédents jihadistes, en Irak, au Kurdistan, en Afghanistan et ailleurs, Aqmi a consacré beaucoup d’efforts dans le maintien des bonnes relations avec la population locale et n’a pas cherché à contester les pratiques islamiques locales et a également créé de solides alliances avec les tribus locales par des mariages et s’est surtout abstenu de viser les forces de sécurité nationale afin de ne pas provoquer une contre-réaction locale. Elle a réussi à devenir financièrement indépendante en s’impliquant dans le trafic de drogue et la contrebande d’armes, et l’enlèvement d’Occidentaux et les rançonnages. Après les soulèvements du “Printemps arabe”, Aqmi a décidé qu’il était temps de fonctionner à nouveau en Libye où le régime est devenu plus affaibli. C’est pourquoi, au début de janvier dernier, Aqmi a commencé à se déplacer activement en Libye.

D’ailleurs à ce moment, deux membres libyens d’Aqmi ont quitté leurs bases dans le nord du Mali et sont entrés en Libye via le sud de l’Algérie. Arrivés le 15 janvier à Ghat, ville déserte à l’extrême sud-ouest de la Libye, ils ont été impliqués dans une fusillade avec les forces locales de sécurité libyenne tuant un policier avant d’être eux-mêmes tués. Il s’agit là de la première opération armée connue d’Aqmi en Libye.

À la suite du soulèvement contre Kadhafi, Aqmi a encore intensifié ses tentatives de se déplacer activement en Libye et utilise pour cela des vidéos de propagande comme par exemple l’envoi de quatre jeeps chargées d’armes en Libye ou bien la déclaration vidéo de Cheikh Abu Moussab Abdel Wadoud, le chef d’Aqmi, saluant chaleureusement les rebelles libyens critiquant et traitant Kadhafi de “pharaon de la Libye et dénonçant l’intervention étrangère la qualifiant de “croisades modernes”. Il est quasi certain qu’Aqmi continue à considérer l’instabilité en Libye comme une opportunité pour faire passer ses agents dans le pays.

Le Groupe islamique combattant Libyen (GICL)

Au milieu des années 1990, le GICL a été l’une des plus grandes organisations jihadistes arabes connues et la plus organisée. Elle comptait plus de 1 000 membres actifs, des camps d’entraînement en Afghanistan, et un réseau complexe de partisans et des collecteurs de fonds en Libye, au Moyen-Orient et en Europe. Contrairement à AQ, le GICL a largement rejeté le concept du jihad mondial et s’est principalement concentré sur comment renverser Kadhafi et créer un “État islamique” en Libye. Au début des années 2000, le mouvement a largement été écrasé, ce qui a conduit sa direction, pour la plupart emprisonnés, à entamer à partir de 2007 un processus de réconciliation avec le régime libyen.

Avec la promesse du régime libyen d’aller vers une transition graduelle et vers la démocratie, le GICL avait renoncé à la violence et à l’idée de renverser le gouvernement libyen et avait promis de participer à la politique à travers des processus pacifiques. Le régime libyen a alors libéré plus de 700 membres présumés du GICL. En réalité, seuls quelques centaines d’entre eux étaient membres du GICL, beaucoup d’autres n’étaient que des islamistes ordinaires ou de Libyens qui avaient cherché à rejoindre le jihad en Irak.

Avec le processus de réconciliation, le GICL s’est effectivement dissout mi-2009. C’est sur cette base que Kadhafi cherche aujourd’hui une alliance avec les jihadistes libyens. Cependant, même si officiellement le GICL n’existe plus en tant qu’organisation, certains de ses membres ont profité du chaos de ces derniers mois en Libye pour former une nouvelle organisation politique, Al-Haraka Al-Islamiya Lil Taghier (Mouvement islamique pour le changement) dont le porte-parole est un ancien membre du GICL basé à Londres. Celui-ci a exprimé sur la chaîne de TV Al-Jeezira son soutien à une intervention internationale pour éliminer Kadhafi et, selon certaines informations, il aurait des opinions favorables à l’égard de Mohammed Abdul Jalil, le chef du Conseil national de transition à Benghazi.

Par ailleurs, et selon certains renseignements, il existe l’implication active d’anciens membres du GICL dans la lutte contre Kadhafi. L’un des vétérans du GICL, Khalid Al-Tagdi, a même été tué le 2 mars 2011 à Brega, d’autres membres auraient été capturés par les forces de Kadhafi en combattant pour l’opposition. Cependant, et selon ma lecture, même s’il existe un risque que certains membres du GICL vont recourir à la violence pour renverser le régime de Kadhafi dans l’espoir d’établir un gouvernement islamiste, il est peu probable que cela prenne la forme de militantisme antioccidental. La plupart des membres de l’ex-GICL sont en faveur du Conseil national de transition de Benghazi.

Les jihadistes indépendants

La Libye a, en plus des groupes jihadistes organisés, produit un grand nombre de salafistes jihadistes indépendants qui ont adopté la violence islamiste, indépendamment de toute organisation formelle. La ville de Darna, à l’est de la Libye, actuellement entre les mains de l’opposition, est connue pour être un centre du jihadisme spontanée. Le GICL avait trouvé, début des années 1990, les gens de Darna exceptionnellement réceptifs à la propagande jihadiste et y avait recruté beaucoup plus de personnes que n’importe quelle autre ville en Libye. Il est difficile d’expliquer ce fait alors que Darna est une ville relativement prospère et considérée comme l’une des moins conservatrices. Entre 2003 et 2010, de nombreux Libyens se sont engagés dans le jihad en Irak et en Afghanistan.

A leur retour, plusieurs centaines ont été arrêtés par les services de sécurité libyens. Presque tous ont été relâchés plus tard à la condition d’accepter les principes fondamentaux de l’initiative de réconciliation GICL et rejeter l’utilisation de la violence contre le régime de Kadhafi.

De mon point de vue, la communauté internationale doit rester attentive à la menace d’activités jihadistes en Libye pour deux raisons : l’intervention militaire internationale en Libye donne aux groupes comme AQ de nouvelles possibilités de se présenter comme le défenseur des musulmans contre l’agression occidentale ; – la ventilation dans le contrôle du gouvernement libyen sur une grande partie de la Libye, combinée à la poursuite des combats dans de nombreuses régions du pays, donne aux jihadistes et islamistes extrémistes, une étendue plus que jamais d’opérer en Libye.

Arslan Chikhaoui

Expert en stratégie, et membre du Conseil d’experts du World Economic Forum sur le terrorisme, du Forum Défense et Sécurité de Londres et du NSA Center for Stategic Studies de Washington

Rael soutient Kadhafi face à l’agression internationale que subit la Libye

Dans une récente intervention portant sur l’actualité dans le monde, rendue publique le 12, RAEL, fondateur et chef spiritual du Mouvement Raëlien International a soutenu le guide de la révolution lybienne Muammar Kadhafi, face à l’agression internationale dont il est victime et aussi pour sa merveilleuse idée de remplacer le dollar par un dinar-or qui deviendrait monnaie africaine.

Ce n’est qu’un secret de polichinelle, déclare RAEL, ‘’la seule raison de l’agression internationale en Lybie, déguisée sous le prétexte de protéger les populations civiles, c’est de s’accaparer du pétrole et contrer l’idée de Kadhafi visant à la création d’une monnaie basée sur l’or et qui sera seule utilisée dans les transactions du pétrole en remplacement du dollar.’’

En rappel, Kadhafi a récemment rejeté le dollar et l’euro dans les échanges portant sur le pétrole, et a appelé le continent africain à s’unir pour utiliser une nouvelle monnaie, le dinar-or, qui deviendrait monnaie unique en Afrique. Cette idée qui a été approuvée par de nombreux pays arabes et la plupart des pays africains à l’exception de la République d’Afrique du Sud et du chef de la ligue arabe, a été mal reçue par les USA et l’Union Européenne avec notamment le président français Nicolas Sarkozy selon lequel la Libye est une menace pour la sécurité financière de l’humanité.‘’Nous Raëliens de Kama (Afrique) applaudissons cette action de Kadhafi qui est une réponse à l’appel continu lancé par RAEL depuis près de deux décennies aux pays africains de créer une monnaie unique africaine, ’’ a déclaré Tai Ehouan, Guide Evêque, responsable du Mouvement Raëlien en Afrique.

‘’Lors d’une interview qu’il avait accordée en octobre 2009 faisant le bilan des 50 ans d’indépendance de Kama (Afrique), RAEL mettait en garde les Etats africains contre les agressions à venir des pays développés ex-colonisateurs en proie actuellement aux crises économiques et financières qui n’hésiteraient pas à revenir pour les recoloniser en utilisant tous les faux prétextes possible pour justifier leurs interventions militaires. C’est malheureusement ce que nous observons dans le cas de la Lybie ! Il est plus que urgent pour les dirigeants africains de se réveiller et d’écouter RAEL !’’, a poursuivi l’Evêque Ehouan.

Pour visualiser la vidéo de Rael à propos des 50 ans d’indépendance de Kama (Afrique) voir les liens ci-dessous :

Part 1 : http://www.dailymotion.com/video/xetbyo_rael-il-n-y-a-pas-d-independances-a_news
Part 2 : http://www.dailymotion.com/video/xetc21_rael-il-n-y-a-pas-d-independances-a_news

USA : Un «vampire» tente de boire le sang d’une Américaine

Prétendant être un vampire, un adolescent a tenté de boire le sang d’une inconnue.

Lematin – Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été arrêté au Texas, pour avoir attaqué une femme et tenté de boire son sang. Il a expliqué à la police qu’il était un vampire vieux de 500 ans.

Très tôt samedi matin, le vampire autoproclamé a pénétré dans l’appartement d’une inconnue, ne portant qu’un short. Une fois entré, il s’est dirigé vers la chambre à coucher et a «mordu et battu» la résidente en faisant des «grondements et des sifflements», comme le raconte la police de la ville de Galveston au «Houston Chronicle».

Alors qu’il essayait de l’emmener hors de son logement, la femme s’est échappée et a couru à travers le quartier pour se réfugier dans une voiture, conduite par un voisin. L’agresseur a frappé la voiture pendant qu’elle démarrait, mais le conducteur et la victime ont pu s’échapper.

Après une courte course-poursuite la police a appréhendé le jeune qui leur a dit «Je suis un vampire et je suis né il y a 500 ans.»

«Il nous a suppliés de le retenir parce qu’il ne voulait pas nous tuer», a déclaré un officier. «Il a dit qu’il avait besoin de se nourrir.»

Les médecins qui ont examiné le criminel ont déclaré qu’il ne semblait pas être sous l’influence de la drogue. Il fait face à une accusation de vol et d’agression, sa caution se monte à 40 000 dollars et il a été interné dans une unité psychiatrique.