Le Blog de Aymard

La liberté d'expression dans sa quintessence

Archives Journalières: août 1, 2011

BENIN : Discours de Boni Yayi à l’occasion de la célébration du 51ème anniversaire de l’indépendance du Bénin, 1er Août 2011

Béninoises, Béninois, Mes Chers compatriotes,

La commémoration de notre fête nationale est toujours une occasion de joie, de légitime fierté et de communion avec notre vaillant peuple. C’est animé de ces sentiments que je m’adresse à vous pour vous souhaiter une bonne fête de l’indépendance.

1er août 1960 – 1er août 2011, voici cinquante-et-un ans que notre cher pays a accédé à la souveraineté internationale. Je saisis cette opportunité pour saluer respectueusement la mémoire des Pères de l’indépendance de notre Nation.

En ces moments d’allégresse, j’ai une pieuse pensée pour tous les illustres serviteurs de notre Patrie qui ont rejoint la maison du Père Créateur. La meilleure manière pour nous de nous souvenir d’eux est de rendre impérissables les modèles et les valeurs qu’ils avaient incarnés.

J’adresse mes affectueuses salutations à nos compatriotes dont l’état de santé s’est dégradé, les obligeant à garder les lits d’hôpitaux. Je leur souhaite un prompt rétablissement.

A nos compatriotes de l’extérieur dont les pensées convergent en ce moment vers la Patrie commune, je leur dis également bonne fête et leur demande d’être toujours de dignes représentants de notre pays à l’extérieur.

Béninoises, Béninois, Mes chers compatriotes,

La fête de l’indépendance cette année intervient dans un contexte marqué par d’importants évènements que notre peuple a vécus et continuera de vivre tout au long de cette année.

Le peuple béninois a en effet surpris l’opinion internationale par son comportement digne et exemplaire à l’occasion des scrutins présidentiel et législatif de mars et avril 2011.

Grâce à la contribution de tous, la raison l’a emporté sur la passion, ce qui démontre une fois encore combien est grand et élogieux le génie béninois.

Dieu Tout Puissant nous a épargné de l’intolérance et de la violence qui auraient pu mettre en péril la marche courageuse de notre nation vers le progrès et la modernité. En votre nom à tous, je voudrais rendre grâce au Père de l’humanité, Créateur du ciel et de la terre pour ses multiples bienfaits et ses bénédictions dont Il ne cesse de combler le peuple béninois.

Mes chers compatriotes,

C’est l’occasion pour moi de témoigner ma gratitude à l’endroit de tous les cultes et confessions religieuses qui, par leurs prières et jeûnes, ont supplié le ciel pour que la paix règne dans notre cher et beau pays. Je les exhorte à continuer avec la même ferveur à prier pour la paix, cette paix qui nourrit incontestablement le développement.

Le peuple béninois tout entier aura encore l’occasion en novembre 2011 de célébrer la paix avec l’arrivée du Saint-Père à qui nous souhaitons d’ores et déjà la chaleureuse bienvenue sur la terre hospitalière du Bénin.

Très chers compatriotes,

Qu’il vous souvienne qu’au lendemain de la célébration du cinquantenaire de notre indépendance et pour marquer d’une pierre indélébile cet anniversaire important, il a été organisé à Cotonou en novembre 2010, un symposium sur le cinquantenaire des indépendances africaines. Un manifeste a été élaboré et internalisé par l’Union Africaine lors du dernier sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenu à Malabo en Guinée Equatoriale au cours du mois de juillet 2011.

Avec les actes du symposium, la ligne pour les cinquante prochaines années de notre combat quotidien contre la pauvreté et la misère est tracée. Aussi faudrait-il le souligner, les grandes conclusions de ce symposium sont en parfaite cohérence avec les perspectives de Bénin Alafia 2025, les Objectifs du Millénaire pour le Développement et les aspirations des Etats africains.

Nous pouvons donc être fiers de la qualité de cette contribution de notre pays pour la renaissance de l’Afrique.

Béninoises, Béninois,

La fête de l’indépendance réveille en nous le souvenir de notre intelligentsia et le respect que nous devons à nos dirigeants qui ont marqué l’histoire de notre République à l’occasion des fonctions suprêmes qu’ils ont exercées à la tête de notre Etat.

Aux Présidents Emile Derlin ZINSOU, Mathieu KEREKOU et Nicéphore Dieudonné SOGLO, je rends un hommage bien mérité au nom de la Nation béninoise et prie Dieu Tout-Puissant qu’il leur donne une robuste santé afin que nous continuions de profiter de leurs sages conseils et de leurs riches expériences.

Je salue également d’autres acteurs de l’histoire de l’indépendance de notre pays que sont les anciens combattants qui ont honoré par leur engagement et leur courage la nation béninoise pendant qu’ils servaient sous les drapeaux. Leurs successeurs qui constituent notre armée aujourd’hui font la fierté de notre pays aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger notamment, à l’occasion des missions auxquelles ils prennent part sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.

C’est pourquoi, j’adresse mes vives félicitations à toutes les composantes de nos forces de défense et de sécurité pour l’engagement qu’elles ont pris d’être une Armée républicaine depuis l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990.

J’exprime ma profonde gratitude à nos partenaires au développement pour leur précieux concours aux efforts de construction de notre nation et de renforcement de sa démocratie. Je voudrais savoir pouvoir compter sur leur constante sollicitude pour consolider les bases d’un Etat prospère qui offre aux populations les conditions d’une vie meilleure.

Mes chers compatriotes,

La construction de notre pays après cinquante-et-un ans d’indépendance nous interpelle tant il reste à faire, car l’édification d’une nation est une œuvre de longue haleine ce qui nécessite de nous beaucoup d’engagement, de détermination, d’ardeur au travail et de sacrifice.

Ainsi que je l’ai évoqué en d’autres circonstances, après la célébration du cinquantenaire de notre indépendance l’année dernière dans notre capitale politique Porto-Novo, nous sommes plus que jamais conscients et convaincus qu’à cet âge de maturité nous devons tourner une nouvelle page de notre marche vers l’édification d’une nation unie, paisible, libre, démocratique, mieux gouvernée et prospère.

De même, l’heure est maintenant venue de faire du prochain demi-siècle, une ère de renouveau économique.

Pour y parvenir, mon gouvernement s’est engagé dans des réformes structurelles notamment au port de Cotonou avec le renforcement de ses capacités à travers le Millénium Challenge Account, fruit de notre coopération avec les Etats-Unis d’Amérique. Il en est également de la mise en place du guichet unique, le Programme de Vérification des Importations de nouvelle génération (PVI) c’est-à-dire l’acquisition d’un scanner, le tracking des véhicules en partance vers les parkings et les pays de l’hinterland etc.

L’objectif visé est de renforcer la transparence et la sécurisation des transactions ainsi que la compétitivité de notre outil portuaire dédié à être un pôle de services sous-régional. C’est avec bonheur que nous notons une amélioration des transactions avec nos partenaires de la sous-région en général et la République sœur du Niger en particulier. Par rapport à ce dernier pays, il y a lieu de signaler notre détermination d’aller sans délai à la réhabilitation du réseau routier et à la mise en place d’un réseau aérien. Il en est de même de notre conviction de moderniser le réseau ferroviaire de Cotonou à Parakou et son prolongement de Parakou à Niamey pour intensifier le trafic des marchandises notamment en relation avec les nombreuses et nouvelles ressources que recèle le sous-sol de ce pays.

La construction d’infrastructures est en effet une nécessité pour soutenir toute dynamique de développement accéléré qu’il s’agisse de route, d’autoroute, d’un second port en eau profonde, du chemin de fer, de ports secs, d’aéroports, de transports fluvio-lagunaires. C’est pourquoi en relation avec le secteur privé et dans le cadre d’un partenariat public-privé, mon gouvernement soutient le projet d’épine dorsale de développement intégré de l’économie béninoise visant à construire une véritable chaîne de transport au service de l’économie nationale et de l’économie sous-régionale.

Aussi, l’équipement du pays en infrastructures énergétique, hydraulique et de télécommunications devra-t-il être renforcé.

Mes biens Chers Compatriotes,

Pour la mise en œuvre de tous ces programmes, nous devons retrousser les manches et ceindre les reins, l’ultime objectif étant de combattre l’ennemi commun qu’est la pauvreté qui affecte encore malheureusement bon nombre de nos concitoyens.

Nous devons également poursuivre nos efforts de renforcement de nos capacités de production pour faire de notre pays dans les tout prochaines années une véritable puissance agricole.

L’agriculture constitue à n’en point douter un secteur porteur d’espoir et mon gouvernement, en plus des efforts consentis dans le domaine de la mécanisation agricole, de la diversification des filières, de la maîtrise de l’eau, de la transformation et de la conservation de nos produits agricoles a décidé de la création d’agences pour plus d’efficacité et de résultats tangibles.

Ainsi, il sera créé notamment une agence de la mécanisation agricole et une autre chargée de l’aménagement des périmètres hydro-agricoles.

Mon gouvernement, soucieux de l’insertion des jeunes dans l’agriculture, va encourager la création d’entreprises agricoles dont le financement sera organisé avec la création prochaine de la banque agricole. A cet effet, l’actionnariat public comme privé est en cours de reconstitution.

Le marché nigérian constitue une opportunité qu’il faudrait davantage exploiter en vue d’intensifier nos échanges à la faveur de notre proximité avec ce pays de près de 160 millions de consommateurs.

L’Alliance de coprospérité regroupant le Nigéria, le Togo, le Ghana et le Bénin qui en est l’initiateur répond bien à ces préoccupations dont une partie, la plus importante, relèvera de la compétence du grand marché sous-régional que constitue la CEDEAO.

Par ailleurs, pour garantir à nos producteurs le soutien légitime qu’ils attendent du gouvernement face aux changements climatiques notamment l’absence ou la faible pluviométrie, des réflexions sont très avancées en vue d’apporter en cas de nécessité, la réponse adaptée aux circonstances à l’instar de ce que font les pays voisins.

Avec l’ensemble de toutes ces mesures, nous voudrions nourrir l’espoir d’intensifier la création de la richesse à un rythme devant dépasser le taux de 7 % de notre économie pour nous donner la chance de nous rapprocher des objectifs du Millénaire pour le Développement au cours des trois années à venir, donc de réduire l’ampleur de la pauvreté dans laquelle se trouve plongé notre peuple.

Béninoises, Béninois,

Comme vous en convenez avec moi, toutes ces actions ne peuvent être bien menées que par des hommes et des femmes déterminés, animés d’une intégrité morale irréprochable et d’un amour remarquable de la patrie. Voilà pourquoi le gouvernement poursuivra ses efforts de renforcement des ressources humaines à tous les niveaux du système éducatif. C’est la raison qui m’amène à appeler sans cesse à la refondation de notre République parce qu’à l’évidence, nos valeurs éthiques, morales et spirituelles, sont en voie de déliquescence si rien n’est fait. C’est aussi pour cette raison que mon gouvernement prendra les dispositions pour réinstaurer, à compter de la rentrée 2011-2012, l’enseignement de l’instruction civique et de la morale dans les programmes d’enseignement maternel et primaire en relation avec le Conseil National de l’Education.

La refondation de notre République requiert aussi des réformes aux plans politique, institutionnel, administratif, judiciaire, économique et socio-culturel.

En ce qui concerne lesdites réformes, je voudrais vous rassurer qu’une commission nationale chargée d’élaborer les avant-projets de textes de lois est à pied d’œuvre. C’est un contrat de confiance entre vous et moi et mes engagements seront honorés.

Ce qui compte c’est l’avenir, un avenir radieux que nous voulons pour la jeunesse, les femmes ainsi que pour les générations futures.

Aujourd’hui plus qu’hier, je suis tout à fait déterminé à satisfaire au mieux les attentes des jeunes et des femmes à travers la promotion de l’emploi des jeunes, leur insertion professionnelle et l’autonomisation des femmes.

S’agissant particulièrement des jeunes, mon Gouvernement mettra en place un programme de développement de l’économie numérique pourvoyeur d’emploi. De même, le programme portant institution du corps national des jeunes volontaires pour le développement sera lancé. En outre, l’éducation physique et les activités sportives dans les milieux scolaires et universitaires seront renforcées.

Par ailleurs, mon Gouvernement envisage de développer chez les jeunes les valeurs nationales patriotiques, l’esprit de sacrifice et la diffusion du sens civique pour les préparer à relever les défis du futur. J’ai également décidé d’institutionnaliser le dialogue avec la jeunesse à l’échelon le plus large possible à travers des consultations périodiques et par l’organisation cette année d’un dialogue national avec la jeunesse en vue d’aboutir à l’adoption d’un pacte de la jeunesse autour des principes, des grandes orientations et des axes relatifs à leur avenir.

Pour ce qui est des femmes, la poursuite des activités de microfinance à travers le revolving a permis d’impacter près d’un million d’entre elles. La vision du Gouvernement est de porter ce nombre à environ trois millions d’ici les prochaines années.

L’Institut de la femme, faut-il le rappeler, a été crée pour mieux concevoir le devenir de nos mamans, de nos sœurs et de nos filles, pour mieux identifier les actions en leur direction et les pousser à la rencontre de leur destin.

Sont également inscrites dans nos priorités des réformes au profit des femmes concernant la gouvernance politique, économique et sociale afin de les impliquer dans les plus hautes instances de prise de décisions en mettant effectivement en œuvre les principes de la parité absolue dans les fonctions électives sans oublier leur nécessaire insertion dans le processus économique.

Très chers compatriotes,

Les crises économique, énergétique, financière et écologique qui se sont succédé au plan international, ont entraîné des chocs internes sur notre économie et leurs effets induits ont érodé le pouvoir d’achat de nos compatriotes et mis à mal les ressources de l’Etat.

La réponse de mon gouvernement a été l’instauration d’une meilleure gouvernance dans la gestion des affaires publiques.

La nomination des auditeurs internes au niveau de nos ministères et de nos entreprises publiques en constitue le signal fort. Elle se poursuivra également au niveau des structures publiques déconcentrées. Pour nos structures décentralisées, des contrôles plus fréquents seront organisés par les organes compétents.

Par ailleurs, notre institution parlementaire, à la demande de mon gouvernement, s’investit à voter dans les tout prochains jours le projet de loi de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.

Les communes étant l’expression même du développement à la base, mon gouvernement poursuivra sa politique de transfert des compétences et des ressources à leur profit tout en veillant à une bonne gouvernance au niveau de nos collectivités territoriales. Dans ce cadre, l’aménagement du territoire en fonction des potentialités locales ne sera pas non plus occulté. Des initiatives sont envisagées pour permettre à nos communes l’accès au marché financier régional par des mécanismes appropriés soulageant le contribuable afin de répondre aux attentes de leurs populations.

Mon Gouvernement n’a pas renoncé à son projet de village du millénaire qui met l’Homme au centre du développement. Des réflexions approfondies sur le partenariat public-privé au niveau des communes sont en cours pour favoriser la réalisation des infrastructures dont elles ont besoin.

Chers compatriotes,

La condition indispensable pour tout développement est la sécurité des personnes et des biens, la liberté d’aller et de venir. Or, notre pays est menacé par la persistance du trafic de la drogue, des stupéfiants et des faux médicaments. Comme vous avez pu le remarquer ces dernières semaines, le Bénin est en train de devenir malheureusement une plaque tournante de ces substances psychotropes. A ce trafic illégal et ignoble, s’ajoute la piraterie aux larges de nos côtes. C’est pourquoi j’en appelle à la vigilance de tous pour éradiquer ensemble ces phénomènes qui discréditent notre nation.

Mon gouvernement s’emploie déjà à se doter des moyens nécessaires avec le concours des pays amis pour lutter contre cette nouvelle forme de criminalité. C’est dans ce cadre que j’ai saisi le Secrétaire Général des Nations Unies et les plus hautes autorités des pays membres du Conseil de Sécurité en vue des mesures urgentes à envisager pour éradiquer ce fléau qui menace dangereusement la paix, la sécurité et les économies des pays du Golfe de Guinée. En outre, mon gouvernement initiera très prochainement un projet de loi portant lutte contre la drogue et le trafic de stupéfiants.

Béninoises, Béninois,

Nous savons tous que notre nation ne peut se construire que par nous-mêmes. A cet effet, je demande à nos braves et valeureux concitoyens de nos ateliers, nos marchés, nos bureaux, nos champs, nos établissements scolaires, bref à l’ensemble des forces productives de la nation de se rappeler constamment que seul le travail produit la richesse. C’est pourquoi mon gouvernement sollicite d’ores et déjà la compréhension et le soutien de tous pour consentir les sacrifices parfois nécessaires. Voilà pourquoi j’en appelle à l’esprit de dialogue et de compréhension avec les partenaires sociaux que sont les travailleurs de l’administration publique.

D’importants efforts ont été déjà consentis pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Ces efforts ne seront poursuivis que si ensemble nous travaillons pour produire la richesse et partager la prospérité qui en résulterait.

Je ne saurais passer sous silence le dialogue social avec les partenaires sociaux du secteur de l’Administration publique. Mon gouvernement a pris acte du relevé des conclusions des négociations qui viennent de se dérouler au sein de la Commission Nationale Permanente de Concertation et de Négociation collective Gouvernement-Centrales et Confédérations Syndicales et s’en félicite puisqu’elles ont l’avantage si elles sont respectées, de remettre le pays au travail dans un climat de décrispation sociale.

En tant que Président de la République, je recommande fortement à chaque partie d’honorer ses engagements pour rendre crédible ce dialogue social. Pour ma part, je puis vous garantir que mon gouvernement tiendra ses engagements, car l’objectif général est de parvenir au plus tôt à un contrat et une trêve sociale entre le gouvernement et ses partenaires sociaux. C’est à ce titre que je les encourage à aller dans cette direction au cours de la prochaine session qui sera consacrée à cet effet.

En tout état de cause, mon gouvernement travaillera pour la modernisation de la législation du travail compatible avec les libertés syndicales auxquelles il reste lui-même attaché.

Comme vous le savez, ce 21ème siècle est celui de la mal gouvernance dans la gestion des affaires de notre planète. Ce qui a donné lieu à de nombreux chocs extérieurs et à de multiples adversités qu’aucune nation divisée ne peut affronter. C’est pourquoi, notre chère patrie doit s’unir dans un cadre de dialogue national pour envisager les solutions aptes à la mettre à l’abri de ces adversités.

A ce titre, il sera crée un Conseil National de Dialogue comprenant outre le gouvernement, les représentants des partenaires sociaux, de la société civile, du secteur privé, des partis politiques, des confessions religieuses, de la jeunesse, des femmes et d’autres forces vives de la Nation. Seront aussi impliqués à ce forum, et c’est notre souhait, nos chers anciens Chefs d’Etat qui, de par leur expérience, viendront rehausser et enrichir de leur présence les débats. Les modalités de ce cadre de dialogue seront précisées ultérieurement.

Mes très chers compatriotes,

L’effort de construction nationale ne devant exclure personne, je saisis l’occasion de notre fête nationale pour gracier certains de nos compatriotes incarcérés qui en remplissent les conditions après l’accomplissement des formalités prescrites à cet effet. Je les invite par la même occasion à cesser ces comportements déviants qui n’honorent ni leur famille ni notre nation.

Très chers compatriotes,

Après les villes de Cotonou, d’Abomey, de Parakou, de Lokossa et de Porto-Novo, c’est la ville de Natitingou qui nous accueille cette année pour la célébration du 51ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Nous aurions ainsi parcouru l’ensemble des chefs-lieux de nos anciens départements avec la tenue de ces fêtes tournantes dont l’objectif est de renforcer la cohésion, l’unité et la solidarité nationales. L’objectif est aussi le renforcement des équipements de nos principales villes dans le souci d’une politique équilibrée d’aménagement du territoire.

Je voudrais remercier tous les acteurs qui ont eu à prendre une part active dans l’organisation de ces fêtes tournantes et inviter les structures compétentes à prendre soin des infrastructures qui ont été réalisées à grands frais.

Dans la solidarité et le partage, continuons de bâtir notre destin commun.

Bonne fête de l’indépendance à chacune, à chacun et à tous !

Enfants du Bénin debout, allons à la conquête de notre radieux destin, c’est-à-dire le plan du Père Céleste pour notre Patrie. Que Dieu bénisse notre chère nation !

Vive le Bénin ! Vive la République ! Je vous remercie.

Pourquoi les quatre à la fois chez Obama ???

Le Bénin, honoré de voir son président-refondateur, en audience officielle à la Maison Blanche. Le graal de la reconnaissance du monde libre et démocratique. Seul coin d’ombre, l’obligation de partager ce bonheur avec d’autres chefs d’Etat : l’Ivoirien, le Nigérien et le Guinéen. Le Gabonais y est bien allé tout seul ; de même que le Camerounais, le Nigérian et bien d’autres. Pourquoi alors ces quatre en une seule fois ? S’agit-il d’un sommet, d’une réunion statutaire, d’un sujet d’intérêt commun ou d’un conclave entre vieux amis. Ce n’est pas à la prestigieuse diplomatie américaine qu’on apprendrait qu’il existe de profonds abysses entre les défis respectifs des différents invités de Washington : reconstruction en Côte d’Ivoire, restauration de la démocratie au Niger, démocratisation en Guinée et « refondation » au Bénin. Tous ces programmes, divergents, à tout point de vue, par leur genèse, leurs applications, leurs objectifs et leurs motivations.

En l’absence de tout agenda crédible de la « diplomatie de mendicité », la moindre condescendance de la super puissance mondiale apparait comme une félicité. Qu’on « convoque » le chef d’Etat béninois à la Maison Blanche au même moment que 3 autres de ses collègues francophones de l’Afrique de l’Ouest serait donc un honneur. Un honneur si Georges Walker Bush vient passer quelques heures à l’aéroport de Cotonou. Avis que ne partagerait certainement pas le journaliste irakien Mountazer al-Zaïdi qui avait estimé que le seul moyen de faire honneur à son pays c’est d’envoyer ses chaussures à la figure de ce Bush-là. Ce qu’il a d’ailleurs fait avec fougue en décembre 2008 quand bien même le plus puissant des chefs d’Etat de la planète ne s’était pas contenté d’un pied de nez à tout un peuple depuis l’aéroport mais s’était rendu au quartier général du gouvernement pour y tenir une conférence de presse en compagnie du chef du gouvernement irakien de l’époque, Nouri El Maliki.

Yayi brûle d’envie de rencontrer Obama, très certainement. Mais il n’a pas forcément envie d’évoquer, devant les autres invités, comment il se débat face à la grève des fonctionnaires, aux victimes des faux placeurs d’argent, à la corruption rampante, au trafic de drogue en pleine expansion, aux difficultés dans la mise en œuvre de la politique de « doigt tendu », à la refondation, etc… On se demande si le président-refondateur est vraiment intéressé par les déboires de son homologue guinéen face au désordre, à l’indiscipline, à la conspiration et à la combine en vogue au sein de son armée depuis des décennies. Pas évident que les récits de Ouattarra sur sa stratégie de restauration de la démocratie par maquisards interposés puisse être d’une quelconque utilité pour le locataire de la Marina. Ce dernier n’a pas la même trajectoire que son voisin de Niamey sorti des urnes après une transition précédé d’un coup d’Etat. Et puis, les perspectives de Mahamadou Issifou s’identifient à de nouveaux gisements d’uranium voire de pétrole. De quoi faire pâlir d’envie les refondateurs dont le sous-sol demeure étrangement muet malgré tous les efforts. Bref, plutôt que de faire partir d’un groupe de vedette, chacun aurait voulu être la vedette tout court. Surtout que l’opportunité d’être reçu en ces lieux ne se présente pas beaucoup pour un africain francophone en un mandat de 5 ans.

Peut-il arriver qu’un président des Etats-Unis d’Amérique accorde, simultanément, une audience conjointe à des chefs de gouvernement français, allemand, italien ou russe ? Je veux bien voir le président chinois en compagnie des premiers ministres japonais, indien et pakistanais dans la posture des 4 africains de la Cedeao se congratulant au sortir d’une audience commune à la Maison Blanche. Peut-être une atténuation du sentiment de frustration du fait des origines de l’hôte de luxe à savoir Obama, fils d’un émigré africain.

Frustration quand même…

arimi choubadé http://arimi.freehostia.com

Ouattara invité par Obama, le Sénateur Inhofe désapprouve la présence d’un chef rebelle à la Maison Blanche

Sénateur Jim Inhofe

WASHINGTON, DC – Le sénateur américain Jim Inhofe (R-Okla.), membre éminent de la commission sénatoriale des services armés (SASC) et du comité chargés des relations étrangères du Sénat (SFR), a dénoncé vendredi, dans une déclaration filmée, l’audience accordée par le Président Obama à Ouattara.

Documents photographiques à l’appui pour illustrer ses propos, le Sénateur de l’Oklahoma s’est insurgé : « Et maintenant, au moment même où nous parlons, le Président Obama accorde une audience au chef rebelle et potentiel criminel de guerre, Alassane Ouattara (…) un homme responsable de la mort d’au moins 3.000 personnes. »

Décrivant les circonstances de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, le Sénateur américain a rappelé que « l’année dernière Ouattara a gagné frauduleusement les élections présidentielles en Côte d’Ivoire ; et, lorsque le Président Gbagbo a révélé les fraudes, l’armée rebelle a écarté son gouvernement par la violence avec le soutien des militaires français ».

Le Sénateur Inhofe a, par la suite, cité le dernier rapport d’Amnesty international sur la Côte d’Ivoire qui fait état d’un demi million d’ivoiriens déplacés par les violences post-électorales mais également privés de retourner chez eux en raison d’un climat de peur qui continue de régner sur le pays. « Le rapport d’Amnesty international signale de manière spécifique, poursuit le sénateur, que les milices de Ouattara composées de militaires et de Dozos continuent de prendre pour cibles les groupes ethniques jugés pro-Gbagbo ».

Le Sénateur Inhofe a enfin rappelé les massacres perpétrés à Duékoué (Ouest) par les hommes de Ouattara et qui ont été dénoncés tant par l’Onu, la croix rouge que par une frange importante de la société civile internationale.

Ces violences et abus incluent, selon les rapports cités par le Sénateur américain, des exécutions sommaires, des violences sexuelles, des tortures, des détentions arbitraires ainsi que diverses violations des lois internationales et des droit humains.

Parlant de Ouattara, le Sénateur Jim Inhofe a conclu en assenant : « Il ne méritait pas une invitation à notre Maison-Blanche ou une audience avec notre Président dans le Bureau Ovale.

Rapporté par l’Agence de presse panafricaine DirectScoop

Changer de régime, les Gabonais en rêvent, Ali ‘le Défrisé » l’a fait !

Le 17/07 aux alentours de 4h, le Mollah’Son Ali « X », alias Ali Ben Bongo Ondimba (Dégage !) s’est discrètement envolé pour la France afin d’y suivre une cure d’amaigrissement dans un centre de thalassothérapie. Dans l’après-midi du 31/07, de nombreux témoins ont vu le Mollah’Son, tout de blanc vêtu (short, chemise, chaussures), se pavaner à St-Tropez. Dans ce must couru par la jet set internationale en cette période, le gaillard s’est offert un mega yacht… Avant son retour au Gabon, il pourrait se rendre en Angleterre où souvent ses séjours sont ponctués de quelques concerts et beuveries entre amis. L’étape londonienne pourrait, toutefois, être écourtée ou reportée à cause d’une invitation à honorer en Guinée Equatoriale.

En vue de préparer cette virée franco-britannique, le superintendant Maixent Accrombessi – que plus personne n’ose appeler, même pour rigoler, « le Béninois », comme dans le film d’Audiard auquel ressemble de plus en plus le Gabon gouverné par ces gens – avait pris l’avion quelques jours auparavant, histoire de purifier les lieux à l’aide de son drap blanc et de ses bâtonnets d’encens. Dans un monde traversé par tant de turbulences, on n’est jamais trop prudent…

Photo – Jeunes Gabonais pour le changement (www.alibendegage.com)   Texte – J.O.

Gabon : L’Opposition enrichie avec la naissance d’un nouveau parti

L’ancien secrétaire général démissionnaire de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), Richard Moulomba a, au cours d’un point de presse tenu samedi dernier à Libreville, indiqué à ses sympathisants le chemin qu’il a tracé pour la poursuite de son aventure politique après son départ du parti dans lequel il a travaillé, des années durant, sa maturation politique.

En effet, il a annoncé la création de son parti politique dénommé Alliance pour la Renaissance Nationale (ARENA), non sans déterminer son positionnement politique (Opposition).

La création de son parti intervient après la tournée politique qu’il a entreprise notamment dans les Provinces de l’Ogooué Maritime, de la Nyanga et de la Ngounié. Tournée au cours de laquelle, dit-il, les avis et les conseils des sages sur son avenir politique, ont été recueillis.

Rappelons que lors de sa dernière sortie, l’ancien secrétaire général de l’UPG avait donné les motivations de son départ de la plus grande formation politique de l’opposition.

INFOSGABON

Vers une nouvelle balkanisation de l’Afrique ?

C’est à l’allemand Walther Rotheneau que nous devons la première utilisation du terme balkanisation. C’était en 1918 dans une interview accordée et publiée par le New-York Times.

Par la suite, ce mot va s’installer définitivement dans le lexique politique après l’adoption des traités consécutifs à la première guerre mondiale. Ce terme nous renvoie de manière précise au processus d’éclatement d’unités politiques et géographiques existantes en une multitude d’Etats à la viabilité plus ou moins précaire, afin de profiter des divisions ainsi créées pour en diminuer la puissance.

S’agissant de l’Afrique, quelques éléments transversaux constituent pour l’essentiel, les causes majeures de la balkanisation du continent.

Le constat principal met en évidence l’inexistence des frontières rigides, ce qui a permis d’observer une grande mobilité des peuples. Ce constat permet également d’affirmer que bien avant la Traite Négrière, qui a vidé l’Afrique d’une grande partie de ses enfants, les pénétrations islamiques et chrétiennes avaient déjà entrepris et réussi, un travail d’altération et de déstructuration identitaire des Africains.

Plus proche dans le temps, la mise en place de la loi cadre en Afrique noire francophone en1956, ainsi que les textes fondateurs du Commonwealth ont accentué le morcellement de l’Afrique. Ils ont détruit les fédérations occidentales et équatoriales françaises et, les territoires sous administration anglaise.

En réalité, l’aspect historique le plus significatif ayant procédé au partage de l’ensemble territorial africain, demeure la Conférence de Berlin en 1885.

En effet, c’est à cette conférence que les occidentaux se concertent pour définir les limites de leurs zones d’influences. Pour cette raison, on affirme que l’Afrique n’a pas participé à la formation de ses frontières, le partage colonial s’étant effectué bien avant les indépendances de ses pays.

Il s’agit là d’une différence fondamentale avec les Etats Nations d’Europe qui ont eux mêmes tracés leurs frontières. Jusqu’aujourd’hui, l’Afrique subit les conséquences néfastes de cette balkanisation.

A l’analyse, les conséquences de ce morcellement arbitraire : déstructuration de l’espace physique, problèmes de gouvernance, problèmes identitaires et économiques, rendent parfois impossible le développement en Afrique.

La déstructuration de l’espace physique a engendré :

-La disparition des peuples à travers différents Etats. Les centres décisionnels des chefferies se sont retrouvés dans un pays, les administrés dans l’autre.

-La mise en place de politiques décentralisatrices inadéquates avec les réalités Africaines.
-La délimitation aléatoire des frontières des nouveaux Etats provoquant des conflits latents ou pendants devant les tribunaux et, des guerres tribales.

Les problèmes liés à la gouvernance sont à l’origine de :

-La création de nouvelles royautés et chefferies sans fondements historiques
-Des flous juridiques entraînant des conflits de compétences de lois et de juridictions entre l’administration publique et les chefferies traditionnelles
-La persistance des conflits entre urbains et ruraux, entre tradition et modernité
-L’illégitimité de certains chefs imposés par le colonisateur.

S’agissant des problèmes identitaires ils révèlent :

-La répression et l’annihilation de toute manifestation de sentiment identitaire par le colonisateur puis par les nouvelles administrations.

-La perte des valeurs ancestrales

-L’étouffement de l’expression linguistique

-Le rôle désappropriant des nouveaux cadres Africains

-L’absence de clarification sémantique du mot Afrique

– La non reconnaissance des savoirs traditionnels.

Enfin, sur le plan économique, voici ce qui apparaît :

-L’inexistence de marchés africains structurés

-L’impossibilité de stabilisation de l’économie sur des fondements sociaux

-La désarticulation des systèmes économiques traditionnels entrainant une paupérisation graduelle

-L’absence de débouchés pour les produits africains

-L’inadéquation des systèmes monétaires.

Conscient des problèmes issus de cette balkanisation, des leaders Africains, tel le charismatique Ghanéen Nkrumah, ont pensé et voulu un changement : L’idée du Panafricanisme était née.

Pour Nkrumah, l’Afrique ne peut se développer, reconquérir son destin et s’affirmer que, si elle s’unit dans un vaste et puissant Etat fédéral. Son objectif était de créer les «Etats-Unis d’Afrique », seul moyen selon lui de permettre au continent de jouer un rôle visible sur la scène internationale.

La première tentative réelle d’unification du continent s’est faite à la création de la défunte Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A).

En effet, à la création de l’O.U.A, une controverse régna entre les pères fondateurs. Cette polémique doctrinale laisse à cette époque entrevoir une lutte autour de deux thèses essentielles :

La première thèse soutenue par dix sept pays sous la direction de Sir Tafawa Balewa du Nigeria, de l’Ivoirien Félix Houphouët Boigny et de Haïlé Sélassié d’Ethiopie, opte pour une intégration processuelle, l’essentiel restant d’abord la protection des souverainetés nationales nouvellement acquises.

La deuxième thèse percevait l’unité de l’Afrique à travers la structuration d’un Etat unitaire de dimension continentale, emportant avec lui le rêve Nkrumanien d’une unification politique du continent. Cette thèse regroupait les révolutionnaires partisans d’une fédération immédiate. C’est la thèse unitaire, celle des partisans des «Etats-Unis d’Afrique». Elle ne sera pas retenue.

Voici un extrait de la position de la délégation Malgache, qui résume le point de vue majoritaire «The delegation of Madagascar does not agree in any way to the creation of a union government of Africa, a panafrican government, or a supranational government, after having been under the yoke of colonialism, when we have now, with the granting of independence, just recovered this liberty, must we today lose it again to a supranational government which are comprised there-in».

La responsabilité de l’échec de cette première grande tentative d’unification du continent incombe aux non-fédéralistes qui ont fait preuve de myopie politique en jouant délibérément le jeu de la désunion. Elle incombe aussi aux autorités coloniales qui ont toujours eu pour politique l’adage «diviser pour mieux régner». En réalité aucun pays européen, aucun parti métropolitain n’était favorable à l’idée d’une Afrique unie.

Avec le phénomène de la mondialisation, il devenait urgent de repenser l’Unité Africaine.

Le Libyen Kadhafi va devenir le porte-parole de la nouvelle organisation, le promoteur de la deuxième tentative d’unification du continent. Lors du sommet de 1999 à Syrte, il présente un projet de création des «Etats-Unis d’Afrique». Parallèlement, l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Nigéria propose la notion de «Renaissance Africaine», qui met l’accent sur l’intégration économique, contrairement au projet de Kadhafi purement politique.

C’est une Afrique divisée qui se retrouve à Lomé au Togo. Tous s’accordent à modifier la terminologie : l’Union Africaine est substituée aux «Etats-Unis d’Afrique».

Malgré des modifications structurelles liées notamment à la création de nouvelles institutions (Banque Centrale Africaine, Fonds Monétaire Africain), le fond reste le même.

En validant le principe de l’intangibilité et de l’inviolabilité  des frontières, en le confirmant comme principe moteur, les pères fondateurs de l’O.U.A. ainsi que leurs successeurs n’ont-ils pas desservi l’Afrique en jouant le jeu des pays colonisateurs ?

La lecture des évènements actuels permets d’observer que les désordres d’aujourd’hui sont en partie la conséquence de cette division pensée et mise en place par des personnes étrangères au continent et, entérinée par les Africains par le truchement de l’O.U.A, devenue U.A. Le regard que tout observateur porte sur l’Afrique permet de constater que le continent évolue avec frayeur vers un autre type de balkanisation.

Si la première avait favorisé l’opposition entre chrétiens et musulmans, celle d’aujourd’hui et à venir scinde en deux parties les pays. La première partie dites «utile» ayant pour atout l’ensemble des richesses (minières, agricoles etc.) et, très utilement contrôlée par les puissants et, l’autre dépourvue de tout, sans aucun doute abandonnée. Ce risque d’une nouvelle balkanisation est à craindre dans la mesure où  elle permettra davantage l’affaiblissement de l’Afrique.

Actuellement, plusieurs pays en Afrique servent ou sont susceptibles de servir de terrain d’expérimentation à cette version revue et corrigée du scénario monté il y a plus d’un siècle à la conférence de Berlin. Il y a le Soudan, la République Démocratique du Congo et la Libye.

Le cas de la  Libye  revêt une importance particulière dans la mesure où il s’inscrit dans l’actualité. Aujourd’hui la Libye risque de se transformer en ce qu’ont toujours souhaité les puissances coloniales et les Etats-Unis depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

En effet, après la deuxième guerre mondiale, un accord avait été trouvé entre les Etats-Unis et certains pays européens (France, Italie, Grande Bretagne) pour empêcher l’unité de la Libye.

L’idée était de diviser ce pays en trois grandes zones d’influences en établissant trois mandats des Nations-unies appelés tutelles en Libye.

Un mandat aurait concerné la Cyrénaïque sous contrôle britannique. Un autre le Fezzan sous contrôle français et le dernier la Tripolitaine sous contrôle italien, les Etats-Unis supervisant l’ensemble.

Le désaccord entre les parties notamment au sujet du système fédéral retenu et surtout l’opposition des soviétiques qui avaient des idées différentes sur le partage de la Libye, empêchèrent d’aboutir à un accord. Ce projet destiné à transformer la Libye en un Emirat comme le Bahreïn, le Qatar, le Koweït ou les Emirats Arabes Unis fut un échec. La Libye devint indépendante.

Actuellement, européens et américains sont en train d’imposer un nouveau système fédéral en Libye où désormais il existe deux administrations : une à Tripoli, l’autre à Benghazi.

Dans ce schéma, l’important pour les puissances occidentales est d’avoir la main mise sur le «pays utile». Il est dans leur intérêt de contrôler les pôles stratégiques, de contrôler l’ensemble des  ressources pour assurer leur sécurité énergétique. Les sites actuels sur lesquels en Libye se déroulent les combats sont sur ce plan très révélateur.

Avoir le contrôle des villes de Misrata et de Benghazi, c’est avoir le contrôle des bases industrielles et commerciales de la Libye et même de l’Afrique toute entière. Pour preuve, la ville de Misrata héberge la plus grosse compagnie africaine comme la Libyan Iron and Steel Company. On y trouve également un port important.

La ville de Benghazi a aussi une importance particulière,  raison pour laquelle les alliés de cette guerre ont crée une banque centrale ainsi qu’une nouvelle compagnie pétrolière. Des projets liés au positionnement militaire sont en cours.

En définitive, ce constat ne nous rassure pas. Le risque d’instabilité permanente est à craindre. Il nous oblige à faire des propositions, à prendre des initiatives. Dans cette situation, il nous apparaît urgent de favoriser essentiellement la mise en place du Panafricanisme en :

-Favorisant la création des Centres Panafricains avec des programmes propres aux Africains ;

-Permettant qu’il soit créé une armée Africaine chargée de la résolution des conflits et de la sécurisation du continent ;

-Œuvrant  pour que la société civile soit mobilisée autour de l’idéal panafricain ;

-Décidant de la création de médias Africains ;

-Cultivant les relations entre l’Afrique et sa sixième région (diaspora) ;

-Développant davantage la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace Africain.

Il s’agit pour l’essentiel, de quelques éléments permettant à l’Afrique de s’affranchir du spectre de la division future. Cette démarche est obligatoire si nous voulons donner au monde une autre vision car, il ne faut surtout pas perdre de vue que «Quand l’Afrique se libérera, le monde s’humanisera».

Ondoua Patrice Docteur en Sciences politiques, diplômé en 3ème cycle de Relations internationales.

La Guinée sombrera…………….bon débarras

C’est une certitude mathématique, la Guinée sombrera, ce n’est plus qu’une question de temps, en raison non pas de la difficile équation posée aux guinéens, à savoir les défis contre l’injustice et la pauvreté, mais de la façon dont l’autorité en place propose sa résolution.

Ce titre volontairement provocateur, faisant référence au pamphlet d’Yves PACCALET, Ecologiste français et ami de la planète, « la planète disparaîtra…. » n’est ni une prémonition ni une prédication ; mais le constat d’une collision de multiples bêtises, dont l’addition aboutit à un cocktail explosif dont les détonateurs se mettent progressivement en place de façon insidieuse.

Dans l’équation tribale aux arômes suffocants X, Y, Z, et T, l’idée consistant à exclure la « saboteuse » variable Y correspondant aux ressortissants d’une région naturelle désignés par quelques incendiaires en arc comme étant venus d’ailleurs il y a quelques siècles (…), donc « étrangers » en Guinée (!) est un dangereux goulot d’étranglement qui asphyxiera notre nation.

Et comme on a changé de siècle, les hommes résisteront et la guinée sombrera

Dans son délire mathémati(éthni)que, les données politiques modernes d’un monde devenu complexe et globalisé, combinées de cinquante ans de casses économique et sociale ont semblé donner le tournis à Monsieur Alpha CONDE, déjà en déséquilibre, lui révélant des lendemains incertains, en raison du creux de ses compétences en tant qu’hommes d’Etat rassembleur..

Ces nouvelles autorités, face au mur de l’Atlantique, découvrant subitement qu’il ne sert de grimper car la solution n’étant pas de l’autre côté du mur, concèdent leur usurpation du titre de professeur, docteur, expert, honorable, éminence et trempent dans une cynique médiocrité: diviser les guinéens.

Faire croire à certains que les autres sont les ennemis de la nation.

En réalité, Alpha CONDE n’aime personne. Il a entre ses mains un gros jouet au sein duquel croupissent dix millions d’âmes. Il ne maîtrise pas le mode d’emploi. Il l’a su dès janvier 2011 mais il a honte d’avouer ses carences. Alors il accusera les autres camarades de récré de casser son jouet pour l’empêcher de marcher. Il ira jusqu’à tuer s’il le faut.

Et comme on a changé de siècle, les hommes résisteront et la guinée sombrera.

Monsieur Alpha CONDE le sait, la partie est jouée. Il ne laissera pas son nom dans l’Histoire des Grands hommes. Désormais, il s’emploiera à durer. Les réunions de travail, les stratégies, les taxes et impôts des guinéens ne serviront plus qu’à cela.

Et comme on a changé de siècle, les hommes résisteront et la guinée sombrera.

Dès lors, plus facile aura été d’exclure, de calomnier, de manipuler, d’orchestrer, de monter les uns contre les autres, en prônant une solution simpliste du genre X, Z, et T sont symétriques, seul Y est courbé pour ne pas dire tordu, puisqu’ intrus, donc sources de tous les problèmes pour la construction de la maison Guinée : CQFD.

Ainsi, sans résoudre l’équation de façon académique, on nous sert une solution n’obéissant qu’à des principes déviants, qu’à des théorèmes sombres et populistes, qu’à des formules dissoutes dans des discours rappelant l’ambiance qui régnait à Kigali, au début des années « 90 ».

Tiens, parlons de Rwanda. Les Tutsi, d’un teint clair, « beaux » selon les colons Wallons, s’étaient vu propulser au-devant de l’administration en défaveur des Hutus, brave peuple pastoral au teint plus foncé d’origine bantoue, par les colonisateurs qui érigent un système clanique hiérarchisé et discriminatoire.

Quand l’influence des Tutsis (maintenant plus instruits) a grandi, ils revendiquèrent l’indépendance du pays en 1959. Les Belges, mécontents de cette « ingratitude », changent de fusil d’épaule et favorisent dès lors l’émergence d’un président Hutu. La répression contre les Tutsis fut érigée en mode de gouvernance par les extrémistes Hutus. Plusieurs milliers de Tutsis traversèrent la frontière vers l’Ouganda notamment l’élite. C’est à partir de ce pays qu’ils organisèrent leur résistance sous la direction de Paul Kagamé. La suite on la connaît. 800.000 Rwandais massacrés selon l’ONU, 1 million de victimes selon les autorités Rwandaises.

Je ne vais pas faire ici le rappel de la crise Ivoirienne mais l’on doit se poser la question desquels des deux scénarios est plus probable en guinée, car la marmite est bouillante. Les ingrédients d’une guerre civile génocidaire sont réunis. Il ne manque plus que l’élément déclencheur.

Certains de ces éléments déclencheurs se mettent en place peu à peu sans qu’on ne s’en rende compte vraiment :

La « tentative d’assassinat » d’Alpha CONDE :

Tout délit ou crime cache nécessairement un mobile, un but, un objectif. Nous sommes ainsi en droit de se demander quel fut le mobile de cette agression ?

Supposons un moment que ce ne fut pas une pseudo agression. La prise du pouvoir par les assaillants étant exclue vu leur faible nombre, un autre but jusque là non évoqué, pourrait être celui de la déstabilisation du pays afin de déclencher une guerre civile pour exécuter le fantasme de certains extrémistes qui n’arrêtent pas d’inviter une partie des guinéens, étrangers à leurs yeux, dont Monsieur Alassane CONDE, d’aller en Somalie, ou ailleurs….

Dans cette hypothèse, la communauté qui tire le plus de bénéfice du dénouement heureux de Kipé est bien celle des peuls.

Essayons d’imaginer que Monsieur Alpha CONDE mourut dans cette attaque. La chasse aux peuls aurait commencé dès l’aube. Militaires, milice de parti, policiers, militants et sympathisants de CONDE se seraient déployés partout à Conakry ainsi que dans les villes où ils ont une représentation majoritaire, ériger des barrages pour empêcher toute fuite,  investir les maisons, violer, tuer, saccager.

Et comme on a changé de siècle, les hommes résisteront et la guinée sombrera.

Un militaire se serait déclaré président. Vu la configuration actuelle de l’armée, aucun espoir vers un Etat stable et protecteur n’aurait été possible.

On a donc frôlé le pire. Pour cette raison, il serait sage d’arrêter de spéculer sur la participation d’éléments appartenant à une « certaine communauté », mais plutôt de faire la lumière sur la disparition de Monsieur BAH Oury et de tous les autres.

La grandissante injustice :

Nos élites se sont toujours moquées de nous. La vérité est que chacun veut le pouvoir, rien de plus.

Dans le cheminement démocratique qui nous a conduits dans cette impasse, des étapes essentielles ont été bâclées, et cela nous perdra.

Le modèle démocratique occidentale contemporain transplanté en pleine savane africaine ne peut que laisser des dégâts à catastrophe majeure.

Nous devons partir de nos modèles de Société pour concevoir des institutions qui nous ressemblent. La démocratie n’a pas été inventée en Europe. Les anciens empires et Royaumes africains ont connu un mode de gouvernance qui laissait place à l’alternance dans la paix : le Futah théocratique en est l’exemple.

La démocratie n’est pas qu’une affaire d’élection, c’est avant tout un modèle du comment vivre ensemble au quotidien, comment les droits et les obligations des citoyens sont répartis, quels sont les verrous pour empêcher l’arbitraire, quelles institutions fiables pour garantir le principe d’égalité.

Or, le manque de maturité politique de nos dirigeants doublé d’un cadeau institutionnel octroyant tous les pouvoirs au Président de la république, fait que celui-ci fait la pluie et le beau temps, au détriment du principe fondateur de la démocratie : la séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu, et à tout peuple aspirant à la paix.

La présidentialisation à outrance des régimes en Afrique est une tare qu’il faut tarir. Tout le charivari au tour du recensement ou du calendrier électorale n’est qu’une farce. Une perte de temps. Nous préférons professer des mensonges, et cultivons des guinéens malhonnêtes. Cultivons le vent, on récoltera une tempête de sable.

Parlant des leaders politiques, ils n’ont pas pesé de leur poids pour nous offrir les fondements solides d’une nation à guérir de ses démons. En filant du coton moisi, le tissu social ne pouvait que se déchirer.

Sachant que nous avons toujours souffert de l’omnipotence du chef suprême, seul maître à bord, pourquoi n’ont-ils pas modéré ses prérogatives constitutionnelles  en octroyant le véritable pouvoir au peuple exercé par ses représentants ?

– Si la démocratie est le pouvoir du peuple, pourquoi n’ont-il pas plébiscité les législatives avant la présidentielle, afin de parer à toute idée d’un Etat d’exception, comme c’est le cas aujourd’hui en Guinée ?

– Sachant que Hadja Rabiatou avait des lacunes de personnalité doublée d’un déficit technique dans la gestion législative de la transition, pourquoi n’ont-ils pas choisi une femme ou un homme calibré pour ce poste ?  Pourquoi ?

A bien réfléchir, je crois comprendre que la réponse à ces questions se trouve dans un calcul politicien.

Concernant Monsieur DALEIN et Monsieur Sidya TOURE, chacun pensait pouvoir être élu, donc bénéficier de ces largesses institutionnelles, sauf que là, les prévisions ne sont pas tombées. C’est l’autre qui est président.

Bien que je ne soupçonne pas ces deux leaders de couver un dictateur en eux, je me suis permis quand  même de penser qu’ils n’ont pas voulu renoncer à cet éventuel confort. Juste au cas où. Mais je n’accablerai pas longtemps mes frères de l’opposition par ces temps difficiles où la solidarité doit primer. Je dénonce juste le sacrifice de l’intérêt général.

La concentration des pouvoirs aux seules mains du président, décoré d’une Justice fantoche et d’un parlement de troubadour est source d’injustice sociale et génèrera tôt ou tard de frustration. Abdoulaye WADE a été un bon Président, à mon avis, mais il a trop duré. La seule preuve de démocratie réussie réside dans l’alternance, guère dans les discours.

Peuple de Guinée, je suis désolé,   la Guinée sombrera……………je le crains.

Boubacar BARRY

Valence-France

Vote pour la poursuite de la guerre contre la Libye, du sang sur les mains des députés français

François Fillon a déclaré le 15 juillet dernier, à Abidjan, que la « Françafrique » est un « logiciel dépassé ». Pour les faucons anti-Kadhafi, ceux qui s’opposent à l’intervention française en Libye sont des adeptes d’un tiers-mondisme suranné. Après le vote massif des députés – et des sénateurs – pour la poursuite de l’opération Harmattan, on est en droit de se demander si leur soutien sans nuance doit être interprété comme un blanc-seing donné à de futures guerres « humanitaires » en Méditerranée ou en Afrique.

Radiographie d’un scrutin digne du temps des colonies

Comme il fallait malheureusement s’y attendre, les députés ont « autorisé », le 12 juillet dernirt, à une écrasante majorité, la prolongation de l’intervention militaire française en Libye (1). Aucun n’a posé de questions sur les préparatifs précédant la guerre ni ses buts réels. Ils auraient sans doute été moins nombreux si certains avaient pris la peine de visiter les hôpitaux de Tripoli et s’étaient entretenus avec les familles des victimes civiles, car le bilan des bombardements de l’OTAN est épouvantable. Le 13 juillet, le procureur général libyen, Mohammed Zikri alMahjoubi, a en effet annoncé que plus de 1 100 civiles ont été tués et 4500 autres blessés depuis le 19 mars. Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’OTAN (2), a réfuté l’évaluation au prétexte que la parole d’un dirigeant libyen est sujette à caution. Tout comme les médias-mensonges contredits par les enquêtes d’ONG des droits de l’homme – les 6 000 victimes civiles de la répression du régime, les mercenaires étrangers, le viagra distribué aux soldats pour violer les femmes des rebelles… etc – les évaluations libyennes ne seront déclarées fondées, ou non, que si une délégation indépendante les vérifie.

Un engrenage dramatique et coûteux

Jean Bardet a été le seul député UMP à oser voter contre la poursuite de l’intervention militaire. Président du Groupe parlementaire d’Etude France-Palestine, il est connu, notamment, pour s’être opposé à l’embargo de l’ONU contre l’Irak. A droite, René Couanau, maire de Saint-Malo, qui a quitté l’UMP en avril dernier, a fait de même. Le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a également voté contre la guerre, après s’être bâillonné avec son écharpe tricolore, pendant le discours du Premier ministre François Fillon, pour protester contre le refus du gouvernement de donner la parole aux députés indépendants des grands partis. Lui qui s’était déclaré favorable au but affiché de l’intervention militaire – protéger les populations civiles de Cyrénaïque – s’est rendu compte que « les rebelles ne sont pas les forces démocratiques comme on l’a prétendu au départ ». « En Libye », dit-il maintenant, «on est parti dans un engrenage dramatique pour la France (3). Il a dénoncé, sur RTL, « un fiasco qui va coûter une fortune au contribuable français ».

Bien que Marine Le Pen se soit prononcée clairement contre cette guerre « absurde, meurtrière et coûteuse », « qui n’est pas dans l’intérêt de la France », la quarantaine de députés de la Droite populaire – courant UMP créé pour contrecarrer la montée électorale du Front national – n’ont pas, cette fois, récupéré son analyse (4). L’Elysée l’aurait mal pris. Il est vrai que la présidente du FN, veut qu’on mette un terme à l’intervention « tout de suite », et affirme carrément que Sarkozy l’a lancée dans « un but bassement électoraliste ».

Dans le camp gaulliste, la signification des embardées tacticiennes de Dominique de Villepin est difficile à décrypter. En mars, il avait salué, au nom de son mouvement République Solidaire, « l’engagement de la communauté internationale à travers la résolution 1973 ». Il préconisait alors « une détermination sans faille pour obtenir le retrait du colonel Kadhafi et des siens » (5). Quatre mois plus tard, voilà qu’il prône « la poursuite de l’action en Libye sous conditions», et demande que l’on revienne « à l’esprit originel de cette intervention qui était militaire, avec un objectif humanitaire (…) et en aucun cas de s’engager dans une guerre avec un objectif politique de renversement du régime du colonel Kadhafi » (6). Parmi ses proches, François Goulard, député non-inscrit, a donc voté… pour la prolongation de l’intervention, mais avec des réserves. Inaudible !

Les communistes exigent un cessez-le-feu

A gauche, Jean-Michel Boucheron (PS), sans la moindre gêne, a salué « la grande technicité de nos opérations aériennes, ce qui permet de n’avoir que très peu de dommages collatéraux » et, dans la foulée, 154 députés de son groupe ont approuvé la poursuite des opérations... « en toute responsabilité ». Sept se sont tout de même abstenus. Henri Emmanuelli, ancien ministre de François Mitterrand, a voté contre la guerre. C’est son côté « gaulliste », a-t-il- dit, sur le site Marianne 2 (7). Julien Dray, autre député PS, a justifié son refus de prendre part au scrutin, en écrivant sur son blog que la poursuite du conflit « ne fera que générer un peu plus de chaos dans la région. Cela porte un nom : l’enlisement, le bourbier, concepts bien connus des Américains » (8).

Les députés communistes, opposés depuis le début à la guerre de Libye, ont évidement tous voté contre, exigeant  – par la voix de Jean-Jacques Candelier« l’établissement immédiat d’un  cessez-le-feu multilatétal ». Pour toute réponse Alain Juppé a qualifié son intervention de « magnifique exercice de langue de bois ». Après avoir applaudi les bombardements, Jean-Luc Mélanchon, député européen désigné par le PCF candidat du Front de Gauche (9) à la présidentielle de 2012, a finalement convenu que la Libye subit une agression impérialiste et que l’OTAN n’a rien à y faire (10). Mieux vaut tard que jamais, mais son tête-à-queue politique ne fait pas oublier qu’il s’est tu, en 2002, quand Jacques Chirac et Lionel Jospin – dont il était ministre – ont envoyé des troupes françaises en Afghanistan (11).

Comprenne qui pourra : chez les écologistes, Noël Mamère et François de Rugy ont voté pour, « sans que ce soit un chèque en blanc » donné à Sarkozy. Leurs collègues, Yves Cochet et Anny Poursinoff, contre. L’ex-juge Eva Joly, leur candidate à la présidentielle de 2012, qui joue maintenant les antimilitaristes en préconisant la suppression du défilé du 14 juillet, tenait en juin des propos va-t-en-guerre forcenés. Elle se disait « à 100% » pour l’intervention en Libye et même pour l’envoi de troupes au sol (12)…

Comme l’a remarqué Henri Emmanuelli, le « droit de protéger » introduit dans la résolution 1973, c’est à dire de s’ingérer dans les affaires des autres pays, « ne s’applique qu’aux adversaires de l’OTAN ». L’empressement mis par Sarkozy pour renverser le Guide libyen, ont plus à voir avec son irrépressible envie de doubler ses partenaires occidentaux désireux d’étouffer les révolutions arabes, qu’avec l’essor de la démocratie en Méditerranée. Le devenir du colonel Kadhafi, la rédaction d’une nouvelle constitution, l’organisation d’élections, la formation d’un gouvernement, les exportations de pétrole et le choix d’alliances internationales, sont des domaines de souveraineté. Ils ne concernent que les Libyens.

(1) Scrutin public sur la déclaration du Gouvernement sur l’intervention des forces armées en Libye pour la mise en œuvre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.

A l’Assemblée nationale : Nombre de votants : 516 – Nombre de suffrages exprimés : 509 – Majorité absolue : 255 – Pour l’adoption : 482 – Contre : 27.

par Gilles Munier (AFI-Flash – n°117)

Tunisie : L’ancien président Ben Ali écope par contumace de 16 années de prison lors d’un troisième procès

L’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a été condamné jeudi par contumace à 16 ans de prison pour corruption et fraude immobilière, dans deux affaires d’achat et cession de terrains immobiliers au début des années 2000 et 97 millions de dinars d’amende.

L’ancien président tunisien Zine Ben Ali et son gendre l’homme d’affaires Sakher al-Materi ont été condamnés jeudi par contumace à 16 années de prison pour corruption.

Le tribunal a également ordonné aux deux hommes de verser chacun une amende de 97 millions de dinars (49 millions d’euros).

Nisrine Ben Ali, fille de l’ex-président et épouse de Sakher al-Materi, a été condamnée à huit ans de prison et une amende de 50 millions de dinars.

Après plusieurs semaines de manifestations, Zine Ben Ali a pris la fuite le 14 janvier avec ses proches en Arabie saoudite, où il vit en exil.

Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi ont été condamnés le mois dernier à une peine de 35 ans d’emprisonnement, chacun pour vol et possession illégale de bijoux et d’importantes liquidités.

L’ancien chef de l’État a également été reconnu coupable de possession d’armes et de drogue dans une procédure distincte.

Il s’agissait du troisième procès à l’encontre du président déchu réfugié en Arabie Saoudite, qui a déjà été condamné à plus de 50 ans de prison dans deux autres affaires jugées fin juin et début juillet.

Nasrallah: la résistance de nos jours est plus forte que jamais

Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais

Pour le cinquième anniversaire de « la victoire de juillet 2006 », le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que la guerre de 33 jours a eu des impacts irréversibles pour le régime israélien et que la résistance est aujourd’hui plus forte que jamais.

Hassan Nasrallah a affirmé à ses partisans que la résistance est plus forte que jamais, sur le plan de sa cohésion, de son entraînement, de son moral et de sa confiance en elle et en Dieu ; tandis qu’il a lancé aux Israéliens: « Au Liban, vous ne connaîtrez que le goût de la défaite.»

Hassan Nasrallah a déclaré, mardi soir, lors d’une vidéoconférence, à la cérémonie de commémoration du 5ème anniversaire de la victoire de la résistance, lors de la guerre de 33 jours dans le Sud de Beyrouth, que la guerre avait eu des retombées irréversibles, pour l’armée du régime israélien soulignant que le doute s’est, désormais, instauré au sein de l’armée.

« Les combattants de la résistance de la guerre de 33 jours ont résisté devant les chars de l’armée du régime israélien, dans toutes les régions du Sud du Liban, et même, dans les villages, alors que l’armée du régime israélien ravageaient leurs maisons », a rappelé Hassan Nasrallah.

Il s’est, aussi, exprimé sur les manœuvres de l’armée du régime israélien qui témoignent, pour lui, de l’incapacité et de l’impuissance de ce régime à soutenir le front intérieur soulignant en 2006 l’échec cuisant de l’armée du régime israélien, face à la résistance libanaise, ce qui a contraint nombre de hauts responsables militaires du régime israélien à démissionner.

Il a ensuite expliqué que l’un des facteurs primordiaux de la victoire de 2006 a été la détermination et la foi de la résistance dans la justesse de ses choix. C’est à cause de cette foi que les combattants sont restés dans leurs positions pendant 33 jours dans une résistance qui est devenue légendaire. En face, les Israéliens ont commencé la guerre avec arrogance, sûrs de leur supériorité, et ils l’ont terminée dans une crise de confiance entre le peuple, l’armée et le gouvernement.

Pour le cinquième anniversaire de « la victoire de juillet 2006 », le Hezbollah a vu grand : un gigantesque rassemblement dans le sud de Beyrouth accompagné d’une exposition de « butins de guerre » (notamment des pièces du fameux blindé israélien Merkava) et des documentaires célébrant l’événement, comportant des interventions du président de la Chambre et du général Aoun, et un discours de Nasrallah.

Un deuxième grand sujet a été ainsi évoqué par le secrétaire général du Hezbollah : les ressources pétrolières du Liban, qui constituent une chance réelle de régler tous les problèmes sociaux et économiques du pays.

Hassan Nasrallah s’est voulu très ferme : si le régime israélien tente une nouvelle aventure au Liban, la victoire sera au rendez-vous pour la résistance et toutes les menaces et les manœuvres militaires ne servent qu’à reconstruire la confiance perdue des Israéliens dans leur gouvernement et leur armée. De même, s’il touche aux ressources pétrolières du Liban, même dans la zone de 850 km2 que le Liban considère faisant partie de ses eaux territoriales, alors qu’Israël la réclame, la résistance considérera qu’il s’agit d’une agression et elle est en mesure de défendre les eaux territoriales comme elle l’a fait sur la terre libanaise.

Hassan Nasrallah a ironisé sur les derniers propos de Shimon Peres qui a déclaré récemment que la guerre de juillet a permis deux grandes réalisations : pousser Nasrallah dans un sous-sol et assurer le calme à la frontière nord. Reprenant des déclarations de responsables du régime israélien, Hasan Nasrallah a rappelé que le mettre dans un sous-sol n’a jamais été un des objectifs de la guerre, qui visait plutôt à détruire le Hezbollah et à libérer les détenus. Quant au calme à la frontière nord, il régnait depuis le 25 mai 2000, lorsque la terre a été libérée, car « la résistance, a rappelé le secrétaire général du Hezbollah, n’est pas un projet de guerre, mais vise à défendre le pays, son peuple et sa dignité ».

Il a ensuite souligné l’importance du dossier des ressources pétrolières du Liban, expliquant que le Liban considère avoir une superficie de 22 500 km2 qui regorgerait de gisements pétrolifères. Dans cette superficie, il y a une zone de 850 km2 qui se situe à la frontière avec Israël (la Palestine occupée en termes idéologiques, a-t-il précisé) et qui est réclamée par les Israéliens. Israël a ainsi procédé seul à son propre tracé dans lequel il a inclus cette zone.

Le Hezbollah de son côté considère que le tracé des frontières relève de la responsabilité de l’État. Si celui-ci considère qu’il y a encore une zone qui lui appartient et qui est revendiquée par d’autres, c’est à ce moment-là que la résistance intervient. Le secrétaire général du Hezbollah a aussi exprimé sa pleine confiance dans le gouvernement pour réclamer les droits du Liban, estimant même qu’il est une chance pour le Liban pour pouvoir traiter ce dossier.

Tout en l’invitant à accélérer le processus et à entamer au plus tôt les travaux d’extraction et de forage, Nasrallah a mis en garde le régime israélien de toucher aux installations pétrolières du Liban, car les siennes le seront aussi.

Il a aussi invité tous les Libanais à appuyer le gouvernement dans le traitement de ce dossier qui sera bénéfique pour tout le pays et enfin, il a appelé les Libanais à préserver leurs éléments de force, en particulier la fameuse équation « armée, peuple, résistance ».